Patrick Bonnifet – The Jojusong Project

Le 20 décembre 2010 posté par METALPSYCHOKILLER

Line-up sur cet Album


Fabrice Doussang : Chant
Patrick Bonnifet : Guitares, Instruments

Style:

Heavy Metal

Date de sortie:

2010

Label:

Auto Production - Brennus Music

Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 8,5 / 10

Que voilà une auto production surprenante et digne d’intérêts à tous égards. Autant dans son cheminement que dans son contenu, le release de ce « The Jojusong Project » depuis lors diffusé par Brennus, est à découvrir et méritera incontestablement l’étiquetage « trouvaille ». Concédons le d’entrée, cet album ne s’adressera en aucun cas aux jeunots chevelus adeptes de Metal moderne et production à la Tue Madsen, confondant souvent puissance sonore et absence de mélodicité. A moins que nos apprentis louveteaux étudiants ne soient en cours de rédaction d’une thèse sur l’historique de leur musique préférée. Car à l’image de l’artwork cover délivré et rappelant sobrement des « March Out » au père Malmsteen, des moins énervés « State Of Schock » au Gonzo, voir du Joe Satriani le flou artistique en plus, immédiatement ressurgiront dans le bulbe ramolli des quinquas aux neurones vieillis, d’une part le Heavy du début des eighties, et concomitamment de l’autre l’entame de la période des guitars heroes. Et le contenant s’avérant en parfaite équation avec le contenu, autant prévenir les aficionados de la scène hexagonale actuelle où sont vénérés les Dagoba, Gojira, et consorts ; cette auto production en est l’antithèse. Un kitsch visuel intrigant cependant…

Faute avouée étant parait-il à moitié pardonnée, ma modeste culture musicale ne possédait point en rayon le groupe bordelais « Steel Angel » et ses deux opus « And the Angels Were Made Of Steel » et « Kiss Of Steel » parus en 1985 et l’année suivante- ; et dans lequel officiait un certain Patrick Bonnifet. Split définitif du combo en 1987, et disparition musicale du sieur jusqu’à la mise en ligne en 2008 sur facebook d’une vidéo sobrement intitulée « Jojusong  Melodic». Une scène ou se distillent des volutes de fumées, quatre musiciens représentant trois générations, une intro évanescente, et on envoie du riff bien pêchu assorti de dégoulinés de shreder. Un instrumental de feu ayant à l’époque retourné mes méninges sans résultat et exacerber ma curiosité à savoir qui était ce « Putain de quinqua » que je ne connaissois pô ! Quelques recherches plus tard, mon égo était satisfait car s’apercevant qu’il n’avait rien loupé de ce musicien ayant joué à « Nacht Und Nebel » durant deux décennies. Mais le nom de Patrick Bonnifet s’était viscéralement ancré quelques part dans un méandre de mon cervelet, et quand ce dernier eut ouïe dire de la sortie prochaine de ce « Side Project », -miracle de mon intelligence supérieure-, il me le rappela frénétiquement. Si l’album à venir était de la qualité du clip sur le net… Mon plaisir s’en émoustillait à l’avance !

Et le dude à fait fort, croyez le ! En deux ans et demi de temps, le gars a tout fait en solo, si ce ne sont les lignes vocales qu’il a confié à son ami Fabrice Doussang et dont nous reparlerons plus avant. Musicalement, on naviguera en plein cœur de l’age d’or du Heavy Metal, celui des eighties bien évidemment. Une époque bénie ou les médias d’alors n’étaient pas sclérosés et liés aux politiques par des dogmes sociologiques, s’essayant inexorablement à nous faire rentrer aux forceps des musicalités n’étant pas le fruit de nos racines culturelles. La tornade punk avait balayé les Hippies ou le disco, et le Hard Rock, le Heavy puis la NWOBHM eurent enfin le loisir de faire place nette. Le raz de marée et ses lames de fond dénommées Ac/dc, Iron Maiden, Motorhead, etc, balaya le mercantilisme et le nombrilisme imposé ambiant pour enfin laisser s’exprimer le ressenti et les envies des auditoires. Mais l’histoire n’est qu’un éternel recommencement, et deux décennies plus tard les monopoles commerciaux sectaires et bien pensants abreuvent à nouveau notre jeunesse de fanges auditives dénommées Rai ou R’n’B, tendant à leur ingérer de force qu’elles sont issues de leur patrimoine génétique et culturel. Rien de nouveau dans la mondialisation donc, et fin de la tribune visant juste à vous faire toucher du doigt que ce « Jojusong » sera donc à considérer comme un véritable témoignage d’une ère révolue certes, mais ayant gravé aux fers rouges notre planète Metal.

En onze plages dont une intro symphonique et épique « Shamrock », Mister Bonnifet va faire étalage d’un savoir faire tout à la fois époustouflant et conquérant. La doublette d’entrée « Meanwhile The End » et son satellite teinté de Speed « Behind The Wall » enfonceront irrémédiablement un clou pénétrant jusqu’à la garde vos entrailles et n’en ressortant jamais. Entre le refrain frénétiquement marqué et les cascades de lignes de six cordes en feu, l’assise rythmique carénée malgré une batterie plutôt « préfabriqués » à la Trust, le tempo couillu vous scotchant dans les cordes, la mélodicité accrocheuse assénée…L’ensemble non seulement tient la route, mais en plus sidère et fait son effet ; imparable ! « Profession Of Faith », après une intro, progressive s’interrompant par l’arrivée d’un chant laissant présager d’une ballade donnera lui aussi dans l’endiablé, l’échevelé, nous confortant dans l’alchimie puissante délivré par le duo. Si l’on osait les parallèles, ce trident de plages ne serait pas sans nous rappeler les isérois de Lonewolf, combo ô combien apprécié dans la Soil Team, et ce même si la veine germanique et les ombres à la Running Wild sont moins omniprésentes. Le maelstrom concocté tiendra tout à la fois de l’Accept et de la veuve d’acier, du Malmsteen et du Vai, de la Nwohm et du Heavy Teuton…

S’en suivra une nouvelle version du titre éponyme à l’album, dont je ne peux que vous réitérer une fois encore le caractère obligatoire à découvrir cette vidéo. L’hommage suivant au guitariste légendaire et originel des Scorpions, Ulrich Jon Roth, retournera bien sur outre Rhin avec un sublime « Uli Medieval Tribute », me rappelant une certaine ère d’ Electric Sun (divin Earthquake !) ; mais…Ce sera plutôt outre Manche qu’il vous faudra vous replonger avec un « Staying Free » viscéralement empreint de la trace du Judas Priest. Un moine guerrier gaulois de la meilleure veine, entre « British Steel » et « Turbo », que ne dénigrerait en aucun cas un Rob Halford pouvant se demander s’il ne s’agit pas d’un Cover. L’opus se terminera en roue libre et avec un intérêt plus relatif après un excellent « Human Race » plein gaz. La reprise de « Steel Angel », « Spread Your Metal Wings », n’emportera pas mon adhésion, tout comme la sempiternelle ballade inhérente au genre « Out Of One’s Mind ». Heureusement le plus progressif et surprenant « The Last Line » de clôture aux accents Manowariens permettra de finir sur une belle note.

Vous l’avez bien saisi, ou alors je dois me recycler, ce « Jojusong Project » est un véritable boulet rouge tiré d’un vieux canon, mais fichtrement efficace et faisant mouche sans coups férir. Un bémol soulevé précédemment risque cependant d’en modérer l’agrément. Le chant de Fabrice Doussang ne plaira pas à tout le monde. Le placage sur les lignes mélodiques, l’accent, le timbre de voix particulier, seront autant d’éléments surprenants aux premières auditions. Mais ce qui ressemblera initialement à un écueil appréciatif se muera par la suite en un viscéral caractère d’unicité rajoutant au final des touches « true » et « underground ». Eraillé et rageur, un parallèle avec les vocalises d’un Jens Börner sur les premiers « March Into The Arena » voir « Unholy Paradise » ne sera pas dénué d’intérêts, voir assez judicieux. Malgré quelques imperfections, cette offrande de Patrick Bonnifet régale. Elle devrait faire un tabac chez les quadras et leurs ainés ; et dans ceux du team rédactionnel de Soil j’en vois déjà certains saliver… Fredo, Metalfreak, Jacky… On se calme ! Celtik, t’es trop jeune ! « Welcome Back dans le magic circus du Heavy des eighties », Rozz, Lonewolf, Patrick Bonnifet, on en redemande !!!

 Site Officiel : http://www.patrickbonnifet.izihost.com/

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