Note du Soilchroniqueur (Metalfreak) : 9/10
Il est des fois, dans la vie d’un chroniqueur, où la peur de ne pas trouver ses mots est un fait, et rien que la perspective de manquer de superlatifs quand on tombe sur un chef d’œuvre devient un cauchemar sans nom.
Après avoir partagé un lien de ce « Old mornings dawn » sur un réseau social bien connu, un des commentaires a été « Difficile d’évaluer un monument ».
Ou comment résumer en cinq mots cet album : le nouveau Summoning est un monument, ni plus, ni moins.
Sept années pour attendre un digne successeur à un quasi parfait « Oath bound » (2006), c’est presque une éternité pour tout fan des deux autrichiens : mais force est de constater que l’attente en valait la peine.
Avec ce « Old mornings dawn », Summoning accouche d’un nouveau chef d’œuvre qui risque bien d’être intemporel, à l’instar des six offrandes précédentes.
Septième album donc en 20 ans de carrière pour le duo et aucun mauvais album à leur actif : oscillant entre le très bon (« Lugburz » en 1995) et le carrément génial (le reste…), Summoning arrive à nous faire voyager le temps d’un album dans les méandres de leur univers toujours aussi influencé par Tolkien.
Véritable bande-son annexe du « Seigneur des anneaux », Protector et Silenius nous font visiter en sept morceaux de bravoure plus un instrumental introductif tous les tréfonds des abîmes des paysages montagneux, à grands renforts de passages médiévaux et de passages atmosphériques.
On ferme les yeux et on s’y croirait…
Comment ne pas succomber à des morceaux d’une grande beauté comme peuvent l’être « Old mornings dawn », l’énorme et épique « The white tower » regorgeant de refrains impressionnants ou surtout « Caradhras » avec leurs riffs répétitifs et lancinants, ces chœurs guerriers, ces voix féminines impalpables et ces vocaux de gargouilles pénétrants, laissant l’auditeur le soin de s’imprégner lui-même de ces ambiances tantôt festives, tantôt inquiétantes, voire malsaines.
Chaque titre, très long comme à l’accoutumée, oscille entre 7 et 9 minutes, laissant le soin au duo de nous narrer des histoires de la Terre du Milieu ou du Mordor en nous guidant dans nos propres explorations.
Comment ne pas se mettre à voyager en s’écoutant « Caradhras » avec ses riffs lancinants, low tempo, aidé par quelques gimmicks à peine perceptibles donnant une force incroyable à l’ensemble ?
Et que dire de « The white tower » et « Earthshine », plus sombre que d’habitude, mais dans lequel la musique semble puiser encore plus de force émotionnelle à l’ensemble ?
Ce « Old mornings dawn » ne se décrit pas, ne se ‘superlativise pas’, on se contentera de le vivre, de le rêver. On se tait… et on écoute en se laissant transporter.
D’une beauté intrinsèque incroyable, Summoning compose avec force des titres puissants qui sont autant de merveilles dans un monde du black metal épique et atmosphérique, bien aidé par un son parfait qui fait ressortir à la perfection les petites nuances et les ambiances de l’œuvre. Et chaque réécoute de l’album permet de découvrir des nouvelles petites nuances, preuve d’une grande richesse pas forcément palpable à la première écoute.
A chaque nouvel album de Summoning, on en vient à se demander « mais comment vont-ils pouvoir faire mieux ? » et … ils y arrivent.
Vivement la suite, mais cette fois-ci, ne nous faites pas languir encore pendant sept ans !!
Juste sublime.
Tracklist :
1. Evernight (instrumental) (2:48)
2. Flammifer (7:07)
3. Old Mornings Dawn (9:29)
4. The White Tower (9:35)
5. Caradhras (9:32)
6. Of Pale White Morns and Darkened Eves (8:22)
7. The Wandering Fire (8:02)
8. Earthshine (9:32)
Site officiel : http://www.summoning.info/
Facebook : http://www.facebook.com/SummoningBand
