Chaulnes Metal fest, 2011 : Septicflesh, Misanthrope, Akercocke

Chaulnes Metal fest, 2011 : Septicflesh, Misanthrope, Akercocke

Il était une fois, dans une chit’ ville ed’ Picardie, Chaulnes … Qui début l’an 2007 organise un drôle de bal … Avec des orchestres de prestiges ! Mais qui pourraient faire peur à certains autochtones, on peut entendre au bar tabac/PMU du coin : « c’est quoi es’ brin hein ?! », « euuuh ben c’est quoi tous ces gars là avec des cheveux ed’ nénettes ! C’est el’ carnaval ou quoi ? »… Et bien c’est le Chaulnes Metalfest (anciennement le Killer fest). Festival sur 2 jours, qui se déroule dans une espèce de salle des fêtes. Laissez moi vous raconter la journée du Samedi, avec comme troubadours de l’enfer : Kimmerya, Lyr Drowning, Svart Crown, Sarah Jezebel Deva, Akercocke, Misanthrope, et la tête d’affiche : Septicflesh

Bon ça commence mal pour mes amis et moi, puisque nous allons nous perdre ! Pas facile à trouver avec tous ces petits villages … même avec Google maps et étant native de la Picardie et bien … nous avons loupé le premier groupe … Kimmerya, groupe de deathcore local (puisqu’ils viennent de Amiens). J’ai l’impression que nous ne fûmes pas les seuls à arriver en retard car à 17h … il n’y avait pas grand monde … Les pauvres n’ont pas dû avoir un public des plus nombreux, mais tout de même beaucoup de gens avec des t-shirts (du meilleur goût) du groupe !

Nous sommes accueillis par un staff local, souriant et très aimable, ah ! La chaleur des gens du nord … Ambiance loto du 14 Juillet avec table en bois et barbecue !! Mais pas le temps de s’attarder, car les francilien de Lyr Drownig sont en train de se préparer.
Lyr Drowning et un jeune groupe formé en 2002, par Goulven (chanteur et guitariste) et Manu (synthé) immergés dans la musique depuis très longtemps avec des influences éclectiques, du death, doom, melo, black, sympho, ambiant … C’est ainsi qu’ils forment leur groupe, anciennement nommé : Lycanthropia, nom jugé assez commun pour le Metal ! Ils opteront pour nom beaucoup plus poétique : Lyr Drowning

Le Dieu des mers va-t-il se déchaîner en cette fin d’après-midi sur la salle des fêtes de Chaulnes !!
En tous cas, les gens qui commencent à arriver sont au rendez-vous dans la salle. Certains commencent à se mettre devant la scène pour secouer du cheveu ! Mais Lyr Drowning, n’est pas forcément un groupe pour s’arracher les cervicales ou faire du karaté dancing, ça n’est pas du gros bourrin ! Groupe que l’on peut qualifier de Death prog, avec des passages aux rythmiques death agressifs, et d’autres plus atmosphériques. On pense tous de suite à Opeth en écoutant le set, ou Anathema pour certains passages plus lents. Le tout étant tout à fait cohérent, mais peut être trop compliqué pour moi. Des structures complexes et une musique où il faut très certainement plusieurs écoutes pour comprendre et cela mérite une oreille attentive, l’ensemble étant très subtil. Mais les initiés doivent être ravis car les compos sont recherchées et les musiciens assurent. Scéniquement on peut compter sur le chanteur/guitariste et leur nouveau guitariste, qui n’hésite pas à jouer le show et à danser. J’apprécie les samples qui donnent à l’ensemble très death une touche doom, ambient et le t-shirt Typo du claviériste (qui se trouvait d’ailleurs à la même place avec le même t-shirt au Chaulnes en 2009 avec le groupe Orakle!!). Entre les morceaux nous avons le droit à de jolis samples, poétique … et parfois très inspiré « Ulver ». Ils joueront des titres du dernier album ( Beyond the Borders ), comme le dernier : « To Faraway coasts » (avec Spiros de Septicflesh sur la version album), dans lequel je suis rentré tout de suite, plus simple et efficace, j’y ai retrouvé une mélodie pagan ! Un public conquis par ce 2eme groupe, qui en aurait bien demandé une petite dernière ! (Je les ai retrouvé le 13 Mai j’aurai donc l’occasion de vous en reparler!).
Il donc temps de se balader dans le fest, mais le tour et assez vite fait ! Un espace est dédié au merch’ où chacun à son petit espace, celui de Septicflesh bien plus grand ! Mais aussi, des petits stands où chiner des vinyles, cds, bijoux …
Le 3 ème groupe est en place et on va retrouver les niçois de Svart Crown. Formé en 2004, par le chanteur/guitariste : Jb. à la base copains de lycée, les garçons prennent leur projet très au sérieux et prennent les choses en main pour arriver au meilleur !! Ils ont eu raison, car ils ont fait pas mal de chemin en très peu de temps ! J’ai eu l’occasion de les croiser au Klub faire la 1er partie d’Artefact, mais aujourd’hui ils ont l’occasion de côtoyer Gojira, Otargos et ils sont actuellement en première partie de la tournée Septicflesh.


Les couronnes noires attaquent direct ! Ça envoie et le public s’énerve, headbanging, pogo, c’est qu’il ne faudrait pas trop s’approcher trop du milieu de la salle car ils sont féroces les picards !
Il faut dire que la recette des niçois est efficace, prenez une grosse base de Death black, un piment de Brutal Death, fouettez tout cela avec une bonne rythmique et ça fait mal ! Un son très violent et rapide, les deux guitaristes donnent beaucoup de puissance. Le tout est bien exécuté, et les musiciens ont la niaque, jets de cheveux dans tout les sens et pause viriles, ça sent la bière et la sueur, même si les Messieurs sont quand même bien jeunes ! Perso, je n’ai pas trop accroché musicalement je ne suis pas fan de ce genre de scène, mais c’est ce que voulait une grosse partie du public !! J’admire et félicite le groupe qui a transmis et partagé toute cette énergie avec son public.
Avec toute cette ardeur et bien on a soif ! Et là je dis merci à l’orga, qui propose des consos plus que pas chères et on même préparé un chit’ punch ! On pourrait presque se croire invité à une fête !
Alors on boit, on discute avec les copains et du coup on en aurait presque oublié que Sarah a commencé à jouer !!
Sarah Jezebel Deva, un nom qui n’est inconnu de personne, puisqu’il s’agit de la chanteuse de Cradle of Filth. De son vrai nom Sarah Jane Ferridge, originaire de Londres. La demoiselle a un joli cv, puisque outre sa participation à Cradle, retrouvée aussi en guest avec de nombreux artistes comme : Therion, the Kovenant, ou Mortiis. Mais son rêve était d’être chanteuse lead, elle forme un groupe en 2002 : « Angtoria », avec des membres de Cradle. Je ne sais pas si le groupe à marché ou pas … un truc mélo avec voix de nana …

Il en est que ce soir on l’accueille sous son nom, et on sera pas beaucoup à l’accueillir, la salle est tristement vite … très peu de gens resteront pour le set …c’est vrai il y a du soleil tout ça … et la musique n’est pas des plus originales, voire même un peu « cliché » avec des structures et des mélodies qu’on trouve dans beaucoup de groupes mélo. Après le truc est bien foutu et on ne peut pas dire que ça soit mauvais (juste chiant quoi …). De plus si Sarah a une voix intéressante, elle n’a pas un charisme qui va tenir en haleine les spectateurs de ce soir. Peut-être l’habitude de tourner en « guest » avec les groupes aux leaders emblématiques. Prendre le devant de la scène n’est pas chose facile et on sent même un malaise… Du coup c’est le bassiste qui fait le spectacle en aguichant le peu de public … Et pour le coup je trouve qu’il le fait bien … Mais pas au point de nous faire rester …

Ben oui et pour plus de malheurs ils jouent à l’heure du dîner ! Alors au menu ce soir : merguez bout de pain frites, ou The camionnette pizza « jojo » au feu de bois ?? Je me fais la fameuse merguez ! Toujours servie avec le sourire, mais avec une organisation bizarre… Enfin c’est sympa on se sert tous dans le même pot de mayo et on s’assoit sur les tables ! Ambiance fest quoi !

Le soleil commence à se coucher … L’air se refroidit mais dans la salle, il ne va pas être l’heure de dormir et il va faire chaud !! Car arrive les londoniens de Akercocke, formé en 1997. Le groupe est réputé pour se faire très rare sur scène, et ce soir c’est leur première en France ! Et c’est en Picardie !! Moi je l’ai connu tout à fait par hasard, ambiance de fond télé sur MTV pulse … je bloque et je tombe sur un clip super sympa et une musique qui accroche !! (Et ce n’est pas souvent que ça m’arrive …).
C’était donc avec une certaine impatience que je les attendais !

Les voici en piste ! Et sur scène je dois dire, une petite déception … Physiquement, ce n’est pas très rock’n’roll ! Mais il ne faut pas s’y fier, les mecs envoient sur scène ! Et ce avec une musique extrêmement complexe, originale, et que l’on peut apprécier en live, subtile et rentre dedans, se laissant entraîner toute seule et pour les amateurs de musique, prise de tête sur les structures. D’autre part ils n’ont pas « bonne réputation », des textes ou artworks résolument sexe et anti-religion ! Ce que l’on ne peut malheureusement pas apprécier ce soir, c’est plutôt de gentils garçons t-shirt baskets ! C’est peut-être par manque de charisme que les anglais se font si rares sur scène ! Il en est que leur musique fait des émules dans la salle ! C’est une excitation générale dans la fosse, pogos et headbanging ! Il faut dire que la musique s’y prête bien, c’est violent et puissant ! J’ai laissé de coté ma déception scénique, car j’ai vraiment trouvé le son très bon !! Mais bon j’avoue que ce serait plus pour acheter leurs cds que d’aller les voir jouer sur scène !

Aller c’est fini on retourne dehors … Et il commence à faire bien froid tout de même … Nous allons avoir la visite des Akercocke, qui viendront raconter quelques secrets de leur incroyable force du poignet droit !! Et avec maintenant le verre de blanc (à 1euro !), et bien y a Misanthrope qui joue !

Originaires de la Férte sous Jouarre (77), et formés en 1989, les lascars on fait un joli parcours. 9Albums et une réputation qui n’est plus à faire (peut-être l’an 1666, date ou Molière écrit le Misanthrope, leur à donné une bonne étoile) !

C’est sous une lumière éclatante que jouent les franciliens ! On dirait qu’ils ont misé sur le « regardez-moi » … mais bon pas très sexy quand même ! Enfin ils se la donnent bien, bonne énergie et complicité entre les musiciens. En revanche pour des Misanthropes, ils sont bien souriants, et communicatifs ! Ils ont nous réservé ce soir une set-list spéciale de morceaux inédits et rares. Qui ont su ravir les fans ! Mais moi je suis restée assez septique sur cette prestation, mise en scène trop classique et gentille, soutenue par peu de jeux de lumière … Et musicalement je n’ai pas accroché je ne suis pas une spécialiste de leur musique. Je n’ai pas été convaincue ce soir, pourtant au Hellfest en 2008, j’avais trouvé la presta plutôt sympa, gardant en mémoire un bon souvenir… ça n’a pas était le cas ce soir du coup je retourne dehors, constatant que je ne fût pas la seule à ne pas avoir suivi le set en entier…

Sur ce on arrive à plus de 23h et au final le temps va se faire long … faisant des va et viens dans la salle voir si ça ce prépare pour la tête d’affiche, des bruits de couloir traînent : il y aurait des petit soucis aux balances et Septicflesh met du temps à se mettre en place … Je commence un peu à en avoir marre et limite envie que ça se termine … mouarf !
Mais l’attente … valait peut-être le coup … Beaucoup de t-shirts du groupe traînent dans le fest, je suis fan de leur musique mais ma première expérience de Septicflesh sur scène ne m’avait pas des masse convaincue…
Les grecs, originaire d’Athènes, fondent le groupe en 1990. Qualifié de « péplum metal », le groupe mélange beaucoup de styles qui leur donnent une personnalité unique, on y retrouve du death dans les rythmiques et dans le chant de Spiros, du heavy pour les lignes mélodiques et du gothic metal donné par des ambiances sombres et mélancoliques que l’on retrouve beaucoup dans les samples ou les voix de femme (soprano). De plus le groupe ne lésine pas sur l’esthétique et leurs valeurs, influençant leurs textes comme leurs artworks, philosophie et mythologie Grecque (et y a de quoi faire!).
Allez 0h00 passé et ça commence enfin !

Une scène aux couleurs du dernier album (The Great Mass) avec des drapeaux représentant des artsworks mystiques, et des Christs éventrés (sûrement créés par Spiros), des lumières bien plus travaillées que pour les groupes précédents et Spiros qui a un pied de micro sur mesure ! Enfin presque, peut-être s’est-il vu trop grand car lorsqu’il est derrière on le voit à peine ! La salle s’est considérablement remplie et tous sont encore en forme pour honorer la présence du groupe ! Une énergie dans le public se crée tout de suite ! Et pour moi l’intérêt se manifestera lorsqu’ils interpréteront « communion », le morceau est joué à merveille et on a aucun mal à ressentir toute l’intensité de ce titre, aussi efficace que riche ! Et a vrai dire tout le set sera comme ça avec des morceaux de l’album « communion », comme « Persepolis » ou « anubis » … des morceaux anciens (comme par exemple du très bon Revolution DNA), mais également des morceaux du dernier album ! Nous avons également l’honneur d’avoir ce soir Sotiris sur scène, il n’y avait pas mis les pieds depuis 1999. On lui prête des activités professionnelles l’empêchant d’assurer les tournées… Sûrement vrai, ceci dit je ne l’ai pas trouvé des plus à l’aise sur scène … restant debout, allure de grand prêtre maléfique, de temps à autres faisant des gestes, ou brandissant une croix égyptienne … Bon là j’y crois à moitié … le Monsieur a un énorme talent de musicien et de chanteur, mais la scène …

En revanche Spiros lui fait son show et si je l’avais trouvé redondant en 2009 au Metal Méan, ce soir il était très bon ! Aussi bien en tant que musicien, qu’en tant que maître de cérémonie! Un charisme et un sex-appeal qui ne laisse personne de marbre ! Les autres musiciens plus discrets assureront, et vont nous faire passer un set inoubliable, une vraie communion ! Je prends plaisir à me mêler à la folle histoire de secouer mes cheveux dans tout les sens (bon j’ai regretté le lendemain …!) Spiros nous invite à faire un « Braveheart » qui sera exécuté en masse et avec plaisir ! (tiens je n’avais pas vu ça depuis mon dernier Chaulnes !).
Le set se termine et on en veut vraiment encore !! Nous aurons un rappel dont les morceaux avaient était choisis par les fans lors d’un concours !
C’est la fin… Et après ce final grandiose, on dirait bien que tous ont du mal à vouloir quitter la salle … ça se bouscule au merch pour recup’ affiches, t-shirts et autres (Oui moi aussi j’ai couru au merch’!)
Et en traînant encore un peu, nous avons eu la chance de croiser les musiciens (juste Spiros se fera plus discret dommage …) enfin je me serais fait signer mon Pass par Sotiris (la classe!!).


Il est temps de plier bagage, le carrelage de la salle des fêtes est immaculé de tâches en tous genres (alcool surtout !!) on peut même y voir des gouttes de sang ! Vestiges des cette guerre pour l’honneur de la musique !
Un fest de qualité, familial et très rentable que je vous conseille, un bon moyen de se faire un petit week-end à la campagne au retour des beaux jours, tout en partageant de bons moments de musique avec de belle tête d’affiche, et des espoirs de la scène française dont on a pas fini d’entendre parler !
Aller adé les chit’o* !
(* à bientôt les amis !)

Nitzer Ebb VS Die Krupps : Paris [22.04.11]

Nitzer Ebb VS Die Krupps : Paris [22.04.11]

A peine 24h que je n’avais pas mis les pieds au Divan du monde !! Ce 22 Avril m’y revoilà, mais ce soir pour un tout autre genre de spectacle. Après avoir pris un grand bain d’électro en Février, me voilà ce soir pour un autre plongeon ! Une date unique en France, une affiche pas toute jeune, avec un versus : Die Krupps le groupe le plus indus de la scène EBM et les dandys’s de l’EBM : Nitzer Ebb. Deux groupes pionniers de cette scène, mais qui surfent dans une vague complètement différente.

Pour la petite histoire l’EBM soit « électronique body music », est un terme inventé par le groupe belge Front 242 au début des années 1980 enfin de qualifier leur musique froide, électronique et dans l’idée de faire une musique dansante européen, débarrassée des l’influence afro, jusque la dominante dans toutes les musiques dites dansante comme, le rock, le disco, le funk…

Le flyer nous annoncé : « attention ouverture des portes à 18h ! », et bien pour une fois, j’ai eu bien fait d’arriver en retard ! En arrivant à 19h, les portes étaient encore fermées … et il y avait la queue …ce qui me permet de constater le public de ce soir, assez semblable à celui de Covenant, à savoir du look goth old school ! Et des plus jeunes …

19h15, j’entre dans la salle et la toute première partie joue déjà. Il s’agit de « dernière volonté », groupe ou peut-être plutôt projet solo de Geoffroy D., fondé en 1995. Issu de la scène néoclassique et inspiré par l’école des bruitistes, il sort en 1998 sa première démo en k7 : « obéir et mourir », apparemment un son très dark. Il décidera ensuite de se concentrer plus sur les textes, inspirés par Etienne Daho ou les Taxi Girl, et toujours dans un esprit électro/martial et mélodies synthépop.
En 2010 sortie du dernier album « Immortal » qui confirme un style « minimal synthé ». Il est aussi connu pour apparaître régulièrement en guest dans divers groupes, mais ce soir c’est lui qui sera accompagné du chanteur de Soror Dolorosa Andi Julia aux percussions pour ce soir.

À voir sur scène on peut comprendre parfaitement l’idée du « minimaliste », en effet des percus qui rythment le chant, martial et lent … et qui ne changera pas beaucoup de tout le set. Une voix très années 80, effectivement inspiré de Daho, quelques samples et le tour est joué ! Une synthépop/emb efficace et bien exécutée, des musiciens bons, mais un son pas des plus originaux, au vue de la bio que j’ai lue je m’attendais à un truc un peu plus barré ! Après je ne suis pas forcément touchée par ce genre, qui à priori semblait ravir les initiés qui étaient en émoi devant la scène. En écoutant le set … un souvenir m’est revenu … à savoir Tranxen 200 ! (si je vous dis  » et vis et vers ça « ..!!) Oui les Inconnus ! Cela dit c’est sympa, ça m’a rappelé également des morceaux comme « Partenaire particulier », les années 80 quoi …

En tout cas il était dans le thème de la soirée avec encore une des variantes de l’ebm, qui a été associé à beaucoup de style goth,metal ou punk et d’autres. Après bien sûr tout se joue selon les goûts les couleurs de chacun ! Pour moi, c’est quand l’ebm vire à l’indus que j’aime !! Et ce soir nous avons justement le « must have » avec : Die Krupps.

En 1980, Jürgen Engler et Bernward Malaka (ce dernier ne faisant plus partie de la formation), forment Die Krupps, groupe qui va innover dans l’ebm et énormément apporter à la nouvelle génération. Originaire d’Allemagne, ils vont dans un premier se faire connaître pour deux raisons : il utilise bien sûr les instruments classiques de l’électro : séquenceur, synthé et autres, mais leur plus c’est d’utiliser des percus métalliques, qui deviendront leur marque de fabrique. Ils ont eu également l’idée de génie de reprendre des titres du groupe de thrash le plus écouté de cette époque : Metallica, et alors Die krupps se paye le passeport pour la gloire ! En 1992, le groupe décide de s’affirmer encore plus dans le coté indus/metal, et il s’associe avec Franck Thoms et René Schütz (du groupe de thrash :Accu§er). En 1997, après l’album « Paradise now », ils se séparent … Jürgen part vivre au Texas, ou il poursuit la musique. À l’occasion d’un fest où ils sont invités à fêter leurs 25ans (2005), le groupe ce reformera. Pour la petite histoire le nom de groupe vient de la dynastie Krupp, puissante famille industrielle de la Ruhr, le nom et donc choisi pour sa connotation industrielle. Plusieurs personnes ont voulu prêter à ce choix des connotations nazies en référence à Gustav von Bohlen und Halbach, mais le groupe démentit fermement, et revendique clairement être anti-nazi.

Un xylophone de métal à pris place au centre la scène …

Et les Die Krupps font leur entrée, on peut constater … que ceux-ci ne sont plus tout tout jeunes ! Mais enfin 31 ans de carrière, faites le compte ! J’ai même envie de balancer que Mr Engler (chanteur et magicien des percus métalliques, pratiquant aussi en studio la guitare, le synthé, la basse, et la programmation ! ), a l’air d’être bien conservé … sport, muscu … ou petite chirurgie esthétique (eh!! peut-être!). Le guitariste tatoué et looké rock’n’roll, et le bassiste quand à lui semble sortir d’un petit boulot tranquille !! Mais comme dit l’adage populaire : « l’habit ne fait pas le moine », et ils vont nous le prouver, car musicalement ça n’a pas pris une ride ! Ils commencent avec les classiques, tous cela dans un son très metal/indus qui ont fait leur réputation. Ils ont entre autres interprété : le tube to the hiltCrossfire, mais aussi une reprisse de Nitzer EbbBlood Money , Beyond du derniere ep (sortie en 2010 Als wären wir für immer )… Le son est top, le public et moi-même, sommes conquis, ça danse dans tout les sens, voir même ça headbang. La bonne humeur est donc au rendez-vous enfin presque, je vais assister à un clash entre une bande d’excités (légèrement alcoolisés, et ne parlant pas français), qui vont bousculer les nanas du premier rang en pleine danse mystique ! La barrière des langues à bien failli faire dégénérer les choses! Sur scène c’est 100% de bonne humeur, le guitariste se tape de belles pauses, et Jürgen danse, pose et surtout se déchaîne avec plaisir sur ses percus, il va même monter dessus. On sent le plaisir qu’il a à être vu, admiré et sera très communicatif avec son public ! Mais il est vrai qu’il a beaucoup de charisme, se qui fait vite oublier la présence des autres musiciens.  Il assez drôle de constater que le groupe est très maniaque, en effet des que quelque chose tombe, un roodie vient immédiatement le ranger ! Jürgen balance ses baguettes, dans la secondes qui suit elles sont bien rangées dans leur étui !

Un set d’une heure… bien trop court. Un groupe comme Die Krupps qui a l’expérience et surtout qui n’a pas cherché à adapter leur musique selon les modes est un vrai diamant brut, qui envoie et fait tripper, on en redemande ! Mais, il est temps de retrouver Nitzer Ebb, avec lesquels ils ont eu l’occasion de souvent de se croiser et de collaborer.

Nitzer Ebb, contrairement à la consonance allemande de leur nom (choisi pour cela d’ailleurs) est originaire de l’Essex en Angleterre. Formé en 1982 par Douglas McCarthy (chant, synthé), Vaughan (dit Bon) Harris (synthé/percu) et David Gooday (percu) (qui sera remplacé plus tard par Jason Payne) alors camarades de classe. Comme pour beaucoup de groupes de cette scène, ils connaîtront leurs premiers succès en Allemagne, ceux-ci très friands de musique électronique. C’est inspiré par des groupes comme : DAF, Killing Joke ou encore Bauhaus, que Nitzer Ebb va construire sa personnalité musicale, et se créer un public fidèle particulièrement dans le milieu gothique, leurs titres sont des incontournables des soirées et traversent toutes les générations. Leur style évoluera bien entendu au fil du temps, mais ils ont gardé comme Die Krupps un style très personnel qui plaira plutôt aux initiés. Connu aussi pour leur look, entre uniforme militaire et costard. Les messieurs auront tout de même l’honneur de faire la 1er partie du groupe qui à popularisé toute la scène gothique : Depeche mode ! (Groupe auquel ils ont étaient d’ailleurs pas mal comparé).

 
Douglas McCarthy fait son entrée sur scène, costard très cintré (tiens tiens, ça me rappelle Covenant), et Ray Ban collées au nez, qu’il ne quittera jamais. Les autres lookés dans le même esprit, petit béret et costume. Pour le premier morceau Douglas partage le chant avec Vaughan, et annonce la danse de la soirée, à savoir : marcher en long et en large partout sur la scène ! Mais l’on dirait bien que les demoiselles du 1er rang ne sont pas insensibles à cette parade ! Mais moi pas ! Disons qu’il rythme bien la musique, robotique et froide, mais un peu trop binaire et pas assez nerveuse à mon goût. Les morceaux se ressemblent un peu tous, du coup je m’ennuie (un peu…). Une set-list pourtant bien choisie qui à fait des heureux, reprenant en cœur les morceaux et buvant les lèvres de Mr Mac Carthy (que j’ai pas trouvé sexy…moi…), on a pu entendre des morceaux comme : Murderous , Getting Closer ,I Give To You
et une reprise de Die Krupps : High Tech Low Life. Ce qui est agréable dans ce set c’est de pouvoir apprécier une batterie jouée en live. J’ai beaucoup de mal avec les boîtes à rythme, surtout quand il n’y a pas d’autre instrus joués sur scène. C’est vrai que ce n’est pas ma branche favorite de l’ebm, mais le côté redondant à eu du mal à me faire rentrer dedans.

L’heureuse surprise, qui va donner enfin du sans au « vs » de l’affiche, arrive au rappel! Avec le split des deux groupes sur scène ! Pour le morceau : High Tech Low Life (morceau de Die Krupps), où Douglas me paraîtra beaucoup plus sympa à côté de la bonne humeur et des sourires de Jürgen ! Un morceau pêchu, avec des guitares (yes!), des grosse percus qui sublimeront les deux voix en duo. Un seul morceau ensembles dommage …

Alors Die Krupps vs Nitzer Ebb, qui gagne la battle ?? Pour moi aucun doute c’est Die Krupps !
J’ai constaté beaucoup plus d’énergie dans le public pour ce dernier (certes le style s’y prête plus).
J’en ai pas fini de vous faire vivre mes concerts électro, on se retrouve bientôt avec Laibach !

Report et photos : juliA photosynthese.