Ketzer – Starless

Ketzer – Starless

Note (Wilhelm von Graffenberg) : 6.67/10

S’il n’est pas forcément fondamentalement inintéressant de sortir parfois ses sentiers déjà battus en musique, il en va de même pour la découverte. Autant le dire, je ne suis pas un aficionado du BM. Musicalement, au sens initial du terme, et surtout de ce qu’on connait du BM depuis ses origines – un son strident et dégueulasse… noisy, pardon, qui griffe les tympans avec ses aigus saturés – sorti de quelques grands classiques (Immortal, Venom, Behemoth), je tiens difficilement plus d’un morceau, sauf si recherche sonore il y a – raison pour laquelle je cite ces groupes de (mes) références, liste non exhaustive bien sur… Littérairement parlant, sorti du folklore « vénérons tous Satan notre maitre et détruisons le monde dans les flammes », je n’y trouve pas grand-chose d’intéressant si ce n’est servir de prétexte à une imagerie obscure ou faire parler de soi à base de scandales divers et variés, bien éloignés des théories de La Vey ou de Crowley… Donc de base, je suis parti avec un certain a priori en recevant Starless de Ketzer à chroniquer, vu que ce groupe allemand tient ce même genre de thématiques pour approche de leurs morceaux et se revendique de ce courant musical. Et puis, quand on choisit un nom de groupe qui signifie « hérétique » et qu’on fait l’apologie du Prince des Ténèbres, cf. leur premier album daté de 2009 intitulé Satan’s Boundaries unchained, on se doute que ça ne va pas traiter de petites fleurs et d’amour universel (ou alors seulement pendant une partouze orgiaque démente ayant pour but de faire revenir les démons sur terre, comme dans le manga Devilman).

Eh bien, figurez-vous, quelle n’a pas été ma surprise en découvrant un groupe avec d’une part un son audible (pour le coup, ça se valait depuis leur premier album, très sympathique d’écoute et dynamique, voire plaisant), mais qui d’autre part mise beaucoup sur la mélodie et les ambiances ?! J’imagine que les fans de la première heure auront tout loisir à cracher dessus puisque c’est assez éloigné du Black Metal au sens traditionnel du terme, du Black Metal old school tel que déjà entendu, avec historiquement ses bases musicales issues du Thrash Metal en plus hargneux et les thématiques occultes tirées du Heavy Metal. Les autres auront également tout loisir trollesque à me considérer comme un béotien dans le domaine, n’étant pas un TRVE blackmetalleux (donc forcément ignare puisqu’il ne connait pas le dernier petit groupe underground sorti du fin fond d’une cave ou crypte scandinave), n’ayant donc aucune légitimité quelconque à donner un avis… mais il se trouve que si j’écoute diverses formes de BM, en temps qu’amateur, celle-ci est assez différente.

Si les gens ne changent jamais, ils peuvent évoluer. Il en va de même avec la musique. En bien ou en mal, la question est à se poser pour tout un chacun, mais n’est pas ici la nôtre : cet album est varié et détonant, proposant une vision différente, voire aux antipodes de ce que le groupe a produit antérieurement, plus basée sur des ambiances générales, moins sur le coté teigneux que ces prédécesseurs. De prime abord, on a l’impression de s’être planté, d’avoir mis un album rock indé ou alternatif dès le premier riff, et cette impression persistera tout du long des dix morceaux dont il est constitué. Au niveau vocal, par contre, aucun doute possible : s’il subsiste quelques reliquats résiduels de BM à l’ancienne dans l’accompagnement, les aboiements et la scansion sont dans le respect de la tradition. Les harmonies vont aussi dans ce sens : si « le Diable est dans les détails », il l’est aussi dans les tritons… le Diabolus in Musicae… mais aussi dans les accords de quinte enchainés à sec dans les mediums et aigus (dans « When Milk runs dry » par exemple). Par contre au niveau timbre de guitares, on est davantage dans celui d’un gros Rock, granuleux et fuzzy, avec peu de sustain, un peu comme celui de Black Sab’, le tout parfumé au solos de Cologne. De temps à autres, on penche même vers celui de Slayer (dans « Shaman’s Dance »  qui fait beaucoup penser à « Seasons in the Abyss »). Exit le « poum-tchac » à la batterie, ne cherchez pas davantage de blast… Mais le plus surprenant quand on se sait dans cette esthétique, ce sont les transitions « The Hunger » et « Silence and Sound », totalement à la guitare acoustique, dans un esprit arpégé de balade folk, ou, « pire encore », le morceau final « Limbo » qui, lui, a tout de la balade rock instrumentale.

Il parait que « seuls les cons ne changent pas d’avis »… Pour le coup, aujourd’hui, je ne serai pas mort con, à me borner à un « si j’aurais su, j’aurais pas venu », puisque ce successeur à Endzeit Metropolis en a pris le total contrepied. Je ne saurais dire si Ketzer est un groupe de cons ou non, et pourquoi ils sont partis dans cette esthétique étrange, mais cet album ne laissera pas indifférent l’auditeur qui soit adorera, soit vomira parce que « c’est pas TRVE, ce sont des vendus », soit appréciera le pari, soit aimera sans en connaitre les tenants et aboutissants au niveau de l’évolution du groupe. A écouter dans sa voiture avant d’emmener une nana au Baal.

Tracklist:
1. Starless (4:16)
2. When Milk runs dry (5:52)
3. Godface (3:07)
4. Count to ten (5:22)
5. The Hunger (0:53)
6. White Eyes (4:26)
7. Shaman’s Dance (11:26)
8. Silence and Sound (1:00)
9. Earthborn (4:34)
10. Limbo (4:47)

Facebookhttps://www.facebook.com/ketzergermany/

Site officielhttp://www.ketzer-official.de/

Youtubehttps://www.youtube.com/playlist?list=PLy8LfIp6j3aJRP33OeIS5bbecgMyac-GF

 

Godisdead : trailer du nouvel album

Godisdead : trailer du nouvel album

Godisdead, groupe avignonnais pratiquant un mélange de Black/Thrash/Death/Punk/Stoner bien taré a récemment mis en ligne le trailer de son troisième album, Just… Die, qui sortira en mars 2015.

C’est une vidéo qui n’en dévoile pas trop, juste assez pour nous faire saliver, grâce à des ambiances que l’on devine toujours aussi malsaines.

Pour rappel, II, leur précédent méfait, avait été fort apprécié dans nos colonnes, avec un 8,5 bien mérité.

 

Facebook : www.facebook.com/pages/Godisdead

Bandcamp : godisdeadmusic.bandcamp.com/

Canker – Physical

Canker – Physical

Note du SoilChroniqueur (Arno) : 5/10

Entre l’actuel revival du Death Métal Old School et les labels qui jouent les archéologues pour dénicher le groupe obscur que trois pelés et un tondu connaissent, on ne s’en sort plus. Certes, extraire une formation de l’ombre où elle croupit pour l’éclairer d’une réédition est parfois une action bienvenue mais ce ne n’est pas parce qu’un groupe a édité des disques dans les années 80 – 90 qu’il mérite forcément que l’on s’y attarde.

Ainsi, quid de Canker ? La formation espagnole n’est pas de première jeunesse (la première démo date de 1991) mais force m’est de reconnaître que ma culture musicale est faillible : je n’en avais jamais entendu parler. A ma décharge, il faut dire qu’elle n’a plus rien sorti depuis 1997. Physical est donc une compilation (double album) regroupant une réédition du premier album du même nom ainsi que des démos. Rien de neuf donc et de là à penser que Xtreem Music racle les fonds de tiroir… Je vous laisse juge. Alors, dois-je regretter de ne pas avoir connu Canker plus tôt ou vais-je pouvoir continuer à vivre sans remord ? Une seule écoute me suffit pour décider : ce sera la seconde option.

Ce n’est pas que le Thrash Death Métal de Canker soit mauvais mais, même pour son époque, il est bien trop quelconque pour retenir l’attention plus de deux ou trois titres. Alors se farcir en intégralité les presque deux heures que représente Physical, il y a un pas que je ne franchirai pas. Les nostalgiques inconditionnels des 90’s entendront peut-être cela d’une autre oreille car les cavalcades rythmiques sont typiques et les solos plutôt agréables (Opus Death), ce qui sauve l’ensemble du marasme sans pour autant en faire un bon album.

Après, si je devais vraiment trouver de bonnes choses, je dirais que découvrir les nombreuses versions démo d’un même morceau est plutôt sympathique car cela permet de voir l’évolution du groupe au fil des années ainsi que le fossé qui sépare l’inspiration première de son aboutissement studio. Pour le reste, difficile pour moi de retenir quoi que ce soit d’autre : sitôt écouté, sitôt oublié.

Tracklist :

1 : Intro
2 : Inquisition
3 : Opus Death
4 : Obliteration
5 : Big Shit
6 : Canker
7 : Dark Destiny
8 : Torture
9 : Physical
1 : Evil Attack [Demo ’91]
2 : Torture [Demo ’91]
3 : Opus Death [Demo ’91]
4 : Hardcore [Demo ’91]
5 : Physical [Demo ’91]
6 : In my Brain [Demo ’90]
7 : To Die [Demo ’90]
8 : Torture [Demo ’90]
9 : Hardcore [Demo ’90]
10 : Evil Attack [Demo ’90]
11 : Physical [Demo ’90]

 

Still Storm – Mayhem

Still Storm – Mayhem

Note du Soilchroniqueur (Celtikwar) : 7/10

Une bonne dose de Thrash Metal de derrière les fagots vous en pensez quoi ? Vous connaissez peut être Still Storm ? Si vous lisez ces lignes depuis longtemps normalement oui car on vous avait déjà parlé de leur premier EP « No Rules ».  Si ce n’est pas le cas il est grand temps de vous rattraper.

Still Storm est une formation française de Thrash Metal existant depuis 2010 en région parisienne. En 2011 elle sort son premier EP « No Rules » qui connait un assez franc succès. Le groupe arrive alors à se dégoter quelques dates et prend le temps de bien peaufiner les choses pour l’album. Celui ci s’appelle « Mayhem » et arrive dans les bacs en automne 2014.

Que nous cache donc cet opus à la pochette si intrigante? On penserait reconnaître l’Ankou et sa faux, sauf que sa lame est à l’envers…. Enfin bref passons sur ces élucubrations de breton… tant que cela nous empêche pas de boire notre cidre…

On remarque de suite, et pour notre plus grand plaisir que Still Storm n’a pas vraiment changé : il n’a pas décidé de faire dans la dentelle, on retrouve un Thrash Metal sombre et bien lourd, aux riffs rapides. Une petite surprise quand même pour un « Trash TV » qui sonne assez moderne avec une guitare saturée et une introduction surprenante… On retrouve sur un titre comme « Pestis Atra » tout ce qui a fait notre plaisir sur « No Rules« , une rythmique martiale, des soli survitaminés qui viennent à la fin du titre histoire de le rehausser, une basse presque saturée qui vient marteler le tempo, enfin que de belles choses quoi.

Le chant d’Andrei n’est pas dans les montées en octaves, mais plus dans une version martiale, il ressemble en effet beaucoup au timbre de voix utilisé par les généraux afin de donner aux troupes leurs ordres de bataille. Il se veut pourtant plus rapide sur certaines accélérations histoire de renforcer l’accroche de certains titres comme « Children Of The Shadow » ou encore « Fate ».  Le titre « Death Messenger » est d’ailleurs une incitation au pogo lors d’un concert, celui ci donne l’impression d’être taillé pour que la fosse soit la plus violente possible : l’alternance entre la batterie lourde et très présente sur un riff mid tempo avec le chant d’Andrei, le tout surélevé par un petit soli très incisif d’Arnaud est presque une incitation à se foutre sur la gueule. Les amateurs d’Old School trouveront eux leur bonheur avec un « Flood Of Blood » à la rythmique plus que rapide.

En fait le mieux pour vous faire une idée serait quand même d’aller cliquer sur les liens en fin de chronique pour écouter ce que cela donne car ça vaut de le détour. C’est son premier album mais Still Storm a réussi à donner son style à sa musique, faire sa propre musique et non pas simplement copier les aînés, ce que l’on voit très souvent dans ce style. Il serait du coup dommage de passer à côté non ?

Tracklist :

Children Of The Shadow
Fate
Death Messenger
Flood Of Blood
Pestis Atra
Trash TV
Sweet Demons
Losing Your Life

https://www.facebook.com/still.storm.metal?fref=ts
http://stillstorm.bandcamp.com/
https://soundcloud.com/still-storm
http://www.youtube.com/user/StillStormFrance/videos
http://www.myspace.com/stillstormtheband

Voight Kampff – More human than human

Voight Kampff – More human than human

Note du Soilchroniqueur (Metalfreak) : 9/10

On est en 1982, Ridley Scott nous sort un chef-d’œuvre intemporel cinématographique qui fera date dans l’histoire de la science-fiction avec l’adaptation du livre de Philip B. Dick « Do androïds dream of electric sheep » paru en 1966 et réintitulé « Blade Runner » par le réalisateur entre autres de « Alien, le 8e passager », « Gladiator » ou plus tard « Prometheus ».

On ne va pas s’éterniser sur cette histoire qui se passe en 2019 et qui met en scène un certain Rick Deckard (Harrisson Ford), Blade Runner de profession traquant un groupe de réplicants, robots à l’image humaine quasi parfaite. Le Blade Runner peut différencier un réplicant d’un humain par le test d’empathie Voight-Kampff (tiré du nom de deux scientifiques ayant inventé l’appareil en question), sorte de détecteur de mensonges couplé avec un scanner corporel, au moyen d’une série de questions primaires et qui consiste à déceler des réactions physiologiques involontaires du sujet face à des situations comme un attachement maternel, un stress affectif ou moral. La détection de réactions face à ces stimuli comme les variations de la respiration, du rythme cardiaque, de tension des muscles internes de l’œil, de la dilatation de la pupille ou la dilatation capillaire dans la région faciale, ou un rougissement du visage. La société fabricante des réplicants, la Tyrell Corp, a pour devise « More human than human »…

Voilà pour planter le décor de Voight Kampff, groupe breton formé en 2007 et qui sort en autoproduction son premier album aux couleurs principalement thrash, avec un côté death metal, à la technicité très haute, les rapprochant de groupes comme Coroner, Watchtower, Voivod et surtout Nocturnus pour les côtés futuristes de l’album.

On est désormais en 2013 (2012 pour la sortie de l’album) et le techno-thrash propre aux maîtres du genre comme Holy Moses, Watchtower, Nocturnus, Coroner voire Death (époque « Symbolic ») ou Atheist n’a rien perdu de sa superbe, il suffit de s’écouter des groupes plus récents comme Further Dimension, Tao Menizoo ou Vektor pour en être convaincus.  Voight Kampff fait partie de cette nouvelle vague du thrash metal technique et le rendu est pour le moins intéressant. La qualité technique des cinq musiciens est telle que, toutes proportions gardées, on se replonge dans l’ambiance créée en son temps par les grands anciens cités plus haut.

L’héritage de Schuldiner époque « Individual thought patterns » et « Symbolic », Nocturnus période « Threshold », Coroner à partir de « No more color » ou Voivod toutes périodes confondues est énorme : le quintet breton nous propose un mix bien personnel de toutes ces approches et donne près de trois quart d’heure de musique intense, parfois brutale, aux breaks incessants et à la technicité remarquable.

Rajoutons à ça que les sept titres principaux sont entrecoupés par des petits interludes instrumentaux remettant en scène l’ambiance de Blade Runner et on comprend qu’il est impossible à l’auditeur de perdre le fil tout au long de cet album, qui, s’il pouvait être signé sur un label, avec une promotion correcte, pourrait connaître un bel avenir. Difficile de sortir du lot tel ou tel titre tant le tout est d’une grande cohésion et d’une homogénéité quasi parfaite, mais on peut toujours parler du très Voivod « In the name of God », d’un “Fatalist” aux couleurs de Pestilence, ou d’un « World war terminus » reprenant de belles influences du côté de Death ou de Nocturnus. Les titres sont longs, compacts, violents, parfois speed, techniques mais restent suffisamment abordables pour que l’auditeur ne se lasse à aucun moment

Quasiment un must, avec un son digne de ce nom !  Et, comme une fois n’est pas coutume, je vous donnerai l’adresse pour commander cet album directement à l’association Robot Bleu, 67 descente de Cap Coz, 29170 Fouesnant. A 6€, on ne peut pas dire que ce soit un gros sacrifice financier pour un album d’une telle trempe !

Personnellement, je suis conquis.

Tracklist :

1. Strange Obsessions (intrumental) (1:20)
2. Cityscape Horizon (5:16)
3. Unicorn (instrumental) (0:44)
4. Emotional Response (5:03)
5. Dangerous Days (6:09)
6. I Am The Business (instrumental) (0:50)
7. In The Name Of God (5:18)
8. Tannhaüser Gate (4:37)
9. Fatalist (5:14)
10. You’re So Perfect (instrumental) (0:44)
11. World War Terminus (7:22)
12. Prodigal Son (instrumental) (1:07)

Myspace : http://www.myspace.com/voightkampff29
BandCamp : http://voightkampff.bandcamp.com/
Facebook : http://www.facebook.com/robotbleugroupe
ReverbNation : http://www.reverbnation.com/voightkampff
Clip « Cityscape horizon » : http://www.youtube.com/watch?v=cB04c57UQd8
Clip « World war terminus » : http://www.youtube.com/watch?v=nC6VsvnWdXU