by Bloodybarbie | Mar 28, 2016 | Chrocorico Soil, Chroniques
Note du Soilchroniqueur (Celtikwar) : 7/10
Envie de jouer avec la mort ?
The Slayer King est une formation grecque de Doom officiant depuis 2013, elle vient juste de sortir son premier opus ‘Sanatana Dharma‘ sous le label Finisterian Dead End.
Voici un album très sombre. Ce que l’on retient majoritairement à son écoute, c’est son efficacité, un album avec des mélodies qui frappent directement. Enfin, on reste dans du Doom quand même, mais celui ci, très sombre, n’essaye de faire trop d’envolées dans des univers mystiques. Si l’on prend par exemple le titre « Magnificient Desolation », The Slayer King nous fait constamment osciller entre le groove d’une basse sur fond clair avec des parties de chant plus sombres et lugubres. Une des grandes qualités de l’album se trouve aussi dans la qualité des soli de guitares qui viennent apporter beaucoup de fraîcheur aux titres… On pense notamment à « She Is My Lazarus ».
Un titre comme « My Lai » vous surprendra aussi avec son introduction douce au chant digne du psychopathe qui s’adresse à ses victimes, on se plonge en plein film d’horreur, avec un son de guitare basse qui nous rappelle aussi des introductions de Metallica (bien que le style joué n’ait au final rien à voir avec celui de ce dernier). Le final de l’opus se fait avec « Souther Gate Of The Sun », un titre qui prend son temps pour démarrer – il faut bien que l’on profite aussi un peu des lignes de guitares – avant de partir vers un style plus lourd avec un final au chant fort, à la basse très présente, un rythme plus appuyé. Une belle symphonie pour le refrain « Fire » que vous vous surprendrez à chanter dès la deuxième reprise. Un final superbe qui se fait sur un titre accrocheur.
Ce ‘Sanatana Dharma‘ est donc un premier coup qui frappe quand même très fort : un groupe que l’on attendait pas, mais The Slayer King nous offre un très bon opus (il faut dire qu’être sur le label Finisterian Dead End est un bon gage de qualité). Huit titres possédant de nombreux changements de tempo, le groupe grec aimant jouer sur les contrastes, mais surtout avec aucun morceau qui ne sonne comme celui d’avant : chaque titre possède une accroche différente, on passe du côté plus sombre de « Sargon of Akkad » au presque festif « The Man That Never Was » sans se poser de question.
A recommander aux amateurs de Doom. Ceux qui aiment les mélodies sombres y trouveront leur bonheur.
Tracklist:
1. She Is My Lazarus
2. Black Mother of the Lord of Light
3. Sargon of Akkad
4. Magnificent Desolation
5. We Are the End
6. My Lai
7. The Man That Never Was
8. Southern Gate of the Sun
by Bloodybarbie | Mar 10, 2016 | Chroniques
Note du SoilChroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 7.5/10
Vous vous souvenez peut-être de ce bac étiqueté « Doom/Dark/Death/Ambient » dans le rayon Metal à la FNAC dans les 90’s ? Si non, rappelez-vous, et si vous n’étiez pas encore né, imaginez. A l’époque déjà, les « experts-vendeurs » commençaient déjà à s’en battre les steaks de ranger bien des albums qu’ils n’avaient même pas écouté, quand on leur demandait de vendre du boysband à gogo qui caracolait – et surtout vendait/rapportait, hein, c’est toujours plus intéressant pour une échoppe qui vante la « culture » – à base de sourire Email-Diamant et de pose BG en tête de gondole des magasins. J’y ai même vu le premier album de Rhapsody et de Nightwish dans ces bacs, c’est dire s’ils s’en foutaient déjà, au point de voir actuellement le rayon réduit à peau de chagrin (s’il en reste encore un dans vos franchises avoisinantes, profitez-en, ça va pas durer). Si ce bac « à classement aléatoire » existait encore de nos jours, assurément, on y aurait balancé Dread, dernier album de The Maledict (Une référence au jeu Doom 3 ? Ca irait bien avec le style).
Pour résumer, si le nom du groupe évoquerait davantage le courant pop-rock (tous les « The » machin-truc sont souvent connotés, on va pas se mentir), il irait parfaitement dans ce bac parce qu’on y retrouve… tout ce qui est – était – marqué sur l’étiquette. Je vous épargne l’expression « c’est comme le Port Salut, c’est marqué dessus », vu que la comparaison ne marche pas tout le temps : il n’y a pas de vrais bouts de président dans le camembert Président, ni davantage de maitrise – à part celle de l’autotune – chez Maitre Gim’s… Néanmoins, si vous avez l’impression d’entendre du Moonspell, du Paradise Lost, du Arcturus ou du Moonsorrow, ça n’aura rien d’étrange. Par conséquent, c’est assez varié au niveau des ambiances de ces huit longues plages, principalement grâce aux passages de transition orchestraux (l’interlude « In the Lips and Hearts » et l’intro de « A Muse in Requiem »), et donc, même si ça ne pète jamais vraiment, les deux morceaux courts « Column of voracious Souls » et « Carrion Art » étant les plus musclés de l’album, on n’a pas la sensation de s’ennuyer à proprement parler (même si le genre ne se prête pas non plus à la gaudriole, assurément) ; on va dire que ça ne donnera pas vraiment envie de secouer ses éventuelles dreads (pour ceux qui en ont, passez votre chemin, peu de chances que cet album vous convienne).
A noter également l’artwork bien glauque, en adéquation avec l’esprit général – donc toujours pas dans la gaudriole – de cet album, fort appréciable par sa qualité.
Ce premier LP (après une démo Salvation in Yielding en 2013) du quatuor australien a bien évidemment ses petits défauts inhérents à première production : des guitares pas toujours super carrées, la double pédale pas totalement carrée non plus. Par contre, la basse claque bien ! Mais le défaut majeur revient aux voix, claires (certainement le bassiste, ce qui me fait d’autant plus penser à Ics Vortex, ex-Dimmu Borgir et toujours actuel Arcturus) comme growlées, mal fondues dans le mix, pas toujours en place, ni super justes. Sorti de ses petites tares, c’est un moment plaisant à passer dans les ténèbres, de part sa diversité émotionnelle du coté obscur de la… tranquillité. Au passage, bien qu’originaire d’un pays connu davantage pour sa chaleur, le ton général est froid – vous l’aurez compris avec les multiples références ci-dessus citées – et donc le morceau « Frozen » n’est pas du tout une reprise rigolote de « La reine des neiges »
A écouter dans une caverne de glace avec son pote Ursus maritimus qui serait en train de terminer son repas, laissant une pile d’os comme reliquat de rassasiement.
Tracklist:
1. Tenebrae (7:47)
2. Fast unto the End (7:14)
3. Frozen (7:28)
4. Column of voracious Souls (4:17)
5. A Muse in Requiem (12:12)
6. Carrion Art (4:52)
7. In the Lips and Hearts (2:48)
8. Deaden Eyes to the Horizon (11:29)
Facebook: https://www.facebook.com/TheMaledict/
Youtube: https://www.youtube.com/user/MaledictMaledict
Bandcamp: https://themaledict.bandcamp.com/
by Bloodybarbie | Mar 4, 2016 | Chroniques
Note du SoilChroniqueur (Arno) : 7,5/10
Honnêtement, je n’attendais pas de la part des Allemands d’Ahab une telle longévité, ni une telle créativité. En effet, bien souvent, les musiciens qui s’appuient sur un unique concept finissent plus ou moins rapidement par tourner un rond. Il n’y a qu’à voir Nile qui semble ne plus rien avoir à dire depuis au moins quatre albums pour être convaincu : soit la formation devrait se saborder pour passer à autre chose, soit elle accepter de s’enliser dans les sables mouvants de la répétition ad nauseam, finissant d’écoeurer ses derniers fans.
Bien heureusement, Ahab n’en est pas encore là, même si un carré de disques n’est pas suffisant pour estimer l’étendu réelle de l’inspiration du quatuor. Il reste que c’est à chaque fois un renouvellement dans la continuité avec systématiquement une forte adéquation entre le fond et la forme. Les plus durs d’entre nous regrettent peut-être déjà que le Funeral Doom de « The Call Of The Wretched Sea » ait été souillé par des tempos acceptables voire du chant clair et tout un tas d’influences Post trempées dans le psychédélisme, il reste que « The Boats Of Glen Carrig » est une belle réussite : riffs inspirés, vocaux phénoménaux, superbes ambiances, il ne faut désormais plus évoquer l’effet de surprise. Ahab fait partie des grands groupes de Doom.
Tracklist :
01 : The Isle
02 : The Thing That Made Search
03 : Like Red Foam (The Great Storm)
04 : The Weedmen
05 : To Mourn Job
Site officiel : http://www.ahab-doom.de/
Myspace : https://myspace.com/ahabdoom
Facebook : https://www.facebook.com/AhabDoom
by Bloodybarbie | Fév 18, 2016 | Chroniques
Note de la SoilChroniqueuse (Bloodybarbie) : 7.5/10
Ah, le bruit… Cette bête noire de tout le monde (sauf les metalleux puisque les autres considèrent que le metal et ses dérivés ne sont que bruit)…
Le bruit, cet ennemi juré des électroniciens/informaticiens qui cherchent à l’éliminer par tous les moyens, le filtrer afin d’améliorer la qualité et la performance des dispositifs et appareils.
Mais LE bruit est aussi une forme d’art ! On peut façonner des choses avec et créer de véritables mélodies (bruitées), tout comme l’ordre dans le chaos, ça existe et c’est possible !
Et bien pour faire « plaisir » à nos détracteurs du Metal, on a créé la catégorie Noise, pour leur montrer vraiment ce que c’est l’art de faire du bruit.
Le bruit n’est pas, ne réside dans la quantité de décibels mais dans la structure même du son saturé, jonglant entre différents effets: saturation, overdrive, fuzz, distorsion…
Bref, « la musique, c’est du bruit qui pense » (V. Hugo)
Si l’Italie est réputée pour ses peintres talentueux de la Renaissance, Beesus a hérité d’un tout autre art : les guitares sont des substituts de pinceaux et la palette de couleurs est représentée par les multiples effets cités précédemment et mélangés de façon à obtenir les couleurs souhaitées sur chaque morceau. Le combo italien nous expose leur première œuvre The Rise Of Beesus. Tout ceci nous amène à se demander ce que signifie Beesus : serait-ce un dieu romain dont on n’a jamais entendu parler, le dieu du bruit peut-être ?…
Non, Beesus est un mot qui n’existe dans aucun dictionnaire, mais purement inventé par ces jeunes romains, qui désigne la représentation de la volonté de l’être humain à créer et détruire.
Dix tableaux de bruit structuré, agréables et ne manquant pas de groove, souvent dans le mid- tempo (le comble pour des italiens), avec parfois un peu d’excès de vitesse (60km/h rien que ça). Le chant est hurlé, parfois torturé, mais se fond bien dans ce décor bruité, idéal pour vous, stoners, si vous avez besoin de vous stoner la gueule avec du son. Après tout, ça coute moins cher que la drogue…
Dans le détail, « Stonerslam » a un aspect plus original : une intro jazz-rock façon stoner. «Kusa » surprend par son calme au début, mais tout son charme réside dans cette balance schizophrénique entre le calme (soustraction du bruit de fond saturé des guitares) et ces passages noisy, entre cris et chant presque murmuré alors que « …And » est un déchainement vocal de rage.
Les influences sont claires et notables : Electric Wizzard, Black Sabbath, Kyuss, The Melvins et compagnie.
Si je devais sélectionner un top 3 de l’album, ça serait : « The Rise Of Beesus » et son groove rock’n’roll, « Sonic Doom, Stoner Youth » pour sa richesse et son originalité dans la construction – presque du rap stoner – ainsi que le long et lent morceau qui en vaut trois, très sombre et tout aussi original, « Beesus In Dope », bourré d’effets psychédéliques lui donnant un aspect électro – ou martien – idéal pour un film d’horreur ou de SF.
L’art du bruit et effets psychédéliques en toute sa splendeur, mais selon votre niveau dans le stoner, soit vous aurez mal au crane soit vous serez shootés.
Allez, fuzzzzzzzzzzzz…
Tracklist:
1. Rise Of Beesus
2. 6ft Under Box
3. Stonerslam
4. Waltzer
5. Kusa
6. Zenza
7. Sonic Doom_Stoner Youth
8. Mata la Vergüenza
9. Beesus In Dope
10. …And.
https://www.facebook.com/beesusindope
http://www.beesus.eu/
by Bloodybarbie | Jan 6, 2016 | Chroniques
Note de la SoilChroniqueuse (Bloodybarbie) : 9/10
Ah, enfin un vrai album d’Avatarium ! Ce groupe que je suis de près depuis que j’ai goûté aux merveilles de leur doom/prog spécial et bien mélancolique, à la sortie de leur EP (live) l’année dernière « All I Want » (https://www.soilchronicles.fr/chroniques/avatarium-all-i-want)… Et voilà que les suédois nous sortent encore un chef-d’œuvre ! Sans surprise… Non, encore mieux qu’une surprise : ça dépasse mes attentes ! Vous connaissez la version féminine (et améliorée ?) de Cathedral ? Alors, je vous présente Avatarium.
Ce qui fait l’autre grosse partie de leur charme, c’est cet orgue électrique/blues à la Uriah Heep ou Deep Purple qui lui rajoute du pep groovy, sans oublier ce son sur-saturé des guitares et aussi puissant que dans un Stoner avec un teint vieillot des 70’s !
Mais ce qui attire le plus chez ce groupe, c’est la voix ensorcelante et exceptionnelle de Jennie, tel le chant irrésistible et fatal des sirènes ! On ne peut que tomber sous le charme, au point que cette voix devienne une drogue ou une thérapie !
J’ai eu un gros coup de cœur pour le titre stoner/doom comme je les aime, « The January Sea » : long, variant les rythmes et les riffs, aucun morceau de Doom n’a été aussi riche, chef d’œuvre ! « Pearls and Coffins » dégage un air de flamenco et quelques influences jazz que lui donne le jeu de guitare lors des couplets, et le solo de clavier sur ce morceau est très élégant ! De même, difficile de résister au charme de « Hypnotized » dont le jeu de guitares aux multiples effets, son clavier et ces nombreux soli de guitare sont littéralement hypnotisant, ou encore le fuzz intense et des riffs énergiques (oui, oui, ne vous moquez pas, le doom peut être très énergique) dans « Run Killer Run » ! Sur « Ghostlight », les guitare et clavier jouent exactement les mêmes notes en phase mais avec des sons, bien évidement, différents !
Ce sacré combo suédois grimpe encore d’un cran avec ce deuxième album toujours à la signature unique d’Avatarium, variant les plaisirs d’un Doom/Stoner groovy, très mélodique contrairement à leur précédent album éponyme, en nous fascinant avec 8 petites merveilles, ça promet un bel avenir au groupe ! Un seul bémol : la pochette laisse à désirer.
A écouter et réécouter sans modération !
Et d’ailleurs, c’est quand qu’ils viennent nous rendre visite ?
Tracklist :
01. Girl With The Raven Mask
02. The January Sea
03. Pearls And Coffins
04. Hypnotized
05. Ghostlight
06. Run Killer Run
07. Iron Mule
08. The Master Thief
Facebook : https://www.facebook.com/avatariumofficial
Site officiel : http://avatariumofficial.com/