Helloween – 7 Sinners

Le 31 octobre 2010 posté par Wën

Line-up sur cet Album


Andi Deris : chant
Michael Weikath : guitare
Sascha Gerstner : guitare
Markus Grosskopf : basse
Dani Löble : batterie

Style:

Heavy-thrash teuton

Date de sortie:

2010

Label:

Steamhammer record/SPV


Note du soilchroniqueur (Wën) :
8,5/10

Avant l’entame de cette chronique du Helloween nouveau cru, un petit retour en arrière s’impose. Souvenez-vous, nous avions quitté nos cucurbitacées teutonnes en 2007, avec une chronique potagère de sa dernière livraison en date, le sucré « Gambling With The Devil ». Un bon album au final, qui savait aussi par moment se durcir le temps de quelques accélérations bien senties, mais trop hésitant et hétérogène pour figurer dans les annales. Du sirop d’érable a coulé sous les ponts ; les 25 ans de carrière du groupe ont été bien arrosés et célébrés par la sortie d’un best-of audacieux (des ré enregistrements de classiques déclinés en une sauce inhabituelle : du symphonique à l’acoustique en passant par le folk) pour un résultat oscillant entre le bon et malheureusement, le douteux.

Le heavy-metal étant un milieu impitoyable, où la concurrence, chevronnée, force à sans cesse repousser ses propres limites pour subsister, Deris, Weikath & cie se devaient de se vider le tubercule une bonne fois pour toute. Déjà, pour livrer une bonne dose d’adrénaline à ses fans les plus affamés mais aussi, et surtout, afin d’éviter un second album en demi-teinte qui, le pourrissant de l’intérieur, aurait pu lui être fatal.

En tout cas, si jamais un quelconque ver eut été dans le fruit, gageons qu’il en fut dégagé manu-militari à grands coups de bistouri. Car dès l’objet entre nos mains potelées, le doute n’est déjà plus permis : l’artwork, souvent annonciateur du contenu, dévoile d’emblée la couleur et la riche teneur en protéines du tour de cadran qui se profile. Le Helloween 2010, n’est définitivement plus ‘happy’. Non madame. Toutes lames dehors, prêtes à tailler (dans) le bout de gras, vos rutilantes citrouilles métalliques, vous reviennent toutes spécialement affilées et effilées pour l’occasion : en un mot, affûtées !

Evoluant dans un style qui est le sien depuis une bonne quinzaine d’années maintenant, à savoir un heavy-metal assez moderne et racé, Helloween démarre en trombe pour ne lâcher un peu de pression qu’en de rares moments d’accalmie. Dès le début, les futurs hymnes en puissance (‘Where the sinner go’, ‘Are you metal ?’) s’enchaînent et nous ramènent directement une quinzaine d’années en arrière, à l’époque des « The Time Of The Oath » (1996) et autres « Better Than Raw » (1998). Souvenez-vous de ces bonnes rythmiques, de ces refrains fédérateurs et de ces montées d’adrénalines jubilatoires (cf. ‘Power’, ‘We burn’, etc.) et bien Helloween remet le couvert et, en nous proposant un album très homogène, nous ramène invariablement aux deux œuvres précitées sans toutefois les copier, ni faire le grand écart avec son passé récent puisque, par divers apports, certains titres demeurent marqués de la griffe des dernières productions, à l’image de cet entêtant ‘Who is Mr Madman ?’. Exit les claviers trop envahissants, on ne garde ici que le nécessaire afin de renforcer un couplet, un refrain. Exit aussi (ou presque), les ambiances trop joyeuses et kitch (seul subsiste ‘World of fantasy‘ qui dépareillera par sa touche joviale et ‘Not yet today’ un interlude un peu à part) et le second degré inhérent au groupe (seul le solo de flûte/clavier de ‘Raise the noise’ prêtera à sourire).

Non, définitivement, le groupe a opté pour l’option « décibels et headbanging », remettant au goût du jour quelques bonnes rythmiques heavy-thrash à l’allemande. Ça va vite. Ça va même très vite, comme en témoignent les brûlots ‘Long live the king’, ‘Are you metal ?’ ou encore ‘Raise the noise’, dans une moindre mesure. La mécanique est bien huilée et même les parties instrumentales (‘If a mountain could talk ?’, ‘Far in the future’, clin d’œil appuyé à ‘The dark ride’) et les soli de la paire Weikath/Gerstner sont fluides et inspirés. Sans surprise, puisque c’est le cas de la plupart des productions de Charlie Bauerfeind, la basse de Grosskopf n’est pas spécialement mise en avant, mais on la sent néanmoins qui galope en arrière plan. Et comme nous l’avons évoqué plus haut, les rares fois où la formation calme le tempo et lâche un peu la bride, c’est pour dépoussiérer un piano et nous offrir une ballade, ‘The smile of the sun’, dans la veine des ‘Forever & one’/’If I could fly’.

Que demande le peuple ? Un bon album !

Et Helloween, par l’intermédiaire de ce « 7 Sinners », va nous le fournir. Un Helloween qui nous revient bodybuildé et gonflé aux stéroïdes. Energique d’un bout à l’autre, cet opus, sans réel morceau faible, tout en évitant un embonpoint qui commençait à poindre, réussi le pari de synthétiser en un tout relativement homogène les quinze années de l’ère Andi Deris (qui signe par ailleurs une remarquable prestation vocale). N’en retenant que la substantifique moelle et sans se prendre inutilement le bulbe, les citrouilles de Deutschlandie nous servent donc un très bon moment de heavy-metal et en ce, en toute simplicité. C’est déjà pas mal !

Site officiel : www.helloween.org

Page Myspace : www.myspace.com/helloween

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