Twisted Tower Dire – Wars in the Unknown

Le 7 avril 2019 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


  • Marc Stauffer – Batterie
  • Scott Waldrop – Guitares
  • Dave Boyd – Guitares
  • Jim Hunter – Basse
  • Jonny Aune – Chant

Style:

Heavy/Power US

Date de sortie:

15 Mars 2019

Label:

No Remorse Records

Note du chroniqueur (Gibet) : 8,5 / 10

Il est temps de me confesser.

Je suis ce qu’on appelle communément un hipster, un poser. Mes goûts en terme de Metal sont souvent ceux associés aux gens à barbe, casquette et chemise à carreau (tee shirt de Black Metal ou de Sludge en dessous obligé). Alors, vous vous demanderez comment, avec mes goûts de jeune bobo marseillais, j’en suis venu à chroniquer un album de Heavy Power US, genre de vrai metalhead par excellence, qui cause dragon, gros fusil et magicien étrange. Et bien, voici mon histoire.

Mes premières amours avec le monde de la musique métallique remontent à ma pré-adolescence où je me réfugie dans les livres et comble le silence de la solitude par l’onirisme du Power, du Heavy mélodique, du Sympho. Contrairement à beaucoup d’entre vous, sûrement, je n’ai jamais aimé les jeux vidéos et le temps que j’aurais pu consacrer à cette passion, je l’ai consacré à la musique, sous les conseils avisés de mon oncle, qui lira sûrement cette chronique, et que j’embrasse. Il m’a fait découvrir Iron Maiden, Brocas Helm et tout le label Black Dragon et donc la fine fleur des guerriers aux cheveux longs américains.
Et en poursuivant seul mes recherches, je suis tombé sur un groupe qui me marquera comme peu de groupes du genre peuvent le prétendre : Twisted Tower Dire.

Si mes goûts en terme de Heavy se sont, avec le temps, dirigés vers tous les groupes qui empruntent au Proto-heavy 70’s (Pagan Altar en tête d’affiche), je reste particulièrement attaché à Twisted Tower Dire. Les riffs de The Isle of Hydra (le morceau éponyme, « Ride the Night », « Final Stand ») résonnent encore chez moi, et ce depuis que j’ai découvert le groupe à mes treize ans. Néanmoins, si je parle de cet album sans mentionner Make it dark ou Netherworlds, les derniers albums en date, c’est pour une bonne raison ; ces albums qui remontent à 2007 et 2011 étaient tout à fait décevants, la production était approximative, les riffs sans grand intérêt et le chant de Tony Taylor puis de Jonny Aune me paraissaient moins percutants que sur les albums précédents. J’attendais donc beaucoup cette sortie, qui allait certainement décider de mon point de vue définitif sur Twisted Tower Dire.
Le groupe serait-il passé du côté de ces grands groupes à l’évolution décevante ou reviendrait-il en force sur le devant d’une scène dont ils font partie des plus fiers représentants ?

A la vue de la note, vous l’aurez compris, Wars in the Unknown remet le groupe sur les rails de leur légende. Épiques, bien écrits et dynamiques, les dix morceaux qui composent cet album rappelleront sans craindre la comparaison, les premiers essais du groupe, signant la meilleure sortie du groupe depuis 2003.

Dans un premier temps, il me paraît logique de préciser que le choix d’une production aussi moderne et propre est on ne peut plus judicieux. D’ores et déjà, le groupe évite l’écueil de leur sortie précédente : l’album est audible, compréhensible et chaque détail sert le propos de groupe. Le chant d’Aune se voit bien mieux mis en valeur et on comprend alors qu’il a tout à fait sa place dans un groupe de cet acabit. Ça fait bien trois ans et l’excellentissime The Revenant King de Visigoth que je n’avais pas autant été subjugué par des refrains de Power US.
D’ailleurs, je pense qu’on peut tout à fait comparer Jake Rodgers et Aune, tant les deux portent (sur ces opus là en tout cas) en eux cette ferveur qui incarne si bien le genre. La prestation vocale sur « Light the Sword on Fire » ou « Thundering », par exemple, est tout à fait dantesque, toujours soutenue par des chœurs qui renforcent l’aspect guerrier, chaque refrain étant repris par une sorte de troupe de guerrier en armure !
Puis, au-delà de l’aspect mémorable de chaque couplet, de chaque refrain, un soupçon d’émotion flotte. Par exemple, sur « Eons beyond », je suis pris d’une certaine nostalgie que seul le Heavy peut me faire ressentir, entre l’envie de fuir le monde et celle de m’enfermer dans un monde particulièrement sensible.

D’un point de vue purement musical, l’album ne propose rien de bien original mais le fabuleux talent de composition qui anime ce groupe en fait un must-have du Power Metal en 2019.
Preuve en est, l’introduction guerrière rythmée par des percussions de « True North » se meut avec intelligence en un riff entêtant presque Wishbone Ashien qui imagerait parfaitement une cavalcade épique dans un film kitsch sur les vikings. Somme toute, c’est une version moderne et américanisée (les chœurs sur ce morceau, bon dieu, ces chœurs !) d’Heavy Load.

Ainsi, au-delà des influences évidentes inhérentes à chaque groupe de Power US (Manilla Road, Manilla Road ou encore Manilla Road), on retrouve des réminiscences de groupes de Prog proto heavy, et ça… ça… ça me rend heureux ! Je citais tout à l’heure Wishbone Ash mais, certains passages sur « And Sharks came then » peuvent ramener à des groupes comme Uriah Heep, de par les sonorités plus lumineuses. Sur ce même morceau, j’aurai même tendance à retrouver du Slayer old school tant un solo paraît déconstruit et peu mélodique quant au reste du morceau. On retrouve cette opposition sur « Riding the Fortress », le morceau suivant !

C’est cette uniformité nuancée qui rend l’album si bon, et qui a (presque) toujours fait de Twisted Tower Dire un groupe intemporel. Leur musique, résolument moderne dans la production (ce qui lui donne un côté agressif, rentre-dedans, qui rebutera certains fans du genre) et très conservatrice des codes et des valeurs du Metal des 80’s/90’s en fait un groupe incontournable.

Avant de conclure, je dois malgré tout confesser que la pochette est très très moche.
Il va me falloir me répéter mais cet album est la renaissance attendue et réussie d’un groupe phare d’un des mouvements les plus appréciables du Metal. Les rythmiques épiques entêtantes et répétitives, transcendées par des chœurs et des fulgurances mélodiques virtuoses du duo de guitariste proposent une constante envie de lever le poing, de chanteur en cœur et de s’échapper, dans un imaginaire, qui pour peu qu’on soit sensible aux codes du genre, est tout à fait illimité. Aussi, il ne s’agit pas pour Twisted Tower Dire de réinventer le genre, mais, comme à son habitude de le magnifier, de le transcender. Autrement dit, ce Wars in the Unknown renoue avec les glorieuses racines du groupe et c’est, pour tous les fans du groupe en mon genre, un vrai bonheur.

Tracklist :

1. The Thundering
2. True North
3. Tear you apart
4. Light the Swords on Fire
5. And the Sharks came then
6. Riding the Fortress
7. Eons beyond
8. A Howl in the Wind
9. The Beast I fear
10. These Ghosts can never leave

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