Orion’s Reign – Nuclear Winter

Orion’s Reign – Nuclear Winter

Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 9,5 / 10

« Quand on a rien à dire, mieux vaut ne pas parler, plutôt que de parler pour ne rien dire ».

Pour les bénis des dieux possédant science infuse et connaissance universelle innée, pour les impatients stressés du bulbe ou les rétifs au roman fleuve générant en leurs esprits des efforts insurmontables de déchiffrage et assimilation, –et risquant de griller ainsi leur affligeant encéphalogramme à la platitude de la grenouille disséquée-, contentez vous de lire l’entame de cette tentative de chronique… A contrario, pour les curieux de savoir ce dont il retourne ; servez vous une bonne mousse, callez vous confortablement devant votre écran et virez les charentaises. Car le Rôdeur en a plein sa musette à vous narrer sur cet « Orion’s Reign »…

Vivement l’arrivée d’une nouvelle ère glaciaire au sein de la planète Metal, en réaction à tous les annonciateurs d’apocalypse et de désolation devant théoriquement être générées par le réchauffement de notre bonne vieille terre nourricière, car « Nuclear Winter » sera mon album de l’année 2010. Un choix aisé auquel seuls les italiens de Synthphonia Suprema auraient pu insérer en mon esprit sénile un léger soupçon d’hésitations avec leur « Future Ice-Age ». Décidemment les glaciations sont de mises semblerait-il ! Cependant, ce positionnement sur le piédestal des lauréats de l’année s’imposera immédiatement et inexorablement sans besoins d’engendrer mures réflexions et générer maintes tergiversations. 2008 eut le divin « Among Beggars And Thieves » des suédois de Falconer, 2009 le somptueux « Terra Incognita : Beyond The Horizon » de Roswell Six et la décennie se terminera avec le Règne d’Orion…

Un règne ayant mis quelques années à se finaliser avant ce véritable premier album qui se voudra toute à la fois une véritable fresque et le testament d’une époque de sept années. L’explication en sera simple, le combo d’Athènes s’est formé en 2001 et sort en 2003 une première démo deux titres « Sound Vision And Promo » dans laquelle figure la track « Steel Horizons ». Cette dernière sera ensuite reprise dans la démo suivante de 2005, « The Guiding Light » et agrémentée de deux autres compositions. Enfin en février 2007, les grecs sortent un « Beyond Eternity», MCD six titres et près de trente minutes, et sur lequel figurent déjà quatre titres que l’on retrouvera ensuite sur ce « Nuclear Winter ». En l’occurrence les Part One et Two de « Beyond Eternity », « Amidst The Battle » et « Darkness Comes ». Ce dernier hiver nucléaire, véritable premier album du groupe à mon sens, sortira donc en 2008, en auto production comme les releases précédents et en affichant une tracklist de onze titres. Le « buzz » engendré sera on ne peut plus conséquent, à l’exemple d’un Metal Hammer teuton dithyrambique en éloges, et s’en suivra inévitablement une signature avec le label allemand Rock It Up Records/IceWarrior Records.

La finalité du partenariat prendra immédiatement forme avec un retour en studio entre janvier et mars 2010 pour agrémenter la tracklist originale de cinq nouvelles compositions et offrir une nouvelle version « Deluxe Limited Edition » de seize titres et 65 minutes. Pour votre gouverne et votre information, sachez donc que cette version définitive de « Nuclear Winter » profitera enfin d’une promotion publicitaire méritée et nécessaire de nos jours dans la profusion des sorties Metal en tous genres d’une part. Et de l’autre d’une ribambelle de guests venues de Grèce dont je vais me faire un malin plaisir à vous livrer le listing : Bob Katsionis (Firewind), Vangelis Yalamas (Fragile Vastness), Theodore Ziras (Theodore Ziras/Euroforce), Darkface (WEB), John Papadopoulos (Burden of Legacy), Nina Kassis (Ex-Wastefall), Emmanouil Papaioannou (Imature Death), Morfoula Papageorgiou (Athens Symphonic Orchestra), Vicky Psaraki ou encore Fotini Thoma. Une sacrée phalange de talents vous en conviendrez. L’assaut hellénique s’annonce sans concessions…

Avant d’entrer plus en détail dans cette dimension cosmique et glaciale aux aurores boréales en toiles de fonds, à l’image de l’artwork cover signé Stam et Noel Kardaris, je ne vous livrerai qu’un cadrage sommaire de la musicalité et de l’assise du line up des grecs. Six membres en formation classique, Guitares/Basse/batterie/claviers/chanteur et une implantation dans la plus pure veine du Power décliné dans toutes ses tendances. Mélodique, épique, symphonique, progressif, heavy, voir très parcimonieusement speed. Au petit jeu des comparaisons et influences, puisque tout à chacun aime bien avoir des repères avant la découverte de l’inconnu, disons qu’au gré des compositions et des ressacs d’émotions ou d’intensité délivrés,  Orion’s Reign  affiche une réelle unicité. L’alchimie concoctée et assénée par les jeunes grecs chevelus n’a rien de révolutionnaire certes, mais plus que séduisante elle est irrémédiablement captivante. Un pur maelstrom des meilleurs ingrédients de combos tels les teutons de  Crystallion  pour les facettes épiques et mystiques et ceux de Saidian  pour la légèreté et les refrains accrocheurs, les italiens de  Synthphonia Suprema  pour les lignes organiques d’exception, les suédois de Falconer pour les empreintes médiévales de ménestrels et troubadours, ou encore le Heavy Prog norvégien à la Pagan’s Mind et le mélodique Us du Roy Khan de Kamelot.

La transition entre ces deux derniers groupes et nos grecs d’Orion’s Reign sera aisée car ayant tous trois un point commun d’excellence. Plus que le « Karma (Kamelot cover)» repris par les athéniens depuis la sortie de leur opus, le parallèle se voudra être un chanteur d’exception. Les plus belles et inspirées des compositions délivrées ne peuvent trouver leur quintessence que par l’apport d’un vocaliste de talent, et autant vous dire que l’Adonis d’Athènes ne fait pas dans la demi-mesure. Son grain de voix montant aisément dans les aigus n’a d’égal que la propension qu’il étale à faire ressentir sentiments et émotions. Des lignes vocales de premier plan n’ayant rien à envier, et plus encore supportant aisément la comparaison, avec celles d’un Sieur Khan, ou d’un Nils K. Rue, c’est vous dire… Cette prestation vocale sera l’ultime liant de la mélodicité des hellènes, -la véritable cerise sur le gâteau-, dont une fois n’est pas coutume, je préfère vous entretenir de la douceur d’éphèbe de sa sucrerie avant de vous inciter à déguster la saveur de son support.

Ce dernier profitera d’un trident remportant inévitablement votre adhésion et dont les trois pointes acérées ont pour nom maturité, diversité et originalité des compositions délivrées. La maturité car ayant été muries, remaniées et améliorées, -durant sept années pour certaines d’entre elles-, Orion’s Reign nous assène quasiment un premier album flirtant avec un véritable best of. Ici pas de temps morts ni de plages plus faibles ou de remplissages, mais une totale continuité dans l’extase et l’agrément auditif, point barre ! La diversité car à contrario d’un « Amidst The Battle » inaugural dans le plus pur traditionalisme du genre, les six compères pourront aussi bien vous lâcher un ambiant folk pagan éphémère concis « Medfeast » qu’un grégorien religieux « Cruor Ritus ». Avant de vous clouer par un « Beyond Eternity » en trois volets et près d’un quart d’heures ou un « Siege Of Ruad » de plus de sept minutes. Des ressacs d’intensité, de durée et de tempos qui seront un leitmotiv perpétuel et éviteront ne serait ce qu’un soupçon de linéarité naissante. Enfin originalité à faire se côtoyer des tracks épiques, martiales, guerrières avec de plus volatiles cavalcades, des plages plus ambiantes et suggérées, des chœurs féminins et de l’essai guttural, et des profusions de douceurs exacerbant vos cages à miel sans les enduire de cérumen.

Extraire de tant d’agréments tel ou tel titre plutôt qu’un autre se voudra forcément exhaustif selon que vous soyez enclin à opiner du bonnet plus aisément pour du pêchu que du suggéré… Mais dans la multitude de Highlights de l’hiver nucléaire, je ne pourrai m’empêcher de vous en citer partialement certains. Si le titre éponyme à l’album est déjà un régal en soi, une triplette de brulots sera à installer inexorablement sur l’étal au rayon « pures tueries ». « Darkness Comes » en sera le fer de lance et véritable tête d’affiche : Tempo syncopé, dualité de voix claire/gutturale, break somptueux aux subtiles sonorités et apports instrumentaux, leads déchirantes se répondants, progression du morceau terminant sur des lignes organiques emphatiques… Jouissif, tout simplement ! L’instrumental de shreder « Steel Horizons », véritable clin d’œil à des Malmsteen ou des Tommy Vitaly, entrera tout aussi aisément dans cette caste des perles sans échappatoires que complètera un « Oldead » d’anthologie. Aérien et rythmé, sa mélodicité marquera inexorablement vos neurones et vous n’avez pas fini de vous époumoner à le siffloter avant de mimer la lutte puis l’enchevêtrement entre claviers et guitares sur le break. A moins que vous ne préfériez vous péter les cordes vocales à essayer le duo avec l’artificier Yiannis dans le somptueux bouquet final et ainsi, aphone, l’écouter vous sidèrer encore un peu plus sur un « Beyond Eternity 1: The Parting » fleurant le Andréa Bocelli.

Certains d’entre vous pris en flagrant délit de bâillements, quand d‘autres commencent à estimer que je déblatère ostensiblement à n’en plus finir sur les qualités et valeurs intrinsèques de ce « Nuclear Winter », ma conclusion se voudra courte et simpliste. Cependant et avant de vous la livrer, sachez en aparté que plus de six mois après sa parution  Orion’s Reign  truste toujours avec autant d’assiduité ma platine et que donc mon ressenti (terme délibérément employé pour faire monter certains au créneau, killing joke !) ne pouvait que me forcer à m’essayer à combler son absence de chronique. Mettant donc mon mouchoir sur mes inspirations et enthousiasmes à tresser des lauriers à cet opus avant de me faire taper sur les doigts, je vous réitérerai seulement qu’au final, l’année 2010 sera pour moi celle du règne d’Orion.

 « Quand on a à dire, mieux vaut parler, plutôt que ne pas parler pour ne rien dire ». 

Myspace : http://www.myspace.com/orionsreign

Site Officiel : http://www.orionsreign.com/

Non Opus Dei – Eternal Circle

Non Opus Dei – Eternal Circle

Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 6,5 / 10

Les plombiers polonais chers à notre hongrois de président sont foncièrement énervés et d’humeur particulièrement belliqueuse si l’on en juge d’après leurs dernières offrandes. Alors que Magnus avec son « Acceptance Of Death »présentait le clou, Hate avec son « Erebos » le pointait et enfin Moon l’enfonçait avec ses « Lucifer’s Horns ». Vous dire alors de ce sixième opus de « Non Opus Dei » qu’il pulvérise la sainte croix supportant le charpentier ne sera que doux euphémisme. Que vos neurones soient imbibés d’une foi intrinsèque dans le cycle béni de la vie où que vous fassiez partie intégrante des suppôts de Satan, une constante risque de s’avérer immuable après l’audition de cette tracklist d’une petite demie heure : Le liquide noir et épais dégoulinant de vos cages à miel vous appartient et provient bien d’un exorcisme de vos conduits auditifs criant grâce. Car si par le passé, les ptits gars de l’Est avaient pu occasionnellement estampiller sur leur black des structures progressives, à l’image de leur « Quintessence » de 2006, autant vous dire que ce souvenir plus que fugace, en est dorénavant totalement et viscéralement absent ! 

En à peine un peu plus de trente minutes, le quatuor va tout simplement vous en mettre plein la gueule en assénant un pur concentré de tracks meurtrières et ultra rapides. Dès les pleurs du nourrisson introductifs d’un « Woda Dla Umarłych » m’ayant immédiatement illuminé une réminiscence du « Panzer Division Marduk », l’effet dévastateur est en marche, produit son effet, et ne relâchera jamais son emprise. Non Opus Dei a beau être purement estampillé « Black Metal » par les magazines dits spécialisés, ce « Eternal Circle », l’installe à mon sens plutôt au centre d’un triangle Black/death dont les angles auraient pour nom : Les compatriotes de Nergal et son Behemoth, les autrichiens de Belphegor, et enfin pour étayer mon impression un certain Brutal Death made in Us façon Hate Eternal. Corrosif, nocif, empreint d’énergie extrême, malsain de noirceur ambiante satanique, ce release affichera des arguments d’agréments indéniables. Tout d’abord la qualité de la production sonore finalisée en plusieurs tranches s’avère parfaitement ciselée quant aux restitutions d’impacts continuellement mordants. Ensuite nos quatre lascars ne sont pas des néophytes et possèdent en magasin tout l’arsenal des forces vives inhérent à ce sous style Metal. Une panoplie dont ils ne se privent d’ailleurs pas de faire feu de tous bois. Et enfin « NOD » dispose en son line up, en la personne du « Gonzo » Wojciesz Blaszkowski, d’un batteur hors pair et possédant un jeu démoniaque.

Oscillant -ou entremêlant- perpétuellement entre Black et Death rageur, ce cercle éternel affichera les inconvénients de ses qualités. Pur concentré maléfique surboosté, son monolithisme fracassant pêchera à mon sens par deux manquements qui sans être rédhibitoires à l’agrément en atténuent cependant la portée. Primo, le chant de Klimorh se confine continuellement et grassement dans les stéréotypes schématiques du Black, jusqu’à en devenir tout simplement …Usant ! Parallèlement, les absences totales d’originalités et la linéarité omniprésente de la tracklist, à part peut-être le break de « Przystrojona Słońcem« , deviendrons vite éprouvants pour les plus rétifs d’entre vous. Souffrant qui plus est de l’absence de Highlight quand bien même le précité « Woda Dla Umarłych » s’en approche, l’impression reste au final mitigée. Ravira les énervés adeptes d’extrême certes, mais pour les autres, à consommer modérément et à doses homéopathiques.

 

Myspace : http://www.myspace.com/nonopusdeipoland

Pure Inc. – IV

Pure Inc. – IV

Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 7,5 / 10

 

La neutralité, les banques, les alpages enneigés, son chocolat, sa fédération, Krokus, Gotthard ; vous connaissez les stéréotypes usuels venant à notre esprit lorsque l’on parle de nos voisins helvètes. Il en manque bien évidemment un qui est celui de la grande qualité de son horlogerie réputée internationalement pour sa robustesse et sa précision. Et c’est donc certainement à cette dernière marque de fabrique que le métronome Pure Inc. se réfère pour frapper et asséner tous les deux ans depuis 2004. Le quatuor de Bâle, après avoir définitivement fait son trou –Oui je me permets à nouveau cette joke à deux balles!-, est donc dans ses temps de passage pour nous offrir ce « Zeppelinien » « IV » succédant à un excellent « Parasite And Worms ».

Le temps étant de l’argent, particulièrement chez nos frontaliers, économisons le et sautons les étapes de cadrage et présentation pour s’atteler à un opus viscéralement et intrinsèquement marqué du sceau de l’alchimie « Pure ». Toujours un big Hard Rock au gros son influencé Us dont le fil conducteur, la véritable trame, est une dualité omniprésente entre les lignes de guitares chaudes et saillantes mises en avant d’une part ; et de l’autre la prestation vocale de Gianni Pontillo tirant perpétuellement et rageusement l’attelage. Les Influences auto proclamées des Alice In Chains et Led Zeppelin ne se démentent pas certes ; -Les quatre ayant d’ailleurs repris « Immigrant Song » sur l’édition limitée digipack de leur précédent release-, mais l’ensemble concocté sera toujours voluptueusement convaincant. Contrairement par exemple au « Moonstone Project » italien de Matt Filippini usant d’ingrédients semblables mais sans la même réussite au final.

« IV », donc, comme la quadrette d’entame dans la plus « Pure Inc. » veine, entre Hard rock classique et metal moderne, servie jusqu’alors par le quatuor. Quatre titres couillus et pêchus, qui d’ « Once Upon A Time » à « F.U.C.K » nous feront naviguer en eaux connues et sillonnées par le combo. Un premier tiers d’album maitrisé, sans concessions et conquérant, et dont les plages s’avéreront dans la droite lignée des brulots à la « The End » du « Parasite And Worms » précité. L’effet est garanti et saisissant soit, mais l’on se dit que comme bon nombre de groupes ayant trouvé leur voie et une recette porteuse; les suisses vont nous resservir celle-ci à toutes les sauces… Et ainsi tempérer notre agrément par des sentiments de remake, de linéarité ou encore d’absence d’originalité…

Rien de Tell mon cher Guillaume ! Les ptits gars vont modérer le tempo et nous laisser coi devant une nouvelle facette de leur talent jusqu’alors seulement devinée et entre aperçue. Un « My Riverbed »  fleurant bon le meilleur Lenny Kravitz donnera la tendance de ce relâchement de testostérones au profit d’inspirations créatrices insoupçonnées. Un groovy « Diary Of A Suicidal Man », un « Number 7 » à la structure progressive ambiante sonnant très seventies et rehaussé de tonalités harmoniques subtiles à l’instar des nuances de guitare…Ce Pure Inc. là surprend et sidère avant de nous éclabousser indélébilement du véritable Highlight de l’opus ; un « Take Me Away » lourd, syncopé et corrosif, et sur lequel vous n’avez pas fini de vous égosiller à essayer de reprendre le refrain du Gianni.

Ne restera plus alors qu’à relancer la sauce par un chaloupé « To The Rythm » et ensuite caller l’originalité d’un « Sexxells » déjanté et groovy. Une plage à l’esprit soul et funk surprenant et suintant quasiment le James Brown sur son entame, et dont les lignes de basses énormes trouveront en écho un saxo subtil et insidieux. Pure Inc. assène au final avec ce « IV » un album à la dualité sympathique et captivante. D’un coté il conforte son assise et son savoir faire dans son Big Hard Rock lui ayant conféré une certaine notoriété ; et de l’autre il apporte une nouvelle dimension à ses compositions et sa musicalité en proposant une évolution permissive et nuancée. Pas de révolutions, mais un panel plus édulcoré qui conservera les fans déjà conquis et permettra d’en séduire éventuellement un éventail plus élargi. Personnellement…, je trouve néanmoins que l’effet de surprise est déjà un tant soi peu derrière nous…

 

Myspace : http://www.myspace.com/pureinc

Site Officiel : http://www.pureinc.net/

Down – Diary of a Mad Band

Down – Diary of a Mad Band

Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 9 / 10

Les petits clous, le père Noel passe avec deux mois d’avance cette année!

Partant du principe qu’il y aura toujours de jeunes néophytes, louveteaux métaleux en devenir, qui vont s’arrêter sur cette « chronique », on ne peut décemment pas leur soustraire une courte présentation de Down. Et donc mettre entre parenthèses le viscéral plaisir jouissif que nous procure la sortie de ce « Diary Of A Mad Band ». Reculons donc vite pour mieux sauter, et faisons concis car nos apprentis en herbe auront toujours le loisir de faire des recherches sur la toile pour savoir qui est qui et qui a fait quoi.

Down pour résumer, est le combo du vocaliste Phil Anselmo ayant rejoint en 1987 les historiques Pantera, illustre groupe inconnu s’il en est, puisque n’ayant officié que durant plus de deux décennies jusqu’à l’assassinat de son guitariste « Dimebag » Darrell Abbott en 2004. Avant cette triste fin, le Sieur Phil monte en 1992 un « supergroupe » en emmenant dans sa musette la panthère bassiste Rex Brown rejointe par Pepper Keenan de Corrosion Of Conformity et les deux Crowbar, Kirk Windstein et Jimmy Bower. Du lourd, du bayou prometteur, du southern pêchu et deux opus de galas, « Nola » dès 1995 et bien plus tard en 2002, « Down II, A Bustle In Your Hedgerow ». Suivra en 2007 un « Down III, Over The Under » dans une veine d’excellence semblable, mais qui pour des turpitudes marketing, de reformation et de cheminement d’une durée plus que conséquente à la sortie de ce « Diary », n’aura aucun de ses titres dans la tracklist. Et pour cause, cet enregistrement live date de la tournée européenne de 2006 !

L’historique explicatif pour les bleus beat étant rapidement envoyé, votre dinosaure de la chronique, le sublime Mpk (killing joke !), va vous livrer de suite un petit aparté en vous précisant que pour tout ce qui est release « Live » et « Dvd », le terme de présentation plus que de review me parait plus judicieusement adapté. Aucun intérêt à mon sens de reformuler sur des tracks sorties il y a déjà quelques lustres un semblant de chroniques, quand ce qui intéresse réellement et viscéralement le lecteur est de savoir si le produit mercantile proposé tient la route et mérite un investissement… La réponse sera donc immédiatement et irrémédiablement positive ! Achetez le « journal », les news sont pétantes !

En deux Cds et un Dvd, ce « Diary Of A Mad Band» suinte et purule de tout ce qui a fait la notoriété et les cohortes de fans du combo. La magie du son brut et sans artifices du Live rajoute encore à la musicalité d’un groupe s’y prêtant viscéralement, tout comme ne s’apprend plus rien au Père Anselmo de l’art de chauffer une salle légèrement garnie. Un concert entier de 18 titres ou la vidéo défilera avec des grains différents sur les Cologne, Londres, Copenhague ou même Paris avec le seul –mais sublime- « Lies ». Un documentaire, des bonus backstage , des monologues, des plantages dans les lyrics usuels…Tout cela fleure résolument le quotidien « sueur et bout de gras » rendant le produit plus qu’accrocheur à l’image d’un Phil à la santé chancelante par instants suite à son séjour sous les scalpels. Le Sludge -aux antipodes de celui d’un Kylesa cependant-, le doom, le southern Rock de la Nouvelle Orléans, dans leurs plus pures nudités et intimités, sans fards et sans se grimer ; exposent ici sans conteste toutes les raisons de leurs succès et de légions d’aficionados.

Charpenté, couillu, naturel ; on plonge donc inexorablement et sans rémissions dans la galère marécageuse de Down nous explosant au visage tout ce dont pourquoi on les adule! Du grand art vital à tout adorateur du combo et un super packaging de propagande pour les curieux ignares risquant de s’enferrer dès lors bien « Down ». Un pur concentré sans travestismes, se dévoilant ravageur tel un funeste Katrina et s’affichant comme tout simplement « indispensable ». Ne manquerait à mon sens à ce bel objet de culte et dévotions qu’un véritable livret, plutôt qu’un simple double feuillet, histoire de joindre le plaisir tactile à ceux du visuel et de l’auditif. Néanmoins, il n’empêchera pas au final que pour les fans de Down, et après tant (trop !) d’attente…

Le Père Noel est passé plus tôt que de coutumes cette année.

Myspace : http://www.myspace.com/downnola

Site Officiel : http://www.down-nola.com/

Der Weg Einer Freiheit – Der Weg Einer Freiheit

Der Weg Einer Freiheit – Der Weg Einer Freiheit

Note du soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 7 / 10

Der Weg Einer Freiheit” est un trident teuton né sur les cendres et dans le limon putride du feu combo de Black Metal créé en 2005 et ayant depuis lors splitté en 2008, « Frostgrim ». Ce dernier, quatuor articulé à l’époque autour d’un duo composé du guitariste, bassiste, programmateur et compositeur N.K (Nikita Kamprad) et du chanteur T.J (Tobi Bär) fit une carrière éclair et délivra un seul opus à la Blietzkrieg : « Hasserben » en 2007. Une auto production passée inaperçue comme il en sort des milliers chaque mois, mais qui fut cependant suivie d’effets et de persévérance, puisque nos deux métaleux décidèrent de former dans la foulée et mot à mot, «La manière d’une liberté ». Et de pondre aussi vite l’album éponyme, juste en bugne à bugne et sans étoffer le line-up ou le batteur était manquant et remplacé par le programming. L’opus ayant été composé par N.K entre 2007 et 2009, c’est en fait sa sortie qui entraina la genèse du groupe et non l’inverse. Démarche originale, qui expliquera pourquoi DWEF n’est pas passé par l’habituelle case « démos »…

L’offrande self produced entraina un joli petit buzz outre Rhin dans la caste de la « New Generation of German Black Metal » et suscita l’intérêt du label Viva Hate Records, qui signa le duo et en profite donc pour ressortir l’opus, réenregistré. Riche idée s’il en est, puisque entre temps les deux compères ont vu les rejoindre le batteur live member des coreux d’ « Heaven Shall Burn », Christian Bass. Et si comme moi vous estimez qu’aucune machine ne régurgitant ses sons robotisés de poêles à frire ne peut égaler un bon bucheron derrière ses futs, forcément l’apport est qualitativement intéressant. Le trio réintégrera donc les « Bradbury Barrack’s Studios » en février 2010, et en profitera pour enrichir son scud initial d’un bonus track en clôture, « Ruhe ».

A l’image de l’artwork cover suggestif, la musicalité proposée par les trois musicos de Wolfsburg sera en parfaite osmose avec celui-ci. Noirceur, froideur, mélancolie, nostalgie, puissance menaçante des éléments, autant d’ingrédients habituellement usités dans ce sous style Metal et pouvant laisser présumer d’une dualité d’absence totale d’originalité d’une part, et de l’autre de linéarité. Un monolithisme prévisible qui s’avérera réel pour tout à chacun survolant en dilettante cet album, mais qui se fissurera et volera en éclat au gré des auditions et assimilations.

Ce premier jet des bavarois tient en effet intrinsèquement et viscéralement plus du « Black Dahlia » vénéneux se dévoilant progressivement que du produit pure consommation à ingérer puis jeter. Les trois allemands ont viscéralement un talent à asséner des mélodies et harmonies empreintes de profondeur se calquant à merveille avec leur Black, réitérons le purement mélodique. Dès l’ « Ewigkeit » d’entame, tout à la fois galopant et syncopé, les sentiments intenses et mélancoliques sauront ainsi vous accrocher tout comme le chant aiguisé, et dans la langue de Goethe, de Tobi. Puissance et tempos soutenus, comme sur l’instrumental « Spätsommer » et son ressac de cuivres, seront ainsi les fils rouges du support auditif d’une tracklist nappée dans la froideur et l’émotivité. L’ambiance austère et glaciale marquée continuellement par le déferlement du « tout au taquet » profitera sensiblement et judicieusement de quelques répits dont par exemple les subtiles et volatiles intro et clôture de « Welk » délivrées en arpèges acoustiques..

La maturité des compositions proposées sera au final le point fort de ce premier jet qui se voudra convaincant du haut de ses cinquante minutes. Même quand le trio s’épanchera dans une track plus progressive et développée de près de dix minutes avec « Neubeginn », l’agrément finira par nous gagner et nous inciter à opiner du bonnet. Tortueux, sinistre et sans soleil, certes ; mais pas sans éclats illuminant les méandres de la noirceur de votre cervelet, « Der Weg Einer Freiheit » ne pourra que séduire les adorateurs de la caste « Black Mélodique » pour peu qu’ils ne l’écoutent pas initialement d’une oreille discrète et furtive. Ce premier opus vous laissera exsangue par son intransigeance et sa dextérité à titiller et mettre à contribution et fleur de peau votre système nerveux jusqu’à ce que vous ne souhaitiez plus qu’une chose : Un repos salvateur et amplement mérité après tant d’émotions. « Ruhe » !

 

Myspace :