Excoriate – On pestilent winds

Excoriate – On pestilent winds

Note du Soilchroniqueur (Metalfreak) : 09/10

 

Bon, ok, c’est sorti il y a deux ans, mais en trifouillant un brin sur les blogs ou autres sites de thrash ou death old school, il arrive qu’on tombe sur des pépites restées jusqu’alors inconnues par votre serviteur.

Pourtant, un groupe dont le guitariste Patrick “Evil Possessor” Tauch est également le batteur des excellents Hellish Crossfire, dont les bassistes et batteurs ont joué avec Toxic Holocaust lors d’une tournée, ça n’aurait pas dû passer inaperçu chez un adorateur indécrottable du genre dont je fais partie.
Ben si !
Et hop, v’là-t-y pas que j’te consulte tous les disquaires du coin, ainsi qu’un farfouillage en règle sur la toile pour tout savoir sur les malfaisants à l’origine de ce qui m’a foutu une telle baffe que les joues vont encore me picoter un sacré moment.

Il s’avère que ce groupe s’est formé en 2001 sous le nom de T.S.E. pour changer de nom en Excoriate l’année suivante : 3 démos plus tard, en 2006, le groupe splitte : « On pestilent winds » sortira de façon posthume en 2009, et le groupe se produira furtivement pour quelques concerts avec un bassiste de session en 2010.
Voilà pour la petite histoire.

La recette de Excoriate pour cet album ? Musicalement, mettez un brin de « Day of wrath » de Bulldozer, un gros paquet de « Malleus Maleficarum » de Pestilence, un bon brin de « Seven churches » de Possessed, quelques relents de « Morbid visions » de Sepultura (dont le titre » Mayhem » est repris sur l’album) et faites en sorte qu’un petit arrière goût de « Show no mercy » de Slayer vous reste dans le gosier et vous avez la description de ce « On pestilent winds » des plus dévastateurs.
Hormis l’intro « Voice of damnation » qui donne l’impression d’écouter l’ambiance de « Damnation » de Onslaught (sur « Power from hell ») couplé à l’intro « Storm of damnation » sur le premier album éponyme de Bathory (tant de « Damnation » ne peuvent plus être des coïncidences) et des titres plus « calmes » comme les mid tempo « … from morbid ruins » et l’instrumental « Poisoned by darkness », tout l’album s’avère être un tabassage en règle, avec sa production raw et son son crasse résolument old school, avec une voix outre tombesque entre le chant de Jeff Beccera (Possessed) et celui de Martin Van Drunnen (old-Pestilence, Hail Of Bullets, Asphyx) agrémentée d’une réverb’ augmentant le côté evil de l’album. Intense, vraiment !
Tous les titres se veulent relativement longs, jusqu’à neuf minutes pour le final « Demons rush », comme pour faire durer un plaisir limite orgasmique…
Un album à mettre entre les classiques cités plus haut !

Laissez vous séduire par cette tuerie qui, sans aucun doute, deviendra culte, si ce n’est pas déjà le cas.

Jouissif !!!

 

Myspace : http://www.myspace.com/excoriatedeathmetal

Warfare – The new age of total warfare

Warfare – The new age of total warfare

Note du Soichroniqueur (Metalfreak) : 08/10

 

Comment se faire une fausse joie ?

En espérant qu’un groupe des plus bandants de l’âge d’or de la NWOBHM, qui avait fait évoluer le genre en le combinant avec une bonne rasade de punk et accélérer les tempos au point de devenir un des précurseurs du speed/thrash metal, fasse un come back comme l’ont fait tant de groupes de la même époque…

Warfare, né en 1982, le trio anglais se voulait être un excellent compromis entre ses compatriotes de Venom, Motörhead et Tank, au point d’avoir fait produire leurs albums par Algy Ward (Tank, pour l’énorme « Pure filth » en 1984), Lemmy Metal anarchy » en 1985) ou Cronos Mayhem fucking mayhem » en 1986). En gros, Warfare se veut une sorte de Venom amélioré (Mantas faisant partie du line up et grattant largement mieux que dans son groupe principal), avec un chant sous acide et des riffs bien plus acérés, faisant limite passer Motörhead pour un groupe pop, et des compos qui tiennent allégrement la route !
Après un « Hammer horror » en 1990 et un live l’année suivante, Warfare ne donnait plus de nouvelles et ce ne sont pas les best of sortis en 1992, 1993 et 2002 qui donnaient envie d’être positif concernant Warfare.

2011 nous amène ce « New age of total warfare » qui s’avèrera certes rafraîchissant mais tout aussi dispensable pour peu qu’on possède déjà les albums du groupe. Seize titres, dont 4 live et une reprise (« No fun » de Iggy Pop & The Stooges). Sinon, quatre extraits de l’excellent « Pure filth » (« Warning », « New age of total warfare », Dance of the dead » et le tueur « Burn the kings road » ) ; également quatre de « Metal anarchy » (« Living for the lkast days », “Disgrace”, “Military shadow” et “Metal anarchy”) ; deux de “Conflict of hatred” (“Death charge” et “Elite forces”) et un malheureux “Blown to bits” tiré de l’EP “Two tribes”. Rien du pourtant honorable « Mayhem fuckin’ mayhem », ni du dispensable « Hammer horror ».

Malgré tout, cette compilation permet de passer un excellent moment pour tout nostalgique de cette époque, et surtout de ce groupe qui a dû influencer par la suite toute une tripotée de groupes thrash avec des titres comme « Deathcharge » ou « Burn the kings road »…

Cru, spontané, violent…

Facedown – The Runaway

Facedown – The Runaway

Note du Soilchroniqueur (Little Girl With A Gun) : 7/10

C’est bien connu, les pochettes de Metal se doivent d’être lugubres… Mais là, on est dans un coin désertique du Texas, avec une bagnole encaissée dans un lac, des flammes de partout, c’est l’apocalypse qui est passé par là ? Non, non, juste Facedown… Un combo d’Ile de France qui nous file un coup de Southern / Thrash Metal bien propre dans les oreilles. Ce groupe français composé de cinq mecs n’existe réellement que depuis 2010. Enregistré en studio avec Guillaume Mauduit, l’EP sort en octobre 2010, avec des textes puissants en anglais et des influences plus que trop perceptibles de Pantera

Ayant eu accès aux paroles, je dois reconnaître que l’on n’est pas dans du texte de base, même si on reste dans des paroles bien sombres « Loading the Trust with Dynamite, Leaving for a hell… ». A noter également une chanson sur Katrina, l’ouragan : « She cried over my shoulder, to save the Fields or Farms which can’t save themselves”. Elle a pleuré sur mon épaule, pour sauver les champs ou les fermes qui ne peuvent pas se sauver.

Un langage bien politique, pour un groupe français. D’un point de vue rythmique, on est impressionné par le travail d’ensemble du groupe. L’intro de « One Last Walk » nous donne l’impression d’être devant le combo lors d’un de leurs concerts. Puis, hop, les chevaux arrivent, et enfin, la belle voix d’un gros méchant (Warren). Il a longtemps été chanteur de Death/Black Metal avec les Suffering Seasons et chante aussi chez Hwi Noree. Un travail assez embrigadant aux allures « Rock’n’roll » par moment.

Mes regrets seront toujours les mêmes pour ce style de musique. Aux États-Unis, ils seraient déjà connus. Ici, qui les connaît ? Le groupe se fait connaître par des réseaux sociaux. Dur de ne pas attendre plus malheureusement. Honnêtement, je leur souhaite de s’exporter au pays du Jack Daniel, du buffle, et du désert… et de réussir leur carrière, enregistrer dans un super studio et produire un album digne de ce nom.

A la fin de l’écoute, on oublie que le groupe est français. On s’imagine avec une allure de cow-boy sanguinaire. On voit le drapeau américain dans le fond, on oublie la France… Cet EP vous coûtera moins cher qu’un aller-retour au Texas en avion, et pourra vous apporter une touche de motivation, d’envie, et surtout bougez-vous pour les voir en concert.

Myspace : http://www.myspace.com/facedownattitude

Rezet – Have gun, will travel

Rezet – Have gun, will travel

Note du soilchroniqueur (Metalfreak) : 7/10

Décidément, le Thrash Old School en voit arriver des camions, des nouveaux groupes de « p’tits djeunz » nous pondant une musique qui n’aurait pas fait défaut dans les mid eighties, lors de l’âge d’or du genre, avec les arrivées des Exodus, Slayer, Destruction, Kreator ou autre Sodom. Oui, Rezet est approximativement le 18.612e groupe du genre à nous sortir une petite mais force est de constater qu’on a du mal à se lasser d’un genre qui fait revivre, avec une meilleure production, les meilleures heures d’un Thrash qu’on a cru définitivement mort et enterré à l’arrivée du Grunge, au début des années 90.

Depuis maintenant 5 ans, entre les reformations des grands anciens (Death Angel, Bulldozer, Onslaught…) et l’apparition de groupes hyper talentueux (les monstrueux Hellish Crossfire, Fueled By Fire, Suicidal Angels…), il semblerait que la nouvelle jeunesse du Thrash estampillé « Old School » soit partie pour durer. Bien sûr, les labels, sûrs du filon actuel, semblent retomber dans les travers de l’époque, à savoir signer tout et n’importe quoi, mais certains ont le nez creux. C’est le cas de High Roller Records, qui nous gratifie encore une fois d’une bonne trouvaille, à la croisée des premiers Deathrow, Exodus, Metallica ou Megadeth.

Au programme de cet album « Have Gun, Will Travel » limité à 500 exemplaires, ce quatuor du Nord de l’Allemagne, grande patrie thrashisante pour le moins, nous offre 35 minutes qui fleurent bon les groupes précités. Riffs acérés, vocaux se situant entre Schmier (Destruction), Mille Petrozza (Kreator) ou Dave Mustaine, titres courts et rentre-dedans. Fatigués du son du neo metal, Rezet semble avoir décidé de s’inscrire dans la mouvance de groupes de Thrash estampillés Old School comme Violator, Gama Bomb ou Baphomet’s Blood en bloquant le temps dans la deuxième moitié des années 80.

Grand bien leur en a fait : ces huit titres tuent ! Vite vite, la suite !!!!

Site officiel : http://www.rezet.de/
Myspace : http://www.myspace.com/rezetband

DevilDriver – Beast

DevilDriver – Beast

Note Du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 8,5 / 10

Bientôt dix années d’existence et maintenant autant d’opus au compteur que les cinq doigts d’une main se fermant pour vous asséner des uppercuts à gogo, DevilDriver is back ! Si la constante des albums précédents étaient de s’écarteler maladroitement dans des tracklists flirtant paradoxalement toute à la fois avec l’excellence (souvent) et une certaine platitude navrante (parfois), qu’en est-il de ce « Beast « ? La bête est elle issue d’un pet de nonne vérolée, ressemble t’elle à un chancre mou sur le bonnet d’un dindon de dandy, son gout tient il d’une dominicale poule au pot chère à Henri IV… Ou l’offrande délivrée par la bande à Dez Fafara pourrait elle entrer dans les objets rarissimes et se voir définie comme « culte » ? Autant de questions qui ont au moins l’avantage de ne pas laisser dans l’indifférence notre chétif bulbe encéphalique parmi la profusion perpétuelle de releases actuelles n’opérant sur lui qu’un effet de dégénérescence croissante. La quantité ayant succédé à la qualité, nos cages à miel laissent tout passer mais ne retiennent plus rien…Vdm !!!

Produit par Mark Lewis (All That Remains, Trivium, The Black Dahlia Murder), mixé par Andy Sneap (Megadeth, Exodus), notre Animal a été enregistré au Sonic Ranch studios à Tornillo, Texas, et autant ne pas épiloguer des lustres là-dessus. Coté Production sonore, l’affaire est plus que blindée ; elle est ciselée. Deux exemples types suffiront à vous en assurer indéfectiblement avec d’une part la double pédale détonante du sieur John Boecklin véritable bucheron en furie derrière ses fûts. Et de l’autre les artifices de riffs et soli en tous genres des duettistes guitaristes Mike Spreitzer et Geffrey Kendrick. L’artillerie lourde est donc de sortie et les orgues de Staline des californiens vont cracher le feu et la brutalité dans la continuité de leur éponyme ou du ravageur « The Fury Of Our Maker’s Hand ». Brut de décoffrage sur leur trident d’opus initiaux, les cinq de Santa Barbara paraissent avoir canalisé leur mal de vivre, -quel humour !- et décaisse un style plus affiné ; voir plus éclectique et surtout plus mélodique. Inévitablement, les aficionados historiques du combo vont donc ruer dans les brancards et crier au crime de lèse majesté. L’ombre néo Metal à la Coal Chamber cela ne vous dit rien?

Trèves de killing jokes et assez d’errances, dissertons du bois dur poudré par DevilDriver. Plus de cinquante minutes, douze titres, –quinze pour l’édition limitée à laquelle vous rajouterez « Lost », « Fortune Favors The Brave » et un Putain de « Grindfucked » en Live-, un artwork cover simple et sombre dans la lignée de leur premier offrande… On s’affirme d’emblée dans les standards à l’exergue d’une musicalité dont l’atout numéro un n’a jamais été l’originalité. N’empêche que les idées préconçues sont faites pour voler en éclat car c’est justement plutôt de coté là que viendra la –relative- surprise. Le Modern Thrash craché sur votre fragile faciès sera inexorablement buriné par de multiples embruns corrosifs rehaussés et labélisés non exhaustivement Old School, Extrême, Groove, voir même Hardcore ou Death quasi mélodique ! « Beautiful Mourning » qui arrive à concilier une parenté entre « Machine Head » et s’établir en chainon manquant avec « Are You Dead Yet ? » Des « Children Of … Pantera ». Vous avez du mal à me suivre et comprendre ? Normal, le panel délivré par DevilDriver s’est étoffé !

Car si la paire d’entame « Dead To Rights », « Bring The Fire (To The Floor)» cognera d’entrée dans le frénétique et naviguera en terrain conquis et connu, dès la quadrette suivante le fan pur et dur de nos ricains sera plus surpris. Les intros progressives simili ambiantes des « Hardened » et « Shitlist », voir arabisante pour « Talons Out (Teeth Sharpened)», risquent d’en sidérer plus d’un et donc autant lever le pied après l’entame de « You Make Me Sick ». Lâcher à nouveau les chevaux et permettre à Dez de s’époumoner tel un Corpse Paint éraillé luttant verbalement avec un Deatheux. Suivront une nouvelle atmosphère emphatique pour un corrosif « Coldblooded » et un épileptique « Blur » annonçant un assez fade « Black Game ». Coup de pompe qui sera balayé par le cover « Black Soul Choir » véritable tuerie syncopée matraquant en tous sens qui se révélera viscéralement comme un highlight de la tracklist. Devildriver clôturera sa démonstration plein pot par deux monstres d’énergie et d’efficacité, véritables concentrés pur jus de leur musicalité, la paire « Crowns Of Creation »/ « Lend Myself To The Night »…

Au final, la conclusion à accoler à cette « Beast » sera à mon sens relativement aisée à définir. Le combo d’outre Atlantique n’est plus seulement celui de coups d’éclats intermittents, -ne parlons point de gageure tel un circle Mosh Pit d’anthologie à placarder dans le Guinness-, mais est devenu une entité forçant le respect et la rémission. Fini le temps ou le meilleur côtoyait le purement dispensable au sein d’une même tracklist, notre « brute » est presque sans temps plus faibles. Plus maitrisé, plus travaillé, plus diversifié ; un album entrant sans conteste et de plein pied dans le tiercé gagnant des sorties majeures du trimestre. Seuls les fans ultimes et initiaux risquent de vociférer leurs bémols envers une évolution qui n’est point cependant une révolution. Perso je signe et me plie devant la séduction et la férocité de la Beast… Les cloches des sorcières chassant les mauvais esprits ne vont pas cesser de sonner !!!

Myspace : http://www.myspace.com/devildriver