Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 7/10

Presque trois ans après le précédent « Hope in Hell », les trois canadiens d’Anvil reviennent avec leur seizième album « Anvil is Anvil » au titre on ne peut plus explicite. Encore une fois : titre de trois mots, initiales palindromiques, on ne va pas changer une recette qui marche, quand même ?

Asséné à la manière d’un Philippe Lucas entraînant une certaine Laure Manaudou : Anvil nous le fait savoir, au cas où on ne s’en soit pas rendu compte depuis les 35 années que le groupe sévit sur la planète metal : nous sommes Anvil, et pis c’est tout !
Lemmy nous disait qu’ils étaient Motörhead et qu’ils jouaient du rock ‘n’ roll, Anvil nous dit qu’ils sont Anvil… ça nous va ! Maintenant, on le sait, ils sont contents !

Ca, les Canadiens, pour nous balancer une musique aussi lourde qu’une poutine à la sauce brune, il y a du monde !!!! Oui, enfin, faut reconnaître, c’est largement plus digeste !
Par contre, il faudrait demander l’avis du bassiste Sal Italiano : l’ex-Cities nous a fait le coup du « un p’tit album et pis s’en va », pour le coup, c’est Chris Robertson qui s’y colle cette fois-ci !

Alors on sait d’entrée ce à quoi on va avoir droit : heavy bien plombé, à tendance speed, aux riffs bien balancés et au chant typique d’un Lips toujours aussi énervé !
C’est la sensation qu’on avait avant le premier titre.
Et bim, une intro sorti d’un film de pirate et un “Daggers and rum” qu’on aurait plutôt cru entendre chez Running Wild que chez Anvil.
Mais que s’est-il passé ? Le morceau s’égrenne, petit à petit, sur un mid tempo bien lourd mais au chant proche d’un Rock ‘n’ Rolf, une guitare qui résonne plus “folk” (on se comprend) et une batterie qui bat la mesure pour montrer la cadence à la tripotée de rameurs qui font avancer le navire…
Mince, c’est Anvil ? Quelques intonations du chant rappellent que c’est bien Lips derrière le micro et quelques riffs rappellent qu’il s’agit bien d’Anvil.
De mémoire, jamais Anvil ne s’était permis une telle aventure, pas malheureuse certes mais surprenante, surtout pour un titre d’ouverture d’album.
Les choses naturelles reviennent dès le deuxième morceau : le speed “Up, down, sideway” nous renvoie à des moments de “Forged in fire” rappelant à la fois un certain “Shadow zone”, voire “Motormount”.
Les mid tempo comme le plombé “Gun control”, le pachydermique “Zombie apocalypse”, “Ambushed” ou “Forgive don’t forget” sont autant de passages plus étouffants donnant une variété aux albums d’Anvil qui sait toujours les alterner avec des morceaux speed comme “Die for a lie” (proche de “Hard times – fast ladies”), “Runaway train”, “It’s your move”, “Fire on the highway”, “Run like Hell” ou le bonus “Never going to stop”, autant de petits brûlots savamment distillés à longueur d’albums.

Malgré tout, ce nouvel album n’a pas la qualité des deux précédents “Juggernaut of justice” et “Hope in Hell” et tout au long de l’album, on garde une certaine sensation que le groupe s’est contenté du service minimum.
A la fin du dernier titre, on a le sentiment de rester sur notre faim, non qu’Anvil nous a sorti un mauvais album, loin de là, mais on sait qu’il peut, qu’il doit faire mieux !

Honnête et respectable album, mais sans cette folie qui en faisait leur marque de fabrique !

Tracklist :
1. Daggers and Rum (5:26)
2. Up, Down, Sideway (3:19)
3. Gun Control (4:22)
4. Die for a Lie (3:17)
5. Runaway Train (3:40)
6. Zombie Apocalypse (4:22)
7. It’s Your Move (3:30)
8. Ambushed (3:22)
9. Fire on the Highway (4:35)
10. Run Like Hell (3:07)
11. Forgive Don’t Forget (2:40)
12. Never Going to Stop (4:12)

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Chronique “Juggernaut of justice” : http://www.soilchronicles.fr/chroniques … of-justice
Chronique “Hope in Hell” : http://www.soilchronicles.fr/chroniques … pe-in-hell