Ca a des bras, des jambes, des poils dessus…une tête, des yeux, un nez, une bouche, des oreilles…sans aller jusqu’à voir sous le pantalon, ça ressemble presque à un être humain. Presque ? Oui, car j’ai omis de parler des peaux déchiquetées et ensanglantées, des liquides corporels plus ou moins ragoûtants qui dégoulinent de partout, une odeur de mort à faire tomber les écureuils, une démarche gauche et complètement ridicule. Vous avez reconnu ? Oui, des zombies ! Les zombies, c’est LE concept à la mode. Alors que dans le monde entier des marches de mort vivant sont organisées sur les plus grandes artères, et que des remakes de films d’époque fleurissent comme des petits pains, le groupe allemand Callejon continue sa grosse tournée allemande pour fêter la sortie récente de « Zombie action haupt quartier », leur deuxième album, sous le (encore !) label Nuclear Blast.

Autant le dire tout de suite, c’est du pur Screamo/Deathcore sans concession. Non pas que ça dérange. C’est juste que du coup….C’est un peu ennuyant car peu original. Après je ne doute pas que c’est le genre de groupe qui vaut certainement la peine d’être vu en live entre une bière et des bras arrachés. Hurlés en langue teutonne, les textes sont puissants et collent bien avec la partie instrumentale. Techniquement parlant, c’est carré et c’est tout ce qu’on attend d’un bon gros band de core. Le son est par contre assez décevant, ce qui rend l’écoute encore plus laborieuse, même si la durée courte des compos compense cette attente parfois un peu longuette.

Et puis mode oblige, des petites perles hors contexte se sont glissées ci et la entre les 13 morceaux de ce « Zombie action haupt quartier ». Du coup ça fait sourire, mais ça fait aussi réfléchir sur l’avenir de ce style si les groupes continuent à mélanger tout et n’importe quoi sous prétexte que ça sera un peu plus original. Le core pur est il en voix de disparition ? Quelques exemples sympathiques : un intro gore et zombiesque (ZAHQ) d’une minute qui met bien dans l’ambiance et donne envie de se barrer en vitesse (sans oublier sa bière bien sur), un chant allemand traditionnel qui clôture « Spiel Mir Das Lied Vom Sterben », un « Und wenn der Schnee… » plus néo à midinette que death core, deux ballades pop rock à la guitare acoustique (oui, vous avez bien lu) sur « Phantomschmerz » et « Fremdkörper », une interlude jolie et poignante (« Quarantäne »),…

Tout de même il ne faudra pas zapper « Der Tag an dem die Schwärze blieb », morceau mature et bien construit, qui peut laisser l’espoir de voir Callejon mieux agencer ses prochains albums. Ce skeud me laisse donc perplexe, de par son manque d’originalité, mais aussi de part ses petites gouttes de sang qui arrivent à infecter quelques neurones de mon cerveau. Alors, à fuir ou pas ? A mon avis, si vous doutez dans cet investissement, c’est tout à fait normal et ne faite pas la bêtise d’acheter ça si vous vous attendez à du neuf. Attendez peut être un passage en France pour vous faire une idée. Attention, les morsures de zombies, ça contamine…

Son.