Marc Quee – Better late than never

Le 30 avril 2017 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


Marc Quee : chant, basse / Yeray Lopez : guitare / Alberto Fuentes : batterie / Marcos Jimenez : claviers
Guests (solos guitares) : Ivan Ruiz sur Too Late et Shadows in the night / Stuart Bull sur Queen of the night / Janne Stark  sur Leave me alone / Marcos Rodriguez sur From the other side / Thorsten Koehne sur Next time I’ll hold you / Fran Alonso sur Loving you.

Style:

Hard roc;k / Hard FM

Date de sortie:

Février 2017

Label:

Leyenda Records

Note du SoilChroniqueur (Slytale) : 7/10

 

Marc qui ?
Quee.
– C’est qui ?
– Qui ?
– Ben, Quee !
– Ça va pas être simple…
Cette entrée en matière dont la finesse rhétorique ferait pâlir Audiard vous est offerte par Soil Chronicles et votre nouveau serviteur, mais je ne suis pas là pour parler de moi, je suis la pour parler de Marc Quee.
– Qui ?
– Merde !

Les plus jeunes d’entre vous ne sauront certainement pas qui est Marc Quee et pourtant, ce Suédois né en Argentine mais vivant en Espagne a fait les belles heures du metal français (on en perdrait son latin) en officiant en tant que chanteur du groupe d’Avignon Attentat Rock (rebaptisé Pink Rose par la suite) au milieu des 80’s avec deux albums, « Strike » en 85 et « Just what you needed » en 86.
Eh oui les gamins ! La France n’a pas découvert le metal avec Dagoba, Black Bomb A ou même No One Is Innocent. Dites vous bien que vous parents vidaient déjà des roteuses en secouant la tignasse que vous n’étiez même pas à l’état de projet ou que vous sautiez encore joyeusement dans les bourses de vos paternels pour les plus anciens d’entre vous !
Parce que la scène hard / metal française ne date pas d’hier : Trust, Nightmare, Vixen, Satan Jokers, ADX ou donc Attentat Rock, sont autant de groupes qui avaient l’amour de leur musique chevillée au cœur, amour qui ne s’est pour ainsi dire jamais démenti, puisque certains d’entre eux sont toujours là, survivants d’un passé dont nous, leurs héritiers, devons nous inspirer, ne fût-ce que dans l’intégrité.
La preuve ? Cet album que je me passe en boucle depuis quelques jours. Pas seulement parce que mon nouveau patron bien aimé chez Soil m’a demandé de travailler dessus – Oui alors, ceci est ma première chronique pour Soil Chronicles, si je fais pas un peu de lèche d’entrée de jeu (NdMetalfreak : n’en rajoute pas, ça va finir par se voir 😀 ), j’ai peur de ne pas être confirmé dans mes fonctions, mais soyez braves, ne lui dites pas que je force le trait, j’ai vraiment besoin de ce boulot, je compte sur vous hein ? Vous êtes des amours – mais parce qu’il transpire l’intégrité.
Alors certes, autant être franc de suite, ce Better late than never n’est pas l’album du siècle. Ce que nous propose Marc Quee, c’est du Hard FM pur jus, qui renvoie à Survivor, Def Leppard, Europe ou Foreigner. Mais si l’originalité n’est pas le point fort de ce disque, reconnaissons lui quand même des qualités indéniables :
Le son, tout d’abord. C’est propre, bien défini, chaque instrument ressort parfaitement dans une ambiance rock très chaleureuse. Il n’y a vraiment rien à redire à ce niveau là : on sent qu’un soin tout particulier a été apporté à la production et que tout est fait pour que la voix de Marc Quee soit mise en valeur.
D’ailleurs, parlons un peu de cette voix. Comme je l’ai dit plus haut, Marc Quee officiait dans les années 80 au sein de Attentat Rock / Pink Rose. A l’époque, les musiques étaient assez nerveuses, et la voix aigüe semblait ne pas pouvoir s’épanouir sur un autre style. Et ben en fait, si ! Les années ont passé, le poids des ans a fait son œuvre, Marc Quee n’est plus ce jeune homme filiforme aux cheveux longs et bouffants, vêtu de façon improbable (les 80’s, c’était quelque chose, je vous jure, vos parents n’avaient peur de rien, et surtout pas du ridicule qui, fort heureusement ne tue pas). Mais sa voix, elle, n’a pas bougé d’un iota. C’est une voix claire, puissante, aux trémolos discrets qui compensent un côté nasal qui me fait penser aux chanteurs de génériques de mangas. Marc Quee n’est pas, à mon sens le chanteur le plus exceptionnel qui soit, mais il sait utiliser son organe (sa voix, pour l’autre j’en sais rien et puis ça ne me regarde pas, vous non plus d’ailleurs, j’ai presque honte que vous m’entraîniez sur ce terrain boueux. Non! Pas boueux, euh… Hé ! Hé ! *rire gêné* Passons !).
 
Venons-en aux chansons à proprement parler.
L’album débute par « Too late » et son roulement de batterie qui précède un riff qui fleure bon le hard US du siècle dernier et c’est là qu’on se dit que ce style est véritablement intemporel. C’est mid-tempo, c’est entraînant au possible, c’est frais et la première impression que j’ai, c’est que ça doit sacrément bien passer en bagnole. Le couplet glisse tout seul, le pré-refrain propose une petite montée en puissance (alors tout est relatif hein ? C’est du hard FM, pas du speed metal sympho) avant d’envoyer le refrain et ses chœurs plein badins (là encore, dans la réserve du style proposé, on est loin d’un refrain triomphal à la Rhapsody). Oui, décidément, en bagnole ça doit bien passer ! Et comme on est dans le hard FM classique, après le refrain reviennent le riff d’intro, le couplet, le pré-refrain et le refrain. Simple, classique, efficace, on attend le solo de gratte qui ne saurait se dérober à ses responsabilités (puisque les plans du hard FM c’est un peu toujours la même chose) et celui-ci est digne de ce que l’on est en droit d’espérer. Bluesy, technique juste ce qu’il faut, super bien équilibré, Ivan Ruiz nous envoie un condensé de son talent mis au service de Marc, on l’en remercie.
On connait tous l’importance du premier morceau : c’est celui qui ouvre les portes d’un album, celui qu’il ne faut pas rater au risque de voir l’auditeur se détourner dès les premières notes de la présentation de son travail. « Too late » m’a mis en appétit, j’attaque donc « Need somebody » avec un a priori plutôt favorable. Je me cale tranquillou et j’ai l’impression d’entendre plus ou moins la même chanson. Même tempo, même structure mais sans solo (dommage), mêmes chœurs sur le refrain, même fin en fade out… Mais franchement, ça choque pas plus que ça parce que ce sont les codes d’un style que Marc Quee exploite avec brio pour se (nous) faire plaisir. Et du coup, quand « Queen of the Night » débarque avec son intro résolument Van Halen, et bien le léger sourire qui barrait mon visage jusqu’à présent prend ses aises et je sais à quoi m’attendre. Oui, « Queen of the Night » est à la hauteur des chansons précédentes, non ça ne bouleverse rien mais oui, c’est foutrement bien en place et je commence à me prendre au jeu. Celui d’un chanteur qui a roulé sa bosse, qui a passé l’âge d’espérer être un jour le chanteur le plus connu du monde mais dont l’expérience incontestable et l’amour de la musique pousse à continuer avec ses amis (ici Stuart Bull pour le solo) avec pour seul but de nous faire passer le meilleur moment possible en leur compagnie.
Ça s’appelle l’humilité intègre. Ça force le respect et je continue à écouter avec ce petit sourire satisfait. J’ai pas envie de sauter dans tous les sens, j’ai pas envie de secouer la tête à m’en péter les cervicales, juste de taper du pied parce que ça groove sévère.
Et du coup, quand je pense m’installer dans ce petit rythme de croisière, et qu’arrive « Stand up for their Rights » et son intro basse/rim shot et synthé qui portent une voix tout à coup hyper suave, je me dis que cet album va peut être prendre un nouveau souffle et partir dans une autre direction. Une belle power ballad peut-être?
Disons… Plus ou moins. On reste dans les rythmes mid-tempo, mais le riff couplet est agrémenté de petites mélodies de guitares harmonisées bien sirupeuses, du genre qui mettent ces dames dans de bonnes dispositions (astuce ! Écoutez cet album en voiture avec madame, vous avez peut-être une possibilité d’ouverture), jusqu’à un refrain qui me fait immédiatement penser à « Owner of a lonely Heart » de Yes.
Puis c’est au tour de « Leave me alone » de passer le test de mon impitoyable et implacable analyse. « Leave me alone », c’est LA chanson méchante de l’album : un riff d’intro ciselé, tranchant, affuté comme une lame de rasoir, un texte qui te fait comprendre que Marc Qui, c’est pas n’importe Quee (bon OK j’arrête avec ce jeu de mot à deux balles, la prochaine fois je me mets une paire de baffes. N’hésitez pas à me rappeler à l’ordre si vous sentez que je vais trop loin hein ? On est entre nous.) :
« Leave me alone ! I don’t want your love anymore », je sais pas ce que la demoiselle qui lui a inspiré cette chanson lui a fait (toutes les options sont possibles, de l’épouse envahissante qui lui colle aux basques pour lui rappeler qu’il n’a toujours pas lavé la face interne de l’aquarium et que les algues ont tellement crû – du verbe « croître », pas « croire » sinon ça veut rien dire et si je me mets à faire des apartés dans mes parenthèses on va pas s’en sortir – que l’Agence Internationale de Phycologie a sonné à la porte pour demander l’autorisation de poser un laboratoire d’analyses dans le salon, ce qui a valu une scène de ménage tout à fait inappropriée puisque Marc s’était engagé à le faire et que mesdames, il faudra bien un jour que vous compreniez que quand un homme a dit qu’il allait faire quelque chose, IL VA LE FAIRE, pas besoin de le lui rappeler tous les six mois ; à la groupie, mineure, ex de Jean Luc LAHAYE qui, dépitée que ce dernier lui préfère Kimberly se venge en convoitant le kiki de Quee (*bruit de baffe*) et le harcèle jusqu’à le faire sortir de ses gonds) mais il est pas content.
Bon, je suis parti loin (je viens de me relire, j’adresse personnellement toutes mes félicitations à celles et ceux d’entre vous qui auront tout compris en première lecture), mais tout ça pour dire que « Leave me alone », c’est une chanson que j’aime bien. Comme ses prédécesseuses (prédécétrices ? euh… chansons d’avant), pour les mêmes raisons.
Et alors débarque « From the other Side » et son côté plus lourd, plus atmosphérique, sa guitare en rondes de très bonne facture, son break avec des effets gutturaux sur la voix, et le solo de gratte de Marcos Rodriguez encore une fois trop court. C’est dommage.
Alors arrive « Next Time I’ll hold you ». Une entrée en matière qui laisse présager une belle ballade mais qui en fait, monte progressivement jusqu’à un duo pré refrain / refrain plus rythmé (et donc plus entraînant) avant de s’envoler vers un solo, hyper heavy metal pour le coup, qui donne un putain de coup de fouet au morceau !

Et étonnamment, après cette presque ballade, débarque une autre chanson calme. Mais là, Marc a décidé de faire dans les standards du genre. Le titre déjà : « Loving you ». La mélodie entêtante du synthé, le rythme hyper posé et sans fioritures de la batterie, les chœurs sur le refrain, le solo (et quel solo de Fran Alonso !!!)… Tout y est. Et encore une fois, tout est très bien fait. Vous vous rappelez quand je vous disais que « Stand up for their Rights » en voiture avec madame pouvait la mettre dans de bonnes dispositions ? Ben si avec « Loving you » vous menez pas le petit au bout, c’est que votre cas relève de l’incompétence la plus crasse en la matière, désolé, je peux rien pour vous.
Et puis tout doucettement on s’aperçoit qu’on s’approche de la fin. Et en bon maître d’œuvre, Marc nous ramène sans transition vers le côté mainstream du rock.
Alors je dis « sans transition » mais c’est pas tout à fait vrai. « Shadows in the Night » démarre avec une intro sautillante au synthé (qui me rappelle un peu « Beyond the Portal » de Helloween dans l’esprit, mais en plus pépère) sur laquelle vient se poser un putain de solo de l’ami Ivan Ruiz (sans doute pour rappeler à notre bon souvenir ses compétences dévoilées sur « Too late », mais t’inquiètes pas l’ami ! On avait compris que t’étais pas un mancheux manchot – notez au passage l’allitération en « manch », tous les auteurs ne sont pas à même de vous en offrir des comme ça, mais chez Soil Chronicles, on déniche les plus grandes plumes pour VOUS satisfaire ! J’en fais trop ? Ha ! Pardon…) Puis on en revient aux fondamentaux : du groove, un couplet batterie/basse/piano assez sympathique, un pré refrain et un refrain attendus mais pas rédhibitoires, une structure classique, un deuxième solo de gratte plus mélodique que technique, suivi d’un solo de synthé pas assez fort à mon goût (mais pas transcendant non plus, à la limite on peut se poser des questions sur son utilité), et puis je vous fait pas un dessin : pré refrain, refrain doublé, fin cut merci, au revoir.
Car c’est l’heure des séparations. Et pour être sûr qu’il n’y ait pas d’équivoque, la dernière chanson s’appelle « Goodbye ». Une dernière chanson que, je dois bien l’avouer, je n’imaginais pas comme ça. Pourquoi ? Parce que je m’attendais à un « Too late » bis, un morceau qui allait taper comme la chanson d’ouverture dans le hard FM d’entrée de jeu, mais non. Naaaaaaaaaaan ! C’eût été trop facile ! Trop téléphoné ! Vous attendiez du « in your face » ? Que dalle ! « Goodbye » ça commence en mode jazzy. Rien de moins ! Ah ça ! C’est sûr qu’on s’y attend pas ! Et comme Marc Quee et consorts ont la bonne idée de bien faire leur boulot, parce que ce sont des passionnés dont l’intégrité ne peut pas être remise en cause, eh bien là encore ça sonne foutrement bien. Un couplet magnifique sur lequel vous dites des mots doux à votre femme dans la voiture (j’imagine que depuis le temps vous avez fini), mais traînez pas trop parce que les musiciens vont s’amuser avec vous : le pré refrain qui, pensiez-vous, serait langoureux ? Ça pulse. Du coup, vous attendez un refrain bien rythmé ? Rien du tout ! A la place, un bon solo bien planant qui ramène au couplet toujours aussi beau qui vous renvoie au pré refrain qui pulse toujours avant d’en arriver au refrain : des « Goodbye » en chœur que vous vous abstiendrez de chanter trop fort pendant qu’elle se rhabille, elle pourrait mal le prendre. Si vous ne vous êtes pas pris de claque, vous pourrez savourer un nouveau solo de gratte bien plus rock celui-là, et puis c’est le début de la fin : pré refrain, deux refrains, une petite outro pour glisser un dernier message de Marc à ses fans (« maybe we’ll meet someday ») et ce Better late than never s’achève.

En résumé, vous l’aurez compris, Better Late Than Never de Marc Quee n’est pas, loin s’en faut, une merveille d’originalité. Mais sincèrement, dans le monde musical d’aujourd’hui, y compris dans le metal et surtout le metal extrême où tout le monde sonne comme tout le monde, je ne crois pas que le manque d’originalité soit un critère suffisant pour ne pas, a minima, jeter une oreille attentive sur cet opus.
Je l’ai écouté à de nombreuses reprises – bah oui, chez Soil Chronicles on fait les choses bien, dernier petit coup de lustrant pour le boss… (NdMetalfreak : ça y est, ça s’est vu !) – et je confirme qu’il ne rentre pas dans ma catégorie des disques que je lance et écoute religieusement, en mettant soigneusement de côté tous les impératifs du quotidien.
A mon sens, c’est un album qui a vocation à vous accompagner dans vos faits et gestes habituels, en bande son de votre journée. C’est pas péjoratif attention ! Vous le mettez au réveil, sous la douche ou pendant le café du matin, il vous met du peps mais juste ce qu’il faut (j’en connais qui se lèvent avec « Reign in blood » de Slayer, ils sont sympas mais après ils sont ingérables). Et en bagnole, il rend tout aussi bien qu’un album de ZZ Top, Creedence Clearwater Revival ou Survivor. Ce Quee n’est pas rien (*nouveau bruit de baffes*) !

 

Tracklist :
1/ Too late
2/ Need somebody
3/ Queen of the Night
4/Stand up for their Rights
5/ Leave me alone
6/ From the other Side
7/ Next Time I’ll hold you
8/ Loving you
9/ Shadows in the Night
10/ Goodbye

Facebook : http://www.facebook.com/marc.que9
Youtube : http://www.youtube.com/channel/UCh0zsEO_E06m4Kcs8sCMWzg

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