Cette chronique du premier album auto produit de Mystria distribué depuis décembre 2008 m’a longuement posé un problème « éthique ». Doit on sous prétexte que le groupe dont on analyse le travail est français forcement le porter à nu ? Tout le monde connaît la précarité de la situation du Metal en France. Distribution, salles de concert, coût des studios d’enregistrement… la liste est longue et hélas non exhaustive.
A ce cas de conscience, après mures réflexions j’ai décidé de répondre non. Et si je vais égratigner cet album durant cette chronique, c’est parce que je suis intimement persuadé que pour se lancer de nos jours dans la confection d’un album de Heavy Metal pur et dur, il convient de ne pas tomber dans la facilité et de puiser dans la quintessence de ce qui a fait et fera toujours l’assise du succès de ce genre : musicalité simple, puissance instrumentale, et grande maîtrise de l’art vocal. Hélas ! Nos méditerranéens se sont visiblement contentés d’aligner les clichés certes indispensables de ce qu’était le Metal dans les années 80, mais sans aucun ou très peu de liant entre eux. Ce qui donne malheureusement un album assez difficile à écouter d’une traite, et même par moment assez difficile à écouter … tout court. Les bons, ou les très bons passages, sont noyés au milieu d’autres bien dispensables, avec voix sur aiguës assez mal agencées au sein des morceaux, intros poussives, à la limite du risible (« the curse », exemple flagrant… écoutez et vous verrez)
Non, je ne dirai pas que Mystria n’a rien compris au Heavy Metal, car en regard de toutes les difficultés évoquées plus haut, il faut avoir de sacrées balloches pour s’investir dans ce style de musique. Et ces mecs là ont la foi, c’est indéniable. Et je pense même que de telles compos doivent faire un tabac sur scène. Pour la version studio, peut être se sont ils un peu précipités pour balancer sur bandes leurs œuvres. Attendons donc Mystria de pied ferme, et gageons que leur futur effort sera aussi réussi que le visuel de ce « Dark Crusade ».
Fredo
