Slower – Slower

Le 26 janvier 2024 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


Esben Willems (Monolord) - Batterie / Amy Barrysmith (Year of The Cobra) - Chant / Scott Reeder (Kyuss) - Basse / Bob Balch (Fu Manchu) - Guitares / Laura Pleasants (Kylesa) - Chant / Peder Bergstrand (Lowrider) - Basse.

Style:

Stoner / Doom metal

Date de sortie:

26 janvier 2024

Label:

Heavy Psych Sounds Records

Note du SoilChroniqueur (Mitch) : 7/10

 

Un album de reprises sur Soil Chronicles ? Oui, mais pas n’importe quelles reprises, du Slayer joué à la sauce stoner-doom par la fine fleur des musiciens de ce style ! Et pourquoi pas ?
Comment en est-on arrivé là ? Bob Balch, de Fu Manchu, essayait d’enseigner le titre « South Of Heaven » de Slayer à une élève ; celle-ci étant débutante, ils ont sévèrement ralenti le tempo, si bien que le titre a pris une toute autre sonorité. Le temps de sous-accorder le tout en Si et d’y ajouter une batterie, le concept de Slower, mélange de « Slayer » et de « slow » (lent) était né !

Quelques années plus tard, une collaboration naît avec des musicien(ne)s de Monolord, Kyuss, Kylesa, Lowrider et Year of The Cobra, et un album de cinq titres pour trente-neuf minutes nous parvient chez Heavy Psych Sounds Records. De six à dix minutes, ça peut paraître un peu long pour chaque morceau. Mais forcément, comme disait notre bon Johnny « tu te rends compte, si on n’avait pas perdu une heure et quart, on serait là depuis une heure et quart », eh bien là, c’est pareil, si on diminue le tempo par deux, les chansons durent deux fois plus longtemps ! Heureusement que les amateurs camomillés du style sont habitués aux longs pavés et aux riffs redondants.
Est-ce que cela fonctionne ? Oui, carrément, car on se surprend souvent à ne plus chercher systématiquement les points de comparaison avec les originaux, on écoute ces cinq titres comme des créations, et le changement de style donne une toute autre coloration à des riffs pourtant ultra connus, dont certains gagnent en lourdeur et en emphase (« Blood Red », « War Ensemble »). Par ailleurs le chant s’éloigne forcément des hurlements monocordes de Tom Araya, et « invente » des mélodies traînantes à la Alice In Chains, qui enveloppent le tout dans un cocon de mélancolie. Pourtant, les riffs et constructions sont respectés, ils sont justes joués avec une fuzz crachotante et une basse ronde et généreuse, la frénésie d’un Slayer étant remplacée par une pesanteur pachydermique ; ainsi, « The Antichrist » se voit même doté d’une partie instrumentale assez dramatique, évoquant presque le solo de « Comfortably Numb » de Pink Floyd !

Le metal est un genre dans lequel la reprise n’a, souvent, pas grand intérêt. Contrairement à la variété, où le chant est essentiel et où les artistes peuvent se permettre de modifier les orchestrations autour, le metal est tellement enraciné à ses riffs qu’un groupe qui jouera l’intro de « Highway To Hell », « Breaking The Law » ou « Master Of Puppets » en respectant leur riffing sonnera invariablement comme l’original ; et s’il ne le fait pas, l’auditeur ne reconnaîtra plus les morceaux ! Autant donc jouer le jeu à fond, se jouer du tempo, du son et des mélodies, et partir vers quelque chose de volontairement différent et surprenant. La difficulté est de continuer de susciter l’intérêt sur la durée, car, si les premières minutes d’écoute sont forcément réjouissantes et jubilatoires, quand on s’amuse à reconnaître tel riff et telle phrase sortis de leur contexte, il faut avouer que l’album et « la plaisanterie » ne mériteraient pas de durer bien plus longtemps. Comme le disait un personnage de Michel Blanc dans un dialogue, quand on lui demandait d’un concert de reggae « alors, comment c’était ? », « oh, tu sais, comme tous les concerts de reggae ; le première demi-heure, c’est génial… et après, tu t’emmerdes pendant une heure et demie ! »

Au final, pour des reprises, ce sont donc de bonnes reprises en mode stoner doom. Les six participants ont insufflé une vraie personnalité à ces cinq titres classiques, montrant qu’ils connaissent leur Slayer sur le bout des doigts, au travers de plusieurs solos joués à la note près, ou encore en terminant l’album sur les mythiques trois coups annonçant un « Raining Blood » qui ne viendra jamais (ou alors sur un deuxième tome ?).

 

Tracklist :

1. War Ensemble 10:39 (E. Willems, P. Bergstrand, A. Barrysmith, B. Balch)
2. The Antichrist 8:14 (E. Willems, P. Bergstrand, A. Barrysmith, B. Balch)
3. Blood Red 6:30 (E. Willems, P. Bergstrand, A. Barrysmith, B. Balch)
4. Dead Skin Mask 6:09 (E. Willems, P. Bergstrand, A. Barrysmith, B. Balch)
5. South of Heaven 7:11 (E. Willems, S. Reeder, L. Pleasants, B. Balch)

 

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