by Metalfreak | Nov 6, 2024 | Live Reports
Photos + report : Steve*74

!!! Article également lisible >> ici << !!!
S’il y a bien un concert que je ne veux absolument pas rater en cette presque fin d’année, c’est bien celui de ce soir. Nightmare fête en grandes pompes les quarante ans de son premier album.
Je connais bien la route et logiquement le trajet doit bien se passer mais une panne de commodo va entrainer un voyage plus rock ‘n’ roll que prévu avec la perte des clignotants durant tout le périple. Et puis, malgré un maire écologiste, la mobilité douce n’est pas encore faite pour tous car tous les principaux axes de la ville sont en rouge et c’est la galère pour arriver à la salle.
Bon, j’arrive quand même dans les délais et en attendant la venue du premier groupe, je peux déjà rencontrer pleins de connaissances récentes ou pas… Je pense que ce soir je vais rajeunir. Au moins dans ma tête et mes souvenirs.
Nightmare a invité Avaland pour ouvrir la soirée. C’est un groupe que je ne connais que de nom malgré une certaine renommée dans la région, et que je vais donc découvrir. Pour ceux qui ne les connaissent pas, ils œuvrent dans le style Metal Opéra, mélangeant allégrement du Power Metal avec du Metal Symphonique. Un genre peu répandu en France.

Comme avec les illustres maîtres du genre, comme par exemple Avantasia, la particularité majeure est le nombre de chanteurs présents sur scène. Autour d’Adrien G. Gzagg et de Jeff Kanji, Sophie Yanelli, Cara d’Eltharia et Madie de Faith In Agony (mais aussi ex-Nightmare) jouent les choristes de luxe ce soir. D’ailleurs rapidement, à tour de rôle, ils prennent les rênes et le pouvoir en chantant comme lead vocal, ce qui donne un large spectre musical aux morceaux. Tout y passe : que ce soit en solo, en duo ou en chœur, les parties vocales ne lassent pas l’auditeur.

Dès le premier titre « Theater of Sorcery », le ton est donné : nous sommes bien dans le Metal Opéra avec en plus un côté médiéval pour les costumes.
Les chanteurs sont entourés de Camille Souffron à la basse, Léo Mouchounay à la batterie et de Lucas Martinez à la guitare. Les titres des deux albums sortis à ce jour sont brillamment interprétés. Lucas maîtrise parfaitement son instrument avec des plans que ne renierait pas Yngwie Malmsteen dont il s’est manifestement inspiré. Il y a pire comme référence !!

« Crimson Tyranny » clôture un show plein d’énergie et haut en couleurs si l’on aime bien entendu ce style de Metal. Le rideau noir en façade est fermé, fin du premier acte.

Le temps pour la technique d’installer le matériel pour le Nightmare originel ou presque. Le temps aussi de rencontrer les nouveaux arrivants et d’aller aux stands merchandising des groupes et de saluer par exemple Raskal qui vend les dernières sorties de son label Steel Shark Records.
Enfin, le moment tant attendu par une très grande partie de la salle arrive. Le rideau s’ouvre et les musiciens du soir arrivent dans la clameur des spectateurs. Ce concert est exceptionnel et historique. Il y a 40 ans sortait sur le label Anglais Ebony Records le premier album du groupe « Waiting for the Twilight ». L’occasion de faire la fête était trop belle pour nos amis Grenoblois. Ce concert clôture de manière éclatante une brouille qui a fait couler beaucoup d’encre entre Yves Campion et les frères Amore. Vive le calumet de la paix !

Pour ce premier 33T, Yves Campion à la basse, Jean Strippoli et Nicolas De Dominicis aux guitares sont présents ce soir. A l’époque, Jo Amore était encore à la batterie, siège qu’il quittera par la suite pour prendre le micro. Il sera remplacé aux fûts par son frère David. Eux-aussi sont là et pour compléter le casting Stef Rabilloud occupe le poste du troisième guitariste.

« The Legend » et « Trust a Crowd » sont les deux premiers titres interprétés. Retour en arrière pour moi qui ai bien connu le groupe un peu après la sortie du disque. A l’époque, on ne parlait pas encore de Metal mais de Hard Rock et de heavy Metal. Ceux qui ne connaissent que le Nightmare actuel peuvent être surpris, étonnés ou désarçonnés par ces morceaux totalement différents de ceux joués actuellement.
Moi qui suis venu pour réentendre ces vieux classiques du groupe, je ne suis pas déçu. Les musiciens sont manifestement contents, heureux d’être là et nous le montrent. La communion avec le public est communicative, tout le monde a le sourire, la banane.

Jo nous dit plusieurs fois sa satisfaction d’être ici ce soir. Entre deux morceaux, il rend hommage au fidèle Jeep Moncorger, son agent ainsi qu’à Attila et au regretté Jean-Yves, les deux roadies historiques du groupe. Subtilité du jour, après « Lord of the Sky », Jo Amore rend un hommage à Jean-Marie Boix, le chanteur du second album. Un chanteur malheureusement disparu, mais qui l’a fortement influencé quand il a décidé de chanter à son tour.

On quitte alors le répertoire du premier disque pour le second album. C’est avec un « Power of the Universe » que continue le concert. Un morceau mélodique à souhait que Jo, avec sa voix si caractéristique, restitue fidèlement. Bravo à lui !
Autre époque avec « Cosmovision », un album plus récent puisque sorti en 2001. Stef Rabilloud s’occupe alors des claviers et c’est surtout le dernier disque avec nos deux compères guitaristes. Le son est déjà nettement plus Metal que sur les opus précédents.

Sur les derniers accords et après avoir salué le public, nos amis quittent les planches de l’Ilyade pour laisser la place à Matt Asselberghs et à Franck Milleliri, les guitaristes actuels, pour deux titres de l’album « The Burden of God » sorti, lui, en 2012.

Finalement, cet anniversaire est surtout un moment de communion entre vieux amis pour un court récapitulatif d’une longue carrière discographique, ce qui est assez rare dans le paysage musical Français !!
Ce nouvel entracte est le bienvenu, je me remets lentement de mes émotions. Il me permet aussi de dire bonjour à Gil, l’ancien guitariste de Presence. C’est vraiment une soirée placée sous le signe des souvenirs et d’un brin de nostalgie…
Un peu après 22h, le rideau s’ouvre à nouveau pour le Nightmare actuel. Autour d’Yves, Matt et Franck, toujours présents, Niels Quiais à la batterie et Barbara Mogore au chant complètent la formation.

Après l’intro, le ton est tout de suite donné avec le puissant « The Blossom of my Hate », extrait de la dernière galette du groupe. Pas de temps mort, ils ne sont pas là pour faire de la figuration. Il faut y aller à fond pour faire aussi bien que le vieux Nightmare qui a mis la barre très haut.

Ils enchaînent rapidement avec « Divine Nemesis ». L’avantage, c’est que tout le monde ou presque a déjà entendu ces titres car plus actuels ou vus sur scène. N’oublions pas qu’ils jouent à la maison devant un public acquis à leur cause.
Musicalement, le Hard Heavy du début a fait la place à du Heavy Thrash qui cartonne. Certains passages chantés le sont en growl. Amis de la poésie, passez votre chemin. Barbara en rajoute une couche en invitant le public à participer à un wall of death. Inutile de préciser que cela ne calme pas la ferveur de certains. Pour les photographes, c’est tous aux abris pour sauvegarder les appareils et éviter les chocs !

Les morceaux défilent à la vitesse d’un mistral force 5 et déjà pointe la fin de la set-list avec « Nexus Inferis », extrait lui-aussi de l’album « Encrypted » sorti récemment.
C’est la fin ? Non, les revoilà. Pour le dernier morceau, « Eternal Winter », les anciens membres du groupe, les roadies et quelques amis viennent faire les chœurs. Comme pour un feu d’artifice, c’est le bouquet final. Toute la troupe présente est réunie ensemble ce soir à l’Ilyade. Grand moment.

Après un dernier au revoir aux amis, il est temps de rentrer et de galérer sur l’autoroute sans clignotants. J’ai passé une excellente soirée et même si tous les musiciens ayant participés à l’aventure Nightmare n’étaient pas présents, cela m’a fait plaisir de revoir les pionniers de la formation. A bientôt j’espère, les gars !!
by Metalfreak | Sep 4, 2024 | Information, News, Nouveautés
______________________________________________________________________________

LOUDBLAST célèbre cette année 40 ans de death metal, de retour à Grenoble pour fêter ça avec nous ! Ils seront accompagnés par les Niçois de Heart Attack et leur thrash metal « groovy », les Lyonnais d’Hysteria et les Grenoblois d’All We leave Behind…
METALLIAN PRODUCTIONS RPO
en accord avec RAGE TOUR
présente…
LOUDBLAST 40 ans de death metal !
Special Guest :
HEART ATTACK
Premières Parties :
HYSTERIA
ALL WE LEAVE BEHIND
VENDREDI 28 NOVEMBRE 2025
L’Ilyade Seyssinet-Pariset
Ouverture des portes : 19h
LOUDBLAST
▶️ https://loudblast-music.com
HEART ATTACK
▶️ https://www.facebook.com/heartattackmetal
HYSTERIA
▶️ https://www.facebook.com/hysteria.deathmetal.lugdunum
ALL WE LEAVE BEHIND
▶️ https://www.facebook.com/gothdoometal
▶️ Infos Billetterie bientôt disponible : www.rpo.net
by Metalfreak | Juin 9, 2024 | Live Reports
Photos : Metalfreak
Report : Jaymz (Gorod et Sidilarsen) / Metalfreak (Spit Your Hate et Deliverance)

(Metalfreak) Il était plus qu’évident que je n’allais pas louper cet évènement tant j’éprouve une admiration sans bornes pour la tête d’affiche de la soirée : Sidilarsen, ça a été une merveilleuse découverte lors de la sortie de leur album de 2012 « Machine rouge« . Et la suite n’a jamais été décevante, avec mention particulière à « Chatterbox » qui reste mon préféré malgré d’autres albums de grande qualité. C’est à l’occasion d’un Warm-up pour le Plane’R Fest 2024 que Metallian Productions, conjointement avec RPO et Mediatone, les fait jouer en compagnie des Alsaciens de Spit Your Hate, de Deliverance et de Gorod ! Autant dire que ça s’annonce haut en couleurs !

Et ce sont justement les Mulhousiens qui ouvrent le bal. Et autant dire qu’ils y ont mis de la conviction. Pour être à la hauteur de l’évènement, ils ont été à la hauteur ! Quelle baffe. Sur fond de thrash metal, la musique du quintet mêle habilement death metal, metalcore, groove metal et quelques touches tribales avec une férocité remarquable, poussant même le vice à franchir les frontières du grind. Si la consigne qu’on leur a donnée était « Foutez le feu dans le pit« , ils l’ont respecté à la lettre. C’est bien simple, ça partait de partout.

C’est qu’avec une telle furie sonore, on n’a pas pu s’empêcher de penser à une rencontre entre Sepultura et, toutes proportions gardées, à Benighted. Une chose est sure, le public n’a pas tardé à être réceptif au point de déclencher quelques petits pogos furieux. Pour ma part, une belle découverte et un CD de plus acheté au merch’.

Ca parlait encore dans le public des énervés qui venaient de passer que Deliverance attaquait son set. Leur compromis entre sludge et black metal se montrait certes moins brutal que Spit Your Hate, mais l’intensité ne faiblissait pas pour autant. Ce que la musique a perdu en violence, elle l’a gagné du point de vue ambiances. Très théâtral et horrifique, le combo Parisien a indéniablement le sens du show. Avec un chanteur en mode « joker occulte », on a eu droit à une partition très posée mais spectaculaire. Il faut dire que les chroniques conjointes de Quantum et de Seblack du dernier album en date « Neon Chaos in a Junk-Sick Dawn » (2022) avaient bien aiguisé ma curiosité.

Seulement cinq titres (« Sancte Iohannes », « Venereal », « Up-tight », « Saturnine » et « God in furs ») répartis sur les deux derniers albums en date pour une bonne heure où rien ne nous aura été épargné, Deliverance s’est appliqué à nous rendre attentifs du début à la fin. Et ça, entre la déferlante du groupe précédent et la bourrasque annoncée par le groupe qui suivra, ce n’est pas un mince exploit

(Jaymz) Le Plane’R Fest et moi, c’est une grande histoire d’amour depuis 2017, où je découvre ce festival à taille humaine à une heure de chez moi, début juillet, l’occasion de passer un ou deux jours en plein air (ou Plane’R) avec une programmation de plus en plus qualitative (sur quelques années, j’ai en effet pu y voir Sepultura, Blind Guardian, Myrath, Dark Tranquility, mais aussi les frenchies d’AqMe, Mass Hysteria, Ultra Vomit, Rise of the NorthStar et aussi un certain Sidilarsen…). De ce fait, quelle bonne surprise quand j’ai vu cette date « Warm Up » à l’Ilyade (à la maison quoi) début mai, avec une tête d’affiche que j’adore, à savoir les Toulousains de Sidilarsen.

Affiche 100% francophone ce soir à l’Ilyade, mais goutant peu au Hardcore et au Black Metal, j’arrivais à la fin du set de Deliverance. Je te tiens néanmoins à préciser que je fus agréablement surpris de voir Mr Etienne Sarthou à la guitare chez Deliverance, et surtout d’avoir eu la chance d’échanger avec lui en fin de concert pour nous remémorer quelques souvenirs de dates mémorables des légendaires AqME. Merci à cet artiste de rester toujours aussi sympathique et abordable.

Avant la prestation attendue – vu le nombre de T shirts à leur effigie – de Sidilarsen, ce sont les Bordelais de Gorod qui allaient finir d’échauffer la salle. Leur death technique a visiblement convaincu une partie du public qui se lance dans les premiers pogos de la soirée, pendant qu’une autre partie semble réellement kiffer la prestation de haute volée des Bordelais, pour peu qu’on passe l’écueil de la voix. Techniquement, c’est vrai qu’ils sont excellents, mention spéciale à « We are the sun gods » dans leur très bon dernier opus « The Orb ».

Après trois quarts d’heure d’un set intense, Gorod reçoit une ovation bien méritée et les musiciens se montreront disponibles et souriants au stand de merch quelques instants après.

Une demi-heure plus tard, dans l’ombre, les cinq musiciens de Sidilarsen se placent en cercle au milieu de la scène, faisant écho à la pochette de leur nouvel opus, « Que la lumière soit ». Le temps que Marvin Palmeri s’installe derrière ses fûts que les quatre autres montent sur leur marche pied, et nous voilà partis pour un peu plus d’une heure de bonheur avec le dernier en date « Intox » pour lancer les hostilités et ça fonctionne à merveille !

Le son est bon, équilibré, le groupe au taquet. Tout juste le temps de reprendre son souffle que déboulent deux gros classiques : l’intemporel « Retourner la France » et le terrible « Guerres à vendre ».

Toute la salle reprend les refrains en chœur, c’est la communion complète entre le groupe et son public, j’en frissonne encore !
« Que la lumière soit » venant de sortir, c’est tout naturellement que la bande à Didou & Viber nous en balance trois autres titres dont l’excellent « Adelphité », le premier single « On revient sur Terre » et le plus sombre « Du sang sur les fleurs » qui fait un peu retomber l’ambiance. Le précédent opus des Toulousains, le monstrueux « On va tous crever » reste bien présent avec des brulots tels que « Money Game » & « God’s got Guns » ainsi qu’« à vif » et la chanson titre au rappel.

Rappel avant lequel le groupe retournera aux sources avec l’enchainement « Comme on vibre », « Le meilleur est à venir » et « Back to Basics ».
On conclura cette excellente prestation pour l’inamovible « Des Milliards » chantés en chœur et à capella pour finir, à l’unisson avec le public, définitivement aux anges, après un set très solide d’une grosse heure. Merci Sidilarsen et revenez quand vous voulez en terre grenobloise, on vous adore !

Setlist :
Intox
Retourner la France
Guerres à vendre
Adelphité
Money Game
On revient sur Terre
Du sang sur les fleurs
Luminaria
God’s Got Guns
Comme on vibre
Le meilleur est à venir
Back to Basics
Rappel :
A vif
On va tous crever
Des milliards
by Metalfreak | Avr 3, 2024 | Live Reports
Photos + report : Metalfreak

Quand Metallian Productions s’allie avec RPO et Veryshow Productions, il faut s’attendre évidemment à du lourd ! Et en effet, ce soir du premier décembre 2023, l’affiche valait le déplacement !

Et ça, pour nous coller un bon coup de bourrin d’entrée, les Suédois de Kvaen ont de la ressource ! Ambiance digne de ce que Bathory a fait de meilleur en guise d’intro et c’est parti pour un set mené à rythme effréné sur fond de black metal typé nineties. On se prend cette volée de bois vert entre black metal mélodique et passage ultra speed agressifs à souhait.

Difficile de rester stoïque face à un tel concentré de haine pure, contrastant quelque peu avec les deux groupes qui vont suivre mais une chose est sure, ce (trop court) set n’a fait confirmer tout le bien que j’ai pu dire sur leur album « The funeral pyre » chroniqué en ces pages. Si on voulait nous assommer d’entrée par un bon tabassage en règle d’une noirceur intense, le pari est réussi ! Belle bourrasque !

Si on reste en Suède pour le deuxième groupe, on change carrément de couleur musicale, si j’ose dire ! La noirceur du black metal fait place à un doom / death metal progressif bien plus haut en couleurs avec In Mourning. L’honnêteté me pousse à préciser que ce groupe ne fait pas partie de mes préférés (à l’instar du genre proposé) mais je suis obligé de dire que leur set m’a autant fasciné qu’hypnotisé tant les mélodies, l’ambiance et le doux contraste entre violence et mélancolie ont été un mélange qui a ravi tant mes yeux que mes oreilles. C’est là que la surprise est d’autant plus belle que… je n’en attendais rien à la base.

In Mourning fait partie de ces formations qui prennent toute leur dimension en live : entre la diversité des chants (clair et growlé) et de longues parties instrumentales laissant parfois apparaître une certaine forme de mélancolie, on ne peut qu’être transporté par cette ambiance qui finit par être magique. Entre lourdeur pachydermique et atmosphère éthérée, entre violence et douceur, le groupe a accumulé les contraste pour finir sous les ovations d’un public conquis. Magnifique prestation !

On part un petit peu plus à l’Est, on traverse le Golfe de Botnie et on finit en Finlande ! Insomnium et son death metal mélodique étaient attendus comme le loup blanc. C’est que ça trépignait sévère dans la fosse, pendant que les roadies mettaient leur matos en place. Comme d’habitude, on entend les commentaires, souvent risibles, de ceux qui s’y connaissent un petit peu (quoique) et qui y vont de leurs anecdotes à classer entre le gentillet et l’excessif, ce qui permet de laisser passer la demi-heure de poireautage de façon sympathique.

Et là, on se rend compte que le groupe n’est pas venu compter les petits pois : ça envoie ! C’est carré, maîtrisé, limite en mode « show à l’Américaine » et on se rend compte immédiatement de la cohésion et de la complicité entre tous les musiciens. Et on ne s’y trompe pas : selon les titres, on a un public des plus attentifs contrastant – décidément, c’est le mot de la soirée – avec quelques pogos qui se déclenchent lors des passages plus durs. Et c’est de ça qu’il s’agit : dans « death metal mélodique », il y a certes la dureté du « death metal » mais aussi la beauté des mélodies distillées avec générosité par pas moins de trois guitaristes.

Bref, on ne saurait trop comment remercier une nouvelle fois Metallian Productions et RPO pour une affiche des plus magiques.
by Metalfreak | Nov 24, 2023 | Live Reports
Photos + report : Metalfreak

Ce parcours du combattant pour venir ! C’est clair, il fallait être sacrément motivé pour assister à cette nouvelle version de l’Halloween Party de chez Metallian Productions. C’est que, accéder à l’Ampérage de Grenoble pour 19h30, un mardi soir veille de jour férié, il faut aussi une sacrée dose de patience et d’optimisme. En principe, depuis mon domicile, le trajet est torché en 28 minutes selon Mappy, là, on a dépassé les deux heures. Accident sur la rocade, bouchons hermétiques dans le Centre-Ville ! Ca, les coups de klaxons et les noms d’oiseaux, ils n’ont pas attendu la fiesta d’Halloween pour commencer à se faire entendre. Et une fois arrivé sur vers l’Ampérage, il fallait trouver une place pour se garer… Et c’était reparti pour plus de trente minutes de galère !!! Bref (si j’ose dire !), c’est avec un certain retard que je suis arrivé sur place, avec une tension artérielle prête à péter au plafond.

Evidemment, le premier groupe avait déjà joué les deux tiers de son set. Eternal Flight, en plus ! Le groupe de Gérard Fois, je ne l’avais plu vu sur scène depuis… très (trop) longtemps. C’est donc l’espace de seulement trois titres que j’ai pu apprécié le power metal racé de ce groupe de Haute-Savoie, me faisant encore une fois pester contre ce sempiternel trop plein de circulation au centre de Grenoble. Les quatre musiciens, dont un guitariste au déguisement de clown très réussi, ont visiblement effectué un set très réussi si j’en juge par ce que m’ont raconté quelques spectateurs qui ont réussi à arriver dans les temps. du coup, l’énervement a fait place à une certaine frustration de ne pas avoir tout vu. Ce n’est que partie remise.

Mais le peu que j’ai vu, c’était un plein d’énergies – positives – qui rend impatient à l’annonce du prochain album pour 2024, et des concerts qui vont en découler !
Pour des raisons professionnelles, je n’avais pas revu Ellipsis depuis leur retour aux affaires. Premier rapide constat : pas de claviers contrairement à leur prestation du Metallian Birthday Party de 2022 ! Autre constat, un nouveau batteur avec David Amore (KingCrown, ex-Nightmare…) et un nouveau bassiste en la personne de Chris Martin (Seas Of Solace). Fidèles au poste, le chanteur qui gratte Emmanuelson et le guitariste qui parfois chante Phil Arm’s nous ont rappelé, si tant est qu’on pût l’oublier, à quel point le « psycho metal » d’Ellipsis part farfouiller dans les méandres de toute une foultitude de genres musicaux divers, variés et surtout torturés. .
Leur set a été un festival d’ambiances contrastées, passant d’ambiances calmes à d’autres aux confins de l’extrême, en passant par des passages instrumentaux complexes. Emmanuelson a chanté comme si sa vie en dépendait, Phil y allait de ses riffs à la précision chirurgicale avec du solo de fou, David frappait ses fûts comme s’il voulait les rendre liquides et Chris martyrisait tellement sa basse qu’on se demandait si les traces de sang sur sa chemise ne venaient pas de ses propres doigts.

Et dans le public, ça pogotait. Ca pogotait même sauvagement : faisait pas bon être photographe dans le pit, et pas uniquement à cause des lights toujours fidèles à eux-mêmes dans cette salle ! Sans faire injure aux anciens membres, on sent que la nouvelle section rythmique a apporté un plus en matière d’agressivité et d’intensité à la performance d’Ellipsis ce soir-là ! A voir une prochaine fois pour la confirmation. En attendant, avec le public, c’était plutôt une communion.

Eux aussi promettent un album dans pas longtemps : le rendez-vous est pris ! Putain de set !

Deathless Legacy, encore un groupe que j’avais loupé au même Metallian Birthday Party. Groupe dont ne tarit pas d’éloges Yves Campion himself, on sent dès le soundcheck qu’on va passer un sacré moment non seulement musical mais aussi théâtral ! Aussi visuel que sonore, le show des Italiens ne faiblit pas d’un iota de la première à la dernière seconde. Entre moments solennels à la sensualité horrifique exacerbée, alternant avec passages furieusement heavy, le show du sextet Toscan a tenu toutes ses promesses.

Les régulières interventions de la performeuse Revyla Zirael ont apporté quelques touches visuelles supplémentaires du plus bel effet. Deathless Legacy racontait de façon intense et puissante son histoire érotico-occulto-horrifique que le public prenait plein les yeux – et les téléphones portables, omniprésents et aux propriétaires totalement indifférents au fait que les rangs suivants voulaient voir le spectacle en direct, et non sur un petit écran – et les oreilles. On peut aussi aisément affirmer qu’un tel show méritait des lumières plus adaptées que l’alternance pénombre / lights pleine face qu’on se prenait en permanence.

Malgré tout, cette fête d’Halloween est une pleine réussite : le public a joué le jeu au vu des nombreux déguisements qu’on a pu voir. Il y avait de tout : des supers héros, des serial killers, des clowns (déguisés ou non)… La totale !
Bravo et merci une nouvelle fois à Metallian Productions pour une telle affiche. Une soirée d’une telle qualité a réussi à évacuer l’énervement du trajet pour venir, et plus rien ensuite n’aurait pu gâcher ce plaisir ! Gagnant-gagnant !