by Dada metal | Déc 22, 2010 | Chroniques
Note du soilchroniqueur (Dada Metal) : 07/10
Il y a des jours comme ça. Vous ne travaillez pas, votre copine n’est pas à la maison. Alors vous divaguez. Vous tuez le temps entre DVD, lectures inachevées et émissions télé insipides. Le tout bien sur en pyjama et en remettant toujours à plus tard la vaisselle qui n’attend que votre main experte. Après tout, c’est la seule chose que vous puissiez en faire…
L’occasion est trop belle d’appeler un de ses meilleurs amis. Le mien en occurrence. Qui a dit que les filles étaient les seules à pouvoir passer beaucoup de temps au téléphone à glousser et colporter des ragots ? Pas moi en tout cas. Il est de me seuls amis à partager mon goût pour la musique extrême, sous ses airs de commercial endimanché et bien rasé. Lorsque nous étions encore assez proche géographiquement (snif), nous passions des soirées entières avec du bon vin, quelques amuses-gueules et l’écoute presque religieuse de nos découvertes respectives. Moment de nostalgie. (re snif). Quoi qu’il en soit, une fois au téléphone, vient naturellement le moment de parler metaaaal :
– Lui : quoi de neuf de ton côté en ce moment ?
– Moi : je viens de poster ma chro sur October Tide. Sinon là, je suis en plein dans l’écoute du nouvel album de War From a Harlots Mouth…
– Connais pô.
– Comment ça ? Ils sont pourtant connus, ces berlinois ont déjà parcours du chemin depuis leur formation en 2005. Ils ont déjà un bon public, font les grandes scènes des festivals allemands et ont même fait un split avec les furieux de Burning skies.
– Mouais et c’est quel genre ?
– C’est du mathcore.
Face à ce que je devine être un air incrédule qui se traduit par un long moment de silence, je m’explique. Il s’agit d’une sorte de mélange entre du deathcore, la violence du hardcore, avec des éléments grind et une quasi-logique mathématique. Il me rétorqua « des maths ! Et pourquoi pas de la géographie ! C’est un truc de geek en somme ! ».
Et si WFAHM était geek ?! Pour y répondre, il faut déjà savoir ce qu’est un geek. Jamie c’est à toi. Un geek est, pour faire simple, un passionné. Il faut éviter de le relier toujours aux nouvelles technologies, puisque ses domaines de prédilection sont souvent la science-fiction, les trucs que tout le monde trouve kitsch mais que lui va trouver culte et les musiques alambiquées. Et à ce niveau, nos allemands sont assez doués. Les morceaux sont totalement déstructurés à la manière d’un The Dilinger Escape Plan auquel se greffe la rage d’un Converge. Les deux premiers titres suffisent à convaincre, l’auditeur passe tout d’abord par une lente montée aux enfers (Insomnia) puis fait la connaissance d’une distorsion musicale, mélange de rage et de moments jazzy (To age and obsolete). C’est justement par cette alternance subtile d’univers musicaux que notre groupe fait la différence, coiffant au poteau les feux de paille du mouvement deathcore. Même dans ces passages les plus doux et expérimentaux, la violence ne quitte pas la scène tant la basse se fait vrombissante. C’est à nos tripes qu’ils s’en prennent ! A la manière d’un Kylesa, à nos tripes et à nos cervicales ! Car oui, le tout sait se rendre groovy, tel un melting pot très appétissant dans lequel se mélangent des influences diverses et tout à fait digérées.
L’autre point commun avec la « geekitude » est ce penchant pour les références horrifiques et fantastiques de l’age d’or du genre. L’artwork de MMX rappelle les films de Romero et les comics d’horreurs américains. Les paroles hurlées et crachées au visage accentuent ce rapprochement. Le hurleur en question, Nico Weber, qui officie déjà au sein de The ocean, crache ses poumons de manière convaincante. Nous ne saurions lui en demander plus…profitez en bien car sa voix risque le destin cruel d’espèce en voix d’extinction. Un essai très timide à la voix claire apparaît sur Spineless, certainement le morceau de bravoure de l’album. Très technique, tout commence par des rythmes « convergiens », évolue dans un registre jazz proche du Dave Brubeck Quartet pour finir dans une lenteur doomesque où les hurlements hargneux assènent le coup de grâce.
Il vous faudra beaucoup d’écoutes pour distinguer ces subtilités tant elles paraissent, au premier abord, noyées dans une sorte de chaos artistique demandant des tympans à toute épreuve. Les musiciens assurent, les morceaux sont travaillés, une marque de fabrique s’affirme, mais il est certain que l’écoute se fait plus brutale qu’agréable.
Là mon ami me répond qu’il n’aime pas tout ce qui finit par « core » à la fin des phrases et que les maths lui donnent des boutons. Mais l’ensemble est tellement maîtrisé que cet opus se hisse au dessus de toutes les questions de genre musicaux. Les fans de moshpits seront ravis, les autres aussi.
Site Internet : www.wfahm.com
Myspace : www.myspace.com/warfromaharlotsmouth
by Dada metal | Déc 11, 2010 | Chroniques
Note du soilchroniqueur (Dada Metal) : 07/10
Il y a t’il une lumière au bout du couloir ? Des anges dénudés galopent-ils dans un paradis imaginé par Jérome Bosch ? Satan attend-il les morts armé de sa fourche et des plus terribles vices dont lui seul a le secret ? Si le coma est un aperçu de l’au delà, alors October Tide peut sûrement répondre à quelques unes de ces questions. Après un split annoncé et une longue absence, le groupe revient avec A Thin Shell. Un album bien vivant (enfin).
Année 1995 en Suède, là où un froid glacial fait naître les groupes les plus prolifiques. Katatonia ne parvient pas à trouver un line-up stable. Le groupe enchaîne les démos sans maintenir sa ligne de croisière et sans réussir à exprimer par audio toute son atmosphère. Jonas Renske et Fred Norman profite de cette pause pour composer quelques morceaux destinés à October Tide, le projet parallèle qui les agite alors. Enfin…qui les agite pour quelques temps seulement. Car, en 1996 sort un album qui fait date dans la musique extrême, Katatonia livre son premier chef d’oeuvre : Brave murder day avec Mickael Akerfeldt (Opeth) au chant. C’est la consacration. Oh joie ! Oh bonheur ! Les métalleux les plus sombres tombent à genoux devant ce morceau de bravoure mélancolique.
Ce n’est donc qu’un an plus tard…(roulement de tambourds) qu’October tide (tension générale) livre enfin son premier album (applaudissements). Jonas Renske est au chant, enfin aux growls plutôt, car avant d’être dans un registre de voix cristalline reconnaissable, La Belle était Bête.
Depuis, le père Jonas a quitté le groupe remplacé d’abord par Marten Hansen (This ending) et plus tard par Tobias Netzell (In mourning). Puis silence radio. Le succès de leurs groupes respectifs aura, pour beaucoup, eu raison d’October Tide. Lors d’un coma, les fonctions inconscientes et automatiques du corps continuent de fonctionner (battements du coeur, pouls) mais le patient est en état de sommeil profond. Il y a différents types de coma, du plus long au plus court. Au stade 4, le patient n’a presque aucune chance d’en sortir puisqu’en état de mort cérébrale tandis qu’au premier stade, il peut ressentir des pincements et émettre des grognements. Pour certains, le coma est juste un vague souvenir. C’est le cas pour October Tide. Leur absence fut peut-être longue mais leur réveil est plein d’énergie et d’envie d’en découdre.
Tout d’abord l’artwork. Magnifique. Mélange de fins du monde et d’utopie dans une alliance de tons chauds et de clair obscurs. Ensuite la musique. Prenante. Le premier titre commence par un riff purement katatonien, dans un rythme mi-tempo et quelques notes jazzy entêtantes. La voix arrive et, visiblement, elle a gardé des marques d’outre tombes. Massive et variée, elle surprend surtout par sa façon de rebondir sur les mots. Le chanteur insiste particulièrement et intelligemment sur les rimes rendant l’ensemble très groovy. On n’est pas à La Comédie Française, mais les phrases sont chantées de manière (presque) aussi harmonieuse que des alexandrins. Bref, pour ses alternances de voix, de rythme et de mélodies, le premier titre suffit déjà à ravir les amateurs de death mélodique, de doom à la Swallow the sun et les fans de Katatonia. L’album continue sur sa lancée avec un second titre tout aussi ravageur dans lequel la voix se fait particulièrement intense (je ne me lasse pas d’éloges à son sujet). Les titres sont long (entre 5 à 7 minutes) et prennent donc leur temps pour installer leur ambiance. Cela se traduit par des pauses (encore une fois très katatoniennes), quelques notes de clavier, des accords qui évoquent un oscilloscope au ralenti. Ceci dans l’objectif de mieux enfoncer le clou le moment qui suit. Ainsi, Blackness devours est sûrement le titre le plus virulent mais aussi le plus lourd. Sa conclusion est certainement le moment phare de tout l’album avec des cris surhumains traversant un panel de gammes sur un riff imperturbable.
Bon, il est temps de modérer mon enthousiasme. Après tout, October Tide sort peut-être dignement de son sommeil mais quelques passages sont encore trop bancals pour que le groupe échappe à une surveillance médicale attentive. En effet, outre un instrumental trop long et assez passable, l’ensemble peut vous sembler parfois redondant, et il faut vraiment attendre le dernier titre pour retrouver l’énergie du départ. Véritable bouquet final de mélancolie, il sifflote dans ma tête depuis une semaine. Mais ces quelques notes de réserves à part, je vous conseille vivement cet album, ne serais-ce que pour ses qualités rythmiques flirtant quelques fois du côté de John Zorn. Espérons qu’ils conservent pour de bon leur line-up et que leur réveil ne soit pas qu’un come-back passager.
Alors que je cherchais une conclusion sympathique dans le champ lexical des comas et de l’hôpital, une interrogation urgente m’assaille. Les infirmières sont-elles nues sous leur blouse ou est-ce un fantasme urbain de plus ?!!
Site Internet : http://octobertide.net
by Dada metal | Nov 28, 2010 | Chroniques
Note du Soilchroniqueur (Dada Metal) : 03 / 10
Il était flic et il faisait du bon travail. Mais il avait commis le crime le plus grave en témoignant contre d’autres flics qui avaient mal tourné. Ces flics avaient tenté de l’éliminer mais c’est la femme qu’il aimait qui a été touchée. Accusé à tort du meurtre, il rôdait maintenant du côté du Dakota. Un hors-la-loi poursuivant les hors-la-loi, un chasseur de prime, un renégat…
Les plus érudits d’entre vous auront sûrement reconnu le générique du Rebelle. LA série phare avec Lorenzo Lamas et son pote l’indien ! Ceux qui ne connaissent pas ne passaient sans doute pas leurs samedi devant TF1. Ne les blâmons pas pour autant…
Outre le fait de déballer (de dégueuler devrais-je dire) ma culture, cette subtile introduction a pour but de retranscrire au mieux et avec un minimum de mots l’ambiance musicale de Drive she said. Voilà, ça y est vous ressentez le truc ?
Le ton est donné dès le « superbe » visuel : une route déserte au recto et une fabuleuse photo des protagonistes au verso façon Jacques Dessanges. Vous l’aurez compris, le rock moumoute et pantalons moule-cacahuètes n’est pas vraiment mon truc. Mais bon n’ayons pas la critique facile et situons les choses dans leur contexte. Drive She Said est un groupe de hard FM qui n’a jamais franchement eu de succès (oh ?) et qui n’a sorti que quatre albums (ah!). Un Best-of s’imposait donc.
Et que trouvons nous ? Une compilation de rock mollasson aux synthés clichés, une bande son parfaite pour courir au ralenti sur le sable avec un maillot rouge.
Bon, il ne faut pas être trop sévère. Il est certain que ce Best-of trouvera son public, pour les amoureux de Bon Jovi et co. D’ailleurs, un morceau comme Try2Letgo n’est pas si mal. Et avouons que les mélodies sont parfois plaisantes. Certains titres auront même le mérite de vous faire sourire : Drivin’ Wheel est mon nouveau passage obligé pour les soirées arrosées (entre La bonne du curé et C’est à boire). La faute à un riff (qui se veut) énervé et à un synthé piqué à Jean-Pierre François.
Dans l’ensemble, le duo pèche à insuffler à la fois de la dynamique et de l’émotion. N’est pas Scorpions qui veut. Mais bon, intéressant pour ceux qui ne connaissent pas le groupe.
Je m’excuse par avance auprès des fans du groupe…et je dis Roule papy !
Myspace : http://www.myspace.com/driveshesaidband
by Dada metal | Nov 13, 2010 | Chroniques
Note du Soilchroniqueur (Dada Metal) : 8,5 / 10
Aujourd’hui, votre chroniqueur préféré (moi) enfile son plus beau tablier et sa toque. Au menu, cours de cuisine express en compagnie de Melechesh. Alors à vos fourneaux et bon appétit bien sur !
La cuisine est à la mode. Nous peinons à recenser les « master chefs » et autres « déjeuner presque parfaits » qui pullulent sur notre cher PAF. Outre le plaisir de l’humiliation pour les participants, ces émissions ont quand même pour intérêt de réaffirmer notre goût, bien français, pour la bonne bouffe. Ainsi, Cyril Lignac et JP Koff deviennent nos nouvelles Mariannes, les étendards d’une fierté nationale. La mode est à la cuisine. Il serait dommage que Soil Chronicles, webzine à la pointe des nouvelles tendances, ne s’investisse pas dans le moule « cuisine participatif ». Le marmiton de l’enfer en quelque sorte, si nous devions le nommer.
Parce que nous, les métalleux, il y a fort longtemps que nous sommes initiés aux plus fines saveurs culinaires. Ainsi, lors d’une édition du regretté festival Metal Therapy (dans la banlieue de Metz), la faim me prit. N’écoutant que mon ventre, je m’aventurai avec quelques compagnons au stand de ravitaillement le plus proche. Après quelques coups de coudes (de genoux parfois) et une poignée de jetons, un met de la plus belle allure se tenait au creux de ma main. Un Hot Dog ! Une délicieuse saucisse baignant dans la graisse, entre deux tranches de pain brioché premier prix. Le ketchup et la moutarde dégoulinant avec finesse et enveloppant la viande, puis les mains. C’est avec cet objet gastronomique que je fis ma première rencontre avec Melechesh. Les israéliens débutaient leur show. Quel insouciant j’étais à l’époque pour ne pas connaître ce groupe de black oriental ravageur. Les murs de la salle et ma saucisse ont vibré à l’unisson. Je crois que mes oreilles en ont encore des stigmates. Et la saucisse a fini au sol. Triste destin.
C’est ainsi que je suis tombé amoureux de leur album Emissaries, véritable perle de puissance et de violence bien pesée. C’était en 2006. J’attendais donc leur nouveau méfait avec la plus vive impatience. Le plaisir d’insérer The Epigenesis dans le lecteur fut donc grand, très grand.
Les cuisiniers vous le diront. Se référer à un travail passé, particulièrement abouti, est vain. Ainsi, inutile d’essayer de comparer ce nouvel album à Emissaries, tant ce dernier aura convaincu la presse et le public par sa cohérence d’ensemble. Plutôt que de réaliser un ersatz, miser sur l’évolution. Et ça, le groupe l’a bien compris.
Un apéritif réussi est la meilleure façon de commencer un bon repas. Le premier titre, Goulds of nineve met l’eau à la bouche avec un riff ultra efficace qui tourne en boucle, auquel vient se grefffer des sons orientaux, un rythme lancinant et une voix éraillée au possible. Celle-ci est d’ailleurs le gros point fort de l’album, les progrès sont impressionnants. La voix traverse ainsi plusieurs gammes sans la moindre difficulté. Bon…par contre l’apéro dure un peu trop longtemps. Et les convives commencent à s’ennuyer. En effet, plus de six minutes sur le même rythme laisse paraître quelques lenteurs. Elles seront vite effacées par le hors d’oeuvre. Le second titre commence par un chant énervé en guise de brève introduction au bombardement massif à venir. J’ai toujours aimé les hors d’oeuvres. Tantôt salés, tantôt sucrés et toujours facilement digestes. Avec ses alternances de vitesse et de mi-tempo, c’est certainement le morceau le plus réussi de l’album. Il devrait d’ailleurs faire un malheur en concert.
Mais regardons un peu autour de nous. Bien manger ne suffit pas. Quid de la décoration ? Melechesh nous plonge de nouveau dans des ambiances mésopotamiennes ensorcelantes. La Mésopotamie, « la terre entre deux fleuves », est ici narrée par des instruments traditionnels, des sons, des odeurs en viennent presque perceptibles. L’expérience sensorielle est accentuée si vous préparez un tajin pour la suite du repas. Les morceaux qui suivent sont toujours un mixe réussi entre black metal et ambiances exotiques. Des images de Gilgamesh apparaissent. Son voyage à la recherche de l’immortalité, détaillé dans la mythologie mésopotamienne, est pimenté par des monstres, des déluges, des êtres hybrides et du sang. Beaucoup de sang, de combats et de violence si l’on fait de cet album la BO de l’histoire. On est loin du rêve bleu.
Des pauses dans le repas sont conseillées. Ainsi, le groupe distille quelques instrumentaux toujours bien menés. Ceci pour mieux impressionner au dessert : Negativ theolog ou le morceau éponyme à la mélodie imparable.
En conclusion, un album rapide, aux ambiances envoutantes et aux guitares très présentes. Le mixage et la prod sont en effet aux petits oignons. Vous reprendrez bien une part ?
by Dada metal | Oct 23, 2010 | Chroniques
Note du Soilchroniqueur (Dada Metal) : 5,2 / 10
Avertissement : cette chronique contient des contenus explicites pouvant choquer les plus jeunes ou les plus prudes d’entre vous. Le rédacteur n’est en aucun cas responsable si vos enfants apprennent de nouvelles insultes anglo-saxonnes. Le rédacteur se désengage totalement si une envie d’émeute naît en vous après lecture et écoute de cet album. D’ailleurs, le rédacteur est introuvable.
Je vous parle d’un temps (que les moins de vingt ans…) où les groupes de Neo Metal passaient à la matinale sur M6. Je vous parle d’un temps où des compil’s estampillées Nu Metal se vendaient comme des petits pains (au chocolat). A l’époque, le métal connaissait un souffle nouveau attirant dans ses mains griffues et ses bras poilus toute une génération de baggy et de t-shirt de sport US. C’était l’age d’or des Linkin Park, Limp Bizkit et autres P.O.D. Au plus grand malheur des puristes du genre. Cependant, reconnaissons que ce mixage entre riffs énervés, rap et musique électronique a apporté une nouvelle énergie et de nouveaux terrains d’expression. Les rares survivants à ce « mouvement » sont ceux qui sont restés fidèles à leur son, quitte à le radicaliser, et n’ont pas cédé aux sirènes du grand capitalisme. (hed) P.E font partie de ces Mad Max du neo metal, roulant à toute allure dans un désert plein de vestiges des gloires passées.
En plus d’avoir un nom imprononçable, (hed) P.E est un groupe de fusion, néo, rap-punk (ou tout ce que vous voulez) né sous le chaud soleil de Californie en 1994. Et à en croire leur musique, l’état de « Gouvernator » a de quoi énerver le plus doux des agneaux. New World Orphans, leur nouvel opus aux vingt titres, dont certains sont aussi courts que dans un album de grindcore, est une accumulation de fuck, shit, motherfuckers et autres suck my ****. Ce doux et sucré langage est au service d’une musique tantôt punk, rap, reggae et même ragga. Ceux pour qui la diversité musicale donne des boutons peuvent déjà arrêter de lire. Pour les autres, vous vous surprendrez à remuer votre popotin sur des titres, pour certains, très accrocheurs.
Certaines chansons (Stay ready, stepping done) donnent envie de mettre sa casquette à l’envers (n’en déplaise à Nadine Morano) tandis que d’autres envoient des riffs et des accélérations hardcore « in your fucking face ». Si les images qui viennent à l’esprit lors de l’écoute sont ceux de scènes de guerilla urbaines, de pitbulls en liberté, et de flics corrompus arpentant les rues à la manière de The Shield, des mélodies très efficaces sont aussi présentes. Citons le hit en puissance Renegade ou Everything all time aux samples (pertinents) de musique grégorienne. Et en plus des paroles, les quelques gémissements féminins présents par ci par là, prouvent que le groupe se positionne comme un apôtre de l’amour. Un amour bodybuildé sentant bon la sueur, mais un amour quand même.
Alors bien sur, l’album ne tournera pas en boucle dans votre platine, l’overdose n’étant jamais loin. A écouter avec modération donc. Yo !