Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 7,5/10

Que ce soit lorsque mon supérieur hiérarchique me demande trop de choses en même temps, lorsque j’apprends qu’une grande proportions de la gente féminine est insatisfaite sexuellement, ou quand on me demande pourquoi je ne connaissais pas encore le groupe Lillois BÏUR, je réponds inlassablement avec un petite pointe d’ironie que je ne peux pas être partout !
Faut pas déconner non plus…
En effet, concernant cette formation qui a déjà un EP éponyme (2020) et un album “Hyperbole” (2021), je n’en ai pas entendu parler jusqu’à ce que le boss de l’excellent label M&O Music ne m’envoie ce “Plus vite et plus fort”, encore une phrase qu’on me dit souvent…
Bref, assez parlé d’amour, je ne veux en aucun cas étaler ici mon côté romantique, mais bien dire un tant soit peu ce que je pense de cet album !

Vous aimez le gros son ? Vous aimez la déconne ? Vous aimez le chant Français (‘manquerait plus qu’ils chantent en crypté histoire qu’on ne comprenne pas les bonnes vannes disséminées tout partout dans l’album, tiens !) ? Vous aimez quand ça alterne entre punk déjanté voire hardcore, metal et rock alternatif ?
Cherchez pas plus loin, ce deuxième album de BÏUR va satisfaire tous vos désirs…
Enfin, tout du moins ceux-là !
Pour le reste, encore une fois, je ne peux pas être partout !

Toujours est-il qu’il n’y a qu’une seule frontière à traverser pour appréhender un tel album, celle de l’Absurdie ! Autant dire que, pour apprécier les textes, il ne faut pas avoir son fondement en mode placard à balais.
Niveau aburde, j’aimais les BD d’Edika, le film “Rubber” (no reason, c’est comme ça !) ou, plus improbable, la politique vue par Hanouna,.. (ah merde, pardon, lui il est sérieux quand il commence ses phrases par “moi j’voul’dis !”… je confonds toujours… putain, on n’a pas le cul sorti des ronces !!!).
Maintenant je compte sur les lyrics de BÏUR…

Mais n’allons pas croire que le côté parodique de BÏUR est comparable à l’humour pipicacaprout des Ultra Vomit, il y a une ironie, un recul, de l’humour noir ou surtout une autodérision bien palpables et, encore une fois, va falloir ranger la team premier degré dans le même placard à balais que celui cité plus haut.

Et musicalement, c’est purement excellent !
Et surtout, douze titres = quasiment douze univers musicaux ! On passe du heavy metal (“La folie”, “Psaume 41”) à la pop (“Le pansement”, “Ce seront eux que nous mangerons”), on lorgne vers la chanson française (l’intimiste “Plus avec toi” faisant penser à Tom Novembre ou Charlélie Couture) en passant par quelque chose de plus punk / hardcore (“Le Sybarite”, “Jeux d’enfants”, “Hardcore” et ses couplets au chant rappelant Philippe Katerine, “Plus vite et plus fort”), ou rock alternatif (“Jeux d’enfants”, Pollution nocturne”, le plus ambiant “Trop cool”) jusqu’à un final noise rock à la Sonic Youth (“Laisse-moi t’aimer”).
C’est que ça joue l’éclectisme (“j’en ai fait quand j’étais jeune”…), chez les BÏUR, et surtout, ça le fait bien.
Et puis, si on regarde bien, tous ces genres musicaux représentés chez ces Lillois, on sait bien qu’ils partouzent tous dans le même club échangiste.
Y a que les porteurs de balais bien enfoncés qui n’y croient pas !

Bref, à écouter en lisant l’intégrale des Bidochon tout en matant l’intégrale des Robins des Bois…

Tracklist :

La Folie (4:04)
Psaume 41 (3:20)
Le Sybarite (3:49)
Jeux d’enfants (4:45)
Le Pansement (3:45)
Pollution Nocturne (4:16)
Plus avec Toi (5:35)
Ce seront Eux que Nous mangerons (3:22)
Hardcore (3:23)
Plus Vite et Plus Fort (3:51)
Trop Cool (3:57)
Laisse moi t’aimer (1:56)

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