Paralydium – Worlds Beyond

Le 16 décembre 2020 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Mikael Blanc : claviers Jonathan Olsson : basse Georg Härnsten Egg : batterie John Berg : guitares Mikael Sehlin : chant

Style:

Metal Progressif

Date de sortie:

12 juin 2020

Label:

Frontiers Records

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 6,5/10

« Je vis dans des mondes parallèles
Agrippé à des tessons de bouteilles
Mon esprit vit et s’enfuit
Vers un infini sans bruit
Mon corps grossit ou rétrécit
Quand je suis seul dans mon lit. »
Romain Werlen

Pas ma citation préférée, mais si l’on passe outre le style assez simpliste, le sens est important. De fait, lorsque l’on se penche sur un album pour une chronique, on est souvent tenté de trouver la sophistication ultime. J’essaye souvent de ne pas tomber dans ce piège selon le contexte ou le style choisi. On n’a effectivement pas du tout les mêmes attentes entre un raw black metal bien crade mais authentique, et un groupe de metal progressif qui va pousser la qualité jusqu’à son paroxysme, oubliant un peu l’intention personnelle. Le plus dur étant d’être suffisamment éclectique pour jongler entre les styles et ses émotions pour avoir le positionnement opportun. Pour ma part, je n’ai rien contre la qualité sonore à outrance, mais je suis plus enclin à découvrir des groupes qui mettent en avant leur authenticité. Cela ne m’empêche pas de temps en temps de me frotter à un groupe comme Paralydium qui va produire un album d’excellente qualité mais au détriment d’un certain nombre d’éléments essentiels qui font la définition d’un artiste. Mais je saute quelques étapes! Voici venu donc le moment de causer du premier album Worlds Beyond, du groupe Paralydium.

Question égarement sur quelques années, on peut dire que Paralydium a mis du temps pour enfin trouver sa voie! Le groupe a jeté ses premières bases en se nommant The Paralydium Project et en sortant un premier EP éponyme la même année 2015. Et puis ensuite, le néant. Jusqu’à cette année 2020 et la sortie d’un premier album chez Frontiers Records, tout de même! On passe d’un espace-temps vide à un Big-Bang musical en quelque sorte. Quoiqu’il en soit, le quintet suédois n’a pas changé depuis sa création et ce premier album directement produit par un label sonne comme une entrée en fanfare! De bon augure ou non, tel sera l’objet de cette chronique. A noter pour les connaisseurs que le bassiste Jonathan Olsson est le bassiste live des groupes très connus Lindemann et Pain, rien que cela.

Bon, une fois n’est pas coutume, on va s’attacher à détailler un peu l’artwork. On prend les mêmes et on recommence! Franchement, il est absolument splendide. J’adore ce jeu de couleur violet/bleu et ce contour qui oscille entre un mélange de modernité et d’ancienneté. Le fait est que le groupe mélange habilement des références anciennes (cette horloge, l’alphabet romain, le cadre) avec des touches graphiques plus actuelles prouvent un vrai talent. Je ne sais pas qui l’a fait mais chapeau pour le style! Pour le contenu, par contre, je suis moins emballé. Je ne sais tout simplement pas quoi comprendre de cet artwork. Il y a le nom « Worlds Beyond » qui fait penser à différentes dimensions parallèles mais du coup, je ne parviens pas réellement à comprendre le lien qu’il peut y avoir entre ce nom d’album et ces symboles temporels. En fin de compte, je trouve l’artwork un peu trop chargé, et du coup il en devient difficilement compréhensible. J’aurais vu un design plus épuré, moins encombré de tous ces symboles. A trop vouloir charger la mule, on lui cause des foulures comme on dit par mes montagnes ardéchoises. Mais si on réfléchit bien, finalement, c’est tout à fait inhérent au style de metal proposé, cette outrancière recherche de sens! C’est en partie pour cela que mes connaissances en metal progressif sont restreintes, et que je ne suis sûrement pas prêt, psychologiquement, à affronter autant de groupes du genre. Pour Paralydium, en tout cas, c’est un constat plutôt aigre-doux que je fais, avec ce recul nécessaire et primordial qui me permet toutefois de dire que l’artwork est plaisant. Pour le sens en revanche, on repassera.

Je fais un premier état des lieux de l’album et je me fais une réflexion d’abord à moi-même, ensuite à vous, mais qui n’engage que moi : en fait, le metal progressif, ça n’existe que couplé avec un autre style non? Je veux dire : dans les sonorités, les riffs même changeants, il y a toujours une sorte d’étiquette principale derrière. Lorsque vous écouterez cet album, et croyez-bien qu’il faut le découvrir, vous aurez tout de suite la sensation d’avoir en face de vos oreilles un album certes, de metal progressif, mais aussi et surtout de heavy metal! Rien d’étonnant au final puisque Frontiers Records est réputé pour ses sorties heavy metal modernisé. Et qui dit « heavy metal modernisé » dit musique ultra commerciale. Tout est fait pour que l’album s’adresse à un public plus élargi qu’à l’accoutumée dans ce genre de musique extrême, rendant la première écoute de ce Worlds Beyons appréciable et bien sympathique! Cela, c’est pour faire objectif. En vérité, si vous me demanderiez mon avis dans une queue à un concert, ou en papotant dans la rue, je vous dirais que ce genre d’album, qui frôle le trop-plein de qualité, est bien fade. Et c’est en partie pour cela que, dans mon introduction, je parlais de l’éventualité de faire dans l’oubli de soi. Je pense que c’est typiquement ce genre d’album que Paralydium propose, qui démontre qu’on peut faire de la musique non pas pour s’assumer en tant qu’artiste, mais pour essayer d’exister pour ce que nous ne sommes pas aux yeux des autres. Un album trompe-l’œil qui, s’il est objectivement parlant très agréable à l’oreille, demeure pour moi bien insipide dans l’intention. Un constat moyen qui va être en dent de scie au fur et à mesure que la chronique avance.

Car dans ce genre de production où tout est fait pour séduire, il serait bien malhonnête de dire que le son est affreux. Il est vraiment très bien construit et je devine que derrière ce style sonore où tout est quasiment parfaitement orchestré, il y a un boulot de malade qui est fait. Si je devais retenir un point essentiel ce serait celui-ci, et l’on peut facilement attester du travail sérieux qui est fait de la part de ce label qui parvient à associer le côté nostalgique du heavy metal avec un son ultra moderne, passé à l’essoreuse et étendu au vent sans un pli final. Non sincèrement, je ne vais pas m’étendre là-dessus, il vous suffira d’écouter ce bijou de son qui prévaut dans tout l’album. Mention toute particulière aux claviers qui sont magnifiquement bien composés et bien placés, et qui donne, je développerai plus bas, cette touche d’originalité qui sauve un peu les choses.

Parce que, pour ce qui est de la musique, je dois reconnaître que deux écoutes m’ont rassasié, là où en temps normal je ne me lasse pas de quatre ou cinq en moyenne par chroniques écrites. Pour deux points centraux : l’originalité des pistes et le côté progressif. Le deuxième point en lui-même occupe un paragraphe parce que le style est particulier, et je sais que j’ai pris un risque en choisissant Paralydium. A ceci près que les morceaux ne sont pas si progressifs que cela! Je me suis retrouvé un peu comme si on me vendait les mérites d’un Tupperware troué : déçu. Après, si l’on reste dans la logique de dire que Paralydium cherche à toucher un large public, coller du progressif à outrance sur un album relève plus de la prise de risque de l’inverse. Aussi, je devais m’attendre à cela, mais force m’est de constater que ma naïveté me perdra. L’album manque vraiment de quelque chose pour me plaire, un supplément, quoique léger, de touche technique et déstructurée. Les compositions sont trop classiques et manquent cruellement de nouveauté. Je pense qu’en metal progressif, il y a bien mieux à l’horizon que ce Worlds Beyond. A ne pas présenter, en tout cas, comme un album de progressif à ces copains de soirée qui ne connaissent pas le metal.

Il n’en demeure pas moins que les musiciens sont bons, mais je pense qu’ils sont tombés dans cet arrivisme qui dénature totalement leur talent. Les morceaux ne rendent pas honneur à un potentiel caché, néanmoins elles ont le mérite de montrer qu’ils maitrisent leurs instruments. Je ne détaillerai pas davantage l’instrumentation metal guitares/basse/batterie qui sont trop entendus, mais le clavier tire vraiment bien son épingle du jeu! Il amène ce petit détail qui donne un petit intérêt à la musique de l’album, une atmosphère un peu aérienne qui me fait penser à Wintersun sur certains aspects. Pour le reste, cela demeure très banal, je pense qu’il serait dommage d’en dire plus sans tourner en rond inutilement. D’ailleurs, je ne parlerai pas du chant que je trouve du même genre.

Difficile pour moi de trouver cette chronique satisfaisante parce que d’une part je reviens aux affaires après deux semaines de pause forcées, et d’autre part parce que je ne rends clairement pas honneur au groupe Paralydium. Mais il me faut être sincère et l’exercice de l’objectivité est une science inexacte et somme toute, un peu cliché. Parce que faire la chronique d’un groupe implique de pointer du doigt les qualités que l’on trouve, mais aussi que l’on ne trouverait pas. Il en va de même pour les défauts : il faut en parler. Et c’est ainsi que ce premier album, prometteur sur le papier, n’a été qu’une déception pour moi. Présenté comme un album de metal progressif, je le trouve plutôt heavy metal avec tout ce qui en découle, c’est à dire des structures légèrement changeantes et des riffs déjà entendus. Le son est selon moi le seul vrai point fort de l’album, le rendant accessible et très agréable à écouter. Mais pour moi qui aime les groupes qui prônent une authenticité allant parfois au détriment de la qualité, un album comme Worlds Beyond n’a pas de juste milieu : soit ça passe, soit ça casse. Et ici, force est de constater que cela casse parce que je n’ai pas aimé cet album. Dur constat, très dur constat…

Tracklist :

1. Enter Paralydium 01:50
2. Within the Sphere 05:15
3. Synergy 07:25
4. Finding the Paragon 05:38
5. Crystal of Infinity 04:22
6. Awakening 02:08
7. The Source 06:25
8. Into Divinity 05:06
9. Seeker of the Light 07:28

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