Father Befouled – Crowned in Veneficum

Father Befouled – Crowned in Veneficum

Note du SoilChroniqueur (Arno) : 7,5/10

Il était attendu, ce quatrième album de Father Befouled. Il faut dire que les Américains n’avaient rien sorti de vraiment consistant, si ce n’est un Live, depuis 2017 et « Desolate Gods« , aussi avait-on les oreilles grandes ouvertes pour accueillir « Crowned in Veneficum« .

Si les années passent, le style, lui, reste inchangé : un death metal plutôt lourd et putride (ce chant maladif, bordel), profondément ancré dans la scène américaine et donc principalement redevable au vieil Incantation. Bon, en soi, l’influence est loin d’être honteuse et Father Befouled n’est ni le premier, ni le dernier groupe à gorger son death d’une pesanteur extrême frôlant même le funeral doom (« His Throne Decayed »). C’est d’ailleurs dans les pires ralentissements qu’il me semble que le quatuor parvient à exprimer pleinement toute sa malignité, le trouvant moins inspiré (ou plus quelconque) dès lors que le tempo s’accélère.

Ce disque n’apportera rien de plus à la carrière du groupe, ne renouvellera pas non plus le genre. Il contribue en revanche à renforcer l’édifice noir de la musique extrême en apportant un monolithe solide et fiable. Si vous voulez un album de pur death metal et être sûr de ne pas vous tromper, « Crowned in Veneficum » est là.

Tracklist :

1. Unheavenly Catechesis
2. Salivating Faithlessness
3. Dethroned Enslavement
4. His Throne Decayed
5. Miasmas of Sodom
6. Katabatic Deliverance
7. Enlightenment of Torture
8. Euphoria of Accepted Suffering
9. Utter Abomination

https://fatherbefouled.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/FatherBefouled
https://www.instagram.com/fatherbefouled/
https://myspace.com/fatherbefouled

Beyond Mortal Dreams – Abomination of the Flames

Beyond Mortal Dreams – Abomination of the Flames

Note du SoilChroniqueur (Arno) : 8,5/10

Vous aimez NileMorbid Angel et Immolation ? Comme moi, vous ne connaissiez pas Beyond Mortal Dreams jusqu’à ce qu’un ami vous conseille cet « Abomination of the Flames » ? Et comme vous écoutez les conseils que l’on vous donne vous avez foncé vers ces sept compositions de pur death metal ? Bien joué, c’est certainement la meilleure chose qu’il y avait à faire en ce mois d’avril.

Si le premier LP (« From Hell« ) est sorti en 2008, la biographie précise tout de même que les fondateurs du groupe ont commencé dès 1992 sous le nom de Suffering, période au cours de laquelle ils ont ouvert pour Deicide et Cannibal Corpse. En soi, je suis bien d’accord, cela ne veut pas dire grand chose. Je précise cela juste pour mettre en perspective la maîtrise du propos death dans « Abomination of the Flames » en rappelant que les mecs baignent dedans depuis une trentaine d’années… Et cela s’entend ! Cela fait même toute la différence !

Si le groupe musicalement le plus proche me semble être Nile, notamment du fait de la profondeur des growls ainsi que dans la façon d’attaquer les rythmiques, le quatuor est loin d’être un énième épigone et a donc développé un style qui lui est propre, épais et brutal, tout en ménageant suffisamment d’espace à des guitares solos très inspirées. On a même parfois un petit vocoder à la Cynic, bien dosé, qui amène un truc en plus sans dénaturer la puissance de l’ensemble.

Grosse découverte donc que Beyond Mortal Dreams, encore une formation australienne d’exception.

Tracklist :

1. Abomination of the Flames
2. Hell of Eternal Death
3. Deficit in Flesh
4. They Are Seven
5. Decimation Hymn
6. Misanthrope Messiah
7. Peace Through Annihilation

https://beyondmortaldreams.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/beyondmortaldreams
https://www.reverbnation.com/beyondmortaldreams

Egregore – The Word of His Law

Egregore – The Word of His Law

Note du SoilChroniqueur (Arno) : 8/10

Quand deux membres de Mitochondrion et anciens HavocAbriosis ou encore Archspire décident de monter un groupe ensemble, cela devient Egregore, un tout nouveau monstre de black death metal, aussi technique qu’inquiétant.

En moins de trente minutes, « The Word of His Law » fait la démonstration de tout le potentiel du duo et impose déjà ce dernier comme un élément incontournable de 2022. Cela peut sembler déconnant mais j’entends dans la musique du Morbid Angel, des rythmiques parfois slayeriennes, des dissonances à la Voivod, des accélérations purement black contemporain et le tout baignant dans une atmosphère sombre et épaisse de perdition, de blasphème.

Compte tenu du CV des protagonistes, on se doutait bien que le niveau de jeu serait élevé et, sur ce point, aucune des six compositions ne dit le contraire. Mais au-delà de l’aisance, il y a la qualité d’écriture, l’inspiration vocale (les chœurs de « Libidinization of Will Azothic » par exemple) ainsi qu’une vraie vision artistique parfaitement exprimée dans cette sublime pochette.

Je ne dirai pas qu’une telle réussite dès le stade du premier album, c’est du jamais vu, mais avec pareille entrée en matière il y a de fortes chances pour que l’on entende encore longtemps parler de Egregore dont le « The Word of His Law » étouffe la concurrence.

Un disque impressionnant.

Tracklist :

1. The Place and the Time
2. Howling Premonition
3. Exfiltrating the Triangle
4. Reborn as the Word of His Law
5. Libidinization of Will Azothic
6. An Address to Abraxas

https://www.facebook.com/Egregore137/

Kimaera – Imperivm

Kimaera – Imperivm

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 8/10

 

L’Occident ne mesure pas toujours la haine que lui vouent des peuples humiliés et offensés par sa prospérité, son passé impérial, son présent dominateur, son appui à des régimes féodaux corrompus.” Alain Peyrefitte

Étonnant clivage que ces concepts d’Occident et Orient. Qu’on retrouve encore aujourd’hui d’ailleurs, les années de modernité n’ont pas arrangé le bazar. J’ai par moment l’impression que la musique peut rassembler ces deux échéances géographiques, tout en gardant la petite subtilité qui fait que l’on reconnaît l’un de l’autre. C’est plus ou moins ce qu’on appelle la mondialisation. Mais je me suis toujours demandé pourquoi on n’essayerait pas de déconceptualiser ces deux frontières mondiales qui me semblent souvent obsolètes, histoire de tenter de ramasser les pots cassés historiques ensemble par exemple.
Bon je sais, je suis très utopiste comme gars et je me pose des questions existentielles, pour ne pas dire enduites de vanité crasseuse. Mais en vérité, je me suis toujours demandé pourquoi l’Homme a à ce point besoin de cliver tout ce qui l’entoure. Étant par définition un mécanisme de défense psychique que l’on retrouve notamment dans les troubles de la personnalité type psychopathie ou borderline pour ne citer qu’eux, le concept de clivage est central dans ce qui régit la vie de l’Homme. Et je me dis que c’est un enjeu majeur dans les escarmouches du monde, ou les grandes guerres comme celle que l’on vit actuellement en Ukraine. Je suis un peu désemparé du comportement humain ce soir, ça s’en ressent dans mes écrits.
Aussi ai-je choisi de faire un groupe plus « exotique », même si je n’ai pas fait exprès étant donné que la donnée principale de cette chronique est que l’album sort le lendemain (on est le 14/03 quand je rédige la chronique).
On est dans un pays qui a beaucoup souffert de ce clivage et d’autres conflits dans ses terres, aussi suis-je plutôt content de rendre hommage au travers de cette nouvelle bafouille à un groupe qui s’appelle Kimaera et de son album nommé quant à lui « Imperivm« . C’est parti !

Kimaera est donc un groupe qui nous vient d’un pays relativement rare dans le monde des chroniques, j’ai nommé le Liban! La ville de Beyrouth accueille en son sein une formation qui existe depuis l’an 2000 tout de même ! Vingt-deux années d’existence, c’est que cela commence à faire un bon paquet d’années pour un groupe qui officie dans un pays où le metal n’est pas vraiment la musique maîtresse. Simplement, il est bon de préciser que Kimaera a déjà sorti « seulement » quatre albums avec ce dernier, et sept singles. C’est un bilan un peu maigre, mais le premier album était sorti en 2006, il aura fallu donc six années pour que le groupe sorte sa première galette, et l’écart entre l’avant-dernier album et ce dernier est de neuf années. C’est donc une formation qui n’est pas hyper productive en l’état, mais qui peut se targuer d’être un groupe phare du Moyen-Orient, considéré selon quelques sources comme un ambassadeur du doom metal dans ce Moyen-Orient. Excusez du peu ! Quoiqu’il advienne, Kimaera s’apprête ainsi à sortir son cinquième album sous l’égide du label de l’autoproduction (En fait, j’ai eu la flemme de réécrire ma phrase, il m’avait semblé voir un label quelque part pour cet « Imperivm« , mais finalement il semblerait que non…).

Au travers du nom peu prophétique d' »Imperivm« , se cache une thématique assez originale pour un groupe oriental : celle de l’Empire Romain. Facile en l’état de constater que la représentation sur la pochette est celle d’un empereur romain bien emphatique. D’ailleurs, derrière cette statue monumentale, on distingue bien des troupes romaines facilement reconnaissables à leurs étendards rouges avec des pointes et l’aigle royal en or à droite. Le tout est sur un décor général très « chic », un peu m’as-tu-vu sur les bords avec ce ciel orageux en haut et ensoleillé en bas, sur des tons rougeâtres qui font penser soit à un lever du jour, soit un ciel « sanglant » reprenant l’idée que le ciel était rouge du sang des soldats morts au combat les lendemains de bataille. Ce qui me surprend un peu c’est que les troupes romaines se font face de manière fortement belliqueuse, comme si elles allaient s’affronter. Or, à ma connaissance, il n’y avait pas de sécession à l’époque. Choix étonnant !
Pour ce qui est de la pochette en elle-même, je ne suis pas particulièrement emballé. Je n’aime pas bien ce côté kitsch qui transpire, notamment dans le décor général. On croirait une mauvaise affiche de péplum, une sorte de graphisme un peu bâclé qui ne laisse pas de place à la sophistication ni la création puisque je mettrais la patte de mon chat au feu que cet artwork n’est qu’une sorte de montage Photoshop avec des images copiées sur Internet. C’est très joli sur la forme, j’aime bien le luxe de détails qui émane de cette pochette, mais je n’aime pas tant la manière de faire et le fond.
Autant cet artwork plante le concept rapidement, et surprend par ce choix tout auditeur qui se respecte, autant je trouve qu’il y aurait largement de la marge pour faire mieux, beaucoup mieux que ce montage. Mais ce n’est que mon opinion. Kimaera avait suffisamment d’années pour faire une pochette créative et digne de ce nom. Mais au contraire, pour « Imperivm« , ils ont fait le choix bancal de la sécurité au détriment de l’originalité. Dommage, vraiment…

J’avais fait un raccourci qui me paraissait avec du recul un peu hâtif, mais qui s’est avéré vérifiable facilement. Kimaera fait bien dans le metal oriental, mais pas n’importe lequel ! Un savoureux mélange de death metal et de très petits relents doom metal, mais surtout énormément d’incorporations orientales avec des passages aux claviers dignes des musiques de films, quelques utilisations d’instruments traditionnels mais non crédités sur l’album, et même des voix féminines ! En fin de compte, je pense que Kimaera a joué à fond les ballons la carte du metal oriental, plus que réellement le reste car même si l’on peut créditer facilement le metal comme étant du death ou du doom, il n’en demeure pas moins que l’ensemble de l’album est très commercial, trop pour que la musique soit excessivement extrême comme le voudraient les styles death metal et doom metal. C’est d’ailleurs le constat à deux poids deux mesures que je compte faire de cet « Imperivm » qui est sur une démarche clairement commerciale. Ce qui lors d’une première écoute s’annonce comme étant un peu facile dans le sens où l’étude d’un album de ce genre passe pour une analyse simple de niveau primaire, mais qui n’enlève en rien la qualité exceptionnelle de ce dernier. Je trouve d’ailleurs que l’album s’écoute bien du fait notamment de cette qualité sonore et dans les compositions qui sont indéniables et donnent une coloration ambiante très nette et appréciable. Les morceaux sont donc souvent émaillés de passages de niveau bande-son, ce qui est très bien ! Le metal reste très simple dans sa conception avec des passages très peu mélodiques, souvent rythmiques, mais qui offrent leurs lots de surprises parfois. La musique est majoritairement portée par cette dimension orientale qui rappelle les origines du groupe et la nostalgie d’une histoire tumultueuse comme l’Empire Romain. D’ailleurs je trouve le choix de parler des romains avec une musique orientale un brin ironique quand on connaît les liens entre l’Égypte Antique et Rome. Mais qu’importe ! Le constat est simple comme bonjour : « Imperivm » est un excellent album qui s’avère très accessible sans pour autant tomber dans la paresse composale. La facilité? Non, pas ici ! Kimaera a sorti un album très qualitatif !

Inutile donc de dire que la production est un petit bijou. Si ? Alors je le dis, c’est un petit bijou !
Il convient néanmoins de préciser que cette production n’a pas énormément d’attraits pour les penchants extrêmes que je citais pour le death metal et le doom metal. Le son reste abordable, largement accessible aux oreilles les plus sensibles ou curieuses, et l’on a donc quelque chose de très propre, très clinique même, ne laissant pas de place aux erreurs ni égarements des instruments. On pourrait se dire que ce genre de démarche est dénaturant pour le côté anticonformiste d’une musique que l’on connaît tous ici. Ce n’est pas impossible ! D’où la nécessité de savoir à qui l’on a à faire présentement. Il est important de dire que vu la qualité assez dingue des passages aux claviers et des parties acoustiques sur les instruments traditionnels, il fallait de toute manière une musique metal au diapason, donc la qualité sonore ne devait qu’être aussi excellente. « Imperivm » se pare donc d’une production vraiment excellente. De la qualité des albums qui sortent chez les gros labels et qui ont l’étiquette commerciale collée au cul depuis un moment comme une électrode oubliée. Gros boulot pour une autoproduction, je le rappelle au passage !

La question qui demeure pour moi après quelques écoutes, c’est le concept de l’album. Kimaera parle donc de l’Empire Romain, jusque-là on ne peut pas se tromper vu que l’on avait la pochette idoine. Mais ce qui m’interroge c’est pourquoi ce choix étrange ? J’aurais aimé avoir un groupe qui parle des traditions libanaises, des légendes de ce pays, et au lieu de cela on a un groupe qui parle d’un sujet, excusez-moi la facilité, que n’importe qui pourrait discuter. Et j’ai un peu de mal à me dire que l’Empire Romain puisse être associé à une musique estampillée orientale. Mais cela, encore, c’est un détail conceptuel un peu tatillon de ma part.
En fin de compte, ce sera ma grosse déception concernant « Imperivm« , cette idée un peu saugrenue, sinon assez pauvre, de parler de la grandeur de Rome dans un album qui aura mis neuf ans à naître. Je pense que le groupe pourrait largement faire plus original, sans perdre cette dimension commerciale au demeurant, mais au moins pourrait-on avoir un groupe qui fait la part belle à son beau pays qu’est le Liban. C’est le choix de la flemme, ou de la volonté de plaire à tout le monde qui ne me dérangeait pas dans l’étude sonore de l’album, mais sur l’étude conceptuelle me décourage un brin d’acheter l’album « Imperivm« . Voilà ! Cela n’enlève pas la qualité superbe de ce cinquième album pour Kimaera, mais j’aurais aimé autre chose. Un sujet plus original, plus culturel qu’un truc que l’on peut trouver dans n’importe quel livre d’histoire dans un collège quoi… C’est bon, Jules César on connaît merde !

Pour le chant, j’allais également dire que la technique vocale reste assez simple. Un growl medium très linéaire, sans variation particulière, qui amène une belle dose de brutalité sur une musique metal un peu plate, ce qui est plutôt appréciable dans le mixage. Je reproche un peu au chant de ne pas toujours être bien rythmé, il y a quelques errances dans la diction qui m’a un peu fait grincer des dents. Mais j’aime vraiment la technique vocale du chant death metal pour faire dans l’oriental parce qu’il y a un truc qui fait très rugissement, comme les lions quoi ! C’est un peu idiot comme argumentaire mais au moins peut-on admettre que le chant est très bon et va bien avec le reste très commercial. J’en profite pour souhaiter mes condoléances au groupe Kimaera dont le chanteur et fondateur du groupe est décédé cette année, après avoir enregistré ses parties chant… Ce chant a ainsi une saveur spéciale pour moi ce soir. Repose en paix camarade.

Pour finir, c’est l’histoire d’une chronique un peu à double tranchant.
Kimaera sort un cinquième album nommé « Imperivm« , sobrement sur pas mal de points notamment le visuel très facile si j’ose dire mais qui a le mérite de faire dans la clarté intellectuelle, et la musique qui se dote d’une dimension commercialisante indéniable et contestable pour certains. Sur le papier, c’est plus du death metal avec de fortes connotations orientales (j’allais dire que c’est la pierre angulaire) que du doom metal, mais c’est aussi et surtout un album accessible, très simple à écouter avec donc une édulcoration importante de l’extrême qui émane normalement de ces deux genres de metal.
« Imperivm » est ainsi un album à conseiller dans la mesure où il éveillera les plus curieux. Cependant, ma note finale est plus basse que prévue à cause de ce concept-album pauvre et déjà vu à de maintes reprises, sûrement plus développé ailleurs et j’accuse le groupe Kimaera d’être tombé dans une facilité déconcertante et préjudiciable.
Franchement, il y aurait eu moyen d’avoir un album exceptionnel si naguère nos amis libanais avaient eu l’intelligence de trouver un autre sujet que le pompeux Empire Romain, et je suis fort aise de dire que la qualité incroyable d' »Imperivm » se voit malheureusement diluée assez fortement par l’absence d’originalité de son univers conceptuel.
Dommage, vraiment ! Pourquoi ne pas causer de vos traditions la prochaine fois, les gars?

 

Tracklist :

1. De Amare et Bellum 04:29
2. The Die is Cast 04:23
3. VVV 06:59
4. The Ides of March 04:52
5. Imperator 04:35
6. Vi Divina 04:33
7. Caput Mundi 08:20
8. Ya Beirut 05:20

 

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Cobra The Impaler – Colossal Gods

Cobra The Impaler – Colossal Gods

Note du SoilChroniqueur (Olivier No Limit) : 7/10

 

Cobra The Impaler !
Je croyais qu’ils étaient canadiens, car ces derniers, bien souvent, même quand ils sonnent modernes, portent en eux quelque chose de old school.
En fait, ils sont belges et donnent dans un metal qui accouple heavy « de maintenant », avec le duo sludge / stoner le tout emballé dans une forte intention progressive.
Ce premier effort longue durée s’appelle Colossal Gods, et comme le dit la bio, je cite : « un pied de nez peut-être à leur principale influence palpable qu’est Mastodon ».
Sorti chez Listenable records, comment se présente cette première « mouture » ?

Sur fond de tempos assez lents, mais toujours sous tension (“Mountains”), leur musique se pigmente d’un certain groove (“Colossal gods”), de passages lourds alternant avec des instants plus calmes.
Comme souvent, dans le metal, on cherche l’alternance, parfois à coup d’arpèges légers.
Après, je parlais de tempos lents, mais il leur arrive d’appuyer sur la pédale d’accélérateur, ce qui donne des titres comme « Spawn of the forgotten » où même la voix se met en colère.
Ils ont le sens de la musicalité, doucement mélancolique (“Spirit of lyssa”).
De plus, pour accrocher l’auditeur, il faut de bons refrains.
C’est le cas ici avec « Tempest Rising », qui vous titille l’oreille.

Mais autre chose peint leur metal.
La prog étant leur flagrance, on pourrait penser à une musique parfois positive ; que nenni ma mie !
En fait, quelque chose de réellement inquiétant pénètre, insidieusement, leur partition (“Moutains”).
Prenez « Scorched earth », ce titre charrie en lui une atmosphère angoissante comme un coucher de soleil glacé. La mélodie habitant cette composition est belle mais froide.

Alors, il est vrai que l’on pense à Mastodon, mais ce n’est pas un simple copié / collé, loin s’en faut.
Un album agréable à découvrir, bien en place, pas novateur, mais habité.

 

Tracklist :

1. Colossal Gods 05:10
2. Blood Eye 05:08
3. Tempest Rising 05:15
4. Spirit of Lyssa 05:52
5. Scorched Earth 04:57
6. Spawn of the Forgotten 05:10
7. Demigods 05:05
8. Mountains 05:37

 

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