Advent Of Fire – Verikaste

Advent Of Fire – Verikaste

Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 7,5/10

 

Ce que j’aime bien, chez Great Dane Records, c’est qu’ils ont toujours, depuis 2006, un bon petit groupe de metal extrême old school de derrière les fagots à nous proposer.
Et là, ils nous dégottent un quatuor finlandais, Advent Of Fire, qui nous envoie un bon vieux death metal à l’ancienne avec tout ce qui faut de mélodies combinées avec un tantinet de black et de thrash metal.
De quoi séduire !

Formé en 2017, le groupe nous sort une démo (“Tuonelan Tähdet”) de sept titres pour presque 40 minutes.
En 2019, Advent Of Fire propose un premier single (“Tontuu”), puis, coup sur coup, “Pelklää päivä”, “Teuras”, “Ruhonsyöjä” et “Kuura”, tous annonciateurs de ce “Verikaste” et présents sur cet album, “Tontuu” en bonus sur la version CD, on appréciera le principe de “récompenser” ainsi ceux qui achètent encore du physique au lieu de céder (si j’ose dire) à la facilité de la froideur et l’immatérialité dispensable du mp3.

Musicalement, c’est intéressant !
Advent Of Fire, comme précisé plus haut, est d’une dominante death metal, évidemment old school, avec un chant éraillé mais plus proche d’un Alexis Laiho que de Johnny Hedlund, et dans lequel le groupe n’hésite pas à incorporer des touches diverses de genres relativement distincts.

Et en soi, l’idée est pour le moins judicieuse : à part au niveau du chant qui reste monocorde (quasiment) tout l’album et n’offre que peu de variétés, la musique, elle passe aussi facilement du death ‘n’ roll (“Verikaste”) au gros death metal (“Pelklää vihaa”, “Petos”), du heavy metal (le long “Koston päivä”) au thrash (“Teuras”), du death mélodique (“Ruhonsvöjä”) au black metal (“Saalis”, “Tonttu”, le plus ‘viking’ “Varjoni”). On notera que “Tonttu” permet d’entendre enfin le chanteur proposer un passage introductif en voix claire pas désagréable qui casse un peu le côté monocorde cité plus tôt.
Musicalement, c’est donc très riche : les titres les plus longs proposent des breaks bien sentis avec changements de rythmes parfois surprenants et brutaux et les mélodies sont omniprésentes.
Tant de diversité tuerait-elle la diversité ? Certains ont le droit de le penser, mais toujours est-il qu’Advent Of Fire semble aimer la prise de risque.
Les plus ouverts vont certainement aimer, les plus réfractaires montreront leur (habituel) côté rageux ! C’est ainsi…

En revanche, aussi ouvert d’esprit puis-je être, j’avoue que la reprise de Black Sabbath (“Heaven and Hell”), sublime lorsqu’elle est chantée par RJ Dio, prend un coup dans l’aile en version « chant extrême », d’autant plus dommageable que les parties instrumentales sont particulièrement réussies.
Et on a même droit à des touches de jazz pour la dernière minute du titre, c’est dire le panel artistique du groupe…

C’est malgré tout avec une impression mitigée que j’accueille ce premier album car, si on a affaire à des musiciens à la technique irréprochable et au talent de composition indéniable, le fait que les univers musicaux soient aussi différents avec un chant avec si peu de variations donne un sentiment d’inachevé qui, j’en suis sûr, sera corrigé avec l’expérience.

Conseillé malgré tout !

 

Tracklist :

1. Alku (0:57)
2. Verikaste (4:35)
3. Pelklää vihaa (5:48)
4. Petos (3:18)
5. Koston päivä (7:25)
6. Teuras (3:21)
7. Ruhonsyöjä (5:34)
8. Saalis (4:56)
9. Varjoni (6:54)
10. Tonttu (bonus CD) (5:48)
11. Heaven and Hell (bonus CD) (reprise Black Sabbath) (7:48)

 

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Seltar – Autoscopia

Seltar – Autoscopia

Note du SoilChroniqueur (Arno) : 8/10

 

Si le one-man-band américain Seltar emmené par Invierno est assez discret concernant les sorties discographiques, « Autoscopia » n’étant que le deuxième album pour la période 2015 (année de naissance de la formation) – 2021, cette rareté est à la mesure du talent démontré tout au long de ces quatre longues (dix minutes en moyenne) compositions.

Le disque étant initialement sorti en indépendant ce mois de septembre, le label Casus Belli Musica est plus que bien inspiré de le proposer aujourd’hui en format CD et, surtout, vinyle, la pochette étant d’une rare beauté.

Si l’étiquette black metal atmosphérique n’est pas galvaudée, j’apprécie tout de même particulièrement le fait que la musique reste axée sur la rapidité ainsi que l’agressivité du chant, alors que les passages plus posés mettent en exergue toute la sensibilité du compositeur, capable d’écrire des plages instrumentales riches et variées sans pour autant trahir l’identité black.

Dans le style, Seltar mérite la plus grande attention, surtout si l’on a une âme nostalgique et rêveuse.

 

Tracklist :

1. Aurora (10:44)
2. Niebla (12:23)
3. Vacío (10:40)
4. Regresaré (9:20)

 

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Maudits – Angle mort

Maudits – Angle mort

Note du SoilChroniqueur (Arno) : 8/10

 

D’abord, un peu d’histoire. Ceux qui parmi vous suivent la scène prog’ française connaissaient peut-être The Last Embrace, formation auteur de quatre albums entre 2006 et 2015 et qui, suite à son split, donna naissance à Maudits pour une orientation 100% instrumentale, plus post, plus doom, plus… plus plein de choses en fait, les influences brassées dans le premier album éponyme (2020) étant aussi nombreuses que qualitatives.

Suite au départ du bassiste, O (guitare) et C (batterie), se retrouvent donc seuls aux manettes (même si, depuis, j’ai vu passer l’annonce d’un nouveau membre aux quatre cordes). Avant de repartir sur de nouvelles bases, les musiciens ont donc décidé d’enterrer le passé avec « Angle mort« , un EP construit autour de trois anciens titres revisités et de deux inédits.

Pour une fois, le terme « revisité » ne sert pas à cacher avec un terme pompeux le fait que le titre ait été saccagé par des beats électros ou des versions reggae. Réécrire un morceau, ce n’est pas garder la même base, la même structure, c’est repenser totalement les choses pour en extraire un « ce qui aurait pu être si » et, sur ce plan là, Maudits a su totalement se réinventer. Plus atmosphérique, plus dub, plus profond, plus planant également, la fusion entre le passé et le présent est parfaite.

C’est d’ailleurs le premier constat à faire : le propos s’est adouci, les quelques envolées metal qui traversaient « Maudits » étant quasi absentes (pour ne pas dire totalement) d' »Angle mort » puisqu’il faut attendre la fin du dernier titre « Epäselvä » pour entendre du gros son. Cela n’est pourtant pas un reproche. En effet, je trouve que plus les disques passent, plus O s’avèrent talentueux dans sa façon de peindre des tessitures sonores simples d’apparence mais porteuses d’une grande sensibilité, cette émotion de chaque instant rendant le chant dérisoire. Il n’y en a d’ailleurs pas, tout est donc parfait dans le meilleur des mondes.

On pourra également noter l’excellent travail réalisé par C à la batterie. Son jeu qui sait se montrer aussi puissant que fin en fonction des atmosphères contribue grandement à la qualité finale de l’ensemble. Quant aux invités, ils apportent chacun leur touche, avec sobriété et en se mettant au service du propos qu’ils servent tous à leur manière de la façon la plus élégante qui soit.

Si Maudits poursuit dans cette voie, le prochain album risque d’être un régal auditif, même si j’espère y trouver davantage de passages « burnés » ou en tout cas un meilleur équilibre entre la langueur d’un post ambient et la pesanteur du doom.

 

Tracklist :

01 : Angle mort
02 : Verdoemd
03 : Perdu d’avance
04 : Résilience 2021
05 : Epäselvä

 

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Order – The Gospel

Order – The Gospel

Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

 

Formé en 2013, Order est de retour avec ce “The Gospel” qui fait suite à un “Lex Amentiae” (2017) qui proposait un black metal des plus passéistes à la façon des vieux Hellhammer et du Mayhem des débuts.

Le quatuor norvégien, composé de deux membres de la première version de Mayhem en les personnes du batteur Kjetil Esten “Manheim” Haraldsson (1984-1987) et du chanteur Eirik Skyseth “Messiah” Norheim (1985-1986), ainsi que du guitariste Anders Odden (CadaverMagenta, ex-Hydr Hydr, ex-Slaught, ex-Braindead, ex-Apoptygma Berzerk…) et du bassiste Stu Manx (ex-Gluecifer), nous replonge plus de trente années en arrière avec ce black metal des plus crus, agressif au possible et difficilement plus malsain.

Riffs incisifs, titres courts et souvent rapides, chant écorché à la lame de rasoir, Order ne recule devant rien pour nous offrir un album des plus torturés à l’ambiance glauque et malsaine qui rappellera le côté grandiloquent et théâtral de “De Mysteriis Dom Sathanas”.
Tout semble possédé à l’écoute de ces onze titres – dont une intro lugubre au piano (“Pneuma”), un interlude murmuré (“Gal.Lu”) et une outro bruitiste flippante (“Pneuma II”) – qui mettent à mal les esprits encore valides.

D’une furie totale, ce concentré de haine poussera chaque auditeur dans ses derniers retranchements : Order s’adresse avant à des auditeurs avertis, ceux qui se régalent de ce qui a fait les prémices d’un black metal des plus dévastateurs.
Le chant est absolument apocalyptique et magnifie une véritable bande sonore déroutante de nos pires cauchemars. Une telle addition de laideur ne peut que donner une œuvre d’une beauté quasi absolue.

Comme quoi, définitivement, il y a une vie après Mayhem

 

Tracklist :

1. Pneuma (0:33)
2. Rise (4:20)
3. Bringer of Salt (2:32)
4. It Burns (3:42)
5. The Gospel (3:04)
6. Gal.Lu (0:42)
7. Descend (3:40)
8. Lust (3:45)
9. My Pain (4:14)
10. Tomb (4:34)
11. Pneuma II (2:05)

 

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Titan – Palingenesia 

Titan – Palingenesia 

Note du SoilChroniqueur (M.L.A.M.) : 9/10

L’année 2021 est vraiment généreuse en ce qui concerne les albums de heavy metal français car après SortilègeTentation et ADX – c’est donc aux Bayonnais de Titan d’effectuer leur retour dans les bacs à CD.
Il aura donc fallu à Titan quasiment 35 ans pour nous proposer un nouvel opus, le premier album remontant a 1986 et mis à part un live sorti en 1988, ce fut le silence radio au Pays Basque.

C’est lors du festival de heavy old school, le Pyrenean Warriors Open Air en 2017 que le groupe décida de relancer la machine et je ne pense pas que si l’accueil avait été aussi bon, le groupe aurait persévéré.

Nous retrouvons donc la grande majorité du line-up d’époque : Patrice (chant), Seb (guitare) et Pat (guitare), mais un nouveau batteur Inaki Plaa qui, avec le bassiste Pascal Chauderon, forment une excellente section rythmique.

Par rapport au Titan des années 80, on trouve une once de modernité dans la musique proposée par le groupe qui reste au final du heavy speed d’influence germanique qui sent bon l’Accept-way of riffing auquel on aurait rajouté des influences Trust assez flagrantes.

Le gang de Patrice Le Calvez a toujours ce côté engagé et contestataire au niveau des sujets abordés dans les textes. Par exemple, le Trustien « Les fous de dieu » (100 % Trust question style) traite des intégristes religieux, « Mourir ailleurs » parle des migrants qui tentent de fuir leur pays d’origine, « Rage et haine » évoque la tuerie du 13 novembre 2015. Nous avons aussi « Liberté » qui, niveau inspiration sent la aussi le Bernie Bonvoisin à plein nez ou encore « Marche ».
Le morceau qui parle vraiment de notre musique favorite reste l’excellent « Résurrection » qui évoque le retour à la vie du groupe lors du Pyrenean, ce morceau reste pour moi le meilleur moment de l’album.

La power ballade « A la vie, à la mort » reste bien dans la lignée des ballades qu’on trouvait sur les premiers albums de Killers ou celle qui figure sur le premier album du groupe « Enfants de la guerre ».
D’ailleurs en parlant du premier album, on a le droit à une version réenregistré du classique « Ultimatum » et le groupe nous propose une version 100 % fidèle a l’originale.
Globalement, l’ensemble des morceaux reste bon, voire très bon et on ne trouve rien à jeter tout au long de ces douze titres qui composent ce « Palingenesia ».

Les fans de beaux solos vont être gâtés, Seb et Pat forment eux aussi une paire de gratteux bien complémentaires comme le sont les maitres Tipton / Downing, Smith / Murray, Hoffman / Fischer ou nos nationaux Betov / Marquis (RIP) qui ont marqué les grandes heures d’ADX
Le groupe a fait un super travail au niveau de la production qui est excellente de bout en bout.
La pochette nous provient de chez Stan W. Decker mais avec un visuel beaucoup plus simpliste que certaines créations du meilleur illustrateur français.

Un album qu’on pourra sans problèmes classer parmi les meilleures réalisations du style pour cette année 2021, même s’il faut reconnaitre que Sortilège ou Tentation ont placé la barre très haut.

Tracklist :

01 – Palingénésia (intro)
02 – Utopie
03 – No More Gods
04 – Les fous de Dieu
05 – Mourir Ailleurs
06 – Mortels
07 – Liberté
08 – Marche
09 – Rage et Haine
10 – Résurrection
11 – A la vie, à la mort
12 – Ultimatum (bonus)

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