Deathfist – Too hot to burn

Deathfist – Too hot to burn

Note du Soilchroniqueur (Metalfreak) 07/10

Décidément, j’ai pris un abonnement au label Pure Steel Records tellement son catalogue propose des groupes particulièrement intéressants pour les fans restés scotchés dans le old school comme moi.
Ici, avec Deathfist, il n’y a pas de publicité mensongère, on nage en plein milieu d’un thrash teuton qui a eu une grande heure de gloire des mid-eighties jusqu’au début des nineties.
Que ce soit au niveau du look du groupe, de la pochette de l’album et de la musique en elle-même, tous les clichés du genre sont repris, sans grande originalité certes mais malgré tout avec déjà une identité qui leur est propre et qui sera très certainement, lorsqu’ils se débarrasseront quelque peu des influences trop palpables, un groupe extrêmement intéressant.
Leur carte de visite plaide déjà en leur faveur : une chanteuse et un guitariste qui viennent du groupe thrash Mortal Remains, très old school lui aussi ; un bassiste qu’on voit également batteur sous le nom de Tormentor chez les heavy/speed old school Metalucifer, Metal Inquisitor et Midnight Rider ; et un batteur qui martèle également chez les viking/black metalleux de Lindisfarne au sein duquel a également évolué la chanteuse de Deathfist. Tout le monde suit ?

Musicalement, « Too Hot To Burn », à la production très correcte, nous offre un saut dans le passé pendant 40 minutes avec douze titres tous taillés pour le headbanging, avec très peu de temps mort. Chaque titre, tous tournant autour des trois minutes, semble être taillé pour le live : cru, urgent, efficace !
Dès le premier morceau, on sent de suite des influences fortement ancrées autour des Legion Of The Damned, Kreator et Holy Moses pour le côté teuton, mais aussi chez Exodus, Slayer ou les premiers Metallica côté US.
Difficile de sortir un titre ou un autre de cet album : le tout reste très homogène mais ne lasse pas, le tout reste d’une efficacité diabolique. L’urgence affichée tout au long de ces douze morceaux permet de ne pas voir le CD passer. C’est somme toute très classique mais diablement efficace, à grand renfort de soli tranchants et de tempos bien souvent bloqués dans le très speed.
Quelques passages plus lents sont parsemés tout au long de l’album, mais ce n’est que pour mieux nous fendre d’une nouvelle accélération qui nous colle au siège comme sur « Slay her » – si ça ce n’est pas de l’hommage masqué aux maîtres, tellement le morceau semble être tout droit sorti des sessions de « Hell awaits » – « Hell is here » ou « Deathfist » qui nous mettront autant de baffes.

D’autres titres, eux, seront des furies de blast et de thrash du début à la fin : des brûlots comme « Apotheosis », « Demons », « Too hot to burn », « Prey » ou le final en forme d’apothéose « World of darkness » seront autant de raisons de s’exploser les parties génitales dans les pogos qui se déclencheront à chacun de leurs concerts.
D’ailleurs, à ce propos, j’ouvre une parenthèse qui fait office d’appel du pied pour demander une prime de risques à ma rédac’chef si elle m’envoie les photographier lorsqu’ils passeront dans le coin.

Rafraîchissant à plus d’un titre, cet album de pur thrash old school se veut être une bouffée d’oxygène pour tous les nostalgiques frappadingues de la grande époque du thrash metal !

J’adhère, fortement conseillé !

Site officiel : http://www.deathfist.de/
Myspace : http://www.myspace.com/deathfistgermany

Magnus – Acceptance Of Death

Magnus – Acceptance Of Death

Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 6,5 / 10

A l’instar des Europe, Van Halen, Asia, Shakin’Street et autres TéléphoneMagnus is back!!! Crée en 1986 et ayant trois scuds ravageurs à son crédit entre 1991 et 1997 –« Scarlet Slaughterer », « I Was Watching My Death » et « Alcoholic Suicide » pour info-, le combo splita en 1997. Forcément pour les plus jeunes d’entre vous, le trident historique et originel aux trois pointes acérées ne ravivera aucun souvenir. Pourtant dans les nineties, Rob Bandit le chanteur, et ses acolytes guitaristes Python et Guzz asséneront un Death/Thrash de haute tenue qui assura au combo une certaine notoriété internationale. Pas la dimension qui aurait pu lui faire accoler une étiquette de « pointure planétaire », mais un statut cependant suffisant pour lui permettre de revendiquer sans outrecuidance la paternité de la vague, voir la lame de fond polonaise qui arrivera après eux. Concomitamment à Vader (1987) et son Death Brutal, Magnus à marqué et influencé les petits nouveaux déboulant après eux et ayant exhaustivement pour noms Hate, Decapitated et autres Behemoth

Et forcément revenir treize ans après risque d’en surprendre certains, d’en faire sourire d’autres ironiquement, et de cautionner un certain rejet initial chez les plus férus de modernité et adeptes de nouveautés. Et pour ces derniers disons le clairement, vous pouvez vous complaire ostensiblement dans votre dénégation car Magnus reprend la où il avait laissé les choses. Et inexorablement vu le laps de temps écoulé, ce « Acceptance Of Death » mixé et mastérisé par Marcin Bors, sonnera Thrash/Death old school ! A l’adage disant que c’est dans les vieilles casseroles que l’on mitonne les meilleurs plats, nous pourrons cependant répondre par une autre imagerie de la bouteille à moitié pleine ou à demie vide. Car pour rester impartial, on trouvera dans cet opus du très bon, du correct…Et malheureusement du matériau à l’intérêt sommes toutes assez relatif.

Plusieurs constantes néanmoins trameront un fil rouge tirant « Acceptance Of Death » vers la catégorie « agrément ». Rage du chant rauque et accrocheur, puissance de l’alchimie de la mitraille auditive assénée, concision des titres, protubérances saillantes de riffs corrosifs, tempos soutenus voir parfois échevelés, savoir faire et maitrise des musicos dont on sent qu’ils se font plaisir… Autant d’éléments qui botteront intensément le séant des aficionados de Thrash/Death à l’ancienne et ce dès la triplette d’entame « False God », « Appear », et « Spirits ». Bien emmené, bien ficelé ce Magnus là assène, conquiert et séduit ; avant de commencer à manquer d’  « Essence » et se mettre à ronronner puis caller. Suivront donc trois titres tellement entendus et n’évitant pas les poncifs et caciques du genre que l’on commencera à douter de l’intérêt d’un retour de nos papys polonais –quand bien même l’intro de « Nothing More » a du cachet, mais tourne en « eau de boudin »-.

Heureusement, nos thrashers retrouveront un second souffle –généreux- pour capter votre attention auditive et claquer méchamment le beignet des ptits graisseux jouvenceaux. Tout d’abord avec un pur « Slayer » Cover, un « Private Religion » sonnant viscéralement et structurellement comme un scud de la bande à Tom Araya et ce jusque même dans la dissonance du solo de guitare à la Kerry King. Le clou emmanché sera encore enfoncé par le corrosif et syncopé « When You Rest 6 Under Feet » suivant et annonçant le pur joyau de cet opus : « They’ll Bury ». Véritable highlight déjanté de cet « Acceptance Of Death », cette plage sidérera à la fois par ses dissonances, ses contre temps, et ses originalités foncièrement à des années lumières de la musicalité de Magnus. Sortant des sentiers usuellement balisés, les polonais délivrent ici le meilleur titre haut la main de leur come back et vous clouent irrémédiablement sur le bucher des vanités. « Mournful Song » reprendra en partie les mêmes éléments que la plage précitée mais avec une réussite moindre avant que… Le moteur ne s’étouffe définitivement avec les biens nommés « Just Like Life » et surtout « There’s No Use Lamenting »…

Comme vous l’avez certainement bien saisi –sinon je devrais plutôt écrire une thèse sur la copulation des oursins en mer du sud-, pas la peine de déblatérer et de disserter pendant des lustres sur ce « Magnus ». Un retour mi figues mi raisins ou se côtoient les bons moments, (majoritaires cependant), et les beaucoup plus quelconques. Pour coller à l’actualité en ces périodes de grèves récurrentes certains délégués syndicaux nous clameraient « choisis ton camp camarade !!! ». Alors rétorquons leur simplement que les nostalgiques du groupe seront aux anges et réintégreront les cohortes de fans… Quand aux autres, nombreux resteront le C.. entre deux chaises à l’image de millions de français attendant quelques litres d’essence ou un train qui n’arrivera jamais…

Myspace : http://www.myspace.com/magnus1989

Site Internet : http://www.magnusmetal.com/

Death Angel – Relentless Retribution

Note du soilchroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Décidément, 2010 est l’année des albums thrash de qualité.

Après Heathen, Exodus, Annihilator, Hellish Crossfire ou Fatal Embrace, voilà nos cinq thrashers de la Bay Area qui reviennent avec un « Relentless retribution » du même tonneau, leur septième album studio, le troisième depuis leur reformation. Peut être même le meilleur qu’ils ont sorti.

Ce qui choquera d’entrée, c’est la qualité de la pochette, sublime artwork signé Brent Elliot White (Carniflex, Job For A Cowboy ou Whitechapel) qui est à coup sûr une des plus belle depuis longtemps. Mark Osegueda, le chanteur, en dit le plus grand bien, précisant qu’elle « colle à la perfection au nouvel album, (…) rageuse et agressive ». Force est de constater qu’il a entièrement raison : Death Angel, à l’instar des chiens de la pochette, montre les crocs !
Dès la première écoute, on fait une première constatation : Death Angel, même s’ils ont calmé le jeu, l’urgence et la folie de « The ultra violence » n’existant plus depuis longtemps, montre que la technique affichée par le groupe y est toujours, à notre plus grand bonheur : on a affaire aux morceaux les plus techniques et agressifs (je n’ai pas dit « speed ») depuis belle lurette, bien aidés par une production des plus efficaces sortie tout droit des studios Audiohammer à Sanford (Floride) avec le producteur Jason Suecof (Trivium, The Black Dahlia Murder, All That Remains, Devildriver…) qui vient en guest poser sa patte sur « Truce ». Et c’est là que le pari de Jason est réussi : avoir réussi à donner un son résolument moderne en conservant le côté très old school, notamment de la rythmique du thrash proposé par le groupe, mettant en valeur des bombes comme « This hate », « Death of the meek » ou « Choose the sky » : chapeau bas !

La voix de Mark Osegueda fait toujours autant mouche, il est de ces vocalistes qui arrivent à transmettre, à alterner leurs émotions et leur agressivité tout au long d’un album, prouvant par là même qu’il demeure un des tout meilleurs chanteurs dans ce registre. Des exemples ? « River of rapture », « Into the arms of righteous anger » ou l’exellent « Relentless revolution » et son refrain on ne peut plus fédérateur qui devrait faire mouche en live.
En clair : douze titres pendant lesquels on ne s’ennuie pas une seconde : la technique, l’esthétisme, le son, la composition, le relief de cet album : autant de singletons indissociables formant un tout à 56 bonnes minutes jamais répétitives, défaut parfois trop souvent inhérent au style proposé.
Death Angel, de par leur bagage musical, arrive à ne jamais se répéter au long d’un album… au long de leur carrière.
A l’instar du dernier Dew-Scented, Death Angel ne nous a peut être pas offert l’album thrash de l’année (Heathen ou Exodus étant au coude-à-coude en ce qui me concerne), mais ils touchent du doigt le podium, peut être même qu’avec le recul de l’année, ils seront dessus.

Alors, « Relentless revolution » : meilleur album du groupe ? Si ce n’est pas le cas, on n’en est pas loin… vraiment pas loin !

Site officiel : http://www.deathangel.com/
Myspace : http://www.myspace.com/deathangel

Karnysera – Martyrs

CHRO EXPRESS
Plus vite tu lis, plus ou moins vite tu écouteras…

Note du Soilchroniqueur (Metalfreak) : 08/10

Deux ans après un « La voix du mal » plutôt correct, les nordistes de Karnysera reviennent avec un EP trois titres, dont un instrumental introductif, à l’artwork superbe.

Trois titres dans la pure tradition Karnyserienne, à savoir des riffs très lourds, extrêmement pesants, chant français, atmosphère industrielle oppressante par des claviers impalpables malgré quelques brèves accélérations, histoire de bien nous remettre la tête sous l’eau lors du retour aux rythmes lourds.
Surtout, surtout, ces deux titres (on omettra volontairement l’introduction instrumentale) laissent entrevoir les progrès du groupe depuis ces deux années, évolution logique lorsqu’on sait que le trio n’a pas chômé en matière de concerts et en prise d’expérience.

L’intro, « le supplice », calme, mystérieuse avec piano et guitare met d’entrée dans une ambiance étrange, malsaine. « Martyrs », avec ses riffs tantôt thrash et tantôt heavy, sa boîte à rythmes et ses claviers oppressants, nous emmène dans un monde de souffrance, bien détaillé par les textes. La voix de Mickael, plus profonde et plus juste que sur le premier album, est désormais taillée pour le genre de musique proposée par Karnysera.
« Charnier », limite doom, ferait presque penser à Zatokrev de par sa rythmique et en fait un excellent titre de par son ambiance morbide et oppressante… entrecoupée d’une brève accélération thrash précitée, histoire de ne pas renier les origines.
De thrash, il n’est presque plus question… on parlera plus de dark metal désormais.

Maintenant, on attend la suite…

Myspace : http://www.myspace.com/karnysera

Dew-Scented – Invocation

Note du Soilchroniqueur (Metalfreak) : 08/10

Dans le genre « je continue mon petit bonhomme de chemin sans trop faire de bruit », Dew-Scented est un cas à part sur la scène thrash Allemande. Sortant ses albums avec une régularité digne d’un coucou Suisse, voilà le huitième album en dix-huit ans de carrière pour ces cinq thrashers, toujours d’une efficacité redoutable, et ce ne sont pas les changements de line up qui changeront d’un iota la qualité des compositions du groupe.
En effet, depuis le dernier album, le groupe se voit changé à 60% : deux nouveaux guitaristes – Michael Borchers et Martin Walczak en lieu et place de Florian Müller et Hendrik Bache – et un nouveau batteur – l’ex Obscenity Marc Andrée Dicken remplaçant Uwe Werning – à l’appel. Et force est de reconnaître que la sauce a pris assez vite
Autre changement, le label : Dew-Scented, après dix années passées chez Nuclear Blast, s’est vu signé un deal chez Metal Blade.

L’album, « Invocation », ne sera sûrement pas l’album de l’année en matière de thrash, mais se veut d’une brutalité et d’une qualité qui font qu’il sera malgré tout classé dans les meilleures productions du genre de 2010, et ce, aidé par une production aux petits oignons par Jörg Uken au Soundlodge Studio en Allemagne.
Avec Dew-Scented, on sait à quoi s’attendre : toujours ce thrash avec ses touches death metal, à grands coups de riffs acérés, parfois hyper brutaux, avec ce chant entre le thrash et le hardcore.
Musicalement, les influences de Slayer, particulièrement flagrantes tout au long de l’album, en particulier sur « Have no mercy on us » ou « Artificial life », Heathen ou The Haunted sont assumées fièrement, ainsi que les côtés hardcore du chant de Leif Jensen, notamment dans son phrasé très rythmique.
Symbole également d’une continuité chez le groupe, pour la huitième fois en autant d’album, le titre de la galette commence par un « I »,ce qui semblera peut être un détail pour vous mais chez eux ça veut dire beaucoup, après « Immortel », « Innocent », « Ill-natured », « Inwards », « Impact », « Issue VI » et « Incinerate ».
Petits changements malgré tout par rapport à leurs offrandes précédentes, ce côté plus mélodique qu’on peut discerner tout au long de l’album, sûrement dû à l’apport et la technique des deux nouveaux gratteux, l’instrumental « Totem » en étant un parfait exemple.
Difficile de sortir tel ou tel titre de cet album tellement les treize morceaux se fondent pour former un tout, sans ne jamais se répéter, ni lasser. On pourra malgré tout retenir le très Slayerien « Artificial life », l’éponyme « The invocation », « Condemnation » ou surtout le précité « Have no mercy on us ».

Un album qui devrait faire une fois de plus un sacré carton lors de l’exercice de prédilection du groupe, à savoir le live : ils m’avaient déjà bien scotchés quand je les avais vus en première partie de Bolt Thrower et de Rotting Christ le printemps dernier à Lyon. Ils avaient présenté un nouveau titre (« Have no mercy on us », de mémoire) qui avait fait l’unanimité dans le public, à en juger par les pogos qui se sont déclenchés à ce moment.
Sans parler de la disponibilité et de la gentillesse de Leif Jensen (chant) à la fin de leur set à leur stand merch’.

A noter, sur la version digipack de l’album, deux bonus tracks dont une reprise de D.R.I., « Thrashhard » pas piquée des vers.

A consommer sans modération.

Sîte officiel : http://www.dew-scented.de
Myspace : http://www.myspace.com/dewscented