by Lusaimoi | Avr 7, 2016 | Chrocorico Soil, Chroniques
Note du Soilchroniqueur (Lusaimoi) : 7/10
Je sais que beaucoup de gens négligent la scène locale. N’y trouvant pas tout le spectacle que l’on peut voir aux concerts des « gros groupes ».
Alors oui, ça peut se comprendre. On peut préférer la sécurité, rester bien au chaud dans son petit confort, avec l’assurance de regarder un show bien huilé que vient souligner un bon jeu de lumières, dans une grande salle. Oui, je peux le comprendre, car moi aussi, j’aime ça, mais aussi parce que les jeunes formations du coin n’ont pas l’assurance scénique que leurs ainés ont acquise au fil des années et des tournées, parce qu’ils ne jouent que trop rarement sur de belles scènes avec un vrai jeu de lumières. Oui, tout cela est vrai.
Néanmoins, j’aime aussi galérer avec mon appareil dans des salles trop petites et trop sombres, j’aime voir des shows encore perfectibles, avec le risque de tomber sur des groupes qui, on le sait, ne perceront jamais. J’aime tout ça malgré tous les inconvénients, pour une simple raison : la découverte.
Pourquoi se contenter de ce que la mode, la radio, la télé (enfin, pas pour le Metal…) ou les labels (majors) nous imposent, quand on peut aussi dénicher une petite perle venant de la région ?
Ainsi, si je ne regrette pas ces quatre années dans le sud à supporter ce taré de mistral (je ne comprendrai jamais pourquoi un bar sur deux de la région porte le nom de cette abomination), c’est également parce qu’elles m’ont permis de tomber sur des choses bien intéressantes avec en vrac et dans une liste bien incomplète : Mudbath, Godisdead, Eta Carinae et Macabre Cérémonie (qui ont partagé un split CD), ainsi que le groupe qui nous intéresse aujourd’hui : The Real Mac Coy.
Depuis 2008, nos quatre gaillards ont réussi à se tailler une jolie réputation dans la région, à travers leurs shows. C’est bien simple, j’avais entendu parler du groupe bien avant de les voir pour la première fois. Et les deux prestations auxquelles j’ai assisté m’ont fait une belle impression. J’y ai vu un groupe nous livrer une musique pêchue et faite avec le cœur. Et c’est exactement le même ressenti qui m’est venu en tête à l’écoute de ce In the Distance au digipak bien sympa.
En effet, « Dead Man Walking » entame les hostilités avec un Heavy Rock énergique au son un peu garage parfait pour le style. Des riffs simples, positivement parlant, et facilement entêtants, tout comme ceux, plus gras, de « Never Till Under » ou de l’hypnotique « Erased ».
Mais comme lors de ces deux concerts, le deuxième en particulier, on constate rapidement que The Real Mac Coy, c’est un peu plus qu’un simple énième groupe de Heavy Rock. On se le dit déjà quand « Dead Man Walking » prend une toute autre tournure dans sa deuxième partie. Une tournure plus lente, lourde, massive et boueuse absolument jouissive, qui renvoie directement au titre jusque dans son solo poisseux à souhait. Cette lourdeur, égrainée tout au long de l’album, on la retrouve sur « Flow » ou « Erased », tout en côtoyant d’autres ambiances. Des atmosphères plus sereines, comme la sorte de Folk américaine nostalgique et contemplative « Remains », qui semble vouloir exploser, mais surprend en restant calme. Dans le même trip, on a aussi « Dog » – qui me rappelle au départ un peu le groupe Sunride (qui contient des membres de Ghost Brigade), avant que la saturation ne fasse son apparition –, ainsi que « Zero », au début serein et un peu Bluesy, avec un petit côté Grunge dans ce chant qui cherche plus l’émotion que la justesse à tout prix, qui prend de l’ampleur en s’électrisant pour ensuite prendre un chemin bien plus rapide et nerveux dans sa dernière partie.
Le contemplatif côtoie la hargne, qui côtoie la pesanteur, qui côtoie l’énergique… Le tout se mélange, s’oppose, se complète et se retrouve dans un « The Distance » final au début grésillant à souhait, lourd, qui accélère légèrement sans pour autant perdre ce son si massif, avant de débouler sur un passage atmosphérique menant à une fin chaotique et épaisse en deux temps, pour conclure le CD par un cri saturé qui a le dernier mot.
The Real Mac Coy ne change pas la face de la musique, non, pour la simple et bonne raison que ce n’est pas du tout son ambition. Son ambition ? Nous montrer son amour pour le genre, le faire vivre et nous le transmettre. Porter leur pierre, aussi humble soit-elle, à l’édifice. Mais avec ce In the Distance, il nous montre qu’il n’est pas qu’un autre groupe de Heavy Rock de plus. Il nous présente un deuxième album qui surprend à plusieurs reprises, à chaque fois qu’on croit l’avoir cerné en fait. Il nous prouve une fois encore que la scène locale n’a rien à voir avec la seconde zone. Et les amateurs du genre seraient bien avisés de songer à s’y pencher.
Tracklist:
1. Dead Man Walking
2. Never Till Under
3. Dog
4. Flow
5. Remains
6. Zero
7. Erased
8. The Distance
Facebook : www.facebook.com/therealmaccoyfrance
Bandcamp : therealmaccoy.bandcamp.com
by Lusaimoi | Mar 31, 2016 | Chrocorico Soil, Chroniques
Note du Soilchroniqueur (Lusaimoi) : 8,5/10
Depuis que je suis tombé dans la musique, j’ai toujours pensé qu’un album, c’est bien plus qu’une somme de pistes qui se suivent. Pour moi, c’est tout un univers que nous offre le groupe ; un univers qui débute dès l’artwork – bien plus qu’une simple pochette publicitaire –, qui se poursuit avec le livret – voire avec l’objet en entier, lorsque celui-ci est bien fait – et qui prend vie avec la musique. C’est pourquoi les albums concepts produisent sur moi cet effet d’attraction.
Voir que tout a été pensé pour former un tout cohérent, raconter une histoire, me donne envie d’y plonger immédiatement et avec attention.
Comme certains groupes plus ambitieux encore, Atlantis Chronicles va plus loin en emmenant ses auditeurs dans les profondeurs océaniques. Et ce, depuis sa première démo, Silent Dephts. Avec ce deuxième full-lenght, les Parisiens se penchent sur une personne particulière, un homme qui a fait beaucoup pour les expéditions subaquatiques, un homme qui a repoussé des limites, un explorateur, un inventeur : Otis Barton.
En découvrant avec attention le (superbe) digipak de Barton’s Odyssey, on voit au premier plan un sous-marin s’approchant d’un géant. Devant ce dieu devenu pierre se trouve la bathysphère, l’invention de Barton déjà présente sur Ten Miles Underwater, à moitié enfouie.
Cette première approche, ainsi que le livret en forme de journal, indiquent que l’album va s’attarder sur les écrits de l’explorateur. Comme si nous étions les hommes du sous-marin essayant de reconstituer le récit de ses aventures à l’aide de l’homme et de ses notes. C’est d’ailleurs lui qui nous accueille. Une voix grave, solennelle.
Et lorsque le titre « The Odysseus » démarre réellement, la transition a quelque chose d’étonnant. On passe d’une atmosphère calme, posée, donnant à la fois une impression d’immensité et d’oppression, à une musique d’abord grandiose, puis rapide et violente, avec un chant guttural caverneux, une batterie qui matraque, tout en restant subtile dans les variations. Car Atlantis Chronicles évolue dans un Death Progressif technique, avec un côté Modern Death, en témoigne une guitare rythmique adepte des saccades. Rapidement ce premier titre ainsi que les suivants – malgré des durées plutôt courtes – nous emportent dans des structures variées et aussi complexes que le jeu des musiciens. Les ruptures sont légions, rendant le tout imprévisible (le départ typé Black Metal de « Within the Massive Stream »), avec seulement de rares moments de respiration, comme le break de basse à la fin de « Back to Hadatopia », ou les interventions régulières d’Otis Barton à la fin de certains titres.
Pourtant, absolument rien d’opaque ici. Le tout reste d’une fluidité exemplaire, à l’image d’un « Upwelling Part I » aux transitions particulièrement bien foutues. Atlantis Chronicles ne se veut pas élitiste et met au contraire sa technique au service de la musique et cela grâce à un élément : la guitare lead. Partie centrale du groupe, elle apporte son lot de mélodies dantesques et de soli inspirés. Impossible de n’isoler qu’un morceau, tant tous possèdent leurs envolées apportant un côté épique aux compositions, surtout lorsqu’elles sont soutenues par d’autres éléments.
Ainsi, la batterie vient la souligner sur le début de « Flight of the Mantra » ou lors d’un passage d’ « Otis Barton » notamment. Le chant, imposant et caverneux, devient clair, dans un style Power Metal, sur « Upwelling Part I » et sur le final « A modern Sailor’s Countless Stories » (parfait morceau de fin d’album, héroïque à souhait).
Enfin, les jeux entre la guitare rythmique massive (« Otis Barton », la dernière partie de « Flight of the Mantra », où l’on peut deviner la présence d’Atlas, le géant de l’artwork) ou agressive (« 50°S 100°W », « Upwelling Part II », « I, Atlas ») et la lead plus mélodique accentuent le contraste qu’elles créent. Elles se répondent, s’affrontent, se portent l’une l’autre pour des résultats toujours plus impressionnants.
Pourtant, malgré ce qu’on peut penser à la lecture des paragraphes précédents, aucun instrument ne sert de simple faire-valoir, tous ont leur importance pour un équilibre dur à tenir, et pourtant bien présent.
Dans un premier temps, on se dit qu’on se serait attendu à autre chose, une musique plus aquatique, plus lourde, plus sourde, à l’image de l’idée qu’on se fait des abysses. Et puis on se dit que l’océan n’a rien de cette étendue sereine que nous ont rapporté certains poètes. Il est dangereux. Son immensité peut nous perdre, ses courants peuvent nous emporter au fond et nous noyer, ses monstres peuvent nous dévorer.
Le Death d’Atlantis Chronicles est à cette image. Fougueux, complexe, et virtuose. Il repose sur une technique impressionnante, mais ne se contente pas de cela. Au lieu d’en faire un élément impressionnant mais stérile, il l’utilise pour nous offrir un voyage en compagnie d’Otis Barton. Un périple homérique en dix morceaux d’une richesse que cette chronique ne peut qu’effleurer.
Tracklist:
1 The Odysseus
2 Otis Barton
3 Back To Hadatopia
4 Within The Massive Stream
5 Upwelling – Part I
6 Upwelling – Part II
7 Flight Of The Manta
8 I, Atlas
9 50°S 100°W
10 A Modern Sailor’s Countless Stories
Facebook : www.facebook.com/atlantischronicles
Bandcamp : atlantischronicles.bandcamp.com
by Lusaimoi | Mar 29, 2016 | Chrocorico Soil, Chroniques
Note du Soilchroniqueur (Lusaimoi) : 8,5/10
Leur EP The Wolf is Rising ayant illuminé mon hiver 2015, c’est avec joie que j’ai accueilli la nouvelle du premier album de The Texas Chaisaw Dust Lovers. Avec ce cinq titres, le groupe avait réussi à nous pondre quelque-chose de résolument enjoué, entraînant au possible, qui fleurait bon de soleil américain. Pas celui, superficiel, des plages de Los Angeles, avec leurs filles siliconées en bikini et leurs groupes de Punk Rock pour ados, non. On était plutôt du côté de la Vallée de la Mort, du désert de Sorona, du Far West, des films de Sergio Leone. Une Amérique des grands espaces, celle qui s’étend à perte de vue, celle qui nous donne envie de monter à cheval pour faire claquer au galop ses sabots sur les terres arides.
Me and the Devil reprend un peu tout ça. Rien que l’artwork, qui troque les symboliques indiennes pour la photo énigmatique d’une silhouette ornée de cornes prise dans une danse rituelle – silhouette que l’on retrouve un peu plus en détail sur le CD, dans une ambiance plus typée film d’horreur/sexploitation 70’s, pour le plaisir des yeux –, nous indique que l’on va être dans la continuité. Mais sans tomber dans la redite.
On retrouve le groupe que l’on avait laissé il y a plus d’un an. On le retrouve partout, même dans les choses les plus évidentes, même dans les caractéristiques typiques du style, avec ces guitares dont les envies de liberté sont boostées au fuzz, ce son grésillant (signé Sylvain Biguet), ces incursions dans le Blues, la Country, le Rockabilly, ou carrément dans les emprunts au cinéma ou à la musique. Car, comme dans The Wolf is Rising, qui possédait une reprise et une référence particulièrement audible, on entend au fil de l’album des éléments qui semblent venus d’ailleurs : les couplets mélancoliques de « Summer Spleen », la ballade Country « That Town under the Sun », les aérations de « Doin no Harm ». On y entend aussi des choses typiques du genre comme le break atmosphérique à l’harmonica de « The Sleepwalker » ou le début très Rock américain de « My Lover of the Moon ». Et même là, chaque seconde transpire la personnalité de nos quatre Parisiens. C’est d’une part dû au chant de Clément Collot, toujours aussi grave, charismatique et par moments presque possédé, et d’autre part au côté toujours aussi entrainant des compositions.
Que ce soit « Dark Stuff », qui donne envie de sautiller joyeusement puis qui enchaîne les variations avec une impressionnante fluidité (et qui peut vous sauver une soirée), « My Lover of the Moon », dont la tension installée éclate à la deuxième minute, ou « Leaving Town », au riff simple et efficace, un brin saccadé mais dansant à souhait, tout l’album transpire un Stoner/Southern Rock mâtiné d’ambiances poussiéreuses, mais au riffing toujours aussi nerveux et groovy, donnant aux titres une patate monumentale qui se transmet directement à l’auditeur et à ses jambes. En effet, malgré un premier morceau plus dramatique, à l’instar de ce qu’on trouvait à la fin de l’EP, ou des passages plus tristounes, comme les couplets de « Summer Spleen », qui porte par ailleurs mal son nom, on retrouve tout de suite TCDL. Tout comme dans « The Sleepwalker », dont le contraste entre une musique entrainante et un chant un bien plus lent donne quelque chose d’étrange, de mélancolique et puissant, avant une montée finale qui réveillerait même le plus imbibé des amateurs de whisky.
Pas besoin d’en dire plus, The Texas Chainsaw Dust Lovers, c’est du Stoner/Southern Rock plus vrai que nature, aussi authentique que celui de gars de Houston. Mais The Texas Chainsaw Dust Lovers, c’est un peu plus que ça, bien plus que ça, même. C’est des titres alliant dramaturgie, grands espaces, groove et énergie, pour un style étonnamment personnel. D’excellents morceaux, bien fichus, variés, riches en surprises et pourtant si fluides. Avec Me and the Devil, ils poursuivent la voie qu’ils ont creusée, en maintenant ce même degré qualitatif et sans se répéter.
Tracklist:
1. Me and the Devil
2. Dark Stuff
3. Summer Spleen
4. My Lover of the Moon
5. Doin’ no Harm
6. The Sleepwalker
7. That Place Under the Sun
8. Leaving Town
Facebook : www.facebook.com/TheTexasChainsawDustLovers
Bandcamp : texaschainsawdustlovers.bandcamp.com
by Lusaimoi | Fév 5, 2016 | Chrocorico Soil, Chroniques
Note du SoilChroniqueur (Lusaimoi) : 9/10
Un nouvel album de Mallory, c’est un peu comme faire un resto avec une connaissance que n’on ne voit pas souvent mais qu’on est heureux de retrouver. Une personne dont on ne sait pas grand-chose mais qui nous semble étrangement proche et avec laquelle il est si facile de discuter. C’est d’autant plus vrai que les albums du groupe retracent la vie d’une personne, cette femme, Mallory, qui, assoiffée de liberté, a choisi de quitter l’homme qu’elle vient d’épouser. Une biographie musicale qui se faufile jusqu’à nos oreilles par un Rock Américain clamant haut et fort son amour pour les grands noms du genre, The Doors en tête. Un style parfaitement adapté à cet appétit d’évasion ainsi qu’à l’optimisme d’une époque et d’un style de vie. Un optimisme néanmoins absent de Sonora R.F. Part 1.
En effet, si Honey Moon et 2 nous racontait l’histoire de cette femme par le prisme de son envie de dévorer la vie, ce troisième chapitre s’étale sur l’une des conséquences de la voie qu’elle a choisie : son séjour carcéral.
La musique de nos Parisiens se montre alors sous un autre jour. Dès « On the Shelf », après l’annonce au haut-parleur de cette voix mexicaine, quelque chose de plus mélancolique et Bluesy nous accueille. En fermant les yeux, on voit Mallory, sous les yeux de ses gardiens, traverser les grilles et les couloirs ternes, doucement, menottes aux poignets et aux chevilles. On imagine chaque étape de son entrée dans le monde carcéral, de son arrivée à la cellule dans laquelle elle va être enfermée. On sent son désespoir, ses incertitudes et sa peur dans chaque note, dans chaque seconde. Pas un élément ne vient nous sortir de cette prison, rien. La production, parfaite d’authenticité, le rythme, volontairement lent, la mélodie, simple et subtile, ou encore le chant, toujours aussi parfait, sensible, éraillé, habité, écorché, tout nous met dans la peau tremblante et fragile de Mallory. C’est pourquoi on est d’autant plus étonné par l’aspect plus sautillant de « Zéro », ou par les ambiances cheveux au vent de « Overwhelmed ». Une marque d’espoir – des souvenirs heureux peut-être – dans tout cet univers gris. Une simple illusion. La rage revient bien vite, avec ces refrains saturés emplis d’une colère matérialisée par cette voix qui, mix parfait de maîtrise et d’émotion, ne cesse d’impressionner. Il n’est plus question de fureur de vivre, mais d’une aigreur accumulée qui ne demandait qu’à éclater.
Ainsi, Sonora R.F Part 1 oscille entre cette tristesse et ces explosions de haine – contre la gent masculine, notamment – sans jamais se répéter.
La liberté est toujours là, dans le désir, le besoin, mais elle est cachée par ces quatre murs de béton et le désespoir qui habite maintenant Mallory. Un album plus noir, assurément, jusque dans son artwork, résolument le plus réussi du groupe. Avec ses jeux sur le contraste et la netteté, magnifiant sa quasi-bichromie, il en devient aussi le plus signifiant.
Ambiance. Il n’est, jusqu’à maintenant, presque question que de cela dans cette chronique. C’est aussi parce que c’est un élément central de cet album. Pourtant, il ne faut pas oublier ce qui en fait une réussite totale : le songwriting. Les morceaux sont une nouvelle fois de véritables bijoux de composition, que la lenteur de certains ne fait que sublimer. La saturation peut sembler plus rare, mais lorsqu’elle apparaît, c’est pour mieux hérisser de plaisir les poils des bras (« Shu », « Mille et une Femmes »…).
Sonora dévoile un groupe qui poursuit son chemin en prenant de l’assurance. On le remarque aussi à travers les paroles, où le français gagne de plus en plus de place. Un titre sur deux, en excluant les deux instrumentaux « Day 31 » et « Day 89 ». Inspirées, poétiques et violentes. Elles témoignent d’une maîtrise formidable. Si peu de maladresses, bien excusables, là où nombre de formations se plantent. Le nerveux et hypnotique « Silex », « Mille et une Femmes » et surtout le sublime « Cellule 7 » sont là pour en témoigner. Ce dernier, mélangeant la ballade de Rock américain à la langue de Molière, donne ce qu’il se fait de mieux dans le genre. La formation semble planer au-dessus des références de nos contrées (oui, Noir Désir) et enterre six pieds sous terre « nos » « rockeurs » « nationaux » pour vieux, qui auraient mieux fait de prendre leur retraite il y a plus de 50 ans.
Néanmoins, malgré ce gain d’assurance, on ne va pas faire l’insulte de parler de « l’album de la maturité ». Mallory ne s’est pas calmé. C’est toujours ces quatre jeunes avides de croquer la vie, de la brûler et d’en savourer le moindre moment. Les responsabilités, les contraintes, ils laissent ça aux autres, et ils ont raison.
Honey Moon était un très bon album de Rock Américain vintage, sincère et habité. 2, dans la continuité, enfonçait le clou. Sonora R.F Part 1, bien différent sans renier son héritage, passe encore un cran. On est passé de CDs qui revenaient régulièrement dans mes oreilles, lorsqu’une envie nostalgique se faisait ressentir, à un album que je n’arrive plus à quitter. Lorsque ses dernières notes arrivent, ne vient qu’une seule envie : m’y replonger. Ces disques-là sont rares, d’autant plus que celui-ci n’évolue pas dans un de mes styles musicaux de prédilection. Ils sont rares et précieux.
Tracklist :
01 : On The Shelf
02 : Zero
03 : Overwhelmed
04 : Day 31
05 : Cellule 7
06 : Shu
07 : Suzanne
08 : Day 89
09 : Silex
10 : Mille Et Une Femmes
Site Officiel : www.malloryband.net
Facebook : www.facebook.com/mallory.rockband
by Lusaimoi | Fév 4, 2016 | Photographies

Après le live-report, on revient sur cette soirée du 16 janvier au MJC Ô Totem de Rillieux-la-Pape, en compagnie de Buy Jupiter, Sombra Y Luz et surtout de ces Toulousains monstrueusement tarés nommés Psykup. Une folie que même mes photos les plus dingues ne peuvent retranscrire.
L’Autruche Core, en CD, ça bute sévère, en live, c’est… Fiouuuuuuuhhh!