Wedingoth – Candlelight

Le 5 décembre 2010 posté par METALPSYCHOKILLER

Line-up sur cet Album


Laure Flores : Chant
Steve Segarra : Guitare, Chant
Julien Lamarre : Guitare
Robin Mariat : Basse
Adrien Lopez : Batterie

Style:

Rock Metal Prog

Date de sortie:

Janvier 2010

Label:

Auto Production

Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 8,5 / 10

« La vérité est ailleurs. »

Le Metal ou Rock pêchu à « female voices » ne laisse en aucun cas indifférent. Ses détracteurs en réfutent et dénigrent l’intérêt en prétextant les propensions de ses combos à souvent masquer des manques criards derrière un joli grain de voix ou un physique avantageux d’une part. Et de l’autre un effet de mode consistant à surfer sur une vague on ne peut plus porteuse depuis la Tarja des Nightwish ayant modelé et entrainé en son sillon toute une génération de jouvencelles gothiques acnéiques. A l’inverse, ses aficionados clament et scandent haut et fort que ce sous style Metal en est un véritable et à part entière, comme en atteste la pléthore de groupes devenues pointures internationales et œuvrant à vulgariser (dans le sens faire connaitre, pas dans le péjoratif !) leur genre de musique préféré. Après les finlandais précités, les Within Temptation, les Epica de Mark Jansen, les After Forever, les Delain et autres Leave’s Eyes ou Amberian Dawn atteindront le Graal de la notoriété car l’alchimie musicale a fait ses preuves et atteint des sommets à l’exemple d’un « Phantom Of The Opera » ou d’un « Phantom Agony »…

La scène hexagonale, avec des Whyzdom, Kells, Aeterna Hystoria, les Agone Angel du Fredo, les Diary Of Destruction du Celtik…, ne pouvait rester à la traîne et légions de groupes s’essayèrent donc à ce que l’on pourrait qualifier sans outrecuidances d’un Metal de « la belle et la bête ». Symphonique, lyrique, heavy, progressif, peu importera au final ses déclinaisons, le concept musical forgeant ses lettres de noblesse dans la dualité de puissance virile et machiste en réactivité à la douceur et l’esthétisme voluptueux de la féminité. Et par extension pourraient ressurgir la rigueur toute celte ou germanique opposée à la volatilité, l’inspiration et la culture latine ; ou pis encore, la glace et le feu. Et inexorablement et inévitablement, dans ce maelstrom de richesse et profusions fusionnels, verront le jour et se côtoieront et les pépites… Et le Magma ! (Pas celui de Christian Vander, (- ;).Avec pour conséquence d’engluer certaines trouvailles dans la masse et la nasse de labels signant tout ceux possédant des critères mielleux attirant les abeilles friquées. Mais la bulle du « Metal Female Voices », comme celle d’internet ou de l’immobilier outre Atlantique, finira par imploser et les Tarja, Temujin et autres Katra peuvent déjà préparer leur reconversion dans le « Car Washing ».

Si je me suis un tant soi peu étendu jusqu’alors, ce n’est que pour vous faire toucher du doigt un élément de première importance : La multitude des produits calibrés et alésés que l’on vous insère bien souvent dans les conduits auditifs sont « de la merde » comme dirait Jean Pierre Coffe. L’unicité, l’authenticité, disparaissent devant l’uniformité d’usinages stéréotypés se calquant sur un produit mercantile cloné outre mesure car ayant été rentable pécuniairement. Exit le terroir, et que vive la société de consommation. Et Wedingoth est un pur pied de nez à ces dogmes et carcans clientélistes! Fraicheur, sincérité, nature, ce « Candlelight » auto produit est un pur joyau brut non dénaturé ; une perle de maturité dans un écrin de potentialité.

La genèse de Wedingoth (2007) trouve son limon fertile dans les sentiments et la vie d’un couple : Steve Segarra le multi instrumentiste de talent, et la belle Laure Florès au timbre de voix si séducteur et envoutant ; tous deux ex Catharsys. L’osmose de cet état de faits se ressentira tout au long de ce premier opus dont la véritable trame est cette sensibilité, cette émotivité, cette capacité à suinter et transpirer les émotions toute au long d’une tracklist empreinte d’originalité et diversité. Voluptés et ambiances sonores ciselées s’afficheront ainsi quels que soient les ressacs d’intensité délivrés en conservant toujours en fil rouge un esthétisme de la mélodicité s’ancrant inévitablement en vous. Ces noces gothiques,- n’ayant de « goth » que le terme-, se voudront cependant un réel melting pot d’emprunts et nappages de divers styles. Foncièrement Rock plus que Metal, le concept asséné par Steve se forgera dans une certaine utopie quant à l’avenir de notre bonne vieille planète bleue. Les pérégrinations métaphysiques du Sieur sauront ainsi aller osciller ostensiblement dans des genres Prog, folk, heavy, voir Death ou Thrash, juste pour se calquer et claquer le ressenti voulu ; que ce dernier soit martelé avec virulence, ou juste suggéré avec évanescence.

Une complicité plus que musicale rehausse ainsi l’inspiration créatrice de nos deux tourtereaux c’est un élément indéniable ; dont nous détaillerons plus après les composantes structurelles assénées. Mais encore faut-il que sur le support auditif la prestation vocale proposée soit de haute tenue. Et de ce coté là, la frontwoman nous régale, incontestablement. Son chant fluide et cristallin se veut empreint de justesse, tout en retenue et ne flirtant jamais avec l’outre mesure. Loin d’une diva à la Tarja Turunen ou du lyrique à la Heidi Parviainen, Laure Flores n’écrase pas les compositions proposées mais à contrario leur inculque souffles et subtilités leur assénant une dimension encore supérieure. Une voix –superbe !- au service de la musicalité délivrée, et non l’inverse ; cela nous change de l’arbre majestueux masquant une forêt chétive et rabougrie. Et pour les curieux ou puristes s’aimant à catégoriser et trouver influences et similitudes, je me permettrais de citer de manière non exhaustive la Julie Kiss de To-Mera, la divine rouquine Simone Simons, voir même l’irish Sinnead O’Connor. De toutes manières, à l’image de ma « fillote » de seize ans, il y aura toujours des teens gothiques pour citer –sans raisons- Sharon Den Adel. Histoire de culture et connaissance musicale, laughin’.

Structurellement, le candélabre supportera treize bougies aux luminescences et incandescences différentes. Des auras divergentes non de par leurs qualités, mais de par leurs essences mêmes car oscillant entre ressacs d’intensités et flirtant perpétuellement avec divers styles Metal. Le liant restera une base Rock Metal Prog soit ; mais à l’exemple d’un « Past To Present » -interlude Pagan Folk ambiant de mi galette à la Falconer-, ou du saharien « Mirage », Monsieur Segara nous propose un véritable kaléidoscope d’agréments qu’il n’hésitera d’ailleurs point à marquer de ses grawls. Défileront ainsi des tempos soutenus et envoyant la sauce « Death » en continu sur « From Hell » ou en seconde partie de track après le break sur un excellent « Twilight » entamé de manière Pop. Surgiront des nappages symphoniques, de l’ « Oxygen » acoustique, du gros riff suivi de voice coders « Diex Li Volt », des pointes acérées Heavy, voir quasiment Thrash, de subtiles et évanescentes « Rêveries », et un final éponyme à la dimension épique certaine. En presque une petite heure, Wedingoth enfonce le clou sans rémissions, en démontrant un talent certain de compositions…Et de belles dispositions à les mettre en œuvre pour nous sidérer et séduire.

Surgi de presque nulle part,-enfin pour moi-, le duo, devenu groupe à part entière depuis lors avec l’arrivée dans le line-up de trois musiciens, se révèle comme un pur petit bijou de potentiel et d’agréments. Des lendemains chanteurs en prévision comme en atteste cette première offrande remportant une adhésion presque sans objections. Presque… Car cette auto production souffre à mon sens d’un léger bémol non rédhibitoire en affichant une production sonore manquant un tant soi peu d’emphase. Il est vrai, néanmoins et parallèlement, que rares sont les releases ayant un Tue Madsen derrière les manettes. Ne reste donc plus maintenant qu’à trouver un label intelligent et dénicheur de talents prenant le risque -minime !- de signer Wedingoth. Et votre vieux « grand pas préféré », rôdeur dans la pénombre s’il en est un, est prêt à prendre illico les paris sur une signature prochaine… Et à vous le réitèrer avec force…Ne vous jetez pas sans réflexions sur les bacs ou pullulent les scuds uniformisés internationalement par certains lobbies verrouillant leurs monopoles, car…

« La vérité est ailleurs ».

 Myspace : http://www.myspace.com/wedingoth

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5 commentaires sur “Wedingoth – Candlelight”

  1. 1

    Alors attention je n’irai pas le chercher, j’ai horreur de ce type de métal, mais ta chro aura eu l’avantage de me pousser vers une écoute si je tombe dessus par hasard.

    Très beau travail littéraire.

  2. 2

    Hé oui Wedingoth existe et bel et bien (ils sont vivants….. dans tous les sens du terme).Très belle chronique, merci de secouer le tapis poussiéreux et amidonné des grands standards internationnaux.J’ai eu le plaisir de découvrir Wedingoth sur le net et de commander leur album.Hé les gars c’est énorme de fraicheur et d’inventivité, on se croirait revenu aux vieux temps des années 70 où le génie cotoyait la spontanéité et l’émotion, oui j’ai bien dit l’émotion.En vieux routard, j’ai pris une grande claque salvatrice.Tout va bien il reste encore de la lumière dans ce monde où la musique est formatée pour le ronron quotidien.Cette musique secoue l’âme sensible que je suis et j’en redemande.Wedingoth merci de servir l’art musicale avec tant de force.
    A quand le prochain album
    une bien belle découverte.

  3. AvatarMETALPSYCHOKILLER
    Posté: 6th Déc 2010 vers 19 h 36 min
    3
    commentaires actuellement

    L' »émotion » est vraiment à mon sens le terme se calquant à merveille sur la musicalité de Wedingoth.

    Quand je vois pléthores de combos sans unicités signés et produits par des labels…Et eux non signés…Des trucs m’échappent!

  4. 4

    J’ai beau secouer cela dans tous les sens … je ne trouve pas d’intéret à ce disque. Ça transpire l’auto suffisance. Enfin bref … ce que j’en dis …

  5. AvatarMETALPSYCHOKILLER
    Posté: 19th Mar 2011 vers 14 h 30 min
    5

    Un grand moment que le concert de WEDINGOTH et CEPHEE LYRA à VILLEURBANNE!!! Merci encore pour ces moments intenses, un régal!

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