Unleashed – The Hunt for white Christ

Unleashed – The Hunt for white Christ

Note du SoilChroniqueur (Arno) : 6,5/10

Être et avoir été. Je me demande quelle est aujourd’hui la côte de popularité d’Unleashed car, à chaque fois que j’en parle avec des potes ayant un peu de bouteille (à tous les sens du terme), la remarque est souvent la même : ça ne vaut plus grand-chose.

C’est vrai que pour une formation qui a dominé la scène au début des années 90 avec trois albums magnifiques (Where no Life dwells ; Shadows in the Deep ; Across the open Sea), c’est compliqué de rester le meilleur. Et pourtant, les voilà toujours vaillants avec The Hunt for white Christ, treizième album toujours dédié au monde nordique et, plus ou moins directement, en lutte contre le christianisme (« They rape the Land » ou tout simplement le logo).

Bon, pour ma part, ça fait un bail que j’ai décroché ; de toute façon j’ai toujours préféré Dismember et Entombed au délire Viking. Et ces onze titres ne changeront rien à l’affaire : les mecs jouent leur truc à fond et ils ont le savoir-faire du vieux briscard, avec en plus la production typique qui renforce le côté old school mais j’ai vraiment du mal à m’enthousiasmer pour ce nouvel album très conventionnel qui n’apporte rien de plus à une discographie finalement principalement faite de disques moyens. Ne m’insultez pas, je sais tout ce que cette formation a apporté, cela n’empêche pas d’essayer de rester lucide.

Tracklist :

01. Lead us into War
02. You will fall
03. Stand your Ground
04. Gram
05. Terror Christ
06. They rape the Land
07. The City of Jorsala shall fall
08. The Hunt for white Christ
09. Vidaurgelmthul
10. By the Western Wall
11. Open to all the World

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John Garcia and the Band of Gold – John Garcia and the Band of Gold

John Garcia and the Band of Gold – John Garcia and the Band of Gold

Note du SoilChroniqueur (Le Révérend) : 9/10

Une légende nous revient en ce début 2019, avec une galette qui sent bon le sable chaud du Desert Rock. L’ancien chanteur des mythiques Kyuss avait sorti en 2017 The Coyote who spoke in Tongues, album acoustique de reprises du groupe de Palm Desert qui avait laissé plus d’un aficionado, dont moi, sur sa faim. Et même si le premier album en solo de 2014 était bon, Garcia, à trop vouloir être pris au sérieux, avez manqué de folie.

Avec cet album, il retourne vers ses fondamentaux de toujours et prouve une fois de plus qu’il n’est jamais meilleur qu’en chef de bande. Avec « The Band of Gold », il trouve des musiciens équivalents d’un Slo Burn, d’Unida, d’Hermano, dans l’interprétation, tout comme dans la liberté d’être cette voix unique ! Et le monsieur, grand seigneur, laisse l’ouverture de l’album à son groupe, avec un « Space Vato » où le trio fait voir tout son talent (cette ligne de basse, non de dieu !) sans pourtant en faire des tonnes. La voix du maitre, arrive sur le deuxième titre, « Jim’s Whiskers », morceau qui n’aurait pas fait tache sur un album de Kyuss, un petit brûlot Desert Rock, où voix et guitare jouent l’une de l’autre, avec derrière une rythmique d’enfer ! Les morceaux « My Everything » et « Don’t even think about it » sont du même acabit, pur bonheur de voir Garcia et ses comparses s’éclater ainsi ! L’enchaînement, « Lilliana » et « Popcorn » rappelle deux facettes de la carrière de Garcia, la première proche de l’époque Hermano, avec les chœurs et un aspect plus construit, la deuxième se rapprochant plus de la période Slo Burn, avec ce côté plus immédiat.

Tout l’album est d’une grande cohérence et fluidité, où l’apport d’une vieille connaissance à la production, Chris Goss, chanteur et guitariste de Masters of Reality mais aussi producteur de disque de Kyuss, Queen of the Stone Age, Nebula et Slo Burn, doit y être pour beaucoup ! Il ne change certes rien au cours de l’histoire de cette musique mais il ajoute une pierre de plus à la carrière impressionnante du monsieur. Garcia laisse d’ailleurs planer un doute sur celle-ci, disant que ce serait son dernier album, sans réellement préciser si cela a un rapport avec la livraison à Napalm de ce troisième album, d’une réactivation d’un ancien groupe, etc.

L’avenir nous dira si ce John Garcia and the Band of Gold était l’épitaphe d’une carrière, il est déjà une pure jouissance auditive avec un maitre au mieux de sa forme. Que demander de plus ?

Tracklist :

01. Space Vato (2:45)
02. Jim’s Whiskers (3:42)
03. Chicken Delight (3:37)
04. Kentucky II (3:20)
05. My Everything (3:36)
06. Lillianna (3:17)
07. Popcorn (Hit me when you can) (3:20)
08. Apache Juncion (2:53)
09. Don’t even think about it (4:15)
10. Cheyletiella (5:46)
11. Softer Side (4:24)

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Conan – Existential Void Guardian

Conan – Existential Void Guardian

Note du SoilChroniqueur (Le Révérend) : 9/10

Où on ne va pas parler ici de Robert E.Howard, de John Milius et encore moins d’un acteur bodybuildé… Non, on va parler de musique, quoique tout aussi peu civilisée que le barbare Cimmérien ! Le trio anglais a su en une petite décennie se hisser en véritable patron d’un Doom monolithique où la voix n’est plus qu’une plainte lointaine derrière un rideau sonore d’une lente lourdeur sans nom.

Dans leur précédent album, Revengeance, Conan avait essayé de nouvelles directions, accélérant le rythme, la voix beaucoup plus en avant, mais cela partait un peu dans tous les sens et laissait un sentiment d’inachevé et de frustration ! Avec cet Existential Void Guardian, Jon Davis et ses comparses poursuivent dans leur envie de renouvellement, mais réussissent à trouver cette subtile alchimie entre sonorités historiques et désirs d’aller explorer de nouveaux univers. Comme ce brutal titre grindcore de cinquante-quatre secondes (dont vingt secondes d’intro) « Paincantation » qui cueille l’auditeur d’un uppercut dans son confort sonore, met à mal ses certitudes. Virgule sonore qui prouve que le groupe peut aller au delà de sa zone de confort musical, même si l’âme de leur musique se doit d’être cette très lente litanie aux notes de plomb. Et Conan sait toujours faire cela. « Prosper on the path », « Amidst the Infinite » et « Vexxagon » sont là pour montrer tout leur savoir faire en ce domaine.

Mais même ces titres classiques évoluent, avec des compositions toujours aussi poisseuses aux mélodies rarement entendues chez nos Anglais.
Une production du son limpide malgré toute cette lourdeur et la qualité de chant de nos deux hurleurs, Jon Davis et Chris Fielding qui ont su trouver une justesse, faisant de ces titres un grand moment de Doom caverneux !
Et puis arrivent des titres comme « Eye to Eye to Eye » et « Volt Thrower » dans lesquels le riff attaque et pulvérise les habitudes de ce colosse d’ordinaire si lent, véritables hymnes pour régénérer la bête anglaise, amenant une énergie moins brute !

Une mention spéciale de ma part pour « Eternal silent Legend » qui clôture l’album, putain de titre Doom Goth étouffant de spleen, 6 min 55 dans les profondeurs d’un noir océan où rode les pires cauchemars de Lovecraft…

On peut dire qu’avec cet album Conan réussit la parfaite mue, contenter les fans de base et s’ouvrir à d’autres oreilles jusque-là rebutés par leur musique primaire ! Tout ici se fait plus fluide, avec des titres plus courts qui apportent une véritable dynamique. Qu’on se le dise, les petits gars de Liverpool sont toujours les boss et comptent le rester pour encore un moment !

PS : Cette première édition comporte en bonus quatre titres live qui donnent une bonne idée de la puissance du groupe en live !

Tracklist :

1. Prosper on the Path (5:24)
2. Eye to Eye to Eye (5:15)
3. Paincantation (0:54)
4. Amidst the Infinite (6:53)
5. Volt Thrower (3:07)
6. Vexxagon (6:43)
7. Eternal silent Legend (6:53)
8. Total Conquest (Live) (6:40)
9. Satsumo (Live) (5:46)
10. Foehammer (Live) (4:57)
11. Hawk as Weapon (Live) (5:28)

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Candlemass – House of Doom

Candlemass – House of Doom

Note du SoilChroniqueur (Arno) : 7,5/10

C’est vrai que lorsqu’un groupe est là depuis plus de trois décennies, il n’a vraisemblablement plus grand-chose de neuf à proposer. Je n’attends donc pas de Candlemass qu’il se mette à expérimenter à outrance et parte sur des plans étranges mais c’est en revanche beaucoup plus rare de rester aussi longtemps à un tel niveau de qualité.

Les fans retrouveront le caveau tel qu’ils l’avaient laissé lors de Psalms for the Dead : les parties Heavy Métal sont toujours aussi classieuses, tant au niveau des guitares que du chant, et les ralentissements Doom font encore une fois dans l’élégance et le raffinement des hommes de goût. À la limite, certains pourront être déstabilisés par le titre acoustique « Fortuneteller » mais il est suffisamment empreint de mélancolie pour filer une dépression à Guy Montagné, donc on ne se plaint pas et l’on savoure cet EP sans restriction. Si le prochain album est de ce niveau, on va se régaler !

Tracklist :

01. House of Doom
02. Flowers of Deception
03. Fortuneteller
04. Dolls on a Wall

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Summoning – With Doom we come

Summoning – With Doom we come

Note de la soilchroniqueuse (Bloodybarbie) : 7/10

Summoning est un groupe, tout comme Wintersun, qu’on attend avec impatience après chaque album et pour lequel on saute de joie dès qu’on voit qu’ils vont en sortir un nouveau, un événement inédit ! (Alors là, les concerts et tournées, vous pouvez rêver). La particularité de la musique des autrichiens, c’est que le thème de leurs albums tourne autour de l’univers de Tolkien : une fresque musicale, des poèmes et récits de Tolkien pour nous transporter au cœur de la Terre du Milieu.

Déjà, on constate facilement cette erreur sur le titre de l’album car ce n’est pas « With Doom we come » mais « With Black Folk we come » comme ça l’a toujours été. Summoning n’a jamais fait de doom mais du black metal atmosphérique avec des éléments folk. Donc, contrairement à ce que laisse penser son intitulé, ce huitième et nouvel opus ne déroge pas à l’essence de Summoning : Tolkien (ça fait classe mais personnellement je m’en fous car c’est la musique qui m’intéresse).

Cela fait 5 ans qu’on attendait une nouvelle sortie et malheureusement cette dernière n’est pas à la hauteur de ce que tout fan de Summoning attend. Le piège c’est que beaucoup de fans surexcités par l’annonce d’une nouvelle œuvre se sont jetés sur les précommandes et se ruiner avec les éditions spéciales et coffrets sans même avoir écouté le moindre extrait (après tout, un album en moyenne tout les 5 ans, c’est pas cher mais d’autres groupes méritent plus qu’on achète leur CD).

With Doom we come n’est pas mauvais en soi, la déception réside dans le fait qu’il soit trop monotone et nous motive difficilement pour l’écouter jusqu’au bout. Beaucoup trop redondant, les morceaux auraient pu être écourtés de la moitié de leur longueur pour plus d’efficacité et surtout pour ne pas lasser l’auditeur, mais je suis certaine qu’il y a des gens qui aiment ça (ceux qui écoutent du drone ou qui apprécient le stoner/doom bas de gamme). Pour une grande fan de Summoning, ça me fait vraiment chier de ne pas avoir réussi à aimer un album de leur excellente discographie autant ou plus que j’ai apprécié tous les autres.

Bref si je devais faire le tri, je retiendrai : le mystique « Night fell behind », les longs et grandioses (bien que répétitifs) : « Mirklands » et « With Doom I come ».

A dans 5 ans ou à jamais (vu les tensions qu’il y a entre les deux zozos).

Tracklist :

1. Tar-Calion
2. Silvertine
3. Carcharoth
4. Herumor
5. Barror-downs
6. Night Fell Behind
7. Mirkland
8. With Doom I Come

Bandcamp : https://summoning.bandcamp.com
Facebook : https://www.facebook.com/SummoningOfficial