by Son | Mar 31, 2011 | Chrocorico Soil, Chroniques
Note du soilchroniqueur (Metalfreak) : 7/10
Il est des reformations qui font plaisir : Mercyless est de celles là. Promis à une époque à devenir des fers de lance du death metal hexagonal au même titre que des Supuration, Crusher, Loudblast, Agressor ou Massacra, Mercyless a disparu de la scène en 2000, après la sortie d’un « Sure to be pure » passé quasi inaperçu.
Rappel des faits. Fondé en 1987 à Mulhouse, Merciless (avec un « i » à l’époque) nous sort trois démos prometteuses en trois ans : « Immortal harmonies » en 1988, la fabuleuse « Visions from the past » en 1989 et « Vomiting nausea » en 1990, ce qui leur a valu de figurer sur la compil’ « Total virulence » en 1990 avec le titre « Without Christ » aux côtés de Crusher, Loudblast, Aleister, Frayeurs (futurs Crusher) ou Death Power. Dans la mesure où un « Merciless » suédois existait déjà, le groupe change son patronyme en « Mercyless » et sort ensuite un « Abject offerings » en 1992, puis « Coloured funeral » l’année suivante et confirme tous les espoirs qu’on avait en ce groupe. Un « Cold » en 1996, suivi en 2000 de « Sure to be pure » et le groupe se sépare. Max Otero se lance dans un Day Off Sin radicalement différent. En 2010, on apprend que Mercyless réapparait, nous promettant un futur album dans la veine de « Abject offerings ».
Entre temps, il nous arrive sur les bras ce « In memory of Agrazabeth », un double CD regroupant les trois demos du groupe sur le premier chapitre, et quelques concerts au son allant du pourri au catastrophique sur le second mais pas dénué d’intérêt, nous laissant deviner quelle furie sonore Mercyless pouvait déployer sur scène.
Les quatre premiers morceaux sont tirés de « Immortal harmonies », nous offrant autant de titres de thrash metal bien brutal, aux limites du death metal, laissant entrevoir que le groupe se cherchait encore un peu, avec les balbutiements et le son qui vont avec, malgré un potentiel qui se laisse deviner dès le premier titre. Les quatre titres suivants sont la demo « Visions from the past » qui, elle, montre de réels progrès tant dans le son, la maîtrise et la composition, quatre titres qui sont autant de pépites dont on regrettera l’absence sur les albums par la suite. Un titre comme « Perfect mind » aurait donné toute sa dimension avec une production digne de ce nom. La basse, bien mise en avant, rajoute ce côté brutal à des compositions plus complexes dont les longueurs se situent entre cinq et huit minutes, la voix de Max se veut beaucoup plus gutturale, les guitares plus précises. Du vrai bon death metal à l’ancienne.
Habitués aux demos de quatre titres, Mercyless nous gratifie également de « Vomiting nausea », demo s’embourbant encore plus dans le death metal bien crasseux, suffocant à souhait. Même si elle ne vaut pas « Visions from the past » (encore que…), ce troisième effort est d’une qualité largement supérieure à bon nombre de demos. Les titres se veulent également très complexes et relativement longs. Grands moments.
La dernière piste est un « rehearsal » de « Sudden death » totalement dispensable, avec un son aussi mauvais qu’un Dark throne de la grande époque. On dira que c’est parce qu’il restait trois minutes pour que le CD soir rempli ras la gueule.
Sur les 18 titres proposés sur le deuxième CD, les quatre premiers sont des rehearsals de morceaux qu’on verra par la suite sur « Abject offerings » : on n’y comprend pas grand-chose, mais on reconnaît parfois le titre en question. Les sept titres suivants sont un live enregistré à « la poudrière » de Rochefort en 1994 avec un son plus que correct, et les sept derniers titres sont également un live enregistré lui à « l’usine » de Reims la même année, avec un son plutôt mauvais.
Pour ceux qui ont aimé les albums de Mercyless, l’initiative du réenregistrement des demos, avec son CD bonus live, se doit d’être applaudie, d’autant plus fort que cette sortie semble préparer le retour du groupe aux affaires…
Et là, j’en connais qui vont trépigner.
Myspace : http://www.myspace.com/mercylessfanpage
by Son | Mar 30, 2011 | Chroniques
Note du Soilchroniqueur (Metalfreak) : 8/10
Un coup de cœur comme celui là méritait bien l’initiative d’une chronique improvisée.
Izegrim, à ne (surtout) pas confondre avec les blackeux de Isegrim, est un groupe hollandais de death / thrash metal qu’on peut comparer avec Arch Enemy, tant musicalement que vocalement. Marloes, réelle beauté blonde aux cheveux ultra longs, a un timbre proche d’Angela Gossow, posé sur une musique à situer entre Arch Enemy donc, et aussi At The Gates, excusez du peu.
« Code of consequences » est le troisième album d’un groupe aux multiples changements de line-up : en effet, l’ancien chanteur Kristien Dros est remplacé par la bassiste Marloes et le batteur Ivo Maarhuis succède à l’originel Joep Van Leeuwen et le résultat s’en fait ressentir entre le précédent album « Tribute to totalitarism » et ce petit dernier (si on excepte l’EP « Point of no return » sorti entre temps avec le line up actuel).
Voilà un album de thrash/death incisif, composé à grands renforts de riffs tranchants, avec quelques réminiscences old school, mais le tout avec une agressivité extrêmement mordante et une maîtrise et une technique qui fait mouche tant dans les passages très brutaux que dans les moments bien plus mélodiques, bien aidé par une production aux petits oignons, l’album ayant été magistralement enregistré et mixé par Jörg Uken au Soundlodge Studios (Allemagne), laissant le groupe nous faire ressentir au mieux les nuances de sa musique.
A découvrir !
Site officiel : http://www.izegrim.nl
Myspace : http://www.myspace.com/izegrim
by Son | Mar 29, 2011 | Chroniques
Note du soilchroniqueur (Metalfreak) : 8,5/10
Pour être vraiment très franc, le départ de Jason Newsted de Flotsam And Jetsam pour Metallica a été une énorme perte pour le groupe. Il fallait être réaliste, plus jamais les Flots allaient nous ressortir un album de la veine de « No place for disgrace » (1988) ou « Doomsday for the deceiver » deux ans plus tôt, forts de l’empreinte de ce génial compositeur. Dire que Newsted était pour Flotsam And Jetsam le Cliff Burton de Metallica, il n’y a qu’un pas.
C’est d’ailleurs pour cela, avis personnel, que le groupe n’avait jamais pu ressortir des albums qui arrivaient un tant soit peu au niveau des deux premiers. Que ce soit « Cuatro », « My God » ou le très moyen « Dreams of death », voire le très mauvais « When the storm comes down », on était nombreux à ne plus croire vraiment à l’arrivée un jour d’un bon album des Flots.
Pour « The cold », Nuclear Blast a une nouvelle fois eu le nez creux : sorti depuis six mois aux USA, le label a bien fait en accueillant dans ses rangs le groupe qui va certainement ressusciter après un album pareil : il faut le reconnaître, ce CD est une bombe !
Hormis quelques réminiscences par ci par là notamment sur le speedé « K.Y.A. » ou le premier titre « Hypocrite », le thrash old school du groupe a disparu au profit d’un power/thrash cher à des combos comme Nevermore ou Iced Earth comme le prouvent des titres hyper efficaces tels « Take », « Black clouds », « Always », « Falling short » ou les plus épiques « The cold » et « Secret life », chacun dépassant allègrement les sept minutes.
Oui, définitivement, ce « The cold » est le meilleur Flotsam And Jetsam depuis « No place for disgrace », pouvant même rivaliser avec les meilleures sorties actuelles du genre. Enfin la résurrection du groupe ? Rien n’est moins sur, d’autant que chacun de ces titres est idéalement taillé pour la scène.
En guise de bonus sur l’édition limitée, deux bonus live de « Hammerhead » et de « No place for disgrace », enregistrés à Tokyo en 2005, comme pour nous mettre l’eau à la bouche lors d’une prochaine tournée.
Enorme !
Site officiel :
Myspace : http://www.myspace.com/FandJ
by Metalfreak | Mar 27, 2011 | Chroniques
Note du Soilchroniqueur (Metalfreak) : 08/10
Décidément, ça faisait longtemps que tonton Metalfreak n’avait pas parlé de thrash metal, encore moins de thrash old school. Réparons vite cet oubli pour le moins inhabituel ( ?) et penchons-nous un brin sur ce nouvel Assassin, groupe de thrash (non ?) allemand et non une entité rap bien de chez nous.
Ici, pas de wesh wesh qui rappe, mais du thrash thrash qui rentre sauvagement au plus profond de nos chairs de par ses riffs tranchants aiguisés comme des lames de rasoir.
Et pour un retour gagnant, c’est un retour gagnant.
En 1987 et 1988, Assassin nous sortait le dévastateur « The Upcoming Terror » et le certes moins bon, plus court mais cogneur « The Interstellar Experience ». Et depuis ? Ben pas grand-chose : à peine un « The Club » carrément dispensable, pour ne pas dire mauvais, en 2006.
Là, avec le bien nommé « Breaking The Silence », il faut reconnaître qu’on va reparler de ce groupe allemand s’il recommence à nous sortir des albums de cette qualité.
La voix éraillée de Gonnella, quoiqu’un chouilla plus grave qu’il y a 20 ans, est reconnaissable dès les premières vocalises.
Même si, dans cet album, on ne ressent pas l’urgence et la furie de titres comme l’ont été « The Last Man », « Bullet », « Forbidden Reality », « Nemesis » ou « Baka » dans les années 80, il est indéniable que ce petit nouveau est d’une agressivité digne de bon nombre de bonnes productions du genre.
Par moment, certaines réminiscences font penser à « The Upcoming Terror », comme un hommage à ce passé glorieux, à l’image également de la pochette, représentant ce tank en version plus moderne qu’en 1987, dans des fonds de couleurs presque similaires que la pochette de leur premier album.
Des titres comme « Strike Back », « Breaking The Silence », « Destroy The State » ou « No Fear » sont diablement efficaces et ne manqueront pas de coller un boxon sans nom dans tous les mosh pit de leurs prochaines tournées.
Tout au long de l’album, ne cherchons pas un quelconque semblant de milligramme de finesse, ils ne connaissent pas : quelques solis mélodiques font leur apparition de façon sporadiques mais l’ensemble reste diablement dans des tempos très speed… aucun temps faible n’étant à déplorer.
Grands humoristes devant l’Eternel, ils ne pouvaient s’empêcher de nous sortir une « Tankwarterie Onkeltomisante » avec « I like Cola », sorte de chanson Japonaise à la sauce Assassin.
Enfin le retour du Assassin qu’on a aimé !
Putain ce que ça fait du bien
Site officiel : http://www.assassin-online.de
Myspace : http://www.myspace.com/assassinthrashmetal
by Metalfreak | Nov 19, 2010 | Chroniques
Note du Soilchroniqueur (Metalfreak) : 07/10
L’eau ferrugineuse, non ! La bière oui !
Stabilité et continuité, tels sont les deux maîtres (Kanter) mots de Tankard.
Pour ce bien nommé 14e album, « Vol(l)ume 14 » est la sempiternelle offrande que les Beerdrinkers teutons nous gratifient chaque année paire avec une régularité digne d’un coucou de leurs voisins helvétiques.
Tankard, une fois de plus, est au thrash allemand ce que Motörhead ou AC/DC sont dans leurs styles respectifs : l’assurance de savoir sans se tromper lourdement avant écoute de ce qu’on va entendre… et c’est tout ce qu’on leur demande. Après tout, que celui qui n’a jamais pêché par son manque d’originalité leur jette la première bière… mais cette fois-ci, dans « Vol(l)ume 14 », ça ne sera pas que ça !
Chaque album du groupe voit apparaître son « petit truc » de nouveau : ici ce sont quelques passages mélodiques et acoustiques auxquels ils ne nous avaient jusqu’alors pas habitués. Mais attention, qu’on ne s’y méprenne pas : Tankard n’a pas viré FM ou pop/rock, les ingrédients restent fondamentalement les mêmes depuis « Zombie attack »… d’autant que ces moments d’accalmie ne durent en en fait que le temps de la minute et demie de l’intro. Ouf, on est sauvés, quel farceur, ce Metalfreak !
Je voyais d’ici les apérovingiens indécrottables de la bande à « Gerre » en vomir leur sérieux de blonde : « My Godet, nous aurait-on frelaté notre nectar préféré ? ». Que nenni, que se soit clair et niet !
La recette reste et demeure une même fermentation qui aura duré deux ans pour nous distiller 50mn de riffs thrash éthylonéanderthaliens spécifiquement pour nous autres, hommes des tavernes (l’excellent « Somewhere In Nowhere », « The Agency », « Black Plague »…), crées spécialement par les disciples de Maître Kanter.
Côté production, on est dans le nectar : aucun instrument ne se voit mis en retrait, et la voix criarde et éraillée de Gerre est suffisamment mise en avant afin d’en tirer toutes les saveurs. En clair, la musique de Tankard se conduit à l’aveugle et leurs albums sont autant de véhicules dans lesquels, au moins, on peut boire au volant et accessoirement à la bouteille.
Les compositions de Tankard, somme toute classiques, sont toutes rentre-dedans et facilement assimilables, comme à l’accoutumée, afin de pouvoir les chanter sous la douche les matins de gueule de bois. Si on ne retrouve plus l’urgence de la trilogie « Zombie Attack », « Chemical Invasion » et « The Morning After », le groupe combattra toujours pour le droit de boire sa bière sous des rythmiques thrash qui se veulent quelque peu plus approchables pour les fans de heavy réfractaires à la baston tout azimut.
Tankard fait du neuf avec du vieux, mais nous rappellera malgré tout que le thrash teuton des mid eighties-nineties a encore de beaux jours devant lui, surtout avec une production actuelle… en renvoyant notamment à leurs chères études bon nombre de nouveaux groupes de thrash estampillés old school.
Bref, si chaque album de Tankard se ressemble comme deux gouttes de bibine, ce « Vol(l)ume 14 » n’en reste pas moins un album à s’abreuver jusqu’à plus soif, et sans modération s’il vous plait !
Prosit !
Site officiel : http://www.tankard.org/
Myspace : http://www.myspace.com/tankardfrankfurt