Line-up sur cet Album
- Brody Uttley - Guitares, Claviers, Piano sur 4
- Adam Biggs - Basse, Chant
- Andy Thomas - Guitares, Chœurs
- Jared Klein - Batterie, Chœurs
- Guests : Ben Umanov, Brian Miler, Mike Manley et Nick "Bass" Shaw - Chœurs sur 7 / Patrick Corona - Saxophone sur 1, 4, 5, 6 et 9 / Grant McFarland - Violoncelle sur 4 et 6 / Stephan Lopez - Banjo sur 3 et 10), Chœurs sur 7
Style:
Death Metal Technique / ProgressifDate de sortie:
30 mai 2025Label:
Metal Blade RecordsNote du SoilChroniqueur (Yaiba) : 9.5/10
Rivers of Nihil continue d’élargir son spectre sonore et signe ici un album qui redéfinit les contours du death metal moderne. Fini le cloisonnement : ce nouveau disque est un carrefour entre death, black, jazz, metal progressif et textures orchestrales. Mais attention, il ne s’agit pas d’un simple collage de genres : chaque élément est pensé, intégré, et mis au service d’un ensemble cohérent, dense et narratif.
L’intro de l’album annonce d’emblée la couleur : on n’écoute pas une suite de morceaux, mais une œuvre complète, un flux continu, presque cinématographique. Les growls sont profonds, puissants, toujours aussi impeccables, mais sont désormais contrebalancés par une voix claire bien plus maîtrisée et expressive que chez la majorité des groupes du genre. Ce contraste, loin d’atténuer l’impact, renforce au contraire la tension dramatique. Et que dire du saxophone ? Introduit dans « Where Owls Know My Name », l’instrument n’est plus un simple ornement original. Sur ce disque, il devient une voix à part entière, subtilement tissée dans le tissu harmonique. Par moments, il évoque les élans jazz-rock de « Step In Fluid », ailleurs il peint des paysages à la frontière du grotesque et du majestueux – presque comme un cirque décadent errant sur des ruines industrielles.
Chaque note de saxo semble vouloir raconter une histoire, sans jamais prendre le dessus. Les morceaux repris depuis l’EP, comme « The Sub-Orbital Blues » ou « Criminals », sont ici magnifiés. Le mixage est plus large, les arrangements enrichis, et surtout, le saxophone y prend une place plus franche, presque organique. Les riffs tranchants, les sections blastées, les harmonies progressives… tout gagne en clarté et en impact.
Côté technique, les amateurs seront servis. Dustman frappe fort avec ses blasts millimétrés, ses riffs en trémolo ultra incisifs, et ses chœurs dissonants qui viennent ouvrir des espaces inattendus. La transition avec « Criminals » est si fluide qu’elle donne presque l’impression d’un morceau unique en deux actes. « Despair Church » ralentit le tempo, mais augmente l’intensité : riff grave à la Meshuggah, batterie complexe en contrepoint, et voix claire aérienne qui s’élève au-dessus d’un mur de guitare clean. Mention spéciale à la fin du morceau, tout en sax et piano, qui conclut cette pièce avec une grâce déroutante.
Avec « Water & Time » et « House of Light », le groupe montre qu’il peut ralentir sans perdre sa puissance. Ces titres s’éloignent des codes stricts du death/black pour explorer des territoires plus progressifs, sans jamais trahir la brutalité qui reste tapie sous la surface. Les harmonies vocales sont finement écrites, les solos de guitare dialoguent avec le saxophone, et la construction des morceaux évoque Dream Theater ou Alter Bridge dopés à l’adrénaline extrême. Mais Rivers n’oublie pas ses racines. « Evidence » et « American Death » remettent une couche de violence froide. Là, c’est l’école du blast, des effets vocaux saturés, et de la guitare mitraillette. L’influence black metal y est palpable, mais enrichie, densifiée, avec des choix de production et d’arrangements qui dépassent le genre. « The Logical End » et « Rivers of Nihil » ferment l’album dans une ambiance plus introspective. Ces deux titres montrent un groupe qui ose la retenue, qui maîtrise aussi bien l’explosion que le silence. Le morceau éponyme, en particulier, agit comme une synthèse de tout l’album : growls massifs, voix claires en harmonie, textures synthétiques et passages ultra-techniques s’y enchaînent sans faiblir. Un final qui boucle parfaitement cette œuvre pensée comme un voyage.
Tracklist :
1.The Sub-Orbital Blues 04:18
2.Dustman 04:33
3.Criminals 04:32
4.Despair Church 06:30
5.Water & Time 05:24
6.House of Light 05:49
7.Evidence 04:22
8.American Death 05:23
9.The Logical End 06:07
10.Rivers of Nihil 03:16
















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