Primal Age – The Gearwheels Of Time

Primal Age – The Gearwheels Of Time

Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 7,5 / 10

Les célèbres Visiteurs de Jean Reno et Christian Clavier avaient visité les couloirs du temps avec le succès que tout à chacun sait, soit. Les Primal Age vous intiment pour leur part à vous confronter auditivement et frénétiquement aux engrenages du temps, expédition viscéralement moins comique et on ne peut plus périlleuse si il en est. Car nos dudes de haute Normandie –Evreux et Rouen- ne sont pas des jouvenceaux lâchant un premier effort extrait au forceps d’un garage, mais des musiciens dont la maturité rôdée n’est plus à prouver. Certes ceux-ci malgré une genèse remontant à 1997 n’avaient jusqu’à lors proposé qu’un Mcd, « The Light To Purify » en 1999 ; mais cette parcimonie à asséner du Scud ravageur était seulement due au fait que « Primal Age » fut mis entre parenthèses au profit du projet « Absone » entre 2000 et 2005 avec à la clef un opus « A Last Kiss Before ». Difficile cependant de mener deux desseins semblables simultanément et avec de surcroit des line up quasi similaires. Et au final retour du « Primal Age » avec en 2007 un tonitruant « A Hell Romance » potentiellement convaincant, mais souffrant à mon sens d’une certaine linéarité d’une part, et de l’autre d’un chant à l’intérêt relatif. 

Nous déboule donc sur le coin du groin ce « The Gearwheels Of Time », enregistré par Thomas Tiberi (None Shall Be Saved) aux Freaky Dog Studios (ex Ekoban) courant 2009, qui pourrait presque s’afficher comme étant l’exemple parfait de ce qui se fait de mieux dans nos chaumières en matière de HXC. Mes ptits clous frenchies, pas besoin d’aller chercher le Graal chez les Hatebreed et Killswith Engage d’outre Atlantique, quand on possède en notre terroir des « The Arrs » et autres « Esprit Du Clan ». « Primal Age » et son Hardcore mâtiné Thrash/Death se situera certes au centre de cette quadrature, mais plus comme un furoncle sur le séant de Marylin Monroe qu’un emplâtre sur une jambe de bois ! Face aux géants américanisés et surproduits, notre scène française n’a rien à envier et se porte à ravir derrière des pointures telles celles précitées. Blindfolded, Moghan-Ra, T.A.N.K, Walrus Resist, Antropofago, seront ainsi autant d’espoirs prometteurs prouvant que le limon métallique est fertile en nos vertes contrées du fromage qui pue. Nuls besoins de maitres Jedis, d’égéries ou de donneurs de leçons à l’image de ces Primal Age, dont les racines musicales peuvent néanmoins suinter la scène coreuse New Yorkaise, mais possédant une unicité bien ancrée et réelle.

Dès le trident d’ouverture, « A Fire Consumes My Heart », « Eyes but No Sight of Bleeding » et « Genetically Murderer Organism », véritable scalpel auditif ravageur, la puissance de feu des nordistes aura fait son effet et aura conquis sans rémissions. Trois brulots, trois claques dans la face emmenées de main de maitre et vous basculant illico sur votre postérieur qui se montrera vite endolori. Un maelstrom surpuissant et crachant sa bile à coup de riffs accrocheurs, un bucheron ultra efficace qui martèle et use (pas abuse !) de la double à bon escient, du break sur mesure et aux soli ne cassant pas les effets… Le tout derrière des vocalises convaincantes où chant hurlé et soupçons de grawls ou chœurs acérés rehaussent encore l’ensemble. D’emblée on se dit que cela doit tuer grave en live et que les invitations aux mosh pits et headbanging ne peuvent rester lettres mortes devant tant de contagion. Inévitablement, après avoir produit et réussi son effet d’entame, on pourrait s’attendre à ce que nos cinq lascars continuent à surfer sur la même veine saignante en proposant leur alchimie sur boostée jusqu’à plus soif.

Que nenni Messires ! « Primal Age » aura le bon gout et l’expérience pour nous proposer des ilots de répits tout au long de son offrande destructrice. Le « tout au taquet » ayant au final ses  propres limites d’agréments, un évanescent « Symphony Of Dreams » en égrainé ambiant, une intro développée et martiale sur un sublime « What Makes Us Submit Ourselves” se muant plus après en véritables orgues de Staline, un lancinant postcore progressif instrumental « The Dead Shell », seront autant de plages judicieusement placées et étalonnées. L’effet de ressac entre lourdeurs, intensités, brutalités, sera maitrisé avec tact et talent, relançant continuellement la sauce épicée sans jamais nous faire basculer dans la saturation. Un exercice qui n’est pourtant pas si aisé dans un HXC se complaisant souvent dans un jusqu’auboutisme de frénésie véritable marque de fabrique. Charpenté et osseux, envoyant méchamment l’avoine, rageur et racé, cet opus abouti ne s’égarera jamais dans les couloirs du temps à l’exemple d’un « Nothing to Lose », véritable ogive nucléaire qui s’affirmera pour votre reviewer comme un viscéral Highlight.

Mon petit bémol d’usage viendra malgré tout d’un soupçon de linéarité naissant sur la fin d’un engrenage paraissant s’essouffler sur le dernier tiers avec une doublette « Hands Of Hope » et « Eternal Struggle » me laissant plus expectatif. On semble avec ces deux titres se diriger et basculer vers un terrain plus conventionnel et déjà tellement sillonné… Que le Cover des ricains de floride « Morning Again », « Dictation Of Beauty » (sorti en 1998 sur « As Tradition Dies Slowly » avant que le combo ne splitte en 1999), viendra en clôture à juste escient pour couper court à toute polémique naissante. Sans concessions, sans rémissions, une belle obole qui satisfera tous les adeptes de genre et prouvant que les « François » n’ont besoin de rien n’y personne pour exprimer de manière éclatante et exporter le talent du terroir. Pas révolutionnaire à trancher des têtes, certes, mais les méandres temporels n’en n’ont pas fait tomber depuis un bon bout de temps…

 Myspace : http://www.myspace.com/primalage

Opeth – In Live Concert At The Royal Albert Hall

Opeth – In Live Concert At The Royal Albert Hall

Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 9 / 10 

Exceptionnellement, plutôt que de vous délivrer l’habituelle chronique/ présentation bête et méchante que la majorité des reviewers se sentent obligés de pondre à la sortie d’un Dvd musical, votre serviteur va tenter un nouvel exercice de style. La rédaction de Soil possédant en son sein deux autres passionnés d’Opeth, et ayant pour noms Fredo et Wen, une synthèse entre ce qu’ils avaient pensé de « The Roundhouse Tapes » pour le premier, et le live report de l’Evolution XX Tour du second présent au concert parisien me parait judicieuse au ressenti que pourra faire naitre ce « Live Concert In Royal Albert Hall ». L’artwork Cover dévolu pourra certes porter d’emblée à polémique, mais il se devra d ‘être pris pour ce qu’il est in facto: Un clin d’œil à un lieu mythique où des Deep Purple ou autres Led Zep ont laissé des traces ineffaçables… Vingt années de carrière, des albums sublimes dont le culte « Backwater Park » bien évidemment, quelques fluctuations de line-up, le temps était venu de lâcher un premier jalon testamentaire audio et vidéo témoin ultime…

Opeth avait certes déjà proposé un séduisant « Lamentations » en 2003, mais celui-ci avait peut-être un tant soi peu laissé les fans sur leur faim de par le choix sélectif des titres proposés et issus des seuls « Deliverance » et « Damnation ». Le « Roundhouse Tapes » de 2008, album live released aussi en Dvd se voudra nettement plus convaincant et conquérant. Jugez-en d’après ces quelques extraits choisis dans la review d’à lors du Sieur Fredo : « Si je vous dis « Opeth », vous me répondez quoi ? Un groupe de Death Metal suédois ? Oui, mais pas seulement. Depuis quinze ans, ce groupe a acquis un statut de leader sur la scène Metal suédoise et internationale. Aujourd’hui, Opeth est une véritable icône du genre, un groupe de référence pour toutes les générations suivantes. La recette d’un tel succès ? Une musique à toute épreuve ! Mais bon, je ne suis pas là pour chroniquer un nouvel album, mais plutôt une nouvelle expérience live. Car oui, « The Roundhouse Tapes » est un album live, ce qui est bizarre de nos jours, où tout est prétexte pour sortir un DVD. » « Petite note, cet album live est tout simplement la dernière collaboration de Peter Lindgren (le second guitariste) avec Opeth, puisqu’il a décidé de quitter le groupe juste à la fin de la tournée… ».

« une fois encore Opeth a choisi de ratisser large dans la discographie. Pas un album ne sera oublié. De ‘Under the Weeping Moon du premier album « Orchid », à Ghost of Perdition du dernier « Ghost Reveries ». Et le tout en seulement neuf titres ! Mais ce n’est pas une nouveauté, les chansons d’Opeth étant longues, ils vous font un concert d’une heure et trente minutes avec neuf titres. Evidemment, avec une setlist aussi « courte », certains fans se plaindront de ne pas trouver tel ou tel titre… D’accord il manque un Deliverance. Effectivement, avec seulement un titre (Ghost of Perdition), le dernier album est sous représenté. J’aurais bien aimé retrouver un The Grand Conjuration par exemple, mais avec la présence de vieux titres comme The Night and the Silent Winter, When ou Demon of the Fall, cela compense très largement les « oublis ». « Opeth égrène sa discographie, et fait découvrir ou redécouvrir ses « hits ». « Opeth est un groupe qui change très souvent la setlist en fonction du pays visité, histoire de rendre un peu « unique » chaque prestation. J’ai cité un peu plus haut Deliverance, qui était la chanson de fin du concert de Paris, et bien pour ce concert de Londres, c’est Demon of the Fall‘ ».

« Ce disque est absolument incroyable. Toute la maîtrise musicale des suédois est parfaitement retranscrite, avec un son d’une fluidité presque parfaite. Pas de répit entre les pistes, c’est le concert du début à la fin, avec même les petits traits d’humour de l’ami Mikaël. J’entends déjà les « Oh non !! Ils ont laissé les blagues à deux balles de l’autre ! ». Et oui, et moi j’en suis bien content. C’est une autre facette du charme Opeth à mon sens. On ne peut pas retranscrire l’esprit Opeth en live, sans les diverses blagues de Mikaël ^^. Le seul petit bémol que je peux ajouter à ce disque, c’est que c’est le dernier avec Peter Lindgren, le second guitariste, et aussi le premier sans Martin Lopez à la batterie. Ces deux musiciens d’exception manqueront à tout « vieux » fan du groupe… Et sinon, vivement la sortie du DVD promis par Roadrunner en 2008. »

Un résumé parfait de l’univers unique d’Opeth avec lequel je suis en parfaite harmonie, et ou l’on ne peut en aucun cas tenir rigueur à notre Fredo national de s’être engagé sur la date de sortie de ce Dvd/Live…Il y a deux ans ! Plus c’est long, plus c’est bon dit l’adage qui se vérifiera sans conteste avec ce « Royal Hall ». Décliné en diverses versions packaging, 2 Dvds, 3 Cds/2 Dvds , et un somptueuse Box offrant de surcroit 4 vinyles, le jeu en valait la chandelle. Pour votre gouverne, sachez juste que ce concert anniversaire vous claque trois heures d’Opeth dans les esgourdes, et des interviews et docu d’environ trois quarts d’heures. Deux sets distincts ou le premier vous assène le somptueux et légendaire « Backwater Park » dans son ordre et son intégralité, avant que le second ne vous achève avec neufs titres extraits chronologiquement de chacun de leurs albums. Quelques trémolos dans les versions, une production sonore sans faille et sur mesure, l’humour du Sieur Mikael, des higlights plus ou moins inattendus sur des « Wreth’ ou « Lotus Eater »… Le pied et du grand art, comme en témoigne le live report du sieur Wen, heureux veinard présent au Bataclan en Avril dernier…

« Le départ est donné, et on enchainera sans surprise par l’énorme ‘Bleak’, puis le plus nuancé ‘Harvest’ et ainsi de suite jusqu’à l’apothéose finale qu’est le monstrueux morceau phare ‘Blackwater park’. Cet album demeure un classique du metal et reste un album charnière dans la discographie du groupe, sombre, heavy, mélodique, tout simplement bandant, mais dont la restitution live n’a rien d’aisée compte tenu du nombre impressionnant de pistes de gratte empilées sur les versions studios et à restituer ici, avec deux guitares seulement. En tout cas l’interprétation se veut consciencieuse et appliquée, le groupe n’échangeant avec le public qu’un ‘merci beaucoup’ à la toute fin de ce premier set, fait surprenant si on en juge par le caractère habituellement prolixe de son leader. Par rapport aux versions originales, peu d’écarts mais quelques petites réadaptations, notamment au niveau de Per Wiberg et son piano (la fin de ‘The leper affinity’), initialement enregistré par Steven Wilson (Porcupine Tree). Martin Axenrot à la batterie, ne cesse de peaufiner son jeu et de gagner en précision, se débarrassant peu à peu de cette fâcheuse habitude à tout noyer sous un déluge de cymbales. Et c’est tant mieux, car ce soir le son est honorable, et sans être d’une pureté cristalline on distingue néanmoins les parties de chaque musicien. Seule la basse de Martin ‘j’ai pas bougé du concert’ Mendez nécessitera une oreille plus attentive afin d’en apprécier toutes les subtilités (quoiqu’un regard, donne déjà un bon aperçu du jeu du bonhomme). Petit plus maison, l’écran géant en guise de backdrop, alternant affichages de logo et effets graphiques (eau saumâtre, paillettes, éclairs, course effrénée en forêt) qui, sans révolutionner quoique ce soit renforce les ambiances et donne du corps aux compositions, déjà bien puissantes à la base. Parmi les titres plus rares de cet opus, ‘Dirge for november’ et ‘The funeral portrait’ prennent une toute autre dimension en live et tendront à confirmer que cet album, tout comme cette première partie de set, déboite sévèrement son cul de poney ! »

« Déjà plus de 70 minutes de concert  et le second set se profile déjà, après les 20 minutes d’entracte annoncées. Et chose promise chose due, c’est sur des titres plus rares en concert qu’Opeth va maintenant se pencher. Et d’entrée, un ‘Forest of october’ en pleine tronche, ça rabote les gencives. Sur cet extrait de « Orchid » (1995), le premier opus du combo, le style Opeth, déjà identifiable, reste néanmoins encore un peu brouillon en terme de composition (sur les transitions, par exemple) et Åkerfeldt nous demandera en plaisantant après coup, de l’excuser pour cette ‘merde‘. Et oui, le guitariste/chanteur n’est pas devenu autiste malgré le mutisme dont il a fait preuve durant le premier set, bien au contraire. Ainsi, entre chaque morceau, le sympathique suédois, prendra quelques minutes pour nous raconter, album par album, des anecdotes d’enregistrement, de tournée, et faire le point sur les changements de line-up. Ainsi du début de carrière du groupe se succéderont donc ‘Advent’Morningrise », 1996) et ‘April Etheral’My Arms, Your Hearse », 1998), un choix peu surprenant pour ce second pavé, le groupe l’ayant ressorti de ses tiroirs à l’occasion du Prog Nation européen (Octobre 2009) et qui … avait pu ‘choquer’ certains trve fans de Dream Theater par son côté bourrin totalement assumé au beau milieu d’un set plus nuancé. Là aussi, l’interprétation se veut sans faille et de qualité. Le public, constitué de fans essentiellement, n’hésite pas à donner de la voix et ne manque aucune occasion d’encourager la formation. »

« Et dans la fosse, les personnes présentes ayant vite saisi le principe du 1 album/1 titre, se prêtent rapidement au jeu du « Mais quelle chanson, boudiou ? ». Ainsi arrivé à « Still Life » (1999), l’album de la maturité pour beaucoup, se sera finalement ‘The moor’ (amputé de sa lancinante première intro) qui obtiendra les faveurs du combo. Baignée de lights rougeoyantes et chaudes et agrémentée de détails de l’artwork en fond, la scène devient le théâtre d’une fidèle reconstitution historique. Ceci-fait les suédois se permettront de faire l’impasse sur l’album « Blackwater Park » sous les huées d’une bonne partie de la salle qui en redemande et nous voilà attablé à cet autre gros morceau discographique qu’est « Deliverance » (2002). Outre l’archi-classique ‘Deliverance’ dont l’absence n’est pas une surprise, le choix restait vaste entre un ‘A fair judgement‘, un ‘Master’s apprentices’ ou encore (soyons fous) un ‘By the pain I see in others’. Quelque soit l’heureux élu, les minutes à venir allaient forcément s’avérer croustillantes. Et après une réplique dont seul Mikael ‘the swedish sexy beast’ Åkerfeldt a le secret (« For some people the next song is just noise … but for you guys, it’s sex ! ») voilà que l’écrasante ‘Wreath’ déboule. Sans doute la chanson la plus éprouvante du concert, surtout vécu depuis la fosse. Passé ce déluge, le calme reviendra avec ‘Hope leaves’ issue de « Damnation » (2003), l’opus acoustique du groupe. Cette soirée, mis à part le fait d’être terriblement jouissive, a cela d’intéressant qu’elle permet, par cette approche chronologique, de s’apercevoir de l’évolution musicale, au fil des années, de la musique du combo, de plus en plus contrôlée et mâture. Le temps de souffler un peu (merci pour la distribution d’eau des vigils) et nous voila embarqués pour la dernière ligne droite, avec les deux derniers albums du groupe « Ghost Reveries » (2005) et « Watershed » (2008). Comme pour « My Arms, Your Hearse », dont ‘April Ethereal’ a été jouée en Octobre dernier, on s’attendait plus ou moins à voir le show s’achever sur, respectivement, ‘Harlequin forest’ et ‘Hex omega’. Bingo pour le premier, loupé pour le second, et c’est bien dommage car le choix de terminer sur ‘The lotus eater’ est plus que discutable. Hormis le fait qu’elle ait été systématiquement jouée lors des dernières tournées des suédois, il faut avouer qu’il y a bien mieux (et plus rare) sur ce disque, à commencer par le ‘Hex Omega’ suscité, un ‘Burden’ ou, mais là on touche à l’utopie, un ‘Hessian peel’. M’enfin … »

« Quoiqu’il en soit, cette soirée fut une énorme baffe et Opeth, une fois de plus, quittera la scène en laissant ses fans comblés. Et même si certains classiques pourront manquer à l’appel (‘Deliverance’, ‘Demon of the fall’, ‘Ghost of perdition’), avec un « Blackwater Park » dans son intégralité, avouons qu’il y avait quand même de quoi s’empiffrer copieusement. Et puis ce n’est pas souvent non plus que l’on peu prétendre assister à un show de 16 morceaux, pour plus de trois heures de musique, pleines à raz la gueule. Un concert marathon de haute volée pour un anniversaire scénique de grande classe, des musiciens au top (la qualité du chant clair après trois heures passées à grunter est déconcertante), une très bonne ambiance, voici en tout une soirée dont l’on se souviendra. »

Notre Sieur Wen avait fini son Live Report par un “Bon anniversaire Opeth ! ». J’ajouterai seulement en conclusion et en touche personnelle, les termes « Magique », et « Indispensable ».En espérant que ces efforts croisés de trois fans du team rédactionnel de SOIL aient réussis à vous faire partager leur enthousiasme commun en ce combo d’exception.  Bon Noel et bonne année…

Myspace : http://www.myspace.com/opeth

Site Officiel : http://www.opeth.com/

Grand Illusion – Brand New World

Grand Illusion – Brand New World

Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller): 5 / 10

En introduction, voilà divers petits éléments bien sympathiques à vous délivrer. Libre à chacun d’entre vous par la suite de se faire son idée, et d’en tirer où pas des conclusions plus où moins judicieuses. Premier point : « Grand Illusion » était le septième album studio de Styx, sorti en 1977, et devenu premier album triple platine de la bande tout en squattant le top 10 de l’époque durant des lustres. Second point : Nocturnal Rites est un très bon combo suédois -(Umeå)-de Power mélodique officiant depuis deux décennies avec succès. En 2005, la bande à Johnny Lindkvist sort un opus d’excellente facture et dénommé « Grand Illusion ». Parallèlement, ce qui sera notre troisième point, cette appellation de « Grand Illusion » est celle choisie comme dénomination par un combo de Växjö nous offrant depuis 1997 un AOR/Hard Rock parfois sympathique et ayant dorénavant à son crédit quelques albums dont ce dernier « Brand New World ». Ne voulant pas en discuter avec Paul et Mickey, permettez moi juste de vous suggérer d’aller jeter un œil sur les deux covers de ces releases.. Une grande illusion commune n’est ce pas ?

Ceci mis à part, le combo s’est offert un léger break de cinq années avant un come back et la ponte de cette nouvelle offrande. Nos gars sont des vieux de la vieille ayant bourlingué, c’est un fait ; mais l’étiquette « Hard Rock » leur étant accolée est un pur leurre. Cherchez plutôt du coté Hard Fm/ AOR, Rock mélodique voir même Pop Rock pour avoir un réel ciblage de leur musicalité. Du pur eighties à la Toto et consorts dont le titre d’introduction « Never Find Her Alone »en sera le plus viscéral et saisissant résumé. Une mélodicité aguicheuse, du riff aseptisé soft accrocheur, un refrain acidulé réitéré outrancièrement, des chœurs mielleux et kitschs, jusqu’au break et solo typique… Sans faiblesse et sans échappatoires ; le genre de titre que l’on se surprend immédiatement à siffler voir brailler à tue tête. Les satellites suivants, « All Out Of Love » puis un plus énervé « 157Th Breakdown » navigueront dans la même veine, mais déjà l’intérêt se voudra plus relatif. On tombera dès lors par la suite dans un pur condensé de caciques et poncifs du genre dont le fil rouge paraitrait être de caler et claquer tous les ingrédients usités il y a trente ans. Le problème étant que les mélodies proposées ne parviendront jamais à nous convaincre de par leurs béatitudes, telle une « Emily » à la Bon Jovi véritable purge progressive laxative, et cet inéxorable leitmotiv à proposer des compos sans prises de risques et tellement entendues.

Une guimauve sirupeuse s’égrainant sans temps forts, soit. Mais un tableau qui ne s’avérera pas totalement noir au final. Car au niveau orchestration et arrangements musicaux ce « Brand –Old- World » ne souffrira d’aucuns manquements. Nos musiciens maitrisent leur affaire d’une part, et de l’autre les apports de guests participatives rajouteront un peu de lustre à l’ensemble, un soupçon de baume au cœur. S’y colleront donc les guitaristes Tim Pierce, Mike Slamer, Roger Ljunggren, Danny Jacob, Kjell Klaesson à l’acoustique, et le batteur Gregg Bissonette… Tout ce beau monde ayant officié au gré de leur pérégrinations passées avec des Alice Cooper, Meat Loaf, David Lee Roth, Toto et Bon Jovi, –Tiens, comme on se retrouve-, mais aussi des George Michael, Seal et Michael Jackson !!! Notez d’ailleurs que la tracklist s’agrémentera lors de la commercialisation finale de l’album d’une treizième plage, « Search For Light », ou officiera Demon Kakka (j’en vois qui sourient !!!) le chanteur du groupe japonais Seikima II. Une belle cerise sur un gâteau sans trop de saveur si ce n’est celle de la caricature sans éclats. Un album comme il en a été délivré des dizaines de milliers durant ces trente dernières années, et qui ne donnera satisfaction –et encore parcimonieusement- qu’aux aficionados du genre…

Myspace : http://www.myspace.com/gisweden
Site Officiel : http://www.grand-illusion.se/

Patrick Bonnifet – The Jojusong Project

Patrick Bonnifet – The Jojusong Project

Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 8,5 / 10

Que voilà une auto production surprenante et digne d’intérêts à tous égards. Autant dans son cheminement que dans son contenu, le release de ce « The Jojusong Project » depuis lors diffusé par Brennus, est à découvrir et méritera incontestablement l’étiquetage « trouvaille ». Concédons le d’entrée, cet album ne s’adressera en aucun cas aux jeunots chevelus adeptes de Metal moderne et production à la Tue Madsen, confondant souvent puissance sonore et absence de mélodicité. A moins que nos apprentis louveteaux étudiants ne soient en cours de rédaction d’une thèse sur l’historique de leur musique préférée. Car à l’image de l’artwork cover délivré et rappelant sobrement des « March Out » au père Malmsteen, des moins énervés « State Of Schock » au Gonzo, voir du Joe Satriani le flou artistique en plus, immédiatement ressurgiront dans le bulbe ramolli des quinquas aux neurones vieillis, d’une part le Heavy du début des eighties, et concomitamment de l’autre l’entame de la période des guitars heroes. Et le contenant s’avérant en parfaite équation avec le contenu, autant prévenir les aficionados de la scène hexagonale actuelle où sont vénérés les Dagoba, Gojira, et consorts ; cette auto production en est l’antithèse. Un kitsch visuel intrigant cependant…

Faute avouée étant parait-il à moitié pardonnée, ma modeste culture musicale ne possédait point en rayon le groupe bordelais « Steel Angel » et ses deux opus « And the Angels Were Made Of Steel » et « Kiss Of Steel » parus en 1985 et l’année suivante- ; et dans lequel officiait un certain Patrick Bonnifet. Split définitif du combo en 1987, et disparition musicale du sieur jusqu’à la mise en ligne en 2008 sur facebook d’une vidéo sobrement intitulée « Jojusong  Melodic». Une scène ou se distillent des volutes de fumées, quatre musiciens représentant trois générations, une intro évanescente, et on envoie du riff bien pêchu assorti de dégoulinés de shreder. Un instrumental de feu ayant à l’époque retourné mes méninges sans résultat et exacerber ma curiosité à savoir qui était ce « Putain de quinqua » que je ne connaissois pô ! Quelques recherches plus tard, mon égo était satisfait car s’apercevant qu’il n’avait rien loupé de ce musicien ayant joué à « Nacht Und Nebel » durant deux décennies. Mais le nom de Patrick Bonnifet s’était viscéralement ancré quelques part dans un méandre de mon cervelet, et quand ce dernier eut ouïe dire de la sortie prochaine de ce « Side Project », -miracle de mon intelligence supérieure-, il me le rappela frénétiquement. Si l’album à venir était de la qualité du clip sur le net… Mon plaisir s’en émoustillait à l’avance !

Et le dude à fait fort, croyez le ! En deux ans et demi de temps, le gars a tout fait en solo, si ce ne sont les lignes vocales qu’il a confié à son ami Fabrice Doussang et dont nous reparlerons plus avant. Musicalement, on naviguera en plein cœur de l’age d’or du Heavy Metal, celui des eighties bien évidemment. Une époque bénie ou les médias d’alors n’étaient pas sclérosés et liés aux politiques par des dogmes sociologiques, s’essayant inexorablement à nous faire rentrer aux forceps des musicalités n’étant pas le fruit de nos racines culturelles. La tornade punk avait balayé les Hippies ou le disco, et le Hard Rock, le Heavy puis la NWOBHM eurent enfin le loisir de faire place nette. Le raz de marée et ses lames de fond dénommées Ac/dc, Iron Maiden, Motorhead, etc, balaya le mercantilisme et le nombrilisme imposé ambiant pour enfin laisser s’exprimer le ressenti et les envies des auditoires. Mais l’histoire n’est qu’un éternel recommencement, et deux décennies plus tard les monopoles commerciaux sectaires et bien pensants abreuvent à nouveau notre jeunesse de fanges auditives dénommées Rai ou R’n’B, tendant à leur ingérer de force qu’elles sont issues de leur patrimoine génétique et culturel. Rien de nouveau dans la mondialisation donc, et fin de la tribune visant juste à vous faire toucher du doigt que ce « Jojusong » sera donc à considérer comme un véritable témoignage d’une ère révolue certes, mais ayant gravé aux fers rouges notre planète Metal.

En onze plages dont une intro symphonique et épique « Shamrock », Mister Bonnifet va faire étalage d’un savoir faire tout à la fois époustouflant et conquérant. La doublette d’entrée « Meanwhile The End » et son satellite teinté de Speed « Behind The Wall » enfonceront irrémédiablement un clou pénétrant jusqu’à la garde vos entrailles et n’en ressortant jamais. Entre le refrain frénétiquement marqué et les cascades de lignes de six cordes en feu, l’assise rythmique carénée malgré une batterie plutôt « préfabriqués » à la Trust, le tempo couillu vous scotchant dans les cordes, la mélodicité accrocheuse assénée…L’ensemble non seulement tient la route, mais en plus sidère et fait son effet ; imparable ! « Profession Of Faith », après une intro, progressive s’interrompant par l’arrivée d’un chant laissant présager d’une ballade donnera lui aussi dans l’endiablé, l’échevelé, nous confortant dans l’alchimie puissante délivré par le duo. Si l’on osait les parallèles, ce trident de plages ne serait pas sans nous rappeler les isérois de Lonewolf, combo ô combien apprécié dans la Soil Team, et ce même si la veine germanique et les ombres à la Running Wild sont moins omniprésentes. Le maelstrom concocté tiendra tout à la fois de l’Accept et de la veuve d’acier, du Malmsteen et du Vai, de la Nwohm et du Heavy Teuton…

S’en suivra une nouvelle version du titre éponyme à l’album, dont je ne peux que vous réitérer une fois encore le caractère obligatoire à découvrir cette vidéo. L’hommage suivant au guitariste légendaire et originel des Scorpions, Ulrich Jon Roth, retournera bien sur outre Rhin avec un sublime « Uli Medieval Tribute », me rappelant une certaine ère d’ Electric Sun (divin Earthquake !) ; mais…Ce sera plutôt outre Manche qu’il vous faudra vous replonger avec un « Staying Free » viscéralement empreint de la trace du Judas Priest. Un moine guerrier gaulois de la meilleure veine, entre « British Steel » et « Turbo », que ne dénigrerait en aucun cas un Rob Halford pouvant se demander s’il ne s’agit pas d’un Cover. L’opus se terminera en roue libre et avec un intérêt plus relatif après un excellent « Human Race » plein gaz. La reprise de « Steel Angel », « Spread Your Metal Wings », n’emportera pas mon adhésion, tout comme la sempiternelle ballade inhérente au genre « Out Of One’s Mind ». Heureusement le plus progressif et surprenant « The Last Line » de clôture aux accents Manowariens permettra de finir sur une belle note.

Vous l’avez bien saisi, ou alors je dois me recycler, ce « Jojusong Project » est un véritable boulet rouge tiré d’un vieux canon, mais fichtrement efficace et faisant mouche sans coups férir. Un bémol soulevé précédemment risque cependant d’en modérer l’agrément. Le chant de Fabrice Doussang ne plaira pas à tout le monde. Le placage sur les lignes mélodiques, l’accent, le timbre de voix particulier, seront autant d’éléments surprenants aux premières auditions. Mais ce qui ressemblera initialement à un écueil appréciatif se muera par la suite en un viscéral caractère d’unicité rajoutant au final des touches « true » et « underground ». Eraillé et rageur, un parallèle avec les vocalises d’un Jens Börner sur les premiers « March Into The Arena » voir « Unholy Paradise » ne sera pas dénué d’intérêts, voir assez judicieux. Malgré quelques imperfections, cette offrande de Patrick Bonnifet régale. Elle devrait faire un tabac chez les quadras et leurs ainés ; et dans ceux du team rédactionnel de Soil j’en vois déjà certains saliver… Fredo, Metalfreak, Jacky… On se calme ! Celtik, t’es trop jeune ! « Welcome Back dans le magic circus du Heavy des eighties », Rozz, Lonewolf, Patrick Bonnifet, on en redemande !!!

 Site Officiel : http://www.patrickbonnifet.izihost.com/

Xtrunk – Full Confession

Xtrunk – Full Confession

Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 6,5 / 10

Nice et sa vieille ville, sa promenade des anglais ou des vieux friqués se défient en courses de déambulatoires carénés d’or massif, sa plage de galets vous rompant l’échine pendant que des escadrilles de pigeons vérolés s’essaient à vous couvrir de leurs fientes putrides, le Negresco et ses baltringues de portiers déguisés en sapin de noël, le défilé sur la corniche de cabriolets décapotés crachant leurs watts et aux volants desquels se pâment des dindons bardés de gourmettes et chaines en métal jaune, le vétuste stade du Ray et… Quelques groupes Metal bien sympathiques ! Kerion, Solid State, Xtrunk en seront ainsi trois exemples exhaustifs d’autant plus représentatifs qu’ils officient chacun dans des sous styles diamétralement opposés. Une tradition locale de combos intéressants ne datant d’ailleurs pas d’aujourd’hui puisque certains quinquagénaires se souviendront du Karoline de Serge Tafini ouvrant la tournée française d’ AC/DC en 1981 !

Après une mise en route on ne peut plus traditionnelle voyant s’égrener démo, « Of Hate » en 2004-, Ep en 2006 « All Comes To An End », et enfin un premier cd en 2008 « Not In Vain » déjà labélisé Manitou Music, Xtrunk, formé en 2003, remet le couvert. Un second opus qui en guise de confession totale, se voudra viscéralement évoluer dans une veine saignante et surpuissante. Un Thrash/Death influencé tout à la fois par les scènes suédoises et Us, mais avec au final une résolution bien hexagonale. Quelque part entre le Deathcore à la Lamb Of God et le Death de Göteborg façon In Flames et At The Gates, les cinq lascars proposent une musicalité sans coup d’éclats certes, mais malgré tout convaincante. Un Metal à la française alliant traditionalisme lié à l’expérience des musiciens d’une part, et de l’autre un modernisme incontestable. Ainsi le guitariste Gil, ex Medusa, est aussi celui du Heavy Kragens local ayant déjà pondu trois albums, et le chanteur Fred (ex Blackout) officie aussi au sein de Sideblast. Une expérience de maturité indéniable qui parallèlement profitera des utilisations de samples, des panels Core/Death/chant clair des vocalises, et plus encore d’une production ciselée par Daniel Bergstrand au Dug Out Studio (Meshuggah, Behemoth, Strapping Young Lad, In Flames…) pour amenuiser et mâtiner le classicisme ambiant d’une alchimie contemporaine.

Emphase et puissance sonore seront ainsi au service d’un combo rageur et débordant d’énergie. Une petite intro volatile et éphémère « Drip », et les sudistes lâchent la purée avec un « Silver Tray » en forme de brulot incandescent et faisant immédiatement tout son effet. Une bonne baffe d’emblée vous poussant à penser que si les quarante minutes suivantes sont du même acabit, vous tenez là un petit bijou à choyer. Le problème sera juste que si le « Corpses In The River » suivant tiendra lui aussi aisément la route, le sentiment de linéarité commencera dès lors à infecter votre sang. « Infectious Blood » !!! Cela riffe épais, c’est pêchu, cela envoie du grain à moudre sans conteste ; mais malgré quelques essais à modérer les ressacs d’intensité comme sur un intéressant « Double Bind », le « tout au taquet » à l’alchimie unique montre certaines limites. « The World’s Saliva » tirera quand même son épingle du jeu, mais le restant de la tracklist souffrira incontestablement de plages ne se démarquant pas les unes des autres.

Au final un rendu mitigé, mi figue mi raisin, qui donnera cependant satisfaction aux jeunes métaleux énervés et sur les dents. Les adeptes de dépenses inconsidérées de testostérones adulant les Dagoba et autres Jarell au summum d’une irritation trouveront dans ce « Full Confession » de quoi épancher leur énervement, soit ! Mais pour les autres, l’agrément sera plus parcimonieux et relatif : Xtrunk parait tailler pour particulièrement envoyer l’avoine en Live, incontestablement. A contrario, ce second opus risque de peiner à s’extraire de la masse et de la nasse des pléthores de releases actuelles, faute de quelques trémolos où originalités.

Myspace : http://www.myspace.com/xtrunk