Asylum Pyre – N°4

Le 5 mai 2019 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


  • Ombeline "OXY" Duprat : Chant
  • Johann "JAE" Cadot : Guitares, Backing vocals
  • Pierre-Emmanuel "WIK" Pélisson : Guitares
  • Fabien "HED" Mira : Basse
  • Thomas "KAS" Calegari : Batterie

Style:

Electro Melodic Metal

Date de sortie:

M&O Music

Label:

26 Avril 2019

Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 7.5/10

Je n’avais pas été gentil avec Asylum Pyre lors de notre précédente rencontre scripturale, à la sortie de leur troisième album, Spirited away, en fin 2015 (cf. chronique ici). En même temps, depuis quand honnêteté et franchise rimeraient avec gentillesse ? Et puis si les groupes nous envoient leur colis pour la promo gentille, ils se trompent : on chronique, positivement ou négativement, et de manière éminemment subjective. Bref, j’avais trouvé non seulement cet album fade mais l’avais aussi ressenti et interprété comme racoleur, surfant sur la notoriété de Miyazaki et son chef-d’œuvre Le Voyage de Chihiro (Spirited away donc, en anglais) pour en faire une mauvaise BO bis réinterprétée elle aussi ; j’avais donc mis le feu non pas à une petite sorcière nommée Kiki mais à l’interprète vocale de cet album, « Chaos Heidi ». Aujourd’hui me voici de nouveau face à eux, avec un quatrième album intelligemment intitulé… N°4 !

Il y a ici comme un parfum de renouveau dans le quintette français… Le changement est assez radical, tant dans la voix (et pour cause, pas la même chanteuse désormais : Ombeline « Oxy Hart » Duprat) que le style, passé d’un Metal prog à une sorte d’Electro Metal teinté indus. Faut dire que du line up originel ne reste que Johann Cadot à la guitare et, même si ça n’a théoriquement pas grand-chose à voir, je trouve cet album bien meilleur, tant dans la production que les ambitions, même si je le trouve bien moins diversifié ou recherché musicalement que son prédécesseur.

Dès l’artwork, pas de tromperie de toute façon : une tenue de princesse, gothisée, avec un masque à gaz, on sait déjà dans quelles eaux musicales on va nager.

D’abord plus frontal, on sent des influences marquées chez Amaranthe, Rob Zombie parfois et surtout chez In this Moment, ce dès le premier morceau – si l’on excepte l’introduction – par l’interprétation vocale assez proche de ce que propose Maria Blink dans ledit groupe américain.

Cela dit, malgré une trame peu variée, le groupe ne se contente pas de copier bêtement des genres et styles divers, le faisant de manière maîtrisée tant qu’à faire, mais rend le contenu de l’entièreté entitaire sans qu’on n’ait l’impression de passer du phoque à l’âne. Même si je n’aime pas jouer les comparatifs entre musiciens – et que je n’avais à priori rien contre leur précédente chanteuse –, force est de constater que le registre vocal d’Ombeline Duprat – que je ne connais pas davantage donc n’ai pas davantage d’à priori sur ses capacités – est nettement supérieur à celui de son antérieure consœur de vibrations en larynx, qu’elle sait moduler de la tendresse aux extrêmes cris gutturaux (et par moments, je me suis demandé comment elle avait fait pour ne pas se déboîter une corde vocale qui serait allée se planter dans le mur du studio d’enregistrement) et que, élément moteur d’un groupe et cerise sur le gâteau immanquablement mise en avant, elle assure parfaitement ce rôle et tient cette place avec la qualité nécessaire pour ne pas en faire un énième ersatz de chanteuse « qui veut se faire remarquer » en faisant du too much par des effets malvenus et/ou mal maîtrisés.

Nonobstant, on est également loin de la poésie recherchée par Spirited away, la tracklist et le choix du champ lexical des titres annonce également le changement de tons et de teintes, davantage vers le sombre que le coloré crayonné. Cependant, la noirceur reste toute gothique, dans l’esprit « symphonique » du terme, tant les refrains se veulent imparables et rapidement mémorisables, mis en exergue par des gros chœurs épiques… C’est d’ailleurs là mon point noir – plus que gothique – pour cet album : cette volonté de faire du tube au risque de redonder pas mal dans la formule magique (structure du morceau attendue, suite d’accords déjà bien usée, patches de clavier inchangés) ou faire du Amaranthe-like.

Un album un brin moins original et moins risqué mais bien moins éparpillé que le précédent, avec des qualités indéniables chez ses interprètes, mais souvent au détriment d’espaces musicaux et en faveur d’un résultat formaté ; l’« album de la maturité » en somme ? « Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse » ? Différent signifie-t-il meilleur ? Pas sûr qu’essayer de trop faire accessible soit non plus une solution envisageable à long terme, l’avenir le dira…

À écouter en s’aspergeant d’un flacon de N°5, avant de l’envoyer s’exploser par terre.

Tracklist : 
1. Lullaby for the Clairvoyants (1:23)
2. One Day (Silence – part 2: Day Dreaming) (4:57)
3. Sex, Drugs and Scars [feat. Yannis Papadopoulos] (3:21)
4. Lady Ivy (5:08)
5. On first Earth (4:00)
6. (D)ea(r)th (3:56)
7. Into the Wild (3:57)
8. MCQ Drama (4:59)
9. Borderline (3:02)
10. The Right to Pain (4:08)
11. The broken Frame (4:20)
12. The Cemetery Road (6:16)

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