Note de la SoilChroniqueuse (Freya) : 8/10
Voici donc un exemple de réussite hyper personnelle, puisque Eldamar est constitué d’un seul compositeur-musicien-arrangeur et tout ce qui fait un album.
Dans le genre, je ne me fais pas chier avec l’opinion des autres et je travaille à mon rythme, ce Norvégien-là se pose en pole position du talent.
Le résultat est bluffant, il faut l’admettre. Ses inspirations autant littéraires que spirituelles, comme le fameux Tolkien et sa saga du Seigneur des Anneaux ou la mythologie sombre des tréfonds sataniques, lui ont apporté, de toute évidence, un chemin d’une magnificence presque unique.
Presque ? Oui, il n’y a, pas non plus des tonnes, d’autres artistes dans le même genre, mais il est difficile de trouver un alter-ego solide et surtout seul. Cet album est une promenade en Ténèbres. Une croisière dans un enfer tout droit sortit de la Terre du Milieu avec la volupté, la force et la densité qui lui sont propres. Cela étant posé, je me questionne sur les raisons d’un tel projet solitaire.
Les plaisirs solitaires ont pour eux leur disponibilité sans attente et sans conditions, cela va de soi, mais sont-ils toujours aussi complets que la musique d’Eldamar ?
Ça dépend du chef d’orchestre, me diras-tu. Oui, possible et absolument. Mais qu’en est-il du côté plus brut et sale de la solitude ? Si ça se trouve le bonhomme est un terrible despote, un mec avec un caractère exécrable que seule n’égale la beauté de sa composition musicale. Ou alors, et cette théorie a ma préférence, le gars est tellement perché que personne de son entourage ou de ses rencontres n’a pu jusque-là le suivre au bout de ses délires.
La folie de l’artiste ne sublime-t-elle pas l’œuvre ? Je pense que devant un album comme celui-ci, il est agréable et confortable, finalement, de ne pas comprendre totalement ce que l’on perçoit. Au-delà de la performance en studio, je me demande aussi à quoi peut bien ressembler un concert… En tout cas il faudrait le programmer uniquement sur deux plages horaires. La première étant la dernière, celle qui commence à 1h00 du mat’ ou alors la première alors que le public est, dans sa grande majorité, en train de cuver sa bière et son vin, un bedo dans une main aux réflexes incertains et une meute de nains obstinés à faire des galeries dans son cerveau.
D’ailleurs si cette chronique semble un brin soporifique, c’est que j’écoute le-dit album en même temps que mes doigts galopent sur le clavier.
Mieux qu’une bonne séance de yoga méditatif, Eldamar est une porte vers la détente pour metalleux stressés.
C’est aussi un splendide outil pour démonter les préjugés des hordes de gens normaux qui écoutent de la « bonne musique populaire ». Mais, oui tu sais, ceux qui disent que le metal, c’est trop bruyant, et que les chanteurs crient des paroles incompréhensibles.
Avoue que c’est toujours un grand moment de leur clouer le bec !
Alors merci qui ? Merci Eldamar !
1. Hagalaz (11:13)
2. Spirit of the North (demo version 2015) (14:46)
3. Entering Eldamar (unreleased demo song 2015) (15:15)
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