Leprous + The Ocean + Port Noir (Lyon, CCO, 13 novembre 2019)

Leprous + The Ocean + Port Noir (Lyon, CCO, 13 novembre 2019)

Photos + Report : Lusaimoi
leprous-metalprogressif-lyon-visu400px-complet

L’annonce du retour sur Lyon de The Ocean, après le show monumental, mais enfumé, de mai dernier, était en réalité une triple bonne nouvelle.
Trois, comme le nombre de groupes présents sur cette affiche concoctée par Mediatone. Les Allemands, donc, dont l’idée de les revoir six mois à peine après leur dernière venue me mettait en joie.
Port Noir, que j’ai malheureusement raté en première partie de Pain of Salvation en 2017.
Et Leprous, que tout amateur de Metal Progressif se doit de connaître.
Après avoir perdu un bon moment à chercher une place, j’arrive en retard pour l’ouverture des festivités.
Port Noir
Heureusement, Port Noir en est encore à son premier morceau lors de mon entrée dans le CCO.
Et dire que la variété est au rendez-vous ce soir n’est qu’euphémisme : Port Noir est un groupe difficilement définissable.
Eux-mêmes se présentent comme un mélange de Rock Old School, Pop contemporaine, R&B et Hip-Hop. Le truc, c’est que c’est exactement ça. J’ajouterais même une pincée d’années 80 dans les synthés.
Et le pire, c’est que ça marche ! Le trio est surprenant. Les titres sont fluides comme si c’était des tubes, avec juste ce petit côté décalé qui fait toute la différence.
Investissant l’avant-scène, tous trois en ligne, les musiciens occupent complètement le peu d’espace qui leur est offert. Le chanteur, à la voix superbe, en impose, le batteur parvient à attirer les regards, chose ô combien complexe habituellement et le guitariste jongle avec son synthé du plus naturellement possible.
Voilà une excellente entrée en matière, dynamique à souhait. Le public, déjà bien présent, ne s’y est pas trompé. Tout cela me fait d’autant plus regretter d’avoir manqué les Suédois il y a deux ans.

Les souvenirs enfumés du concert précédent n’étaient en rien exagérés. Le shooting s’avère compliqué, comme si The Ocean voulait nous plonger au plus profond des abysses, aussi bien musicalement que visuellement. Obtenir autre chose qu’un contre-jour à retoucher, ou un truc inexploitable tient du miracle.
Mais comme la plupart des présents ce soir se foutent d’avoir des clichés réussis, alors entrons dans le vif du sujet : la prestation.

The Ocean
Et celle-ci est, comme la dernière fois, formidable, soutenue par de jolis effets de lumières. Loïc Rossetti, au chant toujours aussi parfait, semble un brin en retrait. Dans un premier temps du moins, car on retrouve bien vite toute sa générosité. Il va même proposer à deux enfants devant moi de monter sur scène, ce que la timidité leur empêchera de faire.
En démarrant le show par « Permian : The Great Dying », l’ancien collectif laisse à penser qu’on pourra découvrir quelques extraits de « Phanerozoic II« .
Mais The Ocean remonte le temps pour revenir à « Pelagial » et alternera ainsi entre les deux albums.
Terriblement jazzy, complexes, nous envoyant des déferlements de violence. Voilà exactement ce qu’on attend du groupe, et c’est exactement ce qu’il nous sert. Une sorte de frénésie s’empare du public, les musiciens l’amplifient, et une sorte de dialogue s’installe entre la fosse et la scène.
Le set, forcément plus court que la dernière fois, se conclut par « Firmament », seule entorse à la setlist concentrée sur les deux derniers albums.
Dommage qu’ils n’aient pas choisi la fin d’ »Heliocentric« , qui est pour moi la meilleure partie, même si ce morceau fait toujours du bien là où il passe.

Quand Leprous arrive sur scène, je suis déjà rassasié. Il ne me reste que la gourmandise, car j’ai découvert les Norvégiens sur les conseils de l’ami Wën, avec « Bilateral« , que j’ai beaucoup aimé.
Et bizarrement, je n’ai pas continué.
Du coup, pour ce soir, je savais que ça allait être bien.

LeprousCe dont je ne me souvenais pas, c’est à quel point leur musique est magnifique. L’incarnation même de la beauté.
Dès le premier morceau, une sorte de magie s’empare de la salle. J’en reste bouche-bée, oubliant même mon appareil quelques instants, rien que pour profiter du moment.
Einar Solberg est un chanteur d’exception, doté d’une sensibilité qui déborde jusque dans sa gestuelle. C’est d’ailleurs peut-être le point commun entre les trois groupes bien différents de cette soirée : de très bons vocalistes.
La suite de la prestation se poursuit dans cette même aura. Mis à part quelques personnes au bar, discutant un brin fort – une chose que je ne comprendrai jamais, comment peut-on bouder un tel moment de grâce – la salle, pleine, semble conquise.
La mise en scène met en valeur chaque instrumentiste, même Raph Weinroth-Browne, pourtant un peu mis en arrière-plan, s’avance de temps en temps pour mieux nous faire profiter de son violoncelle, qui intensifie un peu plus toutes nos émotions. Tout comme les lights, éclatantes, qui soulignent chaque situation, avec une mention spéciale à l’arrivée du rappel, où le violoncelliste est seul sur scène, éclairé d’un simple projecteur blanc, tandis que la salle est plongée dans le noir.
Magique.

Retourner dans le froid du dehors après un tel spectacle est un dur retour avec la réalité. La soirée était belle et nous a fait oublier un triste anniversaire. Mais assister à un concert de Metal complet n’est-il pas le plus beau pied de nez qui peut être fait à ces terroristes ?

Alors merci, Port Noir, The Ocean et Leprous. Merci au CCO. Merci à Mediatone.

Pain of Salvation + Kingcrow (Lyon, Ninkasi Kao, 19 septembre 2018)

Pain of Salvation + Kingcrow (Lyon, Ninkasi Kao, 19 septembre 2018)

Photos + report : Lusaimoi

Affiche

La précédente venue de Pain of Salvation à Lyon était pour le moins attendue. Huit ans… Ça faisait huit ans qu’ils n’avaient pas mis les pieds dans la région ! Leur concert de 2009 ayant été pour moi un vrai coup de foudre pour un groupe que je ne connaissais que de nom, l’idée de les revoir me mettait en joie. Malheureusement, la déception a été de la partie. Pas à cause des Suédois, parfaits, mais à cause d’une partie du public, véritable caricature du progueu hautain et prétentieux… L’équivalent métallique des amateurs de Jazz ; autant dire un cliché insupportable. C’est donc avec une certaine appréhension que saisi la chance de remplacer cette mauvaise expérience par un tout nouIMG_9559veau souvenir.

Lorsque j’arrive, après avoir cherché la nouvelle entrée du Kao pendant plusieurs minutes, Kingcrow a déjà commencé son show. Et si de l’extérieur, ça m’avait l’air sympa, ce n’est qu’au bout de quelques minutes une fois rentré dans la chaleur toujours aussi étouffante de la salle que le charme a réellement pris. Ceci notamment grâce au chanteur, dont se dégage une aura folle. Il investit la scène de manière impressionnante, aidé par des musiciens impliqués, bien que plus concentrés sur leurs instruments. Leur attitude est parfois proche du Shoegaze, notamment en ce qui concerne le guitariste chevelu, entièrement plongé dans les fumigènes, d’un bout à l’autre du show. Certaines de mes photos me semblent d’ailleurs proches de l’image – visuelle et auditiveIMG_9794 – que renvoie My Bloody Valentine.
Les références du groupe sont nombreuses, mais la principale reste bien sur PoS, notamment son côté émotionnel, car l’aspect plus déjanté n’est pas pour nos amis italiens. On retrouve quelques éléments plus proches de Sigur Rós, dans les intros et les passages les plus calmes, mais c’est bien les Suédois la principale influence. On le sent dans le riffing, parfois vraiment proche, ainsi que dans certaines intonations et la manière de chanter. Etre en première partie de cette tournée apparait donc comme une évidence pour Kingcrow, et Daniel Gildenlöw ne s’y est pas trompé, en faisant une apparition sur « Night’s Descending », auquel il a participé.

La sale n’étant déjà pas vide pour la première partie, je me dis donc qu’il est préférable d’affronter la chaleur pour obtenir une place assez proche de la scène, plutôt que de prendre un peu d’air frais. Une réflexion judicieuse, quand on se IMG_0396rend compte de la difficulté à se déplacer dans le public (déjà plus sympa que la dernière fois) pour changer de point de vue.

Les lumières s’éteignent, nous laissant seuls avec une télé diffusant des parasites et l’intro de « Full Trottle Tribe », puis le show vire et se poursuit magnifiquement sur le très métallique « On a Tuesday », premier titre du dernier album. Là, le plaisir est total. On retrouve tout ce qui fait de PoS ce groupe si singulier. Et en live, il prend une tout autre dimension, aidé par une mise en scène tout bonnement fantastique. C’est bien simple, des trois concerts du groupe auxquels j’ai assisté, je pense bien que c’est leur meilleure prestation.

Les lights, en premier lieu, ajoutent un dynamisme fou aux passages les plus énervés et soulignent les moments les plus intimistes, comme ce chant que l’on croirait féminin, repris avec brio par LéoRagnard ayant quitté le groupe, signant ainsi le retour de Johan.

Le guitariste, souriant, grimaçant, est un monstre de scène qui m’avait déjà bluffé il y a neuf ans. Et sa réintégration semble avoir mis les fans en joie, car la fosse est plus remplie de son côté que de celui de Gustaf, pourtant loin d’êIMG_0163tre inintéressant à regarder.

L’ambiance fait des allers-retours entre l’émotion à fleur de peau – les larmes présentes dans les yeux de certains membres de l’assistance prouvent à quel point Pain of Salvation n’est pas un groupe de Prog comme les autres –, et l’humour, porté par un Daniel décidément très en forme et visiblement heureux d’avoir repris les tournées. Chaque membre ayant un micro, il aurait été très pratique de donner le rôle des transitions au Français de la bande, mais le frontman tient à les faire lui-même. Avec un succès certain, parce que décrire pendant une dizaine de minutes une collection de vieux vinyles plus ou moins connus – avec un aparté sur ses chaussures – pour annoncer le dansant, coloré et indispensable « Disco Queen » sans lasser, c’est pas rien.

Un titre taillé pourIMG_0306 le live, où les musiciens s’en donnent à cœur joie, veste à paillettes, doigts lumineux, boules à facettes, l’envie de se trémousser se fait sentir.

Si les Suédois vont aussi chercher dans des albums plus anciens, dont One Hour by the Concrete Lake (seule la période plus Rock du duo Road Salt est écartée), avec certains titres plus rares en live, la part belle est évidemment laissée au « petit » dernier : In the Passing Light of Day. Ce qui donne lieu à une petite joke du groupe : « On a voulu vous faire croire qu’on allait commencer le concert par le même morceau qu’à notre dernière venue, alors maintenant, on va terminer par le morceau avec lequel on voulait vous faire croire qu’on allait démarrer ».

C’est donc « Full Trottle Tribe » qui vient conclure un show si bon, qu’il ne pouvait qu’être trop court.

Heureusement, le public en redemande, et le rappel vient bien vite avec « Used », déjà, et évidemment le titre donnant son nom au dernier né.IMG_0484

Un véritable concentré d’émotion de quinze minutes, prenant tout son temps pour nous envoûter. L’émerveillement est total, le son et l’image s’épousent et s’intensifient l’un l’autre avec ces éclairages toujours aussi fabuleux. On passe de l’obscurité au jour, assistant à un lever de soleil artificiel, mais ô combien touchant.

Ainsi, alors que l’ampleur gagne la salle, le concert se termine de la même manière qu’il y a un peu plus d’un an. A une différence près : cette fois-ci, aucune mauvaise surprise à l’horizon. Je faisais partie d’un public totalement en phase avec le groupe. Un public qui a compris ce qu’est Pain of Salvation. Un groupe en aucun cas prétentieux, au contraire, si sa musique est parfois complexe, ce n’est pas pour exposer son talent, c’est parce que c’est ainsi qu’elle s’exprime, et la technique n’est jamais vide.

Tout était parfait ce soir, alors vouloir effacer mon mauvais souvenir est certainement l’une des meilleures idées que j’ai eues. A bien vite j’espère, amis Suédois.IMG_0725

Domino & the Ghosts (Grunge/Stoner Expérimental): nouvel EP

Domino & the Ghosts (Grunge/Stoner Expérimental): nouvel EP

Tsuriai

Après sa première trilogie, dont With decay… And no Compassion et Songs for… Glasgow (oui, j’ai loupé I Am the Noise… You’re my Silence, mais il vaut tout aussi le coup) avaient été chroniqués chez nous, Domino & the Ghosts sort un nouvel EP aujourd’hui. Intitulé Tsuriai, il est le premier d’une nouvelle trilogie.

Il comprend 4 titres, mais en optant pour le format physique, 4 bonus vous seront offerts au format digital.

Alors voici les liens qui vous permettront de découvrir ce projet si personnel:

Facebook

Bandcamp

Synopsys (Postcore) : sortie de leur premier album

Synopsys (Postcore) : sortie de leur premier album

Le Temps du Rêve

Après leur EP Timeless, qui avait été bien accueilli chez nous, les Avignonnais de Synopsys sortent Le Temps du Rêve.

L’album est disponible en physique (digipak et vinyle), ainsi qu’en digital, et pour chaque achat, un lien pour recevoir l’album illustré en vidéo est offert.

Comme des extraits valent parfois plus que des mots, voici « A Whisper in the Evening », et quelques liens utiles si celui-ci vous a convaincus :

Facebook

Bandcamp

 

 

Pain of Salvation : Ninkasi Kao – Lyon [7.04.17]

Pain of Salvation : Ninkasi Kao – Lyon [7.04.17]

Pain of Salvation

Après le report, voici quelques photos pour se remémorer le concert de Pain of Salvation organisé au Ninkasi Kao par Access Live.

En 2009 au CCO, la soirée m’avait introduit sur Soil, et PoS fut un véritable coupe de foudre. Aujourd’hui, les épreuves et les changements de line-up ont bien changé le groupe, qui se montre toujours aussi intéressant, sensible et surprenant.

Espérons simplement que leur prochaine venue ne sera pas dans huit ans…