Scornforger – Neighbours Are Livin’Dead

Scornforger – Neighbours Are Livin’Dead

Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 07 / 10

 

Après seulement deux années d’existence et un premier Ep 5 titres auto produit « Thrash Till You Puke », le quatuor de Fréjus/Nice/Antibes Scornforger s’offre son premier album reprenant ces cinq plages initiales agrémentées de six nouvelles. Formé autour de trois Dividead et du batteur Flo (Assacrentis, Fir Bolg), nos sudistes déboulent donc avec ce « Neigbours Are Livin Dead » qui d’emblée attirera votre attention par un excellent artwork Cover typé « Cannibal Corpse » certes ; mais néanmoins signé par le planétairement connu Jean Pascal Fournier (Avantasia, Edguy, Lonewolf, Dragonforce… excusez du peu !). Un élément qui s’avérera donc de prime abord surprenant quand vous saurez que le combo n’est pas encore sous signature label, mais qui vous incitera et inclinera à penser que nos petits gars se sont donnés les moyens de leurs intentions. Ce que vous aurez intrinsèquement raison de croire d’autant plus que l’enregistrement réalisé par Damien Rainaud au « Omen Recording Studio » proposera une production sonore propre et sans faille.

Après ce petit cadrage/présentation/mise en place, vous faire toucher du doigt la musicalité des onze titres assénés par Scornforger sera on ne peut plus aisée. Un thrash old school des eighties pur jus, nimbé parcimonieusement de la lourdeur du Death mélodique. Dans mon petit éventail de milliers de combos déjà chroniqués en quelques décennies, ces nouveaux venus devraient s’installer gaillardement entre deux autres excellentes pointures hexagonales que sont les rhodaniens de Blackness et les franciliens d’Evil One. Un ton au dessous cependant, car les deux formations précitées ont déjà des vécus et des expériences plus conséquentes. Des états de faits leurs permettant d’éviter certains écueils et baisses de tensions et d’intérêt auditif dont fera .montre, -très parcimonieusement néanmoins-, ce « Neighbours ». Car les dix meilleurs moyens de tuer un zombie s’avéreront majoritairement toutes à la fois homogènes, conquérants et surtout convaincants.

Menée tambour battant, la tracklist se délovera sans manquements criards et à une vitesse grand V. Après une courte intro instrumentale épileptique et entrainante, « Living Dead United », nos dépravés de la Riviera française lâchent immédiatement les chevaux et « Thrash Till You Puke » vous saisira aux trippes autant par son tempo soutenu que ses dualités de chant gras et éraillé, ou encore son solo guitare déchirant et bien amené. Après seulement deux titres, force est de constater que quoique non révolutionnaire pour deux sous, Scornforger maitrise avec talent sa recette. La doublette suivante saignée dans la même veine, « 1692 », « Blood Calls Blood », et profitant de surcroit d’intro de haute tenue assoira définitivement cette impression de « déjà tant entendu mais malgré tout excellent ». La baisse de régime arrivera cependant avec la triplette suivante qui se révélera moins attractive. « Hell Ride » et ses lignes de basse énormes en réponse à sa lead itérative incisive véritable scalpel fera encore son effet certes. Mais un « Panick Attack » moins marquant ou encore un « Non Believer », -à l’entame ambiante plus apaisée en premier semblant d’ilot de quiétude virant cependant rapidement dans l’échevelé- commenceront à viscéralement souffrir de redondances cycliques.

L’alchimie concoctée et assénée par Sornforger retrouvera ensuite son second souffle pour terminer en roue libre, mais nous laissant quand même au palais cette impression sanguinaire que nos zombies devraient s’essayer à plus de diversités et prises de risques dans leurs compositions. « Nuclear Leak » relancera néanmoins avec succès la sauce par ses ruptures et toujours cette lead acérée et entrainante qui comme sur le superbe final du titre éponyme à l’opus nous confortera dans notre sentiment. Celui que le combo se fait plaisir, a le potentiel et ne se prend pas la tête ; mais navigue quand même trop en eaux filtrées et connues de par la faute de compositions délivrées dans un moule trop unique. Il n’empêche que ce premier jet reste empli de promesses et toute à la fois fichtrement efficace et convaincant. Reste à mâtiner tout cela d’expérience, de prises de risques (je le réitère), et d’onces d’originalités pour véritablement se tailler un steack saignant dans notre planète métal hexagonale.

 

 

 

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Evadne – The Shortest Way

Evadne – The Shortest Way

Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 8,5 / 10

 

Amateurs et passionnés de Doom attention, haut de gamme!

Pourquoi cette petite phrase accrocheuse mais minimaliste en entame? Tout simplement afin de vous éviter de passer, -dans la jungle et la myriade de sorties journalières de scuds de notre planète Metal-, à coté d’un album qui plus que de valant le détour flirte tout viscéralement avec l’excellence et le sublime. Tout à chacun sensible au Doom empreint de la magnificence de la nostalgie, des tourments mélancoliques et romantisme ombré du dix huitième siècle, retrouvera dans ce « The Shortest Way » l’éventail d’ingrédients musicaux ayant forgé les lettres de noblesse de ce sous style Metal. Ma conclusion se voudra donc être exceptionnellement mon introduction; cet opus est incontournable et à ne manquer sous aucun prétexte ! Quand bien même vos deniers personnels auraient vocation à vous être soustraits par les biens pensants économistes, banquiers et politiques européens se présentant comme sauveurs de la Grèce, prenez l’initiative de garder cacher quelques piècettes dans votre bas de laine. Que vous investirez plutôt par la suite dans la péninsule ibérique pour un lingot forgé de main de maitre par nos cinq transfrontaliers d’Evadne. En ces temps de crise économique, ce placement plus que judicieux se révélera aussi plus que rentable et prolifique !

Evadne, qui comme vous le savez bien évidemment n’est point la fille de votre concierge mais plutôt celle du sympathique dieu grec armé d’un trident Poséidon, nous vient de la caractériele et impétueuse Valence espagnole. Le combo formé en 2000 et initialement appelé Hexenprozesse (sacrée Abigail !) fourbit ses armes dans un hybride Death/black Metal avant, dès 2003, de ralentir son tempo et s’orienter vers des compositions plus sombres teintées Doom. En découla ainsi un premier Ep en 2004, « In The Bitterness Of Our Souls », et surtout en 2007 un très intéressant « The 13th Condition » autoproduit dont le voile brumeux gothique le nappant semblait être un pur fruit de deux éléments en présence. D’une part la collaboration avec leur compatriote Lady Nott, chanteuse et violoniste de Narsilion, duo dans lequel elle évolue avec le troubadour multi instrumentiste Sathorys dans des sinuosités gothiques/néo Folk et darwave. Et de l’autre l’artwork cover suggestif signée de Morgana des « Iberian Black Arts ». L’accueil à cette première offrande fut unanime dans la presse spécialisée et les divers webzines saturant l’océan Metal quant a louer un potentiel prometteur et un rendu auditif déjà fort appréciable, mais… Cet opus, – par la grande part faite à la jolie guest féminine et souffrant en outre d’une qualité de production assez moyenne-, fut à mon sens dénaturé en partie quant aux viscérales musicalités et qualités intrinsèques d’Evadne !

Ces derniers nous reviennent donc avec un conceptuel « The Shortest Way », qui d’emblée va asséner fort en accrochant de prime abord votre curiosité par un sublime artwork cover réalisé par Robert Hoyen (Evoken, Kampfar, Helevorn). Puis vous surprendre de par la renommée de l’ingénieur son ayant effectué le mix et le mastering : Sa majesté Dan Swano elle-même !!! Pour les néophytes ne le connaissant pas, je ne me permettrais point l’affront de vous livrer des groupes dont il s’est occupé, car ce gars là est un Monsieur, un Géant, enfin quasiment ce qu’il se fait de mieux en matière de production avec cependant un certain …Tue Madsen… Plus de soixante minutes, huit titres évoquant tour à tour sous forme de ressacs d’intensité finement concoctés des sentiments de tristesse, de douleur, nostalgie ; le puzzle s’avérera un véritable kaléidoscope. Celui-ci se dévoilera au fur et à mesure d’auditions découvrant mille richesses et vous portant au spleen après tant de voyages dans les méandres tortueux et torturés des atmosphères envoutantes de la musicalité d’Evadne.

Fi de l’ombre gothique planante (voir omniprésente) en arrière plan sur le précédent « 13Th Condition », cette nouvelle offrande assoira viscéralement la structure de ses compositions dans un Melodic Doom Death/darkwave d’exception. Si la référence initiale au Draconian originel et non aux mercantiles ‘Turning Season » et « Rose For The Apocalypse » ne s’avérait point futile et infondée, « The Shortest Way » se callera à mon sens plus judicieusement dans la veine d’un « New Moon » à la Swallow The Sun. Même alchimie, pareilles lignes vocales, maelstrom fusionnel perpétuel ; nombreux sont les ingrédients semblables aux espagnols et aux finlandais. Inspiration, récupération, coïncidence, peu importera au final tant les cinq valenciens nous subjugueront et conquerront aussi aisément que rapidement. Pour tout dire dès le « No Place For Hope » d’introduction ! Aucun temps faible ni faute de gouts dans une tracklist se délovant vitesse grand V malgré des titres oscillant tous, exception faite du sublime instrumental « The Wanderer », entre sept et onze minutes. C’est vous affirmer la qualité de cet album. Là où pléthores de combos officiant dans le Doom nous endorment plus ou moins rapidement en se mordant continuellement la queue Evadne sidère ! Et quand bien même le groupe nous refait le coup des vocalises féminines sur un « All I Will Leave Behind », pure fresque grandiloquente stylée « She Dies » à la Lisa/Anders… On en ressort éblouis.

Le Doom a les qualités de ses défauts, certes. Et bon nombre des combos officiant dans ses volutes s’y complaisent par manque de talent, de travail où par facilité ; nous faisant sombrer par là-même dans l’ennui itératif. Il n’empêche que lorsque des groupes au potentiel éclatant surgissent et nous offrent un album aussi accompli que ce « The Shortest Way »… On redevient fan et on en redemande. Certains auront beau crier au « déjà entendu » et arguer de « manque d’originalité », nos ibères évoluent dans « Un et Unique » sous style Metal sans avoir nullement la prétention de révolutionner quoi que ce soit. 2006 avait « The Burning Halo », 2009 avait sa « New Moon », 2011 risque fort d’être dévolue à Evadne ; qu’on se le dise! Et en attendant…

Amateurs et passionnés de Doom, attention, Haut de gamme !!!

 Myspace : http://www.myspace.com/evadneband

Dysfunctional – John Stone Lives

Dysfunctional – John Stone Lives

Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 8 / 10

À l’exemple d’un Ocean Planet à la Gojira… La patience serait elle réellement “mer” de vertu ?

Car en préambule à ce « John Stone Lives », une chose est certaine : Rarement, votre vieux MetalPsychoKiller n’aura pris autant de temps avant de pondre sa chronique traitant du premier opus de nos hexagonaux Dysfunctional. Ces derniers malgré deux démos à leur crédit, – The Shape of Noise to Come en 2005 et quatre années plus tard Mute – Inquity-, et une genèse remontant déjà à 2004 étant pour moi d’illustres inconnus quoiqu’ayant œuvré brillamment aux Hellfests de 2009 et 2011. Découvrir la musicalité de ces nantais au travers d’un digipack soigné à l’artwork cover réussi fut, avouons le d’emblée, une mission périlleuse et acharnée. Quand un amateur de Heavy, fan de Power, passionné de speed, prog, pagan, black, sympho, death, black… Enfin tout ou presque ; mais irréductiblement hermétique à tous les core se retrouve avec un tel Scud à reviewer… Grands sont les risques pour le combo concerné de soit voir la dissection de son offrande bâclée, soit de la souffrir dépréciée…

Perso, je l’avoue donc sans vouloir être vulgaire, à la première audition de ce John Stone j’en ai viscéralement et véritablement Ch !!! Structures complexes, technicités élaborées, dissonances, ruptures de rythmes constantes, monolithismes emphatiques des assises basse/batterie éructant continuellement tels des orgues de Staline, trident du chant entre rageur Death et clair… Pfff, Killswith Engage est mon dernier bastion dans l’acceptation des « extrêmes » de ce qui me plait et a des lumières de la musicalité de nos frenchies déjantés. L’assimilation s’annonçait donc ardue, mais par conscience professionnelle, je me devais de m’accrocher et disséquer l’ogive qui ne se callant pas dans les forceps habituels stylistiques m’obligea à des recherches. Ben ouep, dans ma jeunesse, t’étais hardos zonard, funky bcbg, ou babacool folk, et puis voilà tout. Hors ne voilà t’il pas que Dysfunctional se trouverait à la croisée du Mathcore et du Djent ! Un kaléidoscope expérimental progressif entre hardcore technique et syncopé, deathcore, Metalcore et consortcore ! Quel toutim toutes ces étiquettes ou s’afficheraient des Fractals, Animal As Leaders et autres Aegaeon et Periphery. J’en resterai donc à des Hatebreed et Corrosion et rapprocherai les petits gars de l’Atlantique d’un Death alternatif progressif empreint d’expérimentation et de technique. Tout simplement !

Il n’empêche que ce premier album, -à télécharger gratos, lien en bas de page profitez-en !-, mixé et mastérisé par Remyboy (Gojira, Om Mani) va au fur et à mesure se dévoiler et laisser luire de son écrin des myriades de richesses. Pas un produit de consommation jetable, mais un putain d’album touffu, dru, incisif et tranchant ou les polyrythmies ne le rendent qu’au groove, les éparses quiétudes délétères au rendu sauvage des mosh pits, les breaks syncopés aux rafales frénétiques, les chants rageurs ou death aux réponses en chœurs clairs. Un hybride, une entité dégénérée souvent et régénérée parfois, qui ne vise qu’à mettre vos nerfs et résistances à l’épreuve. Tel un black dahlia noir et vénéneux, l’offrande s’étiolera lentement de mille pétales dénotant une profondeur et une profusion d’abondance de détails incroyables. L’impression de magma initial ressenti, dérivera ensuite vers le maelstrom calculé et maitrisé nous sciant dans nos dogmes et assurances. Du fusionnel perforant ressortira même une mélodicité au final bien présente !

Car après le « Fridge » mystique cybernétique d’entame, « Shape, Stuff and Whatnot » enfoncera d’emblée le clou avec son panel taillé pour la scène entre chant scandé, break et soli haut de gamme, retour au thème bien ficelé et incitation forcé au headbanging frénétique. Un hurlé déjanté suivant avec des lignes de basses ultra saillantes plus tard, « Can’t Fathom », et Dysfunctional plus que de nous interpeller nous aura déjà conquis ! « Wanda » blastera ses trippes avant un « Foresight » s’affichant à mon sens comme le titre phare d’une tracklist sans temps morts ni plus faibles : Intro en lead épileptique, voix grawlée, premier break avec en première ligne une tonitruante quatre cordes avant que les chants travaillés ne viennent s’entrelacer et nous pousser dans l’abysse… Sur le bord da laquelle nous trouverons finalement un répit quasi ambiant et atmo. Du grand art, tout simplement ! Nos nantais assèneront et assureront ainsi sur la durée, tout en nous martyrisant rageusement tels des « Discotte » et « Pristine bowl » ou en nous écrasant avec de corrosifs « Scuba ». L’alchimie séduit par son unicité d’une part, sa maitrise de l’autre, et cette impression que chaque détail a été calculé pour plus que nous surprendre ; nous sidérer !

Quand technicité et audace s’entrelacent dans une telle volupté de compositions, on ne peut qu’incliner du bonnet et capituler sans rémissions. Mention spéciale à un « Autumn » de saison qui paraissant structurellement moins élaboré n’en demeure néanmoins un sacré brulot ou les lignes vocales ont été ciselées avec tact et talent avant que Dysfunctional ne conclue avec un dantesque « Curves » s’évaporant en harmonies finales. Un coup de maitre pour un premier album, le fait est indéniable. Maintenant reste à savoir si nos fertiles créateurs trouveront un auditoire à leur mesure ; à savoir capable de prendre le temps de déchiffrer, assimiler et apprécier toute la subtilité et la richesse de leur musicalité. Tous les adeptes d’ « extrême » devraient aisément tomber dans la nasse sans difficultés de par certaines facettes de l’éventail déployé par Dysfunctional… Mais ces derniers méritent plus que de n’être suivis que par des coreux !

La patience est « Mère » d’agréments !

Site Officiel : http://dysfunctional.fr/
Myspace : http://www.myspace.com/dysfunctionalgroup

Suicide Of Demons – A New Beginning

Suicide Of Demons – A New Beginning

Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 7,5 / 10

 

« A new beginning », une seconde naissance, une finalisation réelle dans un line-up ayant fluctué depuis les débuts du combo en 2OO5, une anaphore avec le septième art et un certain « From Dusk Till Dawn », un artwork cover accrocheur et particulièrement réussi… Autant d’éléments précurseurs voués à titiller de manière aigue la partie de votre bulbe rachidien ou essaie désespérément de subsister votre esprit de curiosité. Ce dernier, écrasé continuellement par une pestilentielle actualité ou les scandales politiques n’ont d’égaux que leurs répondants économiques, devrait néanmoins frémir devant la noirceur énigmatique et quasi mystique de ce second opus des belges de Charleroi. Un visuel prometteur,- digne des comics à la Marvel ou l’on s’attendrait presque à voir surgir Galactus et le sufer d’argent-, qui si il parvient à vous aimanter, vous assénera ensuite un contenu auditif de bonne tenue, voir par séquences de haute volée…

Après « From Dusk », la sempiternelle (et usuelle de nos jours) petite intro délivrée initialement au piano, et offrant une dualité entre un nappage mystique à la King Diamond et des arrangements symphoniques et emphatiques, nos voisins nordistes vont d’emblée asséner dans le poudrage. Un trident « Invisible Wings », « Your Best Nightmare » et enfin le titre éponyme à l’album qui s’avérera sans failles et viscéralement conquérant. Un Metal moderne, maelstrom de Thrash/Death mélodique et assez technique mené tambour battant pour les ailes invisibles, aux riffs et descentes de manches saillantes et syncopées pour votre meilleur cauchemar ; et enfin en forme de pur déluge pour « A New Beginning ». Ce nouveau commencement se montrera d’ailleurs comme l’exemple parfait du panel du combo : Entre les alternances du chant rageur oscillant vers l’éraillé du black et le guttural du Death auxquelles répondent des chœurs clairs, entre le rythme échevelé tempéré par de courtes pauses de quiétude, entre rythmiques bétonnées et lignes mélodiques mises en avant, entre guitares respectant la structure musicale avant de la faire voler en éclats… Un éventail résolument moderne, parfaitement maitrisé et concoctée dans une alchimie parfaite.

Alors que vous étiez déjà séduits et conquis, le point d’orgue et véritable Highlight de cet opus vous déboulera dès lors sur le coin du nez au travers d’un imparable « My Only Sacrifice ». L’effet de l’intro simple mais quasi épileptique, suivi d’un énorme travail des chants clairs/gutturaux et…Féminins jettera en effet un pavé de surprise dans une mare jusqu’alors bouillonnante avec cette track de mi galette menée sur un tempo modéré et affichant une structure progressive. Suicide Of Demons nous sidère en sortant du costume bien taillé et sur mesure jusqu’alors présenté, et on se met alors à saliver sur les brulots à venir. Mais la prise de risques de composition ne sera pas au rendez vous avec la doublette suivante « The Fear » et « Evil You » qui ressortira de la veine initiale sans en afficher cependant la même qualité.

La nouvelle expérimentation musicale de nos belges viendra plutôt avec le « Save Me » suivant. Après une intro me remémorant allez savoir pourquoi le Breaking The Law des Judas Priest, nos belges ne trouvent ils pas le moyen de nous caller des « coins-coins » dignes de la danse des canards et des tintinnabulements dégénérés… Le tout sur un ensemble punkisant à l’ancienne façon Angelic Upstars et sur lequel on se surprendrait presque à entonner des « Oi-Oi » à tue tête…Avant de gerber dans la basse cour et se vautrer au milieu des chèvres! L’opus naviguera ensuite en roue libre en ne suscitant qu’un intérêt relatif et malheureusement n’atteignant jamais le haut de gamme initial, de par la faute d’une doublette Trench/Enemy sans relief. Ce qui au final pourrait s’avérer dommageable quant à notre agrément et nous laisser un gout d’inachevé, sera sauvé cependant des eaux par le magistral « Till Dawn » de clôture et ses onze minutes de haute tenue.

Potentiellement, structurellement et techniquement intéressant ; appréciable au final ; majoritairement agréable malgré des travers dans les poncifs et caciques entrainant une chute de notre attention ; « A New Beginning » se montre néanmoins séduisant et conquérant, un ton au dessus du premier « Before Our Eyes » de 2008. La tracklist souffre certes de quelques temps faibles dont elle pourrait être purgée sans dommage, mais pour n’en citer qu’un, le « Unto The Locust » d’une pointure comme Machine Head étale le même mal. Et l’on n’en fait pas tout un foin ! Suicide Of Demons semble donc s’essouffler un peu sur la longueur (langueur ?) de son offrande, soit. Parions sur une petite erreur de jeunesse et l’envie de trop nous en offrir !!!

Site Officiel : http://www.suicideofdemons.net/
Myspace http://www.myspace.com/suicideofdemons

Machine Head – Unto The Locust

Machine Head – Unto The Locust

Note du Soilchroniqueur (MetalPsychokiller) : 9 / 10

 

 

Led Zeppelin, Black Sabbath, Judas Priest, Motorhead, Blue Oyster Cult, Deep Purple… Machine Head!? La caste très fermée des légendes de notre planète musicale préférée est un Graal auquel pléthores sont les prétendants, mais rares sont les élus. Bien en deçà de ce cercle fermé paradisiaque se trouve une immense anti chambre dans laquelle les postulants à l’immortalité dits « pointures » s’étripent, stagnent, abandonnent, ou se complaisent tout simplement d’être déjà dans les lieux. Un labyrinthe digne de Dédale, protégeant et menant néanmoins quelquefois au Nirvana, qui possède néanmoins certains points obligés quant à la réussite d’une hypothétique transhumance. Le minotaure chargé des lieux réclame ainsi pour la bienveillance de son laisser passer une liste non exhaustive d’unicité, de talent, de notoriété, et encore de régularité. Cette dernière mise en exergue par des offrandes obligatoirement de haute tenue devra en outre accouchée de quelques opus dits « Cultes ».

Machine Head, illustre quatuor californien fondé en 1992 et inconnu au moins de votre concierge à l’âge canonique, est l’archétype exemplaire du combo au seuil du choix d’une dualité d’effets. Basculer dans la lumière blanche éternelle, ou sombrer dans la noirceur de l’obscurantisme régressif. La bande à Rob Flynn a certes marqué une époque, a affirmé un style, a vu des cohortes de fidèles aficionados se ranger en légions serrées derrière elle, a pondu -à mon sens, ne hurlez pas au scandale !- deux opus entrants dans la catégorie précitée des cultes avec l’imparfait « Burn My Eyes » et le divin « The Blackening »… Et pourtant, la quête finale n’est pas atteinte ! Si j’osais, et je vais bien évidemment me le permettre, MH tend plus vers Slayer…Que vers Metallica. La Faute certainement a un sacré coup de mou entre ces deux chefs d’œuvres ayant vu les fans, et les autres d’ailleurs, s’éloigner quelques peu des Machine Fuckin’ Head.

Retour au créneau donc avec un 8 ème album, que l’on ne traitera que dans les grandes longueurs tant celui-ci a déjà fait couler d’encre. Album de l’année pour certains, régression et essoufflement pour d’autres, trahison pour les plus Thrashers purs et durs… Choisissez votre camp camarades ! Résumons juste en disant que « Unto The Locust » pourrait paraitre expérimental car s’éloignant quelques fois des sentiers usités habituellement par le combo. D’entrée le groupe a d’ailleurs du en surprendre plus d’un avec ses « Sangre Sani » a capella dignes de moines vérolés et tourmentés avant l’arrivée d’une artillerie de riff satanique. Le fil conducteur restera cependant le trident entre mélodicité, technicité et ressac d’intensité dont ce « I Am Hell (Sonata in C#) » pourrait être l’exemple typique. Entre déferlements et quiétude de guitare accoustique, Machine Head nous foudroie d’emblée par un titre digne en qualité des « Davidian », « Clenching The Fists Of Dissent », « Death Church » ou autres « Old » et « None But My Own »… Et la suite sera du même acabit, le quatuor inspiré et en pleine forme nous assénant toute sa puissance de feu à travers une assise rythmique monstrueuse, une prestation vocale viscéralement émotive et convaincante, des structures musicales syncopées de soubresauts d’intensités et même la pure marque de fabrique de MH. Les petites descentes de manche aigues et épileptiques en réponse au gros riff bourru et bien gras…

« Be still And Know » ; « Locust », la poigne d’acier ne desserrera pas votre gorge en ne relâchant jamais son emprise, et ce jusqu’à vous faire manquer irrémédiablement d’oxygène avec le dantesque « This Is The End » justement dénommé. Ouvert en arpège à l’acoustique avant le déchainement des éléments, cette track est un véritable Highlight de l’opus, digne du précité « I’m Hell » ou du « Who We Are » de clôture. Un dernier titre (Sepultura cover ? killing joke !) que nos sieurs auront le bon gout de faire entamer de manière chorale par leurs bambins, avant de nous lâcher un scud pur jus Machine Head. Entre temps un « Darkness Within » plus mercantile, apaisé, mais aux subtiles harmonies aura fait son effet accrocheur dans une simili veine à la « Nothing Else Matters » des Metallica. Au final seul un « Pearls Before the Swine” plus convenu et un ton en dessous nous laissera sur une faim toute relative malgré un break d’anthologie.

En juste sept titres, mais près de cinquante minutes néanmoins, Machine Head déroule en toute fluidité un album qui ne souffrira à mon sens que d’une seule chose : Se présenter après l’œuvre majeure du quatuor « The Blackening ». Quand la perfection est atteinte, difficile de faire mieux, convenez-en ! Les californiens se trouvent résolument en en bonne position pour quitter les fameuses « pointures » et accéder au stade supérieur, indéniablement. Reste cependant à éviter de caller sur les éditions théoriquement enrichies des tracks sans intérêt tels ces covers du Judas « The Sentinel » ou un « Witch Hunt » de Rush. Quoique cela m’a permis de ressortir les vieux vinyles pour réentendre l’original d’Halford de 84 …

 

 

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