Ghost Bath – Moonlover

Le 1 mars 2016 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


Style:

Black Metal Depressif

Date de sortie:

Février 2016

Label:

Nuclear Blast Records

Note de la SoilChroniqueuse (Bloodybarbie) : 7/10

Les temps sont durs de nous jours en terme d’art, que ça soit le cinéma en nous bourrant le crane avec plein d’images de synthèse et d’effets spéciaux ou la 3D délaissant l’originalité et fond de l’histoire, l’art donnant naissance à un art plus imaginatif et créatif qu’est l’art contemporain ou modern (voire même l’art immédiat). Tout a déjà été fait et il faut faire preuve d’une plus grande imagination ou de génie pour se démarquer auprès des grands esprits. Je dis bien « grands esprits » car, les petits ou les plus simples se contentent et enrichissent les “artistes” les plus médiocres du siècle (Justin bieber, Maitre Gimms et toute la liste de leurs semblables de neuneus…) et oublient les véritables musiciens qui se tuent et pinaillent pour composer de belles œuvres.

Parlons Metal, ce genre musical très vaste et riche, donnant multiples possibilités de créativité mais qui, j’ai l’impression, risque bientôt de tourner en rond si les musiciens ne relèvent pas le défi et poussent le processus créatif plus loin pour nous pondre l’œuvre du mois, ce qui devient de nos jours un véritable challenge. Si on regarde les nouvelles sorties, tous labels Metal confondus, et fait le tri soigneusement, peu se démarquent vraiment. Mais finalement, est-ce si important? Doit-on cracher sur chaque sortie en se disant “bon c’est du déjà entendu, on va jeter ça à la poubelle, à quoi bon réagir de la sorte si un tel album nous fait de l’effet”.

 

On s’égare, on s’égare, et pas que du Nord… Revenons au sujet principal : cette nouvelle sortie et signature très spéciale chez Nuclear Blast qui a réussi à introduire ce sous genre assez peu présent dans la grande famille NB : le Black Metal dépressif, signé par le groupe américain Ghost Bath (non, ce n’est pas un bain de fantômes mais une technique de suicide, vous trouverez la recette sur le net, hors de question que j’en sois complice). L’aventure a commencé pour eux avec leur premier album « Funeral » (2014) signé chez un label chinois (à cause de leur notoriété dans ce pays, curieux, hein !) et les voilà de retour avec un autre chapitre très poétique, « Moonlover », dont  l’intitulé est un peu plus gai que son prédécesseur, mais dont la pochette est très curieuse.

Composé de 5 membres modestes et mystérieux dont on ne connait pas la véritable identité (peut-être du fait qu’ils étaient basés en Chine et que c’est un peu la dictature là-bas) – mais ils s’en foutent, ils ne cherchent ni la gloire, ni la reconnaissance – ce qui compte pour eux, c’est d’exprimer leur tristesse profonde à travers leurs belles œuvres et les exposer au monde entier (du Metal, bien sûr). D’ailleurs suite à leur signature avec Nuclear Blast, ils ont dû se dévoiler, comme on peut le voir sur leur vidéo clip, ce qui leur a valu une attaque massive des fans qui les appréciaient pour leur côté mystérieux et très underground, arguant qu’ils les avaient trahis (qu’est-ce qu’ils sont cons ces fans !). Le groupe a d’ailleurs répondu en disant qu’ils n’en ont rien à foutre de ce que ces gens pensent et qu’ils font et feront ce que bon leur semble.

Dans le Metal extrême, certains utilisent les langues existantes pour s’exprimer d’une façon éloquente qui nous permet déceler et comprendre quelques mots ou phrases, d’autres écrivent des poèmes (mais seulement pour eux puisque, de toute façon, on a beau avoir la meilleure ouïe du monde, on n’y comprendra rien), d’autres utilisent les rots et diverses sonorités animalières, telles que celles du cochon, l’emblème du Grindcore par excellence. D’autres, plus rusés, comme Pensées Nocturnes, Nocturnal Depression, Ghost Bath, Totalselfhatered et consorts utilisent un langage universel pour exprimer l’émotion qui définit leur style, en l’occurrence la tristesse, la mélancolie jusqu’à dépression profonde, à la frontière du suicide psychologique… Pas de textes (enfin, je ne crois pas sauf si c’est un quelconque langage codé), simplement des pleurs torturés. Si vous comprenez ce langage, vous verrez que chez Ghost Bath, les textes sont riches, avec un vocabulaire très fourni. Bientôt, des groupes auront recours aux cris et pleurs de bébés et, tant qu’on y est, pourquoi pas le langage des signes – ça pourrait être fun, remarquez. Au moins, on n’entendra que ces belles mélodies, ce qu’aurait dû faire Ghost Bath sur les quelques morceaux chantés (ou pleurés)… Pour les non habitués, cela peut causer l’envie de vomir (comme moi lorsque j’ai écouté leur single « Golden Number »), d’autres le fou rire – mon confrère Willhelm, qui y entend le fameux cri du même nom (allez cherchez sur le Net, vous connaissez sans le savoir) – mais il faut aller au-delà de ça car, étant grande fan de l’influence principale ressentie dans leurs compositions, principalement Peste Noire et Alcest (vous verrez quand vous écouterez « HappyHouse » spécialement, le rapprochement est immédiat) mais aussi Pensées Nocturnes, j’ai donc naturellement adhéré à « Moonlover ». Celui-ci propose de magnifiques mélodies établies par ces somptueuses notes de guitares et un usage fréquent des tremolos, des éléments atmosphériques pour nous faire planer et nous surprendre dans un Black Metal dépressif qui n’est pas assez noir à mon goût, mais plutôt gris, voire noir et blanc. Exemple dans « Golden Number » : ses mélodies, joyeuses, sont en total désaccord avec le message de mélancolie que dégagent les pleurs.

Voilà un album parfait pour tout suicidaire ou dans l’extrême dépression ! Peut-être que cette infime touche de joie vous redonnera espoir en la vie. Lollons ensemble, mes frères ! Et pour les fans de musique mélancolique profonde, vous ne pouvez qu’adorer ! Et si vous n’êtes pas fans des pleurs, vous pouvez vous réfugier dans l’autre moitié des morceaux qui sont purement instrumentaux comme « The Silver Flower pt1 », « The Sleeping Fields », « Beneath The Shade Tree » en guitare claire – mais dont certaines notes sont un peu foirées (ils ont certainement dû avoir la flemme de recommencer ou alors c’est pour le ‘style’). Mais le meilleur de tous (et mon préféré), c’est le bonus track très curieux : « Ascension ».

Certes, Ghost Bath ne révolutionne pas le genre, ça le nourrit et l’enrichit seulement

Mais finalement, on finit par apprécier ces pleurs torturés et s’y attacher – torturer et attacher, ça crée des liens ! – quand on réécoute (moi qui avais envie de vomir au début).

En tout cas je préfère « Moonlover » à son prédécesseur « Funeral » qui était plus profond et underground, où les pleurs sont vraiment ridicules à mon goût, sans parler de quelques « défauts » auditifs.

Tracklist
1. The Sleeping Fields
2. Golden Number
3. Happyhouse
4. Beneath the Shade Tree
5. The Silver Flower Pt. 1
6. The Silver Flower pt. 2
7. Death and the Maiden


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