Photos + Report : Alain The Red

Direction Nice, au Stockfish, pour une soirée placée sous le signe du metal industriel avec Shaârghot, Porno Graphic Messiah et Octo Crura : ça promet d’être intense. Dans le Sud, il faut souvent choisir entre plusieurs concerts quand les dates se chevauchent, mais celle-là, je ne pouvais pas la manquer.

La soirée est organisée par Noïse Riviera, et c’est Octo Crura qui lance les hostilités. Ce groupe Italien, né à Livourne en 2009, se distingue notamment par la présence de deux chanteuses (Katlin et Velenia), ce qui permet de mêler chant clair et growl de façon saisissante. Leur son marie l’“horror metal” avec des touches industrielles, et le public, déjà réceptif, ne tarde pas à plonger dans l’ambiance.

Visuellement, le groupe marque les esprits, attention aux arachnophobes. Leur deuxième album, Aracno Clan, est à la fois audacieux et sombre, et confirme que ce quintet mérite sa place dans le paysage du metal Italien. Une belle surprise pour commencer la soirée.
Setlist : Black Flamingo / Kiss the Sun / Raw Meat Love / Your Ghost / Thousand Voices / Gallowglas / Exuvia / Domina Tenebris / Sangre de Dios / Shinobi 1987 / Son Wukong / Aracno Clan

Vient ensuite le deuxième temps fort de la soirée. Porno Graphic Messiah offre un set qui reflète bien l’amplitude de son univers : dès l’ouverture avec « You’re Back » et « Your President » (tirés de l’album Prisoners), l’attention est captée. « The Sun » apporte une lueur légère avant que le groupe replonge dans l’electro-indus avec « Video Game » et « Cookie ».

Puis on touche au côté plus obscur avec « Statue of Liberty » et « ERROR », révélant une facette agressive assumée. Ensuite, « Internet=TV », « Ouija » et « Text Me » revisitent le passé du groupe, avec des interactions directes entre le chanteur Scars et le public. Un choix judicieux est fait avec « In Your Room », morceau plus intime qui offre une respiration émotionnelle bien placée pour clore le set sur une note de proximité.

Le charisme de Scars est palpable, et depuis 2021 le line-up est resté stable — hormis le départ récent de Fabien (batterie). Résultat : une claque bien dosée pour cette deuxième partie.
Setlist : You’re Back / Your President / The Sun / Video Game / Cookie / Statue of Liberty / ERROR / Internet=TV / Ouija / Text Me / In Your Room

Place enfin au dernier groupe de la soirée et quel final ! Bienvenue dans le monde post apocalyptique de Shaârghot, qui investit pour la première fois le sud‑est, à Nice, pour retourner la salle. C’est la troisième fois que je les vois en live, et je savais que la fin de soirée serait brûlante.

On débute avec l’intro « The One Who Brings Chaos », suivi de « Let Me Out » le ton est donné, le set sera sans concession. La salle s’enflamme dès les premiers riffs. « Kill Your Gods » et « Life and Choices » s’enchaînent, aucun répit dans le pit : Étienne Bianchi (Le Shaârghot) est littéralement déchaîné. Les riffs puissants se mêlent aux beats électro, comme des coups de massue sonores. La production est soignée, les mixages solides  tout prend sens en concert : chaque live est une immersion sensorielle dans l’univers Shaârghotien.

Ce soir, Nice a pris cher avec le déferlement de riffs de Brun’o Klose et B‑28, le duo Clem‑X à la basse et O.Hurt//U à la batterie formant un bloc compact. Sans oublier Mister Skarskin, souffre-douleur du Shaârghot, aux percussions et à l’initiation du premier rang, marqué par la marque du Shadow.

Un grand merci à Another Management pour l’accréditation, ainsi qu’à la salle du Stockfish et à Noïse Riviera pour leur programmation et leur accueil. J’espère revenir pour d’autres soirées de cette trempe.

Setlist : Intro – The One Who Brings Chaos / Let Me Out / Kill Your God / Life and Choices / Traders Must Die / Cut / Uman Iz Jaws / Great Eye / Jump / Red Light District / The Way / Shaârghot / Break Your Body / Are You Ready / Something In My Head.