Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 8.5/10
« Grand est notre péché » ! C’est ce qu’affirme Revocation dans son 6ème album Great is our Sin ! Mais de quel péché parlons-nous, mes frères ? Celui qui nous pousse à nous avilir par l’inculture crasse ? Celui qui nous pousse à forniquer honteusement et ainsi engendrer une progéniture laissée aux mains impures des corrupteurs d’esprits, médiatiques, politiques, religieux, quel que soit leur bord ? Celui qui nous pousse à détruire toute chance de survie à notre espèce dite « intelligente » ?… Ou encore, simplement, celui d’être né ? Le sermon du jour portera sur ce sujet – prenez des notes, j’ai pas envie de me répéter !
Plus sérieusement – faut pas déconner avec, ça : la musique, c’est du sérieux, que Diable ! –, Revocation, qui porte probablement bien son nom, nous envoie un Death technique qui porte bien son épithète – épithète ben que je vais en dire que du bien. Avec eux, zéro tracas, zéro blabla : même s’ils ne font pas dans le MMA, ils vous envoient une mandale qui vous met « chaos » direct. On combat dans la cour des Grands, là ! Quelques couleurs blackisantes et thrashisantes de ci, de là, viennent moduler ce foudroiement de riffs acérés comme les pointes d’un trident. On discerne quelques références, apparentes pour certaines (la reprise de « Altar of Sacrifice » du Reign in Blood de Slayer) et moins apparentes pour d’autres (Wintersun, Death, etc.).
Les rythmiques complexes et changeantes font de la musique du quatuor de musiciens de Boston une « musique pure », dans le sens où il est difficile de s’accrocher à un tube quelconque tant ça varie, que les métriques progressives et le mélange des influences vous poussent à tenter de focaliser sur un point sans ce soucier des autres, au point de ne plus chercher à focaliser et écouter pour écouter et se prendre une débauche de musicalité en pleine face. Car tout technique que soit-elle, cette musique reste mélodieuse, pas juste de la démonstration technique. Et aussi, important, la voix n’est vraisemblablement pas l’élément central : si elle n’est pas pour autant anecdotique, loin de là (car aussi en nuances – enfin « nuances », tout est relatif si on considère qu’elle alterne growl, grunt et voix claire poussée… on l’entend bien hurler, Davidson), elle semble avoir davantage fonction d’équilibrer les morceaux et tous ces passages techniques. La musique nous laisse cois, comme une carpe koi, quoi…
Une grosse tuerie, en somme… Mais ce qui parait étrange, c’est « Cleaving Giants of Ice », complètement hors du jeu et tellement simple, voire simpliste au regard de ce flot d’ultra-technicité qui nous a envoyé au tapis précédemment. Mais quand on achève par une cover de Slayer, limite mieux jouée que l’originale… (Oui, je sais, je suis à deux doigts levés du blasphème, et il faut remettre dans le contexte sonore de l’époque Reign in Blood, mais techniquement, c’est bien plus propre, qu’on aime ou pas la partie vocale.)
Par contre, l’artwork est dégueulasse, ça tranche franchement avec la qualité musicale… Beurk !
La Lady de Nantes peut s’asseoir bien profondément sur son trône, Revocation l’a envoyée se rhabiller après lui avoir mis un fist sans qu’elle ne proteste…
A écouter en se faisant sermonner par un muet… il pourra toujours protester avec un poing dans la gueule…
Tracklist:
1. Arbiters of the Apocalypse (4:20)
2. Theatre of Horror (4:33)
3. Monolithic Ignorance (4:33)
4. Crumbling Imperium (5:24)
5. Communion (4:45)
6. The Exaltation (3:40)
7. Profanum Vulgus (5:27)
8. Copernican Heresy (3:44)
9. Only the Spineless Survive (4:19)
10. Cleaving Giants of Ice (4:22)
11. Altar of Sacrifice [Slayer cover] (2:46)
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