Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8,5/10

En août 2017, lors de la sortie de leur premier album éponyme, j’avais parlé de Bewitcher comme d’un véritable coup de cœur. Je n’ai jamais cessé de répéter que je suis friand de toute sonorités old school, en particulier dans le thrash, le speed, le heavy et le black metal : dès qu’une formation cherche à nous faire faire un retour en arrière de plus de trente ans et nous faire revivre le temps des balbutiements du genre, je suis preneur. A fortiori lorsque les groupes se la jouent speed metal dans un registre très sombre avec de gros morceaux de NWOBHM dans la recette !

Et là, j’étais tombé sur une formation américaine de Portland qui portait à elle toute seule tous les poncifs d’un genre qui ne cesse encore de nous surprendre ! Alors on ne va pas se mentir : si comme moi les noms de Venom, Warfare, Bathory, Motörhead, Bulldözer, Celtic Frost, Candlemass, Mercyful Fate, Judas Priest, Iron Maiden ou plus récemment Midnight te mettent le pois chiche en ébullition, tu vas forcément t’arrêter sur Bewitcher, si ce n’est pas encore fait !

Lors de la chronique du premier album, j’avais souligné à quel point le trio mettait tout en oeuvre pour que le retour aux années 80 soit le plus crédible possible : attitude, look, pseudos improbables, lyrics à grand renforts de “six six six”, “cross”, “flames”, “goat” et de tout ce que le genre a amené comme clichés depuis les mid eighties. « Sorte de Motörhead en speed (pour le côté rock n’ roll) qui aurait rencontré le Quorthon des deux premiers albums de Bathory et le Venom du temps où Cronos gueulait “Die hard” à qui voulait l’entendre lors d’une partouze de décibels démoniaques”, avais-je dit dans la chronique de “Bewitcher”. On va se parler franchement : pour cet “Under the witching cross”, ça n’a pas bougé d’un iota !

Les membres de Bewitcher jouent la musique qu’ils aiment, sans le moindre compromis, et il semblerait que, quitte à ne pas changer sa recette d’album en album, ça va continuer. Alors ceux qui ont adoré “Bewitcher” vont se régaler sur celui-ci !

Mieux produit, plus speed mais aussi plus enclin à nous coller des plans que ne renieraient pas l’Iron Maiden de l’époque Paul DiAnno (“Heathen woman”), le Judas Priest pré-“Defenders of the faith” (“Under the witching cross”, “In the sign of the goat”) ou le Slayer du premier album (l’intro à la batterie de “Under the witching cross” rappelant celle de “Show no mercy”), cette dernière offrande de Bewitcher est une nouvelle fois un véritable hommage, sans grande surprise ni révolution, d’un temps que les quadras / quinquas vont prendre comme une belle cure de jouvence.

Chaque titre est d’une fluidité et d’une efficacité redoutables et on se prend, pour peu qu’on soit réceptif au genre, un véritable pied de la première à la dernière seconde ! Sur une base principalement speed metal intense, sensation renforcée par ce chant criard sous réverb’, le groupe n’hésite pas à descendre dans un mid tempo pour nous recoller une accélération démentielle pour mieux nous scotcher, sans parler de refrains imparables à rechanter sous la douche après une seule écoute.

Et en prime, ils poussent le vice à nous embarquer en fin d’album dans un instrumental de plus de cinq minutes (“Frost Moon ritual”) qui, à la manière d’un “For a thousand beers” de Tankard (sur “Chemical invasion”) commence de façon acoustique pour finir sur une speederie intense, avec son lot de solis parfaits et de références heavy !

Bref, une belle petite tuerie que les adorateurs de sonorités eighties se devraient de ne pas louper !

Tracklist :

1. Savage Lands of Satan (3:51)
2. Hexenkrieg (3:28)
3. Under the Witching Cross (4:29)
4. Heathen Women (3:45)
5. Too Fast for the Flames (2:48)
6. In the Sign of the Goat (5:23)
7. Rome is on Fire (3:35)
8. Frost Moon Ritual (Instrumental) (5:15)

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Chronique “Bewitcher”