Note du SoilChroniqueur (Antirouille): 7/10
Si je te dis Lazio de Rome, tu me dis tout de suite… Lectern, bravo ! Nos Romains sont actifs sur la scène death metal depuis 1999, quand même, sortent un EP cette année-là puis font une petite pause de dix ans. 2010 et 2014 verront la parution de deux autres EP et s’enchaineront très vite trois albums dont le dernier en date Deheadment for Betrayal de 2018 et signé par Via Nocturna.
Lectern, c’est du death metal vieille école qui sent bon la Floride, ou du moins l’Amérique. S’il est vrai que les compos sont imprégnées de Morbid Angel, Deicide ou Obituary, il ne faut pas négliger les influences assez franches de Suffocation, Autopsy ou encore Cannibal Corpse. Ça en fait des jolis noms collés bout à bout, et on viendrait même à souhaiter un festival réunissant tous ces groupes prestigieux. Mais revenons à Lectern : avec de telles influences bien ancrées, comment sortir du lot parmi les milliers de groupes jouant le même registre ? Ben voilà, c’est là le hic. C’est peut-être pour ça que tu n’en n’as jamais entendu parler…
Nos romains nous proposent huit titres d’une brutalité floridienne inouïe : ça tabasse, ça dézingue, ça…bute. Les motifs sont courts et répétitifs, les mélodies sont tortueuses, les soli sont limite techniques et surtout démonstratifs, la batterie s’emballe volontiers, défiant par moment les bpm. La voix est à mi-chemin entre Glen Benton et Chris Barnes. Le son est caractéristique des 90’s, un peu crade mais pas trop. L’ensemble est lourd, très lourd à la limite de l’étouffement. Les musiciens n’ont pas à nous prouver leur talant, par ce que ce qui est sûr, c’est qu’ils en ont.
Mais voilà, au-delà de ce régal auditif, au-delà de ces 43 minutes magistralement bien exécutées, il n’y a pas d’accroches spéciales ni du côté des mélodies qu’on oublie vite, ni du côté des titres à proprement parlé : pas un ne ressort plus que l’autre. Le reproche qu’on peut faire à nos italiens est qu’ils sont trop américains et qu’à vouloir trop jouer à Tampa on peut s’embourber dans les marais. Rien ne fait la différence pour se démarquer dans ce registre maintes fois (trop) joué. Rien de révolutionnaire, mais encore une fois : joué à la perfection…Avis mitigé donc.
Il a manqué un truc à cet album, LE truc qui aurait pu faire que Lectern sorte du lot. Deheadment for Betrayal n’est pas mauvais mais trop entendu. A suivre…
Tracklist:
1 Deheadment for Betrayal (05:46)
2 Placid Must Defunct (05:33)
3 Daedal of Thy Wrath Unchrist Altar (04:23)
4 Provvid as Gemel Confessors (05:59)
5. Leals Shalt Kill (04:41)
6 Perturb in Lamb Thronal (05:42)
7 Dogmatician of Predicator (04:50)
8 Pamphlet Spawn at Gelid Crypt Satan (05:43)
