Photos + report : Manu Caron

C’est le samedi 10 mai 2025, il est 15h30. Je vais à l’église. Devenue salle Marguerite après qu’elle a été désacralisée, classée au patrimoine mondial de l’humanité auprès de l’UNESCO, elle est sans doute l’un des meilleurs endroits pour des concerts avec des méchants enfants qui font beaucoup de bruit sur scène. Du metal ? Ben ouais furieux ! C’est nouveau ? Ben nan furieux. C’est la troisième fois. Satan à la manœuvre ? Je ne sais pas. Cependant les gens qui m’entourent, habillés de noir, avec ou sans barbes, tatoués ou pas, sont plutôt gentils. Sur scène les musiciens entrent dans leurs personnages. Dangereux, malsains, baveux, mais attractifs par leur art musical.

Vingt Dieux (t’as vu l’film biloute ?), ça claque. Et même pas peur ! L’endroit est beau, et le son incroyable. Le son ? Excellent ? Bien sûr, c’est une église, c’est fait pour !!! Non de Zeus. Et pour affiner le tout, aux manettes on a un pro !
En ce jour béni du soleil, pour s’enfermer il faut être timbré. A croire que nous sommes plusieurs car les ventes à l’entrée font le double de l’édition 2024. Vingt Dieux ! C’est possible ça ? Ben ouais puisque c’est bon et qu’il faut bien lui trouver une raison d’exister encore à ce bâtiment.

Vector, pressé de monter sur scène à ce que j’ai entendu dire, est le premier groupe à se produire. Attention, des « Vector » il y en a plein. Mais celui-là est unique. Gratin du gratin thrash death français, enfin je crois. Mais oui, oui, après la prestation je dis oui. Les gars ont enflammé la scène et ont préparé l’église pour les groupes suivants. Quelle prestation mazette !

Dagon ensuite, du lourd dans un death plus old school. Originaire de Bruay-la-Buissières, le groupe formé en 1990 et qui splitte en 1992, revient faire du bruit avec ses membres qui s’amusent et partage leur plaisir avec la salle.

Quoi de mieux jusqu’à maintenant pour honorer cette église si accueillante. Absynth peut être ? Si vous aimez le stoner, le doom et le progressif et les histoires sans paroles vous succomberez. Troisième pièce de la journée et encore un autre style musical et il s’écoute particulièrement bien. Habemus metal !

Alkhemia, attention instrument de recherche sonore et énergétique survitaminé. Son black métal est carrément excellent et met tout le monde d’accord. Il y a dans les compositions tout ce que l’on peut attendre et aimer de ce genre musical. Les Lillois y mettent leurs tripes et y ont sans doute perdus la raison. Riffs et solos de guitare magnifiques, blasts beat et rythmique pachydermique, mid tempo suivis d’accélérations divine et violente. Il y a tout chez Alkhemia, mais en mieux. Et quel show et quelle présence scénique. A voir absolument.

Bliss Of Flesh toujours très offensif, moins provocateur en cette église Marguerite qui n’est plus sainte mais dont il convient de respecter l’esprit (es-tu là ? Oui métalleux !).
Bliss Of Flesh est depuis quelques années incontournable sur disques, et évidemment en concert ou les musiciens et le chanteur en particulier, donnent de leur personne. C’est brut et tellement efficace. Motivés sans doute par des voix impénétrables les calaisiens nous ont offert une prestation endiablée, à la mesure de son satanique talent.

Misanthrope vient clore la soirée sans calmer les esprits échauffés et délivre lui aussi un set impeccable. Après toutes ces années, Misanthrope continue de représenter dignement le Death Mélodique Français en bon fer de lance qu’il a été, qu’il est et qu’il sera encore.
Ce soir, le groupe était attendu et le public lui a montré. L’osmose s’est faite entre les deux.

Dans la salle, du monde et du merchandising. Les groupes s’exposent, on peut discuter avec eux, faire des selfies. Ils sont abordables et souriants.

Il y a aussi Malpermesita Records & Bookstore, partenaire fidèle de nombreux festivals, le label indépendant du Nord de la France nous fait découvrir des groupes bien inspirés. A chaque fois, je fais de belles rencontres musicales avec Malpermesita.

Et puis il a aussi, la boutique ambulante des Béthunois de Banshee rock & shop, souvent croisé dans ce genre de festival et qui propose, entre autres, des bijoux. Et toujours prêt à s’amuser !

Et c’est ainsi que durant toute la journée et la soirée tout ce beau monde à communier en cœur, en cris, en slams. Le son était énorme, les groupes au top de leur forme et de leur art… quelle bénédiction !
Haeresis III, un festival à la hauteur des plus grands. A l’année prochaine, car c’est sûr, il y aura une quatrième édition.