by METALPSYCHOKILLER | Mai 4, 2011 | Chroniques
Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 7,5 / 10
Avec bientôt deux décennies d’existence et la sortie présente de ce sept septième album, forcément on ne peut plus classifier Helheim dans la catégorie des groupes nouveaux venus prometteurs et dont le potentiel devant parvenir à maturité devra être surveillé. Le combo formé en 1992 par V’gandr (basse, chant) et H’grimnir (guitare, chant) sera rejoint dès l’année suivante par le batteur Hrymr et depuis lors seule la place de quatrième larron sera sujette à mouvance. Thorbjørn assurera ainsi la place de guitariste jusqu’en 2008 avant de refiler ses rênes au sieur Noralf, le groupe se permettant même d’évoluer avec un claviste entre 1999 et 2005, Lars « Lindheim’ Skulstad, qui reviendra d’ailleurs pour le « Kaoskult » de 2008. Ayant toujours suivi d’une oreille distraite la carrière de ce « Norvegian Band » typique de la scène de Bergen, mon sentiment à son égard fut toujours partagé : Un talent certain accolé à un savoir faire intéressant, certes ; mais au final un cordon ombilical avec les grands frères d’Enslaved qui mis une dizaine d’année avant d’être à jamais tranché.
Pourtant « Kaoskult », cette dernière offrande précitée d’il y a trois ans, avait vu Helheim nous offrir une musicalité à mon sens plus recherchée, plus apaisée et pour vous résumer l’affaire s’éloignant du Black Viking rugueux pour aller se frotter plutôt du coté d’un Dark mélodique empreint naturellement de la sempiternelle mythologie scandinave. Moins de blasts assassins tonitruants et d’ambiances malsaines, moins d’échevelé éraillé en frénétisme latent, et voir même presque par instants un coté guilleret sur un sublime « Andevind » latino-Finntrollien ; c’est vous dire ! Les guerriers nordiques prenant de l’âge et de la bouteille auraient-ils le besoin ou l’envie de ralentir la cadence, et comme l’on dit de se poser ? On peut en douter tant évolutions et expérimentations jalonnent le tracé des norvégiens avec des opus aussi différents qu’un « Yersinia Pestis » et un Death « The Journeys And The Experiences Of …Death » ! Au moins, nos compères ne sauront être targués de conformisme ou d’immobilisme. Et cela d’autant plus que le Mcd sorti en octobre 2010 chez Dark Essence Records, « Asgards Fall », se montra convaincant de par sa dualité entre les trois éponymes (Part 1 , interlude, part2) dans une veine Prog/Black/Viking très travaillée et recherchée, et un frénétique acéré « Dualitet Og Ulver ». Notez d’ailleurs que ce superbe dernier titre se retrouvera sur cet album avec la participation de Hoest de Taake.
« Heiðindómr ok Mótgangr » débutera ainsi de manière somptueuse avec une monumentale fresque épique Viking sombre et Pagan de près de sept minutes quarante. Un « Viten og Mot (Sindighet) » tout simplement énorme de par sa noirceur guerrière et un break viscéralement dantesque. Rarement Helheim n’avait asséné si fort et si haut dans l’excellence de ses structures musicales, de sorte qu’en seulement deux titres les norvégiens remportent une adhésion immédiate et sans faille. Pourtant la tracklist venant d’accoucher de deux monstres conquérants pourra tout aussi bien à l’opposé engendrer l’instant suivant d’une souris chétive, tel un « Viten og Mot (Stolthet) » se complaisant dans une torpeur de poncifs et caciques. Cela traine en longueur et langueur et on pense immédiatement à la faute de gout annonciatrice de suite dépréciatuve. Impression qui sera heureusement irrémédiablement balayée par des « Mapr » et « Årvåkenhet » tout au taquet jusqu’auboutisme. Les constances et fils rouges de cette septième offrande seront d’ailleurs multiples, entre d’une part les dualités de chant de V’gandr et H’grimnir, de l’autre la recherche des compositions et ambiances délivrées telles des ressacs impétueux, ou encore les emprunts aux sous styles metal divers Black, Pagan, Viking…
« Element » et ses lignes mélodiques insidieuses et volatiles amenées par une intro délétère sera incontestablement un autre temps fort d’un opus surprenant de diversités ciselées. Pour être franc du collier, on ne pensait pas (plus ?) Helheim capable d’autant d’opulence à caviarder sur la distance un scud qui s’avérerait indéniablement le meilleur et le plus abouti du combo si la paire « Nauðr »/ « Viten og mot (Bevissthet) » ne se complaisait à nouveau un ton en dessous. Un « Helheim 8», (-un Helheim chiffré depuis le début de la carrière des norvégiens, soit 8 en 7 albums, celui en surplus se trouvant dans le Mcd de 2010-), brumeux et Pagan se chargera en effet de clôturer subtilement dans une quiétude toute relative, car énigmatique et mystérieuse, un produit auditif nappé d’agrément. Nos chevelus de Bergen n’ont sincèrement que peu de choses à envier à leurs compatriotes Taake, Burzum, Borknagar, Gorgoroth ou autres Enslaved. Et pour conclure, Helheim ne mérite en aucun cas de rester dans l’ombre de ceux-ci, mais paie au final une réputation initiale d’ « Ersatz » ou « produit générique ». Les stéréotypes et idées préconçues ont malheureusement la vie dure ; tout comme ma faculté de traduction et compréhension du norvégien d’ailleurs…
Myspace : http://www.myspace.com/helheimnorway
by METALPSYCHOKILLER | Mai 4, 2011 | Chroniques
Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller): 8 / 10
Décemment et sincèrement, pour vous parler un peu de ces néophytes nouveaux venus de « Times Of Grace », (second degré !), une introduction sans petits rappels historiques serait pure foutaise ! Si le vécu en politique n’a aucune importance et que l’on peut donc promettre, à l’image de notre nain national hongrois, tout et n’importe quoi sans avoir jamais à le réaliser ; dans notre planète Metal il en va autrement. L’expérience musicale accouchant d’offrandes forgées au sang, à la sueur et au temps qui passe ; trace un filigrane et une trame dont chaque tranches de vie modèlent et façonnent le petit objet de (dis)-Grace parvenant jusqu’en nos mains nerveuses et nos cages à miels exacerbées…
Le chanteur originel de l’obscur petit combo d’outre Atlantique Killswitch Engage, Jesse Leach, fut remplacé par Howard Jones sur l’album de 2004 « The end Of The Heartache ». Ce dernier coïncidera avec la fin d’une époque puisqu’il vu parallèlement le batteur Adam Dutkiewicz passer à la guitare ! Pas de révolution, mais une sacrée évolution néanmoins puisqu’on montera miraculeusement d’un cran dans le Metalcore aux refrains hurlés et aux couplets mélodiques chantés. Cet opus et ses riffs assassins mériteront incontestablement le qualificatif de tuerie. Le meilleur du combo à ce jour à mon sens, car par la suite KsE n’accouchera que de deux albums ou les changements se conforteront seulement sous les auspices du plus agressif encore et de compositions plus riches… Mais avec au final une impression d’itération et de redondance naissante… Le style a vu tellement de groupes s’introduire dans la brèche que celle-ci en véritable entonnoir s’en est obstruée. Quantité ne rimant pas viscéralement avec qualité !
Arrive donc cet « Hymn », entièrement écrit par le Sieur Adam en 2007 alors qu’il se trouvait à l’hosto immobilisé tel un « Broken Man » et qui en assurera d’ailleurs par la suite toutes les parties instrumentales. A l’époque son comparse Jesse, – The Empire Shall Fall, ex-Nothing Stays Gold, Seemless, Corrin…excusez du peu !-, était enferré dans une énième dépression. Et peut-être que les effets de ces causes seront à rechercher dans cette union de souffrance physique et psychologique. Car si le résultat pourra s’avérer pour certains sans surprises et oscillant, c’est un fait indéniable, entre le KsE initial (incroyable !!!) et du Bullet For My Valentine ; il n’empêchera qu’au niveau émotivité, inspiration, cohérence, agrément, on surfera aisément et allégrement dans l’excellence. Ne nous leurrons pas en effet, avec cette première sortie, le duo fait fort et nous assène un scud de la même veine et la même trempe que les releases des locomotives ricaines à la All That Remains, Lamb Of God. C’est vous dire.
Car la track list fera résolument dans le haut vol à l’exemple du « Strength In Numbers » craché d’emblée et vous conquérant irrémédiablement. Le highlight de l’album, une pure tuerie d’attaque frontale rehaussée d’un refrain qui marquera vos neurones indélébilement aux fers rouges. Ca poudre méchamment d’entrée et on redemande bien évidemment, le satellite du titre précédent « Fight For Life », se découvrant plus lentement mais avec un refrain scandé au même effet final. Les constantes de l’album seront bien évidemment la rage et l’énergie déployées à l’exemple des frénétiques « Live In Love » (à sa putain de descente de manche on ne peut plus contemporaine !!!) et de la boucherie précédemment citée, certes. Mais le duo saura délivrer des structures plus apaisées et devenant de véritables ilots de quiétude pour essayer de récupérer tels des acoustiques « In The Arms of Mercy », un bluesy sudiste volatile « The Forgotten One », une partie initiale prog sur « The End Of Eternity » ou encore la clôture bien dénommée « Fall Of Grace ». Autant d’éléments et ingrédients qui, combinés à une prestation vocale (clair/hurlée) plus que convaincante, donneront incontestablement à cet album une dimension supérieure.
Au final, les sieurs Adam et Jesse nous délectent d’une galette sans faille et convaincante de par sa richesse, sa maturité et sa sensitivité sous jacente. Cela suinte et pue le vécu à travers chaque pore de la peau et l’on s’en imprègne aisément sans effort jusqu’à l’aduler dans sa parfaite harmonie consensuelle. Les fans de KsE seront donc conquis tous comme les adeptes de Metalcore et après quelques recherches je me suis aperçu que « Times Of Grace » devraient être au Hellfest. Enfin, si celui-ci n’est pas encore en ligne de mire de quelques politiciens vérolés, vous devriez pouvoir voir le duo accompagné en Live par des tours member : Joel Stroetzel ex Aftershock et accessoirement de Killswitch !, le batteur d’ « Envy On The Coast » Dan Gluszak, et enfin le bassiste de Five Point O Dan Struble. Du beau monde, une bonne galette, l’eau vient à la bouche. Que demande de plus le peuple ? Ah oui, que cessent les promesses non tenues ; car dans notre univers Metal nous n’y sommes point habitués. A bon entendeur.
Myspace : http://www.myspace.com/timesofgraceband
by METALPSYCHOKILLER | Avr 30, 2011 | Chrocorico Soil, Chroniques
Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 7 / 10
Allez, je vous l’avoue, je me rappelais du « Payback Time » issu du premier opus « Only The Strongs Survive » des Deep In hate et de ce clip démoniaque visible sur Youtube ! Donc forcément entre remaniements de line up et après quatre années écoulées, la signature chez le label frenchie qui monte m’avait interpellé. Le M & O Music du sieur Alexandre, est en effet la structure de diffusion et promotion qui actuellement s’étoffe aussi bien quantitativement que qualitativement si l’on s’en réfère aux dernières sorties des 6 :33, Fluxious et autres « Seed From The Geisha ». Autant vous dire donc que ce nouveau Scud des franciliens devant forcément donner dans le brulot, je me l’attendais de pied ferme.
Après la sempiternelle intro, -ici robotisée-, n’apportant comme souvent dans les releases actuelles pas grand chose si ce n’est une mise en place malsaine de chape de plomb, nos cinq hexagonaux vont envoyer d’emblée dans le poudrage sévère. « Legions Of The Weak » s’avérera en effet et sans conteste le highlight de cette offrande. Une maçonnerie en béton armé, un matraquage en règle à rapprocher de la veine franco française stephanoise de leurs ainés les Benighted, et le meilleur exemple du potentiel de Deep In Hate. Ambiance oppressante, massive, corrosive et véritable incitation au headbanging frénétique et déjanté, les cinq hexagonaux donnent d’emblée dans le dantesque. Un Deathcore/Brutal Death, technique, puissant, violent, malsain, lugubre et mécanique ; profitant de surcroit sur cette plage de chœurs criards typés…Black !
Les ogives suivantes seront du même acabit mais cependant un ton légèrement au dessous. Pas évident après avoir lâché d’emblée dans la perfection de se maintenir sur la crête de la vague de l’assentiment. Le fil rouge restera inexorablement le frénétisme de l’artillerie lourde faisant passer les orgues de Staline pour des rafales de pets de nonnes d’une part. Et de l’autre, des riffs saillants et incisifs ne s’estompant que pour cracher des soli ciselés et recherchés encore plus dissonants que ceux d’un thrasheux King Kerry de qui vous savez. Une galette qui défilera donc vitesse grand V mais n’évitera point trop au final l’écueil de la redondance que ne suffira pas à effacer le seul ambiant et volatile « Virtual Supremacy » délivré en arpèges.
Au final, les adeptes inconditionnels de ce sous style Metal extrême se régaleront incontestablement et ce d’autant plus que la production est sur mesure et aux petits oignons. Personnellement, malgré le professionnalisme et la maturité affichés tout au long de la track, une certaine linéarité amenuisera mon appréciation d’ensemble. Un sentiment naissant d’itération qui n’effacera pas cependant l’excellence du titre éponyme ou d’un sublime « Seven Days Of The Tallion » mais m’engendrera un traitement auditif à dose homéopathique. Pour être franc du collier aussi bien avec vous qu’avec les membres du combo, le tout au taquet commence à me blaser… N’empêche que « Payback Time » ou « Legions Of The Weak » c’est du lourd !!!
Myspace : http://www.myspace.com/deepinhate
by METALPSYCHOKILLER | Avr 29, 2011 | Chrocorico Soil, Chroniques
Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 8,5 / 10
Décidément, M & O Music, notre petit label hexagonal qui n’en finit plus de monter, ne s’arrête point non plus parallèlement de nous sidérer par ses trouvailles labellisées fabrication et Origine française ! Après la sortie de la superbe première offrande des Franco-genevois de Fluxious, ne voilà t’il pas en effet que nous déboule dessus un autre scud du terroir ou originalités et qualités suintent de toutes parts. Le type de galette qui, à l’image de son artwork cover vous interpellant, ne laissera en aucun cas de marbre et engendrera obligatoirement chez vous une réaction : Adhésion ou… Rejet total ! Car autant vous le concéder et délivrer en introduction, tout comme le surprenant nom de combo choisi de 6 :33, la musicalité affichée et délivrée par les cinq franciliens sort des courants usuels et sentiers battus de notre planète Metal préférée. Donc, oubliez tout ce que vous aimez et connaissez auditivement, allez chercher des cotons tiges (propres de préférences !) pour cureter vos cages à miels se pensant blasées, et ouvrez vos chakras pour chasser vos dogmatiques stéréotypes stylistiques.
Pour ce premier opus, la formation d’Ile de France née en 2008, profitera des compétences de Vincent Thermidor pour l’enregistrement et le mixage, et Jens Bogren pour le mastering d’une part. Et de l’autre des participations intéressantes de Guillaume Bideau (One Way Mirror, Scarve, Mnemic) et Arno Strobl (Carnival In Coal). Voilà, ceci est précisé, entrons donc maintenant dans le bois dur et le poudrage…Gratis ! Car si 6 :33 ne révolutionne rien, l’atout numéro un du combo nouveau venu sera viscéralement qu’il « évolutionne » tout, et étaye son concept musical mélodique par l’expérimental sans se fourvoyer derrière celui-ci. Un pur alliage hybride de Metal, souvent teinté prog mais au fil rouge toujours couillu, qui malgré ses facettes kaléidoscopiques accouchera au final d’une démarche toute à la fois convaincante et cohérente. Les ingrédients usités telles des trames souvent indus et électro, des incursions continuelles ou parcimonieuses dans le Hardcore et le postcore, des facettes cybernétiques et mécaniques rigides d’un machinisme baroque décadent mais dansant et méritant malgré tout l’étiquetage Metal. Tout concourt vers un pur et véritable maelström déjanté et innovant.
Créativité, capacité à surprendre, maturité indéniable des instrumentistes -à l’exemple d’un bassiste qui en impose ! -, l’alchimie concoctée et délivrée est plus que porteuse d’agréments appréciatifs et profite en outre de « petits plus » nappant perpétuellement l’ensemble d’une Unicité réelle. Les ambiances et atmosphères assénées pourront ainsi aussi bien aller se chercher vers chez des danois à la King Diamond, que vers un visuel à la Slipknott teinté de Punish Yourself, ou encore dans la Techno/Indus d’un « The Fall Of The Pop » dont les petits tintinnabulements en arrière fond sonore dénotent les perpétuels soucis du détail de nos compatriotes. L’originalité sera réellement, répétons-le, l’atout majeur de 6 :33. Et sans entrer dans le track by track itératif et rébarbatif, quelques exemples exhaustifs suffiront je l’espère à vous en convaincre : Une touche Jazzy/mambo sur « Little Silly Thing(Pt 1°) » qui vous fera vous remémorer une divine scène du Mask avec Jim Carrey, “Splendide!!!” Une intro bien indus à la Rammstein sur Little Silly Thing (Pt 2). Une Basse bourrue entêtante et le chant clair Funky/groove d’un « Drunk In Krakow » à mi-chemin d’un Soul typé seventies à la James Brown flirtant avec des cars washed rehaussées de sonorités de trompettes…Halte au feu et essayez de vous relevez malgré les détails ciselés de volutes insidieuses de programming et claviers. Le tout est détonnant et sidérant, incontestablement !
Arrêtons donc ici le cirage de pompes élogieux avant de basculer dans la chronique de fans ou de groupies, car si mon ressenti quant à ce « Orphan Of Good Manners » a été correctement exprimé, vous avez du saisir que je suis sous le charme. Innovant, décapant, surprenant ; ce premier opus est toute à la fois une sacrée découverte… Et, désolé du terme, une « putain » de réussite ! Si votre curiosité est titillée, essayez-vous donc à la découverte du clip de « Beretta » qui vous donnera un aperçu du réel talent de nos compatriotes quand bien même cette plage ne sera que peu représentative de l’originalité du combo. 6 :33 ? A découvrir absolument et à surveiller attentivement ! En attendant il est 4 heures du mat, alors le vieil insomniaque que je suis, va plonger dans le « Karmacoma »…
Myspace : http://www.myspace.com/6h33
by METALPSYCHOKILLER | Avr 26, 2011 | Chrocorico Soil, Chroniques
Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 7,5 / 10
En cette période de mondialisation troublée autant par les soubresauts économiques que par les lames de fonds sociales venues du sud méditerranéen, le débat interne franco-français sur la véracité profonde et ineffable de la quête de l’identité nationale est un pur leurre politiquement correct ! Comment masquer au citoyen lambda que 30 mille pauvres soient dorénavant nécessaires pour qu’un nanti richissime conserve ses privilèges et sa vie de rêve ? Comment sous de semblables prétextes fallacieux et extrémismes religieux, conserver dans l’obscurantisme primaire moyenâgeux les myriades de fourmis éreintées œuvrant à la luxure des cigales ? Comment instaurer et ancrer dans les neurones des concitoyens hexagonaux un bien être contemplatif et béat de l’ordre établi, -O combien juste et nécessaire-, si ce n’est en brandissant haut et fort les étendards du mensonge et de la peur, nécessaires et véritables fondements dogmatiques du déniement de l’Acyl !
Car l’Acyl en langue arabe, est la vérité, le vrai, l’authentique. Heureuse est ainsi notre planète Metal qui n’use point de faux-semblants et n’établit aucune frontière sectaire quant à l’origine et les divers courants lui assurant ses forces vives. Les vikings scandinaves et les hordes teutonnes représentent certes la grande majorité des cohortes constituant l’armée planétaire des phalanges métalleuses, c’est un fait indéniable. Mais en son sein maternel, l’Iron Mother de notre musique et religion possède tout à la fois richesse, profusion et diversité évitant toute consanguinité synonyme de déchéance. En quelques exemples exhaustifs, preuve sera donnée que la culture Metal planétaire ne peut se perdre dans un nombrilisme décadent la vouant à une disparition certaine à l’inverse des défunts Funky, disco, hip-hop d’hier et R’n’B, rap, slam et consorts d’aujourd’hui ! Des « Tribe After Tribe » sud africain d’un Robbie Rob, des brasilian roots de « Sepultura », du black sympho Made in Taiwan de « Chtonic », le sublime Prog tunisien de « Myrath », le Arabian Death Metal des saoudiens de Jeddah de « Grieving Age »… Le Metal est universel et Acyl s’affirmera d’emblée comme un excellent exemple typique et représentatif de sa diversité et de ses originalités viscérales.
Le combo de frenchies, officiant en quatuor, délivre en effet une musicalité hors sentiers battus et balisés qu’il définit lui-même comme une sorte de Metal ethnique expérimental. Ou quand et comment les origines et sonorités maghrébines se lient et s’unissent avec les trames musicales que nous chérissons et adulons ! Seulement quatre titres pour cette première offrande, soit ; mais un dépaysement et un sentiment d’appréciation assez surprenant au final. L’assise rythmique de nos musicos est blindée et joue tout à la fois du poudrage violent en bonne et due forme, ou du subtil suggestif quasiment labellisé « musique du monde » sur le break d’un « Obduracy » assez sidérant. Un fil rouge progressif certes, mais teinté continuellement de variances et ressacs vous laissant sur votre séant. Le « The Evil’s Depths » d’entame se révélera dantesque de puissance contrôlée et d’un ressac machiavélique : les consonances arabisantes et sahariennes s’estomperont ainsi devant du chant clair qui rappellera aux plus anciens la grande époque Cold Wave (post New Wave) des Joy Division, New Order et Human League périodes originelles. Avant que les vocalises rageuses ne deviennent Death et ne vous poussent vers un headbanging déjanté et communicatif. La cerise sur le gâteau étant cette sublime petite descente de manche itérative qui marquera irrémédiablement vos neurones au fer rouge !
Par ailleurs, les facettes nostalgiques et mélancoliques nappant et nimbant les plages plus calmes alloueront en outre à l’ensemble des structures musicales d’Acyl des connotations Doom certaines. Mais attention, dans le sens noble du terme de ce sous style Metal ; et non point vers ses divagations et errances dans des redondances péjoratives et laxatives. La démarche d’ensemble délivrera au final d’une part un potentiel certain et déjà digne d’assentiment, et de l’autre une originalité créatrice assez bluffante !!! Autant vous dire en conclusion que cette ogive mérite autant le détour de par sa qualité que de par la surprise qu’elle instaurera en vous. Si vous avez le sentiment d’être blasé, laissez-vous tenter, vous ne le regretterez en aucun cas. Amine, Salah, Reda et Mickey vous proposent un divin Metal Travel ; à vous de voir si vous choisissez le politiquement correct. Perso, je suis allergique à la laine des moutons, à bon entendeur…
Myspace : http://www.myspace.com/acylband