T.A.N.K – The Burden Of Will

Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) :

09 / 10

T.A.N.K (Think Of A New Kind), porte son nom à juste titre. De mémoire, l’appellation « tanks » (réservoirs) fut apposée lors du second conflit mondial sur des wagons acheminant du matériel aux troupes alliées. Craignant l’espionnite aigue nazie, ces convois ferroviaires ainsi étiquetés et chargés en réalité de chars d’assaut, risquaient moins grâce à ce subterfuge d’être la cible privilégiée de bombardements et sabotages allemands. Plus que de penser à un nouvel ordre, la phonétique « Tank » colle merveilleusement bien au combo francilien en lui accolant toute à la fois blindage, puissance de feu, mobilité et modernisme entre autres… Et autant vous le dire en introduction, ce blindé là n’est pas un Renault de 1916, mais fait incontestablement partie intégrante de la caste des monstres du genre tels des Léopard, Abrams ou autres Merkava, héritiers contemporains des Shermans et Panzers. Que de connotations guerrières pour introduire un premier opus, soit. Mais à l’instar d’un nom de groupe claquant et guerrier, « The Burden Of Will » tranchera dans la même veine, celle de l’assaut frontal !

Premier atout et élément explicite quant à la monstruosité du pilotage de notre « Leclerc », l’équipage de cet engin de combat destructeur –quoiqu’usiné en 2007- n ‘est déjà point composé de jeunes néophytes conscrits. Mais de baroudeurs aguerris par des batailles remportées tel le « Metallian Battle Contest» suivi de campagnes remarquées au « Metal Camp » slovène et à la référence des « open air Fests », Wacken. Les chenilles tournent à plein régimes sous l’impact frénétique des machinistes rythmiques Clém le batteur (One-Way Mirror) et Oliv le bassiste (Crystal Wall), les tourelles sont confiées à Symheris et Edd et rafalent leurs crachats meurtriers sans discontinuer, et enfin le maitre artificier vocaliste Raff pilote magistralement à pleine vitesse le bestiau en acier trempé. Après son Ep précurseur éponyme en 2007 (3 titres), le combo se devait inévitablement de cracher le feu, et ce premier obus fut confectionné en avril 2009 par Guillaume Mauduit (Memories of a Dead Man, Providence, Admiral’s Arms) au Studio Sainte-Marthe à Paris (The Arrs, Zuul FX, Ed-Äke, No Return),

Et cette offrande est une pure ogive destructrice sans concessions ni rémissions possibles. Un brulot mâtiné de « In Flames », « Soilwork », « Meshuggah » et autres « Pantera » soit, puisque le clame la plaquette de présentation de cet opus dans cette sacro sainte manie « franchouillarde » de toujours se référer à ce qui se fait à l’étranger en gage de qualité. Mais à ce jeu là inévitablement, cette bombe à fragmentation hexagonale va se voir en outre affubler de connotations sélectives visant à la classifier. Une mixité d’ingrédients majoritairement issus du Death mélodic suédois et du gros Thrash Us bien poutré, quelques onces de Heavy ou de Prog, voir un soupçon Metalcore, si vous voulez… Mais vu l’unicité déployée par T.A.N.K, pourquoi ne pas tout simplement utiliser et lever fièrement bien haut l’étendard « Metal Français » ? Quand bien même, les mondialistes argueront qu’il s’agit d’un char en acier suédois manufacturé outre Atlantique, vous pourrez leur rétorquer que seule sa qualité est internationale, le produit restant sang pour sang « Made In France ». Vu la pitoyable démonstration planétaire de qui vous savez en Afrique du Sud, autant s’essayer à redorer notre blason dès maintenant… Ce que les parisiens ne peuvent que faire avec ce « The Burden Of Will ».

Car en treize titres sans temps morts ni faiblesses, l’engin blindé ravagera tout sur son passage et remportera sa blitzkrieg de manière sidérante. Les batailles gagnées les plus marquantes et véritables « Austerlitz » contemporains seront légions : L’inaugural « Disturbia » et son intermittent « chant clair » enfoncera immédiatement et irrémédiablement la salve dans vos neurones. Puissance, mélodie, technicité -à l’image du solo de guitare incisif et ciselé-, cette première mitraille meurtrière annoncera de véritables orgues de Staline toutes aussi appréciables les unes que les autres. L’entité est monstrueuse, empreinte de groove par le bucheron derrière ses futs, de lignes de basse claquantes et n’hésitant pas à monter au front en première ligne, d’incitations frénétiques au headbanging et de quelques ilots de semi-quiétude. ( Il faut bien faire le plein de carburant, cela doit consommer sec un tel engin !!!). L’emprise ne se relâchera jamais, l’étau vous conservera sous le joug, mais des Highlights ressortiront néanmoins tels l’historique « Brother In Arms », le syncopé déjanté « Corpse », le mélodique « So Vile », l’ « Idle Ghost » avec Guillaume Bideau, (Mnemic et One Way-Mirror) ou le « Destination » de clôture (Zuul Fx)…

Aucune faute de gout, aucun manquement, un pur raid dévastateur que ce premier opus. Ne resteront ensuite pour votre contemplation que terres brulées d’une part, et de l’autre vos cages à miels saignantes d’agrément. La bête monstrueuse des Dagoba marseillais et de leur « Poséidon » s’annonçant va devoir être de très haute tenue, car les franciliens ont mis la barre  à une hauteur vertigineuse. Pour un coup d’essai, « The Burden Of Will » est un coup de maître vous laissant sur votre cul –fortement endolori- par sa maturité asservissante. Seuls deux petits bémols après avoir longuement remué mes méninges pourront peut-être modérer mes éloges : Le premier sera un soupçon de manque d’originalités. Le second étant que l’on peut se demander si « T.A.N.K » arrivera à réitérer une telle prestation d’excellence lors du prochain opus, celui de la confirmation ou de l’infirmation. Vu le potentiel et la maitrise affichée, nombres d’éléments de réponse se trouvent précitées dans cette review, et autant vous dire que j’ai ma petite idée là-dessus…

MySpace : http://www.myspace.com/tgmetal

Anacrusis – Hindsight : Suffering Hour & Reason

Note du Soilchroniqueur (Metalfreak) : 09/10

Il est des groupes desquels on apprécie énormément d’avoir des nouvelles de temps en temps. Savoir qu’un groupe comme Anacrusis, groupe américain (St Louis, Missouri) de thrash progressif, n’est pas perdu corps et bien a de quoi rassurer. En effet, depuis « Screams and whispers » en 1993, personne ne pouvait dire ce que devenait le groupe jusqu’en 2009, année de sortie d’un best of « Annihilation complete » qui laissait présager le meilleur (une reformation ?) ou le pire (best of posthume ?). Une disparition qui serait bien dommage pour un groupe qui a inspiré quelques groupes désormais cultes comme Cynic ou At The Gates…

Avec la sortie de ce « Hindsight : suffering hour and reason », nous voilà rassurés… ou presque. En effet, quand on sait que ce double CD n’est ni plus ni moins que l’intégralité des deux premiers albums d’Anacrusis (à savoir « Suffering hour » de 1988 et « Reason » de 1990), on se devait de trouver la plaisanterie quelque peu limite, d’autant plus qu’aucun inédit (hormis « Apocalypse » sur le CD1 et « Killing my mind », tirés de demos) ne nous est proposé, aucune plage vidéo, rien qui pourrait éventuellement satisfaire le fan du groupe.

Néanmoins, là où est en droit de positiver, c’est que ces deux premiers albums ont été intégralement réenregistrés par le nouveau line up du quatuor. Et force est de constater que le lifting a été particulièrement réussi. Si l’exercice du réenregistrement n’a pas toujours été à la hauteur des espérances que l’exercice impose (rappelez-vous des revisites des anciens titres de Tankard ou de Destruction…), il faut reconnaître que cette fois-ci, à l’instar du « Bonded by blood » d’Exodus (rebaptisé pour l’occasion « Let there be blood », pour les amnésiques), la réussite est totale.
Le mastering, par Maor Appelbaum (qui s’est notamment acoquiné avec Yngwie Malmsteen, Rob Halford ou le F5 de l’ex-futur-ex-Megadeth Dave Ellefson’s), est d’une fidélité absolue concernant l’ambiance du thrash progressif proposé par le groupe et aux chansons originelles tout en lui recollant une dose de puissance plus actuelle.

Sur les deux albums, on retrouve ce chant, de Ken Nardi, toujours aussi performant quand il s’agit de passer d’un chant suraigu à un registre plus thrash, plus… viril. La basse, toujours vrombissante, ne se voit pas mourir sous un flot de distorsion, même dans les passages les plus rapides. Et la construction des titres, si on n’est pas dans le registre extrêmement compliqué à la Watchtower, se veut toujours aussi complexe, mais jamais chiante.

En tout, on a droit, sur les deux CD, à 2h05’ de musique qu’on ne voit pas passer.
Si « Suffering hour » est un excellent album, alternant les titres mid tempo à d’autres ultra speed (monstrueux « R.O.T. », alias « Reign of terror »), « Reason », lui, confine au génie. Que dire de « Stop me » ou de « Terrified », qui ouvrent d’entrée l’album avec deux titres de folie ?
Difficile de sortir du lot tel ou tel titres, chacun étant le singleton d’un tout qui forme une œuvre complète, qui n’a pas eu le succès que le groupe méritait à l’époque, noyé par toute un catalogue de groupes plus ou moins talentueux. Espérons que cette séance de rattrapage donnera enfin à Anacrusis les lettres de noblesse qu’ils sont en droit d’attendre…

Pour terminer, un petit mot sur la pochette, excellente illustration de Eliran Kantor (Testament, Mekong Delta, Gwar…), qui se voit proposée dans un luxueux digipack de huit volets agrémenté d’un livret de 32 pages.

Vivement la suite.

Site officiel : http://www.anacrusis.us/
Myspace : http://www.myspace.com/anacrusisofficial

Speedtrap / Death With A Dagger – Split LP

Note du Soilchroniqueur (Metalfreak) : 07/10

CHRO EXPRESS
Plus vite tu lis, plus ou moins vite tu ecouteras…

Ols school jusqu’au bout, que ce soit dans le fond comme dans la forme : High Roller Records nous ressort la bonne vieille recette du split album déjà maintes fois ressortie depuis les années 80 concernant la forme. Pour le fond, les deux groupes proposés, finlandais, ne sont pas moins old school : Speedtrap, déjà chroniqué ici par mes soins, pratique dans la veine speed metal ; quant à Death With A Dagger, il nous dépoussièrent le bon vieux crossover hardcore/ thrash.

Les quatre titres de Speedtrap continue là où le groupe s’était arrêté avec « Raw deal », le mini-LP sorti l’an dernier : on a toujours droit à ce mix speed et mélodique entre Motörhead, Blood Money, Anthrax époque « Fistful of metal » et toute une tripotée de groupes de la NWOBHM. Rien de neuf sous le soleil donc, mais tellement rafraîchissant. L’ultra court et ultra speed « Time to die » mettra tout le monde d’accord avant de laisser le son à Death With A Dagger, dont le crossover rappellera immédiatement les bons vieux plans à la D.R.I..
Si « White lady », malgré son agressivité, se montre relativement influencé par la NWOBHM, les deux autres titres se veulent beaucoup plus proches de la scène hardcore/thrash US des eighties. « Burning core » sera beaucoup plus lourd avec son mid tempo alors que le très speed « Night of the dagger » mettra d’entrée une grosse baffe à tout le monde.

Ce split ne cassera pas trois pattes à un canard, ne se voudra pas original pour deux sous, mais permettra de passer vingt excellentes minutes pour ceux qui seront restés à une époque proche de la genèse du genre par deux groupes intéressants à suivre de près.
Pour les nostalgiques.

Myspace :
http://www.myspace.com/speedtrapmetal
http://www.myspace.com/deathwithadagger


Destruction – The Curse Of The Antichrist – Live In Agony (Live)

Destruction – The Curse Of The Antichrist – Live In Agony (Live)

Note du SoilChroniqueur (Celtikwar) : 8/10

 

Destruction est un groupe allemand de thrash métal, c’est même un des pionniers de la scène avec Kreator et Sodom. Le groupe est dirigé par Marcel « Schmier » Schirmer chanteur hors pair, reconnaissable entre milles avec sa voix passant facilement des hymnes destructeurs aux montées en puissance. Le groupe a connu une période sombre dans les années 90, mais est revenu en force en 99 avec le retour du chanteur original sur « All Hell Breaks Loose » , et depuis nous gratifie tous les deux trois ans d’albums aussi dévastateurs les uns que les autres. Voila alors que nos casseurs allemands nous offrent ce live de 22 titres histoire de nous prouver qu’on attrapera encore des torticolis en les croisant sur la route.

Enregistré non seulement sur les propres terres du groupe, au Wacken 2007, devant un public déjà conquis ne demandant qu’à se faire exploser tympans et cervicales devant les trasheurs teutons, mais aussi à l’autre bout du monde chez nos amis de Tokyo , ce live nous prouve que Destruction n’a jamais été aussi redoutable que durant les années 2000. Les membres du groupes ont tous une envie dévastatrice , et jouent dans la plus grande passion. Prête à rallier à leur cause les metalleux des quatre coins du monde. la voix de Schmier n’a que rarement été aussi accrocheuse et envenimée de cris aigus assez puissants pour percer les verres en cristal, des avions survolant le site.

On a aussi le droits à quelques belles surprises, Peavy de Rage pour venir pousser la chansonnette sur « The Alliance Of Hellhoundz » sa voix une tonalité en dessous donne un côté original au morceau. Mais ce n’est pas tout, sur les morceaux « Antichrist » et « Reject Emotions » les anciens batteurs Oliver « Olly » Kaiser (1987-1999) et Sven Vormann (1999-2001) viennent donner un rythme supplémentaire, le public a le droit à trois batteries , de quoi tout détruire sur son passage, que demander de mieux dans un concert thrash?

Destruction ne s’arrête jamais et continue son petit bout de chemin, arrachant au passage arbres et fossés pour les transformer en autoroute, et n’en finira pas de convertir le monde avec son thrash old school. On sait d’avance que le groupe ne changera jamais et continuera sur la même lancée, en même temps pourquoi changer une équipe qui gagne ? Cette course au démon , concert donné en pleine « agony », montre que l’on a le droit à du Destruction en grande forme à ne pas manquer si les guerriers teutons passent près de chez vous.

1. CD 1 : The Butcher Strikes Back
2. Curse The Gods
3. Nailed To The Cross
4. Mad Butcher
5. The Alliance Of Hellhoundz
6. D.E.V.O.L.U.T.I.O.N.
7. Eternal Ban
8. Urge The Greed Of Gain
9. Thrash Till Death
10. Metal Discharge

11. CD 2 : The Damned
12. Cracked Brain
13. Soulcollector
14. Death Trap
15. Unconscious Ruins
16. Life Without Sense
17. The 7 Deadly Sins
18. The Antichrist
19. Thrash Till Death
20. Reject Emotions
21. Total Desaster
22. Bestial Invasion

Dagoba – Face the Colossus

Note du Soilchroniqueur (Son):
8 / 10

Le voilà, le tant attendu nouvel album des frenchies les plus en vogue ces dernières années en France sur la scène métal, j’ai nommé : DAGOBA ! Deux ans après What hell is about, opus qui les a fait connaître sur le terrain de jeu international, les natifs de la bonne vieille ville de Marseille reviennent avec on l’espère du très lourd. Et avec de nouveau Tue Madsen aux commandes, on ne peut que saliver d’avance. La pochette met déjà une forte pression : un monstre géant armé d’épées face à un tout p’tit bonhomme sur un fond chaotique avec terres brulées, ébauches de volcans et ravins parsemés un peu partout. On dit souvent que l’art covert d’un album est très révélateur. Et bien on ne s’y trompe pas.

Dès les premières notes, on est à nouveau frappé, je devrais dire assommé, pas une p….de tuerie de production ! On était déjà habitué de part les précédents opus, et puis il est un peu dangereux voir irréaliste de mettre à disposition un power trash modern teinté de death sans des connaisseurs devant la console. Pour vous convaincre, un bon Face the Colossus, violent et mélodique à souhait, ou bien un The Nightfall and all its Mistakes très truculent et bousculant feront l’affaire. Concernant le chant, on n’est pas déçu et on a le droit à deux principaux registres, le chant clair, submergeant totalement Silence par exemple, et le growl totalement maitrisé par un Shawter en furie, Orphan of you enfonçant encore plus le clou sur ses capacités vocales.

Pas d’inquiétude, les caractéristiques Dagobiennes qui font le bonheur de ses fans sont belles et bien la : des nappes de synthé pour l’ambiance (Somebody died tonight), des pseudos ballades presque symphoniques (The world in between), une qualité d’écriture de plus en plus mature (The Crash en est un très bon exemple), et une rythmique qui part complètement en vrille (Sudden Death, et son petit côté doom).

Quand est un album est bon et pas vraiment ambigu quant à son potentiel, ca ne sert à rien de blablater plus longtemps. Le nouveau Dagoba est certainement un album incontournable en cette fin d’année, et les amoureux de sensations fortes ne peuvent faire l’impasse sur ce CD qui prouve encore une fois de plus (mais n’était déjà on pas convaincu ?) la place importante de la France dans le monde parfois très fouillis des musiques extrêmes. On pourrait titiller sur des petites choses…mais bon non je n’ai pas envie, car Dagoba, c’est aussi et avant tout un magnifique groupe de scène qui arrive très facilement à faire oublier les reproches qu’on pourrait leur faire.

Son