Chthonic – Mirror Of Retribution

Le 24 janvier 2010 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


Jesse (aka The Infernal) : guitare Doris (aka Thunder Tears) : chant, basse Freddy Lim (aka Left Face of Maradou) : chant, violon CJ (aka Dispersed Fingers) : claviers, piano Dani (aka Azathothian Hands) : batterie

Style:

black-sympho

Date de sortie:

10 aout 2009

Label:

Spinefarm Records

Seriez-vous capable de faire abstraction de toutes vos idées préconçues, des faux semblants d’apparences trompeuses, ou encore de tous les dogmes inculqués par notre société au besoin viscéral de répertorier, classifier, quantifier?

La planète Métal n’échappe pas à cette règle consistant à étiqueter tout à chacun selon ses origines, son ressenti général lié à un pseudo style décrypté arbitrairement sur un album – ou parfois même d’après un seul titre -, voir actuellement de manière croissante suite aux buzzz des labels ou webzines. Un besoin inhérent à chacun de croire savoir qui est qui; qui fait quoi; pourquoi et comment… Le coté prédigéré livré dans votre assiette vous rassasie, et chacun se clame adepte de « hardcore », de « heavy », de « death » (etc…) cherchant son plaisir dans son créneau de prédilection afin de ne pas se fourvoyer… Le problème est qu’à trop vouloir tout catégoriser absolument, on rentre aux forceps la multitude de combos gênants dans des appellations génériques et surtout erronées et réductrices.

Prenez Chthonic par exemple. Formé en 1995, ce combo en provenance de Taïwan, prononcé ‘Thonic’ et dérivé d’un mot grec signifiant « les esprits du monde souterrain », souffre irrémédiablement des affres de leur discographie passée. Par la faute de l’initial opus délivré en 1999, « Where The Ancestors’ Souls Gathered », la bande du frontman Freddy Lim – politicien activiste à Taipei – s’est vue marquée au fer rouge : sous-black symphonique, pâle copie asiatique de notre magnificence européenne… Etiquette somme toute assez justifiée jusqu’au « Seediqbale » de 2005, quatrième opus du combo, qui amorcera une évolution musicale très nette et annoncera paradoxalement un break de quatre ans.

Une pause dans les offrandes qui s’avèrera judicieuse, puisque le groupe en profitera pour enfin assoir un line-up en perpétuel mouvance, et enrôler Rob Caggiano le guitariste d’Anthrax pour produire et mixer, ce « Mirror Of Retribution ». Un album qui autant vous le dire de suite risque de « scotcher au mur » tous ceux qui se prêteront à son audition. Bien plus concluant et bien plus abouti que ses devanciers, les thèmes traités resteront cependant dans la veine habituelle oscillants entre identité nationale et passé tumultueux ou s’imbriquent faits historiques et mythes de l’enfer. Verront ainsi le jour, des titres ‘références’, entre autre au ‘228 Massacre’ ou des centaines de taïwanais furent massacrés par l’armée chinoise, ou encore à la bataille finale du « Sing-Ling Temple » ou 40 d’entre eux luttèrent contre 2500 soldats impitoyables.

Musicalement, puisque c’est ce qui nous intéresse en priorité, la mue de Chthonic est tout simplement sidérante !!! Le style initial, un tant soi peu naïf concédons-le, s’est transformé en un hybride de mélodic death, nuancé de folk pagan asiatique et teinté de touches symphoniques d’exceptions. Les emprunts à tous les styles sont conséquents et mixés révélant une alchimie donnant dorénavant une identité unique. Car mis à part le chant alternatif criard, les compositions proposées n’ont plus rien de black « pur jus ». Une base death nappée de symphonique, des soli typiquement heavy du gratteux Jesse ‘The Infernal’, un batteur Dani ‘Azathothian Hands’ au blast quasi continu, des breaks syncopant la cadence, un ressac de débauche d’énergie féroce ; la liste n’est point exhaustive des éléments nous surprenant et subjuguant.

Attention, car il ne s’agit pas ici d’un assemblage mais d’une unicité réelle. Un ‘1947’ tout en nuances et puissance d’orchestration, digne d’une bande son de film à la « Tigres et Dragons » ; un ‘Sing-Ling Temple’ au break surprenant et majestueux ou une voix gaillarde nous surprend par un coté viking enivré ; ou encore des ambiances doom sur ‘The Aroused’ mêlant folklore asiatique, esprit guerrier à la « Kingdom of War » et « heroic asian fantasy » ; en sont autant d’exemples vous laissant sous le charme et conquis. Et quand bien même les réminiscences du passé ressurgissent, la maturité enfin affichée par le combo en fait le meilleur titre de cet opus. ‘Blooming blades tient ainsi du black à l’allemande typé Agathodaimon, puis du true-black norvégien, assorti de chœurs et consonances asiatiques.

Parallèlement, même si peu d’instruments folklorique typiques -s i ce n’est le hena, violon à deux cordes – sont utilisés, la tracklist affiche en fil rouge une trame dark pagan. Les lignes mélodiques et les refrains se veulent toujours simples et accrocheurs, bien définis, et profitant d’une puissance de feu continuelle et sans faiblesse. Un ensemble surprenant, rafraichissant, ou certains d’entre vous pourrons même y discerner du Alestorm tant le melting-pot est conséquent mais foncièrement réussi. Un déferlement continu, une marée jaune sans rémission possible où les trois titres précités émergeront du lot en compagnie de ‘Venom In My Veins’, ‘Rise Of The Shadow’ et ‘Bloody Waves Of Sorrow’.

Oubliez vos préjugés, cet album est surprenant et réussi à tous les niveaux

Chthonic a fait une apparition remarquée à Wacken et a tourné à l’Ozzfest aux US !!!.

Site Internet : http://www.chthonic.org/en/

Myspace : http://www.myspace.com/chthonictw

MetalPsychoKiller

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