Line-up sur cet Album


  • Aðalbjörn Tryggvason : guitare, chant
  • Sæþór M Sæþórsson : guitare
  • Svavar Austmann : basse
  • Hallgrímur Bárðda : batterie

Style:

Post-rock atmosphérique

Date de sortie:

06 novembre 2020

Label:

Season of Mist

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 7/10

« Là où il y a beaucoup de richesse, il y a aussi beaucoup de malaise. » Proverbe islandais

Cette chronique est la résultante d’un feedback que j’ai fait sur mon arrivée dans Soil Chronicles. Sólstafir était l’une de mes premières chroniques, je m’étais attaqué à ces monstres musicaux sur leur album Berdreyminn qui m’avait quelque peu déconfit. J’avais été dubitatif sur cette sortie, d’abord parce que comme j’expliquais dans cette dernière chronique les intentions artistiques de Sólstafir m’ont toujours laissé songeur, et ensuite parce que je considère encore aujourd’hui Ótta comme l’un des meilleurs albums de post-rock atmosphérique qui soient. Difficile donc de passer derrière, et ce même quand on porte ce nom et que l’on n’a une belle reconnaissance dans le milieu. Cela ne m’a pas empêché d’acheter Berdreyminn pour compléter ma discographie personnelle du groupe, mais je ne l’ai quasiment pas écouté depuis son achat. Il trône, fièrement ou pas, dans ma discothèque mais il fallait me rendre à l’évidence : je n’aime pas cet album. Aussi, lorsque la possibilité de chroniquer cette nouvelle sortie, qui se nomme Endless Twilight of Codependent Love, s’est présentée à moi, je n’ai pas hésité à le prendre. Pourquoi? D’une part, parce que rester sur un échec revient à dire « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. » Et d’autre part, parce que de toute manière j’achèterai l’album puisque je suis compulsivement attiré par les CDs. Autant ainsi en faire une chronique et qui sait, me faire changer d’avis?

Sólstafir, si vous ne connaissez pas, est donc un groupe islandais qui existe depuis 1995, tout de même. La particularité de ce groupe est d’avoir été tout d’abord un groupe de black metal, puis par la suite et doucement de post-rock beaucoup plus conventionnel. Cela n’a pas empêché le groupe de sortir sept albums en comptant ce dernier et six singles ou démo. Un parcours honorable avec un certain écart d’années entre chaque album qui monte l’implication du groupe à produire les meilleurs CDs possible. Comme je racontais plus haut, Ótta qui est leur cinquième sortie, a toujours été mon préféré et de loin! Une véritable référence pour moi, et aussi ma première découverte concernant les islandais. Je n’ai pas grand chose d’autre à raconter, aussi vais-je aller directement à l’essentiel, à savoir ce fameux Endless Twilight of Codependent Love.

Et je dois bien admettre que l’artwork est de toute beauté. C’est normal, il y a une très belle représentation féminine dessus, et ce n’est pas totalement une inconnue puisqu’il s’agit de la représentation féminine de l’Islande. C’est une peinture faite en 1864 par un certain Johann Baptist Zwecker qui a nommé son tableau The Lady of the Mountain. Bon… N’étant que peu intéressé à l’idée de parler des artworks qui sont de pâles copies de tableaux déjà existants, je vais m’arrêter ici. Je trouve donc le tableau fort joli, mais encore une fois il traduit un manque cruel d’imagination de la part des groupes, et je pensais naïvement que Sólstafir allait être largement à la hauteur de mes attentes. Mais non. Au moins, Berdreyminn était légèrement plus original…

La musique a toutefois une nette tendance à me réconcilier avec le groupe. Je fais succinct parce que beaucoup connaissent et que j’ai déjà abordé le style de musique plus haut, mais Sólstafir renoue selon moi vers ce qui avait fait sa force, c’est à dire avec des guitares utilisés sans réelle recherche rock, mais plus atmosphérique, une technicité jazzy à la batterie et à la basse et une utilisation des claviers et arrangements qui sont là en guise de nappage musical et non de réel apport mélodique. L’ensemble de l’album s’écoute avec curiosité et plaisir dans le sens où chaque piste plante un décor différent et nous emmène vers des cieux disparates. La seule chose qui me laisse un peu sur ma faim c’est qu’il manque un fil conducteur. Les morceaux s’enchainent bien mais manquent de cohérence entre eux et on sent que ce n’est pas spécialement un album qui raconte quelque chose de précis. C’est un recueil de musiques, voilà tout. Les écoutes successives m’auront donc laissé un bon souvenir et je me suis surpris à vraiment adhérer à des chansons comme « Her Fall From Grace », « Or » et « Til Moldar ».

Naturellement, il y a deux points qui font l’essentiel de la musique de nos compagnons islandais et la première chose est la production. Bon, on serait soupçonneux de trop penser que la production d’un groupe aussi connu que Sólstafir serait mauvaise. Aussi vous laisse-je deviner ce qu’il advient de l’écoute d’un album comme Endless Twilight of Codependent Love, cela coule presque de source et ainsi, aucune surprise réelle pour moi. L’album a rempli sa mission, le son est superbe et bizarrement, c’est le son quasiment identique que l’on trouve sur Berdreyminn et qui, si mes souvenirs sont exacts, ne m’avait pas franchement plu à l’époque. Peut-être est-ce le signe d’un nécessaire retour en arrière? Mais bon, en tout cas c’est une très bonne pioche que cette production. Quoique non surprenante.

Mais la qualité principale du groupe, et cela ne fait absolument aucun doute, c’est le talent des musiciens. C’est ce que je trouve de plus flagrant et de plus reconnaissable chez Sólstafir, surtout quand on est musicien soi-même et que l’on se penche sur la technique. Les compositions parlent d’elles-même, il suffit d’écouter l’album entier pour s’apercevoir que les musiciens sont tout simplement exceptionnels. Et ce sera surement l’une des qualités que je retiendrai de l’écoute. Chant y compris.

Je ne parviens pas tellement à écrire sur Sólstafir et m’en excuse un peu. Cela est probablement dû au fait que le groupe n’a plus grand chose à prouver et que leur musique est plaisante mais sans plus pour moi. Je suis clairement resté bloqué encore à Ótta et je voulais voir si Endless Twilight of Codependent Love allait me permettre de retrouver ce déclic que j’attendais. En fin de compte, il n’y est pas parvenu, je suis cependant en mesure de dire que cette dernière sortie est bonne, peut probablement intéresser son public mais aura du mal à initier les nouveaux venus tant sa complexité et sa richesse artistique peut rebuter. Il convient aussi de dire que nos islandais sont à une place justement située, en haut de l’échiquier musical rock, et qu’ils méritent tout à fait d’en être là où ils sont. Mais je ne suis pas encore totalement prêt à me relancer dedans. Veni, vidi, non vici et je suis désolé de cela…

Tracklist :

1. Akkeri (10:10)
2. Drýsill (08:52)
3. Rökkur (07:06)
4. Her Fall From Grace (06:36)
5. Dionysus (05:31)
6. Til Moldar (04:29)
7. Alda Syndanna (04:30)
8. Or (06:58)
9. Úlfur (08:49)

Bonus tracks :
10. Hrollkalda Þoka Einmanaleikans (06:39)
11. Hann For Sjalfur (08:09)

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