Quand on pense à la Suisse, on pense au lac Leman, à sa propreté légendaire, à ses douaniers pointilleux, à ses coucous … et bien maintenant il va falloir penser à ses groupes de metal. Ce pays commence à disposer d’une scène de plus en plus intéressante, avec notamment déjà Samael, Gotthard, Shakra, liste à laquelle nous devrons ajouter Charing Cross.
Bien que présent depuis les année 1980, We are … Charing Cross est le premier album de cette formation de Lucerne (Suisse allemande), après 4 demos et un EP (back for the attack, 2005) autoproduit, un écumage dans les règles des clubs et de belles premières partie (Nazareth, Suzi Quatro …). Autant l’annoncer tout de suite, les adeptes des changements de rythme incessants, des bridges instrumentaux, des longs chorus à haute technicité ou à l’inverse de vocaux haineux sur fond de blast en seront pour leurs frais. Ici, nous parlons de Heavy Rock, dans la directe lignée des groupes ricains qui ont pu nous enchanter durant les années 80 ou 90. Très peu de fioritures dans les 12 titres composant l’album, les seules « fantaisies » étant une intro un peu électronique pour « Final Day » et un petit rire introduisant » Kick Ass Rock N’Roll « . Les titres vont droit au but : une intro, deux couplets, refrains repris virilement en choeurs, un petit solo court mais efficace, et on ferme sur un ultime refrain, histoire de se le fourrer dans le crâne pour un petit bout de temps. On baigne dans l’ambiance Motley, Poison et consort, voir même Scorpions dans certains aspects. Le tout est emmené par un chanteur à la voix chaude qui rappelle par moment le timbre de Tobias d’ Edguy. Très bien produit par le groupe lui même, « We are … » est un album qui se laisse écouter très facilement, que ce soient les morceaux énergiques ou la ballade » Long Time Ago » aux arpèges chaleureux et aux grattes aériennes.
Très belle surprise donc, même si les ronchons de service ne manqueront pas mettre le doigt se le fait que Charing Cross n’a pas inventé le fil à couper le gruyère, mais nos valeureux et nostalgiques suisses savent s’en servir à merveille. En tous cas, ce premier album, même si il peut paraître un peu vieillot dans sa conception reste une sortie agréable qui va sûrement permettre au groupe de quitter l’underground et d’être un peu plus présent sous les spotlight. Et ça ne serait que juste récompense…
