Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10
Décidément, dès qu’il s’agit de parler de roues, il faut toujours qu’elle soit en mode incandescente.
Dès 1984, Judas Priest nous parlait de “Freewheel burning”, aujourd’hui, on a ce groupe de Boulogne-sur-Mer qui les met en feu.
De quoi faire pas mal de manifestations avec son lot de pneus en feu dans les rues.
Mais ici, il n’est point question de Black Blocs mais de black metal.
Oui… enfin… ne résumons pas la musique de ce quatuor à cette simple appellation, ça serait plus que très réducteur ! Non, on a une belle dominante death, pas mal de hardcore, un soupçon de djent, quelques relents de thrash…
En tous cas, les compositions, même s’il n’y en a que quatre (plus une intro), sont suffisamment riches pour qu’on s’y arrête et s’y intéresse de près !
Fire Wheel existe depuis 2015, est fort d’un album (“Ignited”) en 2019, d’un EP (“Decayed”) en 2021 et d’une sorte de “Live session 2023” en 2024.
Autant dire que ça prend son temps pour composer, chez les Boulonnais !
En tous cas, ils ont pris le temps de travailler et de peaufiner leur travail, tellement propre et précis qu’on sent une sorte de perfectionnisme chez eux pour obtenir un tel résultat.
Parce que ça part de partout, sorte d’expulsion d’une rage intérieure qui éclabousse sur les tablatures un résultat torturé et anxiogène.
C’est qu’ils ont mis un soin particulier aux arrangements, les quatre Ch’tis, et ça commence dès le départ avec cette intro parlée qui fait état d’une observation de notre monde actuel avec autant de lucidité que de pessimisme !
Ensuite ?
Ce sont quatre titres qui, s’ils ne nous multiplient pas les blasts, prouvent qu’on n’a pas besoin de les accumuler pour se montrer intense et extrême !
Mieux que ça, ils cherchent visiblement à nous renvoyer dans nos derniers retranchements au moyen d’une musique oppressante, bourrée de changements de rythmes, au moyen de riffs vénéneux et de rythmiques épileptiques.
Oui, il y a un soupçon de Gojira dans ce melting pot d’influences brutales tout en prouvant un réel sens de la mélodie.
Bref, quatre titres qui sont à l’image du monde actuel : violent et contrasté !
Les quatre titres sont sombres au possible et seuls quelques parties mélodiques apportent un semblant de couleur à l’ensemble.
Mais ne cherchons pas la moindre note optimiste dans la musique de Fire Wheel : y a pas !
Fire Wheel est en colère, en proie à une rage contenue qui ne demande qu’à s’extérioriser mais se contente de la laisser purement suggestive.
L’intitulé de l’EP (“I :…”) nous laisse supposer que nous ne sommes ici qu’à un premier chapitre d’une série d’EP (ou d’albums) qui vont approfondir le sujet, on a hâte d’entendre la suite.
Musicalement, on nage également dans une foultitude de contrastes de par cette propension à combiner death metal old school et (post) hardcore moderne, au chant thrashy parfois associé à quelque chose de plus moderne mais non moins torturé (“My savior”).
Non, ici aucun semblant d’espoir, aucune once d’optimisme, une musique engagée et enragée déconseillée aux dépressifs et aux épileptiques sous peine de dommage collatéraux certains !
La bande-son d’une apocalypse annoncée ? Et pourquoi pas ?
Tracklist :
Préface (1:39)
Sticks & Stones (4:10)
Unleashed (4:51)
Pawns (5:08)
My Savior (4:19)
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