Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8,5/10
On ne va pas se mentir, l’annonce d’un album d’un nouveau (super) groupe avec Geoff Tate au chant ne m’a pas collé une érection excessive.
Pourtant, quand on se rappelle les performances du chanteur sur tout ce qui se situe entre Queen of the Reich (1983) et Empire (1990), voire Promised land (1994), on est en droit de s’attendre à autre chose qu’à ce qu’il a proposé depuis, que ce soit avec Queensrÿche ou avec Operation : Mindcrime, le summum du mauvais goût restant un abominable deuxième volet du chef d’oeuvre intemporel Operation : Mindcrime (1988) et, à degré moindre, des mauvais American soldier (2009) ou Dedicated to chaos (2011).
Si Queensrÿche a su quelque peu remonter la pente avec l’arrivée de Todd La Torre en 2012, Geoff Tate, lui, continuait de se complaire au mieux dans le moyen avec son nouveau groupe.
C’est dire si ce Sweet Oblivion éponyme ne poussait pas à l’excitation totale ! Malgré tout, lorsqu’on lit le line-up, on se dit que ça peut donner quelque chose de valable : entre Simone Mularoni (basse, guitares) et Emanuele Casali (claviers), tous deux provenant de DGM, accompagnés du batteur de Hollow Haze Paolo Caridi, on peut affirmer que ça a de la gueule.
En tous cas sur le papier ! Parce que, l’air de rien, si ce premier album de ce « super groupe » n’a et n’aura pas l’aura qu’ont pu avoir en leur temps les chefs-d’œuvre intemporels qu’ont été Operation : Mindcrime (premier du nom, on est d’accord, hein ?) ou Empire, il faut reconnaître que le Geoff Tate cuvée 2019 est ce que le chanteur a sorti de mieux depuis… loin ! 1994 pour être précis, c’est dire si les fans les plus hardcore du vocaliste – hors pair, doit-on le rappeler ? – ont quelque peu jeté l’éponge depuis quelques temps, les fréquentations des concerts de Operation : Mindcrime parlant pour elles !
Et là, en dix titres (onze pour l’édition japonaise), Geoff Tate, 60 balais au compteur, semble avoir envie de se réconcilier avec tous les fans perdus en route, donnant même la sensation d’avoir – enfin – retrouvé de sa superbe avec ce projet que l’on espère non éphémère !
Certes, Mularoni et Casali, aussi talentueux soient-ils, ne sont pas la paire De Garmo / Wilton et les compositions ne sont pas de la trempe de celles composées à la fin des années 80, mais l’ensemble tient positivement la route avec ce qu’il faut en technique, en puissance et mélodies accrocheuses pour que le tout soit pour le moins crédible. Certes, on ne criera pas non plus au génie et l’ensemble est pour le moins homogène mais on ne s’ennuie pas et on n’a pas envie de mettre le lecteur sur “stop” avant la fin…
Le timbre de Geoff Tate redevient ce qu’on a aimé il y a plus de vingt ans et ça fait bien longtemps qu’il n’a pas paru si en forme… Et c’est tant mieux ! En espérant que cette réussite ne soit pas un accident de parcours et qu’à l’avenir, que ce soit avec Sweet Oblivion ou avec Operation : Mindcrime, le chanteur sera à nouveau capable de sortir des putains de bons albums comme celui-ci !
On ne redemande pas des nouveaux Operation : Mindcrime ou un Empire n°2 mais juste de purs albums de heavy metal, comme « dans l’temps »…
Tracklist :
1. True Colors (4:50)
2. Sweet Oblivion (4:33)
3. Behind Your Eyes (4:18)
4. Hide Away (4:41)
5. My Last Story (4:50)
6. A Recess from My Fate (4:10)
7. Transition (4:32)
8. Disconnect (5:34)
9. The Deceiver (4:01)
10. Seek the Light (5:07)
11. Disconnect (piano version) (bonus sur version Japonaise) (5:07)
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