by METALPSYCHOKILLER | Avr 2, 2011 | Chroniques
Note Du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 8,5 / 10
Bientôt dix années d’existence et maintenant autant d’opus au compteur que les cinq doigts d’une main se fermant pour vous asséner des uppercuts à gogo, DevilDriver is back ! Si la constante des albums précédents étaient de s’écarteler maladroitement dans des tracklists flirtant paradoxalement toute à la fois avec l’excellence (souvent) et une certaine platitude navrante (parfois), qu’en est-il de ce « Beast « ? La bête est elle issue d’un pet de nonne vérolée, ressemble t’elle à un chancre mou sur le bonnet d’un dindon de dandy, son gout tient il d’une dominicale poule au pot chère à Henri IV… Ou l’offrande délivrée par la bande à Dez Fafara pourrait elle entrer dans les objets rarissimes et se voir définie comme « culte » ? Autant de questions qui ont au moins l’avantage de ne pas laisser dans l’indifférence notre chétif bulbe encéphalique parmi la profusion perpétuelle de releases actuelles n’opérant sur lui qu’un effet de dégénérescence croissante. La quantité ayant succédé à la qualité, nos cages à miel laissent tout passer mais ne retiennent plus rien…Vdm !!!
Produit par Mark Lewis (All That Remains, Trivium, The Black Dahlia Murder), mixé par Andy Sneap (Megadeth, Exodus), notre Animal a été enregistré au Sonic Ranch studios à Tornillo, Texas, et autant ne pas épiloguer des lustres là-dessus. Coté Production sonore, l’affaire est plus que blindée ; elle est ciselée. Deux exemples types suffiront à vous en assurer indéfectiblement avec d’une part la double pédale détonante du sieur John Boecklin véritable bucheron en furie derrière ses fûts. Et de l’autre les artifices de riffs et soli en tous genres des duettistes guitaristes Mike Spreitzer et Geffrey Kendrick. L’artillerie lourde est donc de sortie et les orgues de Staline des californiens vont cracher le feu et la brutalité dans la continuité de leur éponyme ou du ravageur « The Fury Of Our Maker’s Hand ». Brut de décoffrage sur leur trident d’opus initiaux, les cinq de Santa Barbara paraissent avoir canalisé leur mal de vivre, -quel humour !- et décaisse un style plus affiné ; voir plus éclectique et surtout plus mélodique. Inévitablement, les aficionados historiques du combo vont donc ruer dans les brancards et crier au crime de lèse majesté. L’ombre néo Metal à la Coal Chamber cela ne vous dit rien?
Trèves de killing jokes et assez d’errances, dissertons du bois dur poudré par DevilDriver. Plus de cinquante minutes, douze titres, –quinze pour l’édition limitée à laquelle vous rajouterez « Lost », « Fortune Favors The Brave » et un Putain de « Grindfucked » en Live-, un artwork cover simple et sombre dans la lignée de leur premier offrande… On s’affirme d’emblée dans les standards à l’exergue d’une musicalité dont l’atout numéro un n’a jamais été l’originalité. N’empêche que les idées préconçues sont faites pour voler en éclat car c’est justement plutôt de coté là que viendra la –relative- surprise. Le Modern Thrash craché sur votre fragile faciès sera inexorablement buriné par de multiples embruns corrosifs rehaussés et labélisés non exhaustivement Old School, Extrême, Groove, voir même Hardcore ou Death quasi mélodique ! « Beautiful Mourning » qui arrive à concilier une parenté entre « Machine Head » et s’établir en chainon manquant avec « Are You Dead Yet ? » Des « Children Of … Pantera ». Vous avez du mal à me suivre et comprendre ? Normal, le panel délivré par DevilDriver s’est étoffé !
Car si la paire d’entame « Dead To Rights », « Bring The Fire (To The Floor)» cognera d’entrée dans le frénétique et naviguera en terrain conquis et connu, dès la quadrette suivante le fan pur et dur de nos ricains sera plus surpris. Les intros progressives simili ambiantes des « Hardened » et « Shitlist », voir arabisante pour « Talons Out (Teeth Sharpened)», risquent d’en sidérer plus d’un et donc autant lever le pied après l’entame de « You Make Me Sick ». Lâcher à nouveau les chevaux et permettre à Dez de s’époumoner tel un Corpse Paint éraillé luttant verbalement avec un Deatheux. Suivront une nouvelle atmosphère emphatique pour un corrosif « Coldblooded » et un épileptique « Blur » annonçant un assez fade « Black Game ». Coup de pompe qui sera balayé par le cover « Black Soul Choir » véritable tuerie syncopée matraquant en tous sens qui se révélera viscéralement comme un highlight de la tracklist. Devildriver clôturera sa démonstration plein pot par deux monstres d’énergie et d’efficacité, véritables concentrés pur jus de leur musicalité, la paire « Crowns Of Creation »/ « Lend Myself To The Night »…
Au final, la conclusion à accoler à cette « Beast » sera à mon sens relativement aisée à définir. Le combo d’outre Atlantique n’est plus seulement celui de coups d’éclats intermittents, -ne parlons point de gageure tel un circle Mosh Pit d’anthologie à placarder dans le Guinness-, mais est devenu une entité forçant le respect et la rémission. Fini le temps ou le meilleur côtoyait le purement dispensable au sein d’une même tracklist, notre « brute » est presque sans temps plus faibles. Plus maitrisé, plus travaillé, plus diversifié ; un album entrant sans conteste et de plein pied dans le tiercé gagnant des sorties majeures du trimestre. Seuls les fans ultimes et initiaux risquent de vociférer leurs bémols envers une évolution qui n’est point cependant une révolution. Perso je signe et me plie devant la séduction et la férocité de la Beast… Les cloches des sorcières chassant les mauvais esprits ne vont pas cesser de sonner !!!
Myspace : http://www.myspace.com/devildriver
by METALPSYCHOKILLER | Mar 28, 2011 | Chrocorico Soil, Chroniques
Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 6,5 / 10
Trois ans après un remarquable et sublime premier opus dénommé « Innocence », sorti fin 2008 et que j’avais eu un grand plaisir à chroniquer, les clermontois de CloverSeeds sont de retour. Si l’offrande initiale avait un petit coté terroir « made In France » et à l’époque distribuée par notre Pervade Productions national, « The Opening » tablera d’emblée sur une dimension supérieure. A l’image de l’artwork travaillé et recherché de Stan-W-Decker, ce second jet semble disposer de moyens beaucoup plus importants, visant à atteindre un auditoire plus conséquent. En attesteront d’ailleurs la production, délivrée certes par le groupe, mais sur laquelle ont officié à la fois le Christian « Moos » Moschus d’Everon pour le mixage (comme sur les trois derniers albums des belges d’Ancien Rites), et la pointure internationale Bob Katz pour le mastering. Ajoutez à cela une diffusion outre Atlantique par le label américain « The Laser’s Edge », concurrent de Progrock Records, et vous saisirez du doigt que CloverSeeds ne joue plus dans la cour des petits… Mais s’essaie à se coltiner aux grands !
Une constante sera d’ailleurs que le son du combo s’est épaissi, s’est nappé d’une emphase grandiloquente collant parfaitement à la musicalité de nos hexagonaux. Les lignes de basse se révéleront ainsi par exemple plus saillantes, plus drues et incisives comme sur l’ «Over Camellia » d’ouverture ou le titre éponyme à l’album. Une puissance de feu accrue se révélant sur mesure et au service de tempos plus Rock et moins Prog. La musicalité des cinq auvergnats n’évoluant cependant que sensiblement par rapport à l’ « Innocence » initiale, les références à leur accoler resteront donc les mêmes ; à savoir des Porcupine Tree par exemple, mais aussi des Muse, Klimt 1918 (pour le spleen, les jeux d’ombres et de lumières auditifs), voir des Coldplay à ‘image du « Enough » de clôture. Des comparaisons soutenues sans rougir et d’autant plus aisément que les crédos mélancoliques et nostalgiques assénés continuellement profitent d’un atout majeur. Celui du grain de voix d’un Cédric Oleon en parfaite adéquation avec les ambiances voulues et souhaitées par les compositions de CloverSeeds.
Romantiques, évanescents, délétères, ambiants, -voir dark ou cold-, les titres délivrés par le panel usité feront majoritairement mouche tels le « Over Camellia » précité ou des « Flowers » insidieuses. Mais à contrario on évoluera somme toute dans une forme relative d’itérations que la seule originalité d’un « Higher » ne permettra pas de rompre outre mesure. On naviguera ainsi continuellement dans l’agrément certes, mais au final on ne pourra s’éviter la comparaison avec la grandeur majestueuse de certains titres qui nous avaient « skotchés »dans le premier opus. Les mélopées divines à la « Beside », « Bunkers And Cathedral » ou autres « Town » et « Innocence » ne trouvent ici qu’alternativement des échos qualitatifs similaires. Au final, « The Opening » manquera à mon sens d’ « Highlights » et ne s’affichera pas comme l’album de la confirmation. Peut-être en attendions nous trop, peut-être est-ce du à la disparition de l’effet de surprise, quoiqu’il en soit la finalité de cette seconde offrande se complait dans une légère et relative déception.
Myspace : http://www.myspace.com/cloverseeds
by METALPSYCHOKILLER | Mar 23, 2011 | Chrocorico Soil, Chroniques
Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 6 / 10
La critique est facile, l’art est difficile…
Combo tourangeau formé en 2008 et composé de six membres dont deux demoiselles, -la chanteuse Gabrielle Morche et la claviste Cécile Vollet-, Eidon tire son nom du grec ancien que l’on pourrait résumer arbitrairement par « perception ». Cette dernière se montrera d’ailleurs d’emblée exacerbée par un Artwork Cover convenu mais plutôt réussi et délivré par Rodolph Parfait. Un visuel à mi chemin du dernier Melotronical de Factory Of Dreams ou d’un plus ancien Oceanborn (1998) de Nightwish .
Ce dernier exemple choisi ne le sera pas hasardeusement tant nos hexagonaux nouveaux venus, dès l’initiale audition de leur première offrande sous forme d’auto production, paraîtront immédiatement influencés par l’ex Band à la diva Tarja. La musicalité déployée s’avérera -à l’instar de myriades de combos s’étant essayé à surfer sur la vague-, un mélange de Nightouiche, Ouithine, Epica , voir Amberian Dawn sur Cender .
Un hybride entre Sympho, prog, rock, metal voir Heavy particulièrement pour le jeu des deux guitaristes dont la dualité intéressante entre Thibaut et Sébastien est un véritable point fort d’Eidon. Les lignes organiques omniprésentes se révéleront elles aussi dignes d’intérêt et rehaussant des compositions agréables et accrocheuses, sans cependant flirter avec l’excellence. Le combo semble chercher sa voie, affichant un potentiel certain, mais manquant viscéralement de maturité. Le cordon ombilical ne parait pas avoir été coupé et les influences ingurgitées sont purement régurgitées à l’exemple de la surenchère perpétuelle des lignes vocales.
La production sonore, -à l’image de l’entame de l’éponyme au Mcd Fantasia et d’un son de batterie surprenant-, ne mettra pas outre mesure en valeur une auto prod mi chèvre mi chou, à prendre pour ce qu’elle doit être prise. Un coup d’essai, un jet de rodage où l’on alterne dans le bon parfois (une intro assez mystique à la King Diamond sur Death Moon avant de retomber immédiatement dans l’escarcelle du band à Marco Hietala), dans le moyen souvent…Voir dans le nettement moins agréable. « Tendre Indifférence » étant à cet égard sincèrement dispensable : Paroles naïves, calage du chant plus que douteux ( « Disparrrrait dans les flaââââmmes… »), le terme litanie est usité à juste escient. Pour ne pas être exhaustif, disons aussi que l’utilisation de la langue de Molière n’est pas chose aisée.
Une chronique qui pourra paraître dure et acerbe, particulièrement pour les musiciens d’Eidon, mais qui se veut constructive et incitative. Coluche aurait dit que caresser le Schmilblick dans le sens du poil ne le fait pas avancer, et donc comme l’affirme l’adage, Paris ne s’est pas construit en un jour. Hors, le potentiel est présent, le fait est indéniable. La meilleure preuve en étant que l’on se surprend très rapidement à siffloter le thème de Fantasia et de s’apercevoir que sa mélodicité s’est inexorablement ancrée en vos neurones perfides. La matière brute est prometteuse, reste à l’affiner et développer une réelle personnalité pour parvenir à s’extraire de la nasse…
Myspace : http://www.myspace.com/eidonofficiel
by METALPSYCHOKILLER | Mar 21, 2011 | Chroniques
Note du Soilchroniqueur (MetalPsychokiller) : 8,5 / 10
Je n’aime pas…
Le jazz et ses structures et dégoulinés complexes et laxatifs qui me font hérisser le poil et entraînent chez moi une irrémédiable dérive vers la léthargie. Le Funk et son leitmotiv basique répétitif simpliste visant inexorablement à vous faire trémousser du popotin. La pop acidulée teintée guimauve sirupeuse dont le but est d’ancrer en vous un refrain minimal qui vous incitera à acheter une galette consommable et jetable… Okay, coupons court la liste n’étant pas exhaustive et l’échantillon proposé suffisant à vous cadrer mes prédispositions à la découverte des Suisses nouveaux venus de Fluxious.
Premier opus des cinq franco genevois, le combo propose donc un « Why So Serious ? » initial auto produit (notez cependant ultérieurement l’intermédiaire de Gaga Productions et M & O Music) reprenant les quatre titres pondus en 2009 sur leur démo. La trame de fond de la musicalité des Fluxious, composé de quatre musiciens entourant la subtile chanteuse Joana, est un maelström étiqueté au final Jazz Metal. Jusque là rien d’exceptionnel me direz vous, et certains d’entre vous pourraient d’ailleurs être tentés de citer d’autres helvètes tels les Enigmatik et leur sympathique Slitherin de 2008 s’étant collés à coller du Free Jazz sur du Metal/rock. Une différence notoire avec ces derniers, s’étant à mon sens égarés dans la technicité avec au final un album mi figue mi raisin, sera que Fluxious affichera toujours une mélodicité indéniablement marquante et accrocheuse.
Le potentiel et l’éventail des atouts du groupe se dévoilera tout au long de douze titres tranchants, sans concessions ni manquements quoique le trident de clôture pourra paraître un ton au dessous de l’ensemble. N’empêche que Fluxious vous aura « scotchés » bien avant par la maturité et l’appréciabilité affichées. Entre les empreintes Groovies, les envolées aériennes on ne peut plus rafraîchissantes, les soli de guitares aux petits oignons, les lignes de basse omniprésentes… Et des compositions soignées et s’ancrant inexorablement en vous ; Fluxious fait son effet et conquiert inévitablement. L’attelage musical asservit d’autant plus aisément que la prestation vocale de la Miss Joana tient du haut vol, et s’affirme comme une cerise d’excellence sur un délicieux gâteau.
Cet enchevêtrement kaléidoscopique entre facettes Rock, Metal, Jazzy et Pop est au final une pure réussite et un véritable coup de maître pour un coup d’essai. Tout à chacun d’entre vous s’essayant à la découverte de ce « Why So Serious ? », sans forcément (ah les goûts et les couleurs…) être séduit, sera obligatoirement surpris ! Et certainement gêné quant à classifier ou catégoriser un combo hors courants ou veines musicales traditionnelles. Personnellement, je n’hésiterai pas à me mouiller en trouvant par exemple alternativement certaines caractéristiques similaires avec nos hexagonaux de Pin Up Went Down, -en moins Néo-, mais le risque majeur guettant la notoriété à venir de Fluxious restera foncièrement celui-ci : Trouver un auditoire à la qualité de sa musicalité !!!
La conclusion s’imposera d’elle-même. Faîtes fi de vos carcans et dogmes stylistiques, sortez des sentiers battus, ouvrez vos oreilles et dégustez. Fluxious c’est du bon ; du très bon même. Le genre de groupe sur lequel on n’hésiterait pas à parier sur une future carrière prometteuse pour peu que leurs offrandes à venir soient du même acabit que ce « Serious ». Et pour fermer la boucle, Fluxious…
Je n’aime pas… J’adore !!!
Myspace : https://www.myspace.com/fluxious
by METALPSYCHOKILLER | Mar 9, 2011 | Live Reports
SAMEDI 5 MARS 2011
HOTEL DE LA MUSIQUE VILLEURBANNE
CEPHEE LYRA- WEDINGOTH- (Auspex)…
Tcho les blaireaux ! Si le papy bientôt quinqua descend de ses montagnes et sort de sa retraite ou tel le troglodyte moyen il zappe une civilisation décadente dégénérée par les vices et la luxure… C’est que le candélabre allumé ne peut que voluptueusement brulé les ailes du vieux papillon de nuit inexorablement ensorcelé, et attiré par la jouvence d’un mysticisme sensitif envoutant. Une escapade à narrer à la manière d’un Père Castor, juste pour le « Plaise », et pour croire et se laisser convaincre qu’il reste dans la fange de ce bas monde ; pureté, sensibilité et esthétisme… Hein, quoi, comment qu’est ce qu’il dit le gars ; je comprends rien… Oki, oki, excusez les méandres tortueux et torturés de mon encéphale déjà bien entamé par la sénilité et permettez moi de reprendre dans un langage plus commun et accessible (killing Joke)…
En cet an de disgrâce 2011, se présentaient donc en notre capitale des Gaules trois combos du terroir. Cephée Lyra, Wedingoth et Auspex. Jusque là rien d’exceptionnel me direz vous à juste titre, si ce n’est que le lieu choisi ( ?), l « Hôtel de la Musique » à Villeurbanne, ne m’était que totalement inconnu. Normal, quand on n’a pas roulé sa bosse et possède en sa musette au grand maximum une douzaine de concerts. Débarquement en ces lieux donc après une heure de route pour s’apercevoir in facto que la scène du futur crime à la surface des sanitaires de la Halle Tony Garnier. Ben ma foi, on s’y fera peut-être moins Ch… que lors du passage des Nightouiche (m’en fous j’étais allé voir Pain !!!°). Cent mètres carrés à tout casser et une estrade de cinq sur cinq, nos jeunots vont être coincés aux entournures. Faudra que les gratteurs lors de headbangs féroces n’estourbissent pas leurs jolies chanteuses d’un bon coup de manche (de leurs six cordes, mal pensants que vous êtes !). Dire que le matos est entassé et l’espace millimétré sera donc un doux euphémisme me laissant somme toute sceptique d’emblée.

En attendant vu que l’on a une heure d’avance et que l’accès est encore libre, direction le bar ou l’on pourra s’en jeter quelques unes au tarif de jour tout en profitant des rodages de balances. Une mousse glacée et le Sieur Steven –leader de Wedingoth- en train de régler effets et volumes sonores de sa faucheuse, le coté Underground de l’orga commence à dévoiler des facettes inhabituelles et appréciables. Le grain est clair, l’emphase correcte, et le rendu prometteur. Il n’empêche que le sale doute s’étant inséré dans mon esprit concernant l’étroitesse des lieux continue à me tourmenter. Même dans ma glorieuse époque de Monolithique d’il y a des lustres ou nous hantions les planchers de la région à l’image d’un CCO, pas moyen de retrouver en magasin souvenir d’une place si étroite. A part peut-être le SEC de la Croix-Rousse, c’est dire. N’épiloguons pas là-dessus éternellement, et concluons en rappelant que vu la froideur bien connu du Lyonnais et celle du temps à l’extérieur, le fait de se serrer comme des pingouins pourrait devenir un atout chaleureux…
Arrivera alors un braillard chevelu demandant à la salle de se vider et de faire son come back dans les murs après avoir versé une obole symbolique. Cinq euros pour trois groupes, dix euros l’album, vingt euros le sweet shirt tout doux à la Bisounours à l’intérieur; cartes-photos des groupes gratuites ; des précisions mercantiles dont feraient bien de s’inspirer certaines structures véritables pompes à fric collant outrageusement aux basques de « pointures de la scène Metal » ou s’affichant comme telles ! Pas de noms, j’ai assez d’ennemis comme cela dans le milieu !!! Et puisque nous sommes dans le paragraphe coup de gueule et réglage de compte ; profitons en pour à contrario tirer un coup de chapeau au Headbang Club de Lyon et à son président Jordan pour l’ensemble de son oeuvre passée et celle en devenir. Que pètent enfin les verrous sclérosés du négoce nombriliste au profit d’une jeunesse laissant déferler sa foi profonde en notre passion métal sans concession !

Bon on s’égare; alors retour à des affaires plus concrètes avec l’entrée sur scène des Céphée Lyra, groupe que j’attendais particulièrement depuis la découverte de leurs démos et précédant la sortie de leur premier album « A Sinner’s Loneliness ». Un combo, O combien cher et loué par notre Fredo national du team rédactionnel de Soil Chronicles, qui s’affichera avec le bassiste d’Arcas, Kevin Villet. N’étant pas adepte des set lists ni des carcans stylistiques, permettez moi de faire fi de ceux-ci pour vous lâcher en vrac mon ressenti personnel ; tout le reste n’étant foncièrement que du sophisme. En gros, l’étalage de la confiture de manière uniforme, symétrique, linéaire…On s’en tape ! Seul le gout au palais compte.
Et donc, les Céphée Lyra nous débouleront dessus plein gaz avec le ravissement de la fraicheur de la jeunesse sur motivée et ne se posant aucune question. La Walkyrie Maud, tout de noir vêtue, nous déversera ainsi tout son éventail lyrique avec conviction et un réel talent à partager et rendre la salle inter active. Un combo capable de pondre des « Days Of Wrath », « Horsemen Of Apocalypse », « Burning Paradise » et autres brulots du genre ne peut que vous laisser sur le cul pour peu que sa front woman n’ait pas la prestance d’une huitre décérébrée sous mescaline. Cela n’est nullement le cas, et l’avoine sera bien envoyée durant trois quarts d’heures hautement appréciables malgré quelques soucis d’ordre disons structurel et que votre vieux serviteur franc du collier ne saurait taire. Ainsi le son grandiloquent et symphonique des Céphée Lyra, -pure marque de fabrique du Band-, souffrira de manques atténuant quelques peu la prestation car étouffé pour les guitares, une chanteuse difficilement audible pour le début du set, un ensemble sonore parfois trop brouillon… Mais rien de rédhibitoire, à l’instar du perpétuel numéro d’équilibriste des musiciens pour évoluer sur l’étroitesse de la scène.

L’osmose avec le public se fera aisément et même si la facette underground émergera occasionnellement, chaque grimace ou mimique du guitariste Julien opposé à l’élégance du sobre esthétisme de son pendant Sylvain, ne seront que purs délices. L’assise Basse/batterie sera on ne peut plus carrée et conférera suffisamment de Testostérones à l’ensemble pour que Céphée puisse présenter et pointer résolument le clou en son auditoire. Une prestation de bonne tenue et plus qu’agréable affirmant un réel potentiel en devenir mais au demeurant déjà bien présent. La salle est chaude et déjà conquise, la partie est donc gagnée… Et on en redemande !

La barre a donc été placée haute et les Wedingoth se présentant vont devoir relever le défi ; ce qui n’est pas pour me déplaire vu que j’avais été assez dithyrambique dans ma chronique de leur autoproduction « Candlelight ». L’attelage Steven/Laure (guitariste compositeur /Chanteuse)°au Rock/metal Prog Sympho émotionnel, sensitif et hautement suggestif est à mon sens, et pour faire usage d’une métaphore, une véritable Ferrari. Soit, mais restait donc à faire vrombir le moteur, découvrir les chevaux sous le capot et tester la tenue de route. Fi des apparats et artifices pouvant nimber, moduler, travestir un agrément –ou désagrément- au travers d’un support auditif ; et jugement sur pièce et de visu…
Ne voulant pas tomber dans le roman fleuve et vous abreuver de propos partants en tous sens, je vais tacher de faire concis et structuré ; ce qui je vous le concède n’est pas gagné !!! Arrivent donc sur les planches nos cinq musiciens, sobrement vêtus de noir et vert couleurs affichées du Candlelight tour, dont le visuel s’avère une véritable antithèse du superflu des strass et paillettes. Sobre, mais efficace et recherché jusque dans les détails que certaines brutes métaleuses épaisses ne sauraient déceler et apprécier, (humour !), à l’image d’un vernis à ongles et d’un nœud de papillon vert émeraude arborées par la divine Laure. Wedingoth propose une musicalité empreinte de subtilités, finesses, ressacs, subjectivités toutes en nuances que les adeptes du « pur et dur » ou du « tout au taquet » ne seront jamais en mesure d’apprécier, ni seulement saisir les filigranes. Mais ne vous fourvoyez pas, vous n’avez pas affaire ici à une sempiternelle guimauve gothique à chanteuse ; mais à un véritable Metal de ménestrels ! Dès le progressif d’entame, la « Mission » sera gagnée par Wedingoth et tous leurs ingrédients d’excellence vous mettront sur votre « pôvre » petit séant endolori.

Le son s’avérera sans faille et profitera beaucoup plus au combo que pour les Céphée Lyra les ayant précédés. Le rendu auditif se révélera ainsi plus que correct, -même si les chœurs de Steven seront trop en retrait durant les premiers titres-, et le cristallin de Laure Florès subjuguera d’emblée. Charme, mélodicité, énergie ; le trident fera résolument et immédiatement mouche, asservissant aussitôt l’auditoire. Car le combo s’y entend aussi bien quand il faut moudre du grain et envoyé l’avoine, que lorsqu’il décide de nuancer dans le plus apaisé. Un titre comme « Diex Li Volt » et son riff gras et épais vous fracasse ainsi les conduits auditifs tout en les marquant de manière indélébile et sans rémissions possibles. L’apogée de l’énergie incandescente de Wedingoth se révélant cependant plus encore sur un « From Hell » purement Dantesque et d’anthologie. Une pure tuerie, une véritable offrande à mosh pits frénétiques ou le bassiste Robin en pleine heure de gloire ( (- ; ) nous assène son guttural tranchant en réponse à la clarté limpide de Laure. Les chevelus de la fosse adeptes du « couillu » ne s’y tromperont pas en entonnant de perpétuels « Wedingooooothh, Wedingoooooth !!!! » entre chaque titres délivrés, avant de retourner s’investir à fond dans leurs headbangings féroces (Hein Jordan ?!).

Mais à pénétrer dans une si voluptueuse « Twilight » parallèle nacrée de « Rêveries », l’ « Oxygen » va rapidement vous manquer, c’est un fait. Les ilots de quiétude et d’émotions, à l’instar d’un somptueux « Eclectic Harmony », sauront alors faire montre de tous leurs éclats et mettront ainsi en exergue ce jeu perpétuel de ressac délivré par le Sieur compositeur Steve Segarra. Le clou est définitivement enfoncé jusqu’à la garde, le set passe à une vitesse diabolique, et lorsque l’annonce du dernier titre « Candlelight » se fait… Pour être franc, cela me « fout les boules » !!! Trop bon, trop court, trop rapide ; le genre de tranche de vie que l’on a envie de retenir, ralentir, mémoriser chaque bribe…Et qui malgré tout nous échappe avec amertume car signifiant la fin du plaisir. Et Papy Metalpsychokiller sera d’autant plus déçu que l’on n’aura pas droit à un rappel !!! Ben oui, faut laisser la place aux suivants, Auspex.

N’empêche qu’au final et malgré la promiscuité du site, ce concert aura été un sincère et pur moment de bonheur. Une prestation scénique, (à la hauteur -et même au dessus- de leur auto production), éclaboussée par le charisme de Laure, la prestance de Steve, le professionnalisme des trois jeunes musicos les entourant (Robin le bassiste, Julien le guitariste et Adrien derrière les futs) ; que demander de plus ? Que le groupe signe enfin chez un label, qu’il nous ponde une nouvelle offrande, qu’il remporte le tremplin Emergenza au Ninkasi Kao le 28 Mai ? Personnellement, je leur souhaite tout cela et je persiste et signe à affirmer que Wedingoth, plus que ma trouvaille de l’année 2010, a un potentiel démentiel devant leur ouvrir toutes les portes de la scène Metal française et plus encore ! Un coup de cœur, un soutien indéfectible, une foi totale en Wedingoth que je ne peux que vous inciter à venir partager par exemple au Metal Café le 23 Avril pour les Rhône alpins…

Fin de live report en queue de poisson, – et mes plus sincères excuses à Auspex devant clôturer la soirée plus que déjà réussie-, mais votre serviteur n’a pu apprécier la suite des événements en ce sympathique Hotel de la Musique car devant aller travailler… Une partie juste remise, une flopée de remerciements à tous les musiciens sur place pour leur disponibilité et gentillesse, clins d’œil pour les photos, et réitération de félicitations au Headbang Club de Lyon. Stay Metal !!!