by Metalfreak | Juil 18, 2022 | Chroniques
Note du SoilChroniqueur (Arno) : 9/10
On ne présente plus les Italiens de Sadist, tout du moins à quiconque est versé dans le thrash / death un peu technique, que l’on qualifiait de « techno » dans les années 90, période au cours de laquelle la formation a forgé sa réputation.
« Firescorched » est donc le neuvième album du groupe et, outre une belle signature avec Agonia Records, ce sont bien les arrivées de Romain Goulon à la batterie et de Jeroen Paul Thesseling à la basse qui devraient retenir l’attention. En effet, le premier a usé ses baguettes avec un nombre impressionnant de musiciens d’envergure internationale (Necrophagist, Benighted, Monument of Misanthropy, etc.) et la fretless du second a vibré chez Obscura et Pestilence. Donc, côté recrutement, Sadist a frappé très fort.
De plus, loin de dénaturer les compositions, il me semble que le quatuor n’a en fait jamais aussi bien sonné. Il est vrai que Tommy Talamanca a suffisamment d’expérience pour ne pas se laisser influencer mais ses riffs et surtout ses solos limpides ont encore passé un cap qualitatif. A la fois plus brutal que « Spellbound » (l’album précédent de 2018), plus recherché, plus frontal également du fait d’une présence moindre des claviers, l’inspiration demeure cependant toujours très ancré dans les films d’horreur italiens et les structures progressives, Jeroen Paul Thesseling abatant à ce titre un boulot monstrueux. Dans le genre, la chanson « Loa » fait figure de modèle.
Le chant de Trevor Nadir n’est pas en reste : même s’il laisse la part belle aux longs passages instrumentaux, ses interventions rageuses mais néanmoins mélodiques participent au son et à l’identité même de Sadist. Il en est indéniablement la voix depuis 1997, je lui imagine mal un remplaçant dont le timbre serait aussi marqué, idéal pour du techno thrash death.
Rien à redire sur ce « Firescorched« , il est parfait de bout en bout.
Tracklist :
1. Accabadora
2. Fleshbound
3. Finger Food
4. Burial of a Clown
5. Loa
6. Aggression/Regression
7. Three Mothers and the Old Devil Father
8. Trauma (Impaired Mind Functionality)
9. Firescorched
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Chronique « Spellbound«
by Metalfreak | Juil 3, 2022 | Chroniques
Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10
Et de sept !
Et celui-là, on n’aura pas mis longtemps à l’attendre.
A peine un an et demi après un excellent “World Domination”, Demonical revient avec son septième album sous le bras.
Et cette fois-ci, sans changement de line up, s’il-vous-plait !
C’est que, depuis 2018, les Suédois de Demonical semblent avoir décidé de passer la surmultipliée avec un album complet en moyenne tous les deux ans.
On ne va pas se mentir, rien ne ressemble plus à un album de Demonical qu’un autre album de Demonical, c’est donc sans surprise qu’on se retrouve une nouvelle fois avec les sonorités du death metal scandinave tel qu’on la découvert en 1990 avec un certain “Left Hand Path”.
Le dernier titre de “World Domination” avait laissé croire que le groupe allait s’ouvrir à quelque chose de plus heavy metal avec “Slipping Apart”, sur lequel était invité Nils Patrik Johansson (Lion’s Share, Wuthering Heights, ex-Civil War) mais, finalement, il n’en est rien, ce “Mass Destroyer” reste dans la pure lignée des bons vieux albums de death metal old school aux guitares sous accordées, à la basse omniprésente, avec ses alternances de titres ultra rapides et de mid tempos ravageurs et, surtout, ce chant caverneux typique.
Bref, rien de neuf sous le soleil d’Avesta, Demonical nous joue la carte des compositions efficaces, qui sont autant d’invitations au headbanging effréné pour tout indécrottable fan du death metal à la façon des Grave, Unleashed, Entombed ou Dismember… mais aussi Amon Amarth !
Du temps mort ? Y a pas !
De la mélodie ? Elle est récurrente de par les soli impeccables dont nous gratifient les deux guitaristes !
De quoi passer un bon moment ? Un peu mon n’veu ! C’est qu’ils ne l’ont pas pris par hasard, le nom de leur nouvel album, les Demonical !
“Mass Destroyer” est vraiment bien nommé. En effet, chaque titre est une pure arme de destruction massive, percutant à souhait, au service d’un tout aussi pur death metal !
Le cassage de nuque de ce printemps !
Tracklist :
1. We Conquer the Throne (3:12)
2. Sun Blackened (3:40)
3. Fallen Mountain (5:03)
4. Wrathspawn (3:44)
5. Dödsmarsch (4:05)
6. Lifeslave (6:08)
7. Cemented in Ire (4:02)
8. By Hatred Bound (3:51)
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Chronique “Black flesh redemption”
Chronique “Chaos manifesto”
Chronique “World domination”
by Metalfreak | Juin 4, 2022 | Chroniques
Note de la Soilchroniqueuse (Migou) : 9/10
Il arrive un âge où chaque petit excès se paie cash sur les fesses, le ventre et la cellulite.
« Mais on a qu’une vie ! », s’écrie Mémé haut et fort.
Il arrive un âge où chaque headbang, chaque pit ajoute un peu plus de douleurs à l’arthrose.
« Ouais ben… Autant en profiter tant qu’on peut encore… », vilipende Mémé, piquée au vif.
Pour contrebalancer toute ça, cette consommation massive de tout ce qui nous environne (« Ecophagy »), Mémé se met au jogging !
Le problème, avec le jogging, c’est qu’il faut se motiver. Alors smartphone en main, écouteurs dans les oreilles et baskets aux pieds, Mémé est au taquet. Et comme elle se traîne un peu, on ne va pas se mentir, elle a lancé un tout nouvel album, Chaosmos, du groupe Origin. Du death technique, que c’est écrit… Ça devrait le faire. Elle n’entendra pas les p’tits oiseaux chanter, mais au moins, elle avancera un tantinet !
Mémé cale ses pas dans la rythmique du premier morceau, « Ecophagy ». Son esprit se focalise sur chaque élément. Elle analyse, ce qui lui évite de penser au fait qu’après 200 mètres, elle est déjà toute essoufflée.
Pfiouuuu… Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y a de l’énergie à revendre. Niveau tech death, Mémé était restée sur Allegaeon ou First Fragment, techniques et très mélodiques. Là, on touche au brutal death. Elle avancerait même un chouia de brutal deathcore, plusieurs voix se donnant la réplique.
Mémé écoute, inspire, écoute, expire, écoute… Hey ! C’est technique aussi ! On a d’entrée de jeu du huitième album d’Origin, Chaosmos, et sur le premier titre « Ecophagy », le jeu des riffs persistants qui tournent en boucle, passant de l’aigu au bien grave.
Ce jeu de tessitures entre le haut et le bas se retrouvera souvent tout au long de Chaosmos, autre marque de fabrique avec les riffs techniques, incisifs et insistants. Sans oublier ces arrêts nets, brutaux, qui siéent (du verbe seoir… pas facile à conjuguer !) avec justesse au genre, forçant Mémé à s’arrêter. La coquine en profite pour se reposer un instant.
… Très court, l’instant, car ce n’était qu’un break ! Et voilà les quatre gars de Topeka (c’est dans le Kansas) qui embarquent Mémé dans une ambiance groovy autant que techniquement irrésistible, tant par les guitares que par la section rythmique.
Après moult écoutes, Mémé vous dira que ce premier titre représente intrinsèquement toute la quintessence de l’album (ooooh… que c’est verbeux, ça !). Pas étonnant que « Ecophagy » soit l’un des morceaux oriflammes de Chaosmos. Mais… retrouvons Mémé dans son jogging, s’il-vous-plaît !
Elle est en mode automatique. Un titre… Deux titres (qui semblent en faire six chacun tant il y a de breaks qui alternent le speed qui poutre aux ralentissements qui alourdissent le pas comme une paire de bottes collée à la boue d’une flaque profonde). C’est au troisième morceau que Mémé se sent pousser des ailes. Et ce n’est pas peu dire, tant « Cogito Tamen Non Sum » ressemble à une ruche après qu’un Winnie l’ourson y ait mis la patte pour en piquer le miel. C’est le taf des guitares qui vous propulse littéralement, à partir de 1:34, dans « Le Vol du Bourdon », de Rimski-Korsakov. Et cette impression d’accélération constante ! Mémé en a le cœur qui cogne vite et fort et les jambes qui tricotent. A ce rythme elle aura fini un pull pour l’hiver prochain !
Heureusement, la dernière minute offre une descente en gamme aidant à ralentir le tempo. Souffle, Mémé, souffle ! Et là-dessus, ils tartinent un break à 30 secondes de la fin. Non, mais, allô, quoi !
Tout ça suit une logique imparable. Le quatrième morceau entame sur du grave. Mais les soli des guitares ne cessent de jouer au yo-yo des tessitures. Qu’est-ce que c’est technique, bordel ! Ça n’arrête pas un instant, de tous les côtés. Le chant grave répond à l’aigu également. On a des changements de tempo à tout bout de champ, d’ambiances…
Comme sur le cinquième titre, également, « Decolonizer », où à 2:00, la section rythmique se met à groover à contretemps. Meshuggah n’est pas bien loin.Morbid Angel non plus, quand à 4:00 on entend ce ralentissement qui flingue la course de Mémé. A contrario de « Cogito Tamen Non Sum ». Bien qu’ils arrivent à claquer encore un solo de guitare hyper speed sur une basse-batterie au tempo bien lourd. Mouais… C’est sans compter sur Origin qui finira le morceau dans une débauche de notes et de vitesse, permettant au titre suivant « Cullapse » de blaster comme il se doit.
Mémé est rentrée exténuée de son jogging. Mais tellement heureuse des oreilles. Heureusement le septième et avant-dernier titre, « Nostalgia for Oblivion », propose un mid tempo plus mélodique, façon Nile. De quoi faire retomber la pression…
Et on termine en apothéose sur un morceau de 11 minutes où chacun montrera sa technicité high level, dégageant une atmosphère de fin de règne dans cet ultime break aux sonorités noisy. Mémé peut aller faire sa sieste !
Origin, la passion du poutrage ! Un tantinet plus mélodique que le précédent album, Chaosmos demeure un bon morceau de brutal death à la technique irréprochable. Les titres s’enchaînent intelligemment. On sent l’album conçu comme un tout, avec un son et une prod à la hauteur des ambitions. La richesse de composition nous fait passer par tous les états, toutes les ambiances, dans lesquelles chaque membre du groupe Origin apporte sa pierre à l’édifice.
Un must !
Tracklist :
1. Ecophagy (4:07)
2. Chaosmos (3:16)
3. Cogito Tamen Sum (3:46)
4. Panoptical (4:08)
5. Decolonizer (6:30)
6. Cullapse (4:53)
7. Nostalgia for Oblivion (6:23)
8. Heat Death (11:21)
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by Metalfreak | Avr 1, 2022 | Chroniques
Note du SoilChroniqueur (Antirouille) : 9/10
Je ne vais pas te présenter Centinex ? Si ? Ha bon… Rapidos alors.
Les suédois font figure de vétérans puisqu’ils sont actifs depuis 1990. De 1991 à 2006, ils sortent 3 démos, 6 EP, 3 splits et 8 albums avec au passage une compilation. Puis ils arrêtent là.
2014 voit leur reformation et sortiront un EP et 3 albums dont le dernier en date Death in Pieces.
Je ne m’étalerais pas sur le line up et ses multiples changements, sache juste que seul le bassiste Martin Schulman est là depuis les premières heures du groupe.
Nos vétérans sont de retour avec un EP ce 1 avril, The Pestilence, signé par Agonia Records.
De l’aveu de Martin lui-même : « « Notre nouveau MLP […] représente la direction actuelle du groupe et peut être considéré comme le début de quelque chose de nouveau. S’inspirant de l’ancienne scène thrash, en particulier allemande, cette sortie nous rapproche également de notre passé et des débuts de Centinex. »
C’est le moins qu’on puisse dire car du thrash tu vas en bouffer et ce, dès le premier titre une fois les tirs d’artillerie lourde terminés. Du bon riff Slayeriens à te dénuquer sauvagement.
Les riffs rapides sont accrocheurs et addictifs, la rythmique est puissante, incisive et percutante. C’est bien simple, à la destruction de cervicales s’enchaînera l’envie de pulvériser tout ce qui t’entoure, animaux et humains compris. En bref, ça avoine sévère.
La batterie s’exprime sur un mid aux petits bras bien musclés, bien nerveuse, elle ne défiera cependant pas les bpm.
La voix puissante et rauque se veut revendicative et ajoute le soupçon de frénésie supplémentaire pour faire de cet album un concentré de bestialité ciblée, mesurée et précise.
Exit la rapidité sur « Tremble in Fear », nos suédois se la joue groove à souhait et prouve qu’ils sont capable de jouer à fond la carte du death metal old school qui leur est cher. Ce titre est noir, lourd et malsain.
Un titre est en bonus sur la version CD, tu ne le trouveras pas sur la cassette ou sur le LP. Il s’agit de « Afraid of the Light » mais je ne t’en parlerai pas, nous ne l’avons pas eu dans la version promotionnelle.
The Pestilence a été enregistré, mixé et masterisé par Jonas Arnberg aux studios Sellnoise en Suède, et Martin de conclure : « L’ensemble du processus d’enregistrement a également été comme une explosion du passé, avec tout le groupe ensemble dans le studio capturant l’ambiance, à la fois lorsque le bouton d’enregistrement était activé et désactivé »
Centinex nous revient avec The Pestilence, un petit brûlot de quatre (5) titres qui va t’avoiner à t’en tirer une larme.
Tout simplement jouissif.
Tracklist :
1. Armageddon (04:41)
2. Evil Is Evil (03:37)
3. Tremble in Fear (05:24)
4. Torture (03:47)
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by Metalfreak | Jan 25, 2022 | Chroniques
Note du SoilChroniqueur (Arno) : 10/10
Que se passerait-il si, par hasard on rassemblait Ezezu (ex-Absu), Vaggreaz (Gruesome, Possessed, ex-Exhumed, ex-Master), Vorskaath (Alpha Centauri, ex-Varathron) et Proscriptor McGovern (ex-Melechesh, ex-Judas Iscariot) ?
Hé bien il se passerait Proscriptor McGovern’s Apsû qui, après trois singles, sort son premier album éponyme. Et putain, alors que ça fait plusieurs heures que je m’envoie ce que j’aurais dû appeler des bouses mais que je n’ai pas fait pour ménager les egos et les susceptibilités, je tombe enfin sur un disque incroyable, le truc qui te sauve ta journée, ton mois, ton année même.
Parce qu’outre le fait que l’on pourrait bien parler de all star band, c’est surtout que le niveau des compositions est absolument incroyable, parvenant effectivement à mixer l’ésotérisme d’un Absu avec des plans techno-thrash dignes d’un Sadus / Sadist / Atheist, et ça c’est déjà énorme.
Et si l’on rajoute une dimension progressive indéniable dans des titres à tiroirs qui n’en finissent pas de se déployer et d’apporter leurs lots de claques, de revirements, de rebondissements, tant et si bien que le terme « originalité » devient un vil euphémisme, vraiment c’est la branlée, la grosse, celle qui est rare mais qui te cuit d’autant plus durablement.
Je ne vais pas m’étendre en superlatifs inutiles. En tant qu’auditeur, il est tant de faire un choix. Soit tu considères que tes goûts sont sûrs et tu fais confiance aux miens, dans ce cas tu fonces les yeux fermés et les oreilles grandes ouvertes te bouffer ce « Proscriptor McGovern’s Apsû« , soit tu restes dans tes certitudes et tu ne connaîtrais pas la jouissance que procure cet album. Ce n’est pas une décision bien difficile, c’est binaire, la pilule rouge ou la pilule bleu ?
Tout simplement impressionnant !
Tracklist :
1. Amenta: Accelerando: Azyn Including Hierophantasmal Expounder
2. Esoterically Excoriating the Exoteric
3. Quasaric Pestilence
4. Mirroracles
5. In-Betweeness Gateway Commuters
6. Jupiter in Capricornus
7. Dedicated to Thoth, But Azathoth Wasn’t Listening (A Necroloquy)
8. Caliginous Whorl
9. The Coagulating Respite
10. Prana: Therion: Akasha
11. Tantrums of Azag-Kkû
12. Every Watchtower Within Is the Axis of a Watchtower Without Including Totemic Thresholds
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