by juliA photosynthese | Juin 15, 2011 | Live Reports
Paris et sous le soleil ….Mais un nuage Doom mélancolique va venir gronder non loin de Bastille, ce vendredi 13 Mai dernier.
Avec en détracteurs :
Evolvent, groupe de Doom lyrique,
Lyr Drowning de retour en pleine forme depuis le Chaulnes metal fest, et la formation d’anciens membres d
‘Old Dead Tree :
Ommatidia.
Nous les retrouvons à la scène Bastille, très jolie salle, mais à la mauvaise réputation. Et les perturbations climatiques vont commencer par des orages ! La salle a la fâcheuse tendance à tout taxer, un merch’ 75€, y a trois groupes ? Ben on multiplie par trois ! Pas content, un merch’ pour trois ! Une vidéo ?? Ok faut payer aussi ! Quand les spectateurs qui ont déjà payé leur place (en général pas donnée, cette salle), sont dans l’obligation de laisser un truc au vestiaire, aller sortir 2€ encore de leur porte-monnaie ! Et je vais en faire les frais, un vigile constate que mon sac à main et « trop grand »(celui-ci contient mes effets perso, mais aussi tout mon matos photos), après lui avoir expliqué de toute les façon possible, je suis obligée de laisser mon sac, ou de partir ! Allez, 2€ et j’ai le droit de faire le concert avec toutes mes affaires dans les bras (pas de bol je n’avais pas de poche en plus), paquet de clope, portefeuille (faut pas l’oublier celui là!), et mes objectifs photos… pratique ! Résultat je vais me faire voler mes clopes que j’ai du poser dans un coin afin d’avoir les mains libres. Je comprends mieux les gens qui disent… « Un concert ? Oui, à la scène bastille ? Non ! »
Enfin cette histoire m’ayant déjà fait perdre pas mal de temps je loupe le début du set d
’Evolvent.
Formé en 2004, par
Sébastien Latour (clavier), ancien membre du groupe de Doom
Anthemon. Ce soir il joue avec un line-up un peu nouveau, on y retrouve Alan Raoul, (présent des le début) à la basse et aussi ancien membre de
7th Nemesis,
Ludovic Rouix (présent aussi depuis le début et ex-
Anthemon), à la batterie. On a désormais
Slayin « the wave » à la guitare, qui joue également dans
Lycosia, et maintenant
Johanna Manto au chant.
Leur musique est à la fois inspirée par leurs diverses expériences, mais aussi par la musique Doom avec des influences allant de
Shape of Despair à
Opeth. Pour le premier album, l’univers et les compos étaient axés sur la dualité entre la voix des 2 anciens chanteurs, l’une à la voix soprano, l’autre avec une voix Death et une espèce de jeu théâtral, « entre le désespoir et la voix des anges ». Mais aujourd’hui le groupe a changé, ils sortent un nouvel album «
Délusion », et je suis allée demander pour vous à
Sébastien (claviériste et fondateur du groupe), ce que le nouveau line up change à la philosophie du groupe. Les guitares sont devenu plus « Heavy », et les passages Dark toujours et de plus en plus lourds, même, si le chant Death et toujours présent ils se fait sur ce dernier album plus discret, pourtant
Evolvent pousse toujours à la dualité : «
De la voix lyrique à la voix rock, passant de guitares Metal très lourdes au piano classique, une forme du dualité pressante dans la musique comme dans les textes … Un conflit perpétuel entre l’obscurité et la lumière … » ( merci à
Sébastien Latour pour ses propos).

Allez, il est temps de retrouver nos doomeux sur scène. J’étais assez impatiente de les voir, puisque je connais le groupe déjà depuis plusieurs années ! Dommage que les tensions à la billetterie m’ont fait manquer le début. J’arrive donc sur un set bien entamé … On peut voir tout de suite que les garçons savent occuper l’espace scénique, il est évident que nous avons à faire à des gens qui sont habitués à la scène ! Et pour cette date, Alan étant absent, il est remplacé par
Marc Canlers (ex-bassiste d’
Anthemon).Toutefois on peut ressentir un petit malaise du coté de
Johanna, ayant un peu de mal à prendre ses marques sur scène, cherchant ses compères du regard, pour un premier passage sur les planche ça ce comprend! Mais une chose est sûre, rien à redire sur sa voix, celle-ci est claire et juste sublime, s’accordant à merveille avec les compos d’
Evolvent. Leur musique est carrée et efficace, aux accents doux, mélancoliques, mais en dualité avec une légère ambiance malsaine propre au Doom, entre tristesse et rage. Un groupe de très bon, musiciens et musiciennes maîtrisant magnifiquement

bien leur technique, tout en subtilité et sachant nous transmettre toutes ces émotions. Ce fût donc un réel plaisir pour moi de les découvrir en live. Après, je suis une grande fan de musique Doom, Evolvent est un pur groupe de Doom qui ravira à coup sûr tout les amateurs du genre, reste à voir si les fans de styles plus bourrins et de son rapide/technique pourraient y être sensibles… En tous cas ce soir, pour leur premier concert ensemble c’est une belle réussite, qui ravit les gens présents (malheureusement, à ce moment la salle n’est pas très remplie …). Je compte sur eux pour nous faire revenir le Doom sur les planches parisiennes !
Je veux aller fumer … mais on me les a volé ! J’en ai d’autres dans mon sac… mais le ticket vestiaire était dedans …Allez, re-prise de tête avec « l’accueil » de la salle !
Une cigarette quand même … dans le spacieux fumoir (y a quand même des trucs biens dans cette salle !) avant de retrouver ce que je vous avais déjà présenté lors de leur passage au Chaulnes metal fest :
Lyr Drowning. Les franciliens se forment en 2002, sur l’initiative de
Manu (clavier) et
Goulven (chant et guitare), après plusieurs changements de line-up, il semblerait qu’aujourd’hui ils se sont bien trouvés, on retrouve à leur coté
Nils (dit Barbie Nilsou shredeur (private joke), jeune virtuose de la guitare,
Virginie à la basse et
Nicolas à la batterie. Nourris par des influences musicales très variées et des musiciens qui baignent dans des univers différents, ils nous proposent une musique originale, soutenue par les textes de
Goulven, à la fois personnels, mais qui voguent entre une vision tourmentée de l’humanité, poésie et mélancolie.

À cette occasion j’ai eu envie de lui demander de nous parler un peu de cet univers :
« Le chant est beaucoup plus fourni, et le style d’écriture suit la lignée de Blind From Birth avec un travail sur la versification plus poussé. Je procède exactement de la même manière qu’un rappeur à ce niveau, je l’avoue et j’attache beaucoup d’importance aux rythmiques et aux rimes des lignes de chant, c’est pourquoi je me prends la tête dix ans pour pondre un texte. »
« Tout au long de cet album on retrouve des références à l’univers marin et également celui de la piraterie, qui symbolise la liberté de voyager, de s’affranchir des frontières et, de manière métaphorique de piller toutes les richesses non pas matérielles mais culturelles du globe. On retrouve donc des gimmicks qui reviennent régulièrement dans les textes : « the 5 seadogs, the ghost vessell… »
« L’écriture à toujours été une thérapie, un moyen d’exprimer des choses que je ne pourrais faire autrement, aussi j’essaie de le faire de manière la plus sincère possible. »
Il nous parle aussi de thèmes qui nous parlent à tous comme : l’addiction, le besoin d’évasion ou de sortir de soi , les insurrections, le conditionnement des masses, l’aliénation sociale, l’ultra consumérisme de la société occidentale. (Merci à
Goulven pour ses propos)
Le drapeau de Lyr Drowning s’offre à nous, le bateau du dieu Lyr n’est sans doute plus très loin … peut-être que le Roi Lear est là afin de leur donner la tragédie sur les planches, Shakespeare guettant d’un œil, en tous cas la salle se remplit de plus en plus, et on peut constater que les gens présents les attendent avec une certaine hâte (un public aux âges et aux looks très divers). On remarque à leur arrivée que ce soir, les deux fondateurs du groupe nous la jouent romantique, avec de jolies chemises blanches ! (Manu (clavier) a laissé son t-shirt Type O dans le placard!). Et tout comme au Chaulnes ils assurent un set carré et efficace. Et dans l’ambiance très Doom de la soirée, Lyr Drowning s’impose ce soir comme les violents, avec leur Death mélo énergique ! Goulven se montrera très communicatif, danse et pose! Mais le tout sans perdre une note de guitare et de chant. Barbie shredeur oups, Nils ne manquera pas d’impressionner de son savoir faire, mais lui-aussi nous montrera ses plus belles poses, des années d’entraînement devant le miroir, mais qui s’avèrent payantes, puisqu’il investit très bien l’espace scénique avec assurance et confiance ce qui n’est pas sans laisser indifférentes les Demoiselles ! S’ils sont plus discrets, les autres musiciens ne sont pas en reste, un batteur qui ne chôme
pas derrière ses tomes, qui se montrera de temps à autre en levant les baguettes ! La bassiste investi la scène en headbanguant de ses long cheveux et partageant de beaux moments de complicité avec Goulven et Nils, et avec un jeu de basse bien groovy. Manu quand à lui est un peu planqué, et peu éclairé dans le fond de la scène avec son synthé, il va toute fois assurer avec précision et nous inviter à bouger ! Du coup un set agréable a regarder, auquel on a envie de participer ! Il en est que mon sentiment reste le même que pour le Chaulnes, un groupe que l’on a envie de comparer à Opeth, car très technique et demandant une certaine oreille. Après cela ne m’a empêchée d’aller secouer la tête, surtout quand vient le dernier morceau, l’excellent « To Faraway Coasts », plus folk et qui reste dans la tête ! Morceau que vous retrouverez sur le dernier album « Beyond the Borders », avec en guest sur ce morceau, Seth Siro Anton (Sipros, de Septic Flesh), mais ce soir c’est Manu qui prendra les parties chant de celui-ci et je lui dis bravo! Car il aurait était si facile de balancer les samples ! Un putain de bon set, mais qui donne soif et comme de bons pirates on file au bar, et laissons Lyr retourner dans les abîmes de l’océan…
Au bar … vous l’aurez deviné les consos sont chères !! Mais enfin, je pars avec ma « petite » bière dans le fumoir, ça on a le droit ! Le hic c’est qu’on entend rien de ce qui ce passe dans la salle ! Du coup je loupe le début d’Ommatidia …
Le groupe est tout récent, formé par Nicolas (guitariste), deux ans après son départ de Old Dead tree, (il y était d’ailleurs co-fondateur), le rejoint plus tard Vincent (bassiste lui aussi ex Old dead tree), et ils sont heureux de compter avec eux Guillaume Richard au chant (du groupe Dustbowl), enfin pour compléter la formation on retrouve Olivier (de sinn) à la batterie, et Gilles (Jarell) à la guitare. La formation définitive voit le jour en Février 2010. Après plusieurs mois de répétition, ils enregistrent leur premier album « In this life or the next », en France, il sera masterisé en Suède. L’album est d’ailleurs déjà signé chez Season of mist. Le groupe est influencé par leurs expériences personnelles, mais aussi par divers groupes allant de Katatonia, Paradise lost, en passant par Slayer ou Tool. Et on les retrouve ce soir pour leur 1er concert ensemble.
Ils vont nous jouer l’intégralité de leur album, mais dans le désordre ! Musicalement, je ne peux m’empêcher d’entendre de l’Old Dead Tree… On y retrouve pas mal de similitudes dans les compos et les riffs de guitares. Après, on peut en effet constater un son plus rock, et plus violent. Le chant surtout est beaucoup plus violent (une tonalité Heavy cold) que pour Old Dead Tree où le chanteur avait une voix très Doom, particulière (celui-ci était d’ailleurs dans la salle!). Le groupe est hyper à l’aise sur scène, c’est leur 1er concert oui ! Mais chacun a l’habitude de la scène et ça se voit, une très bonne cohésion entre les musiciens. Une attitude en accord avec l’ambiance musicale, à la fois plaignante, et violente. A cet effet une lumière spéciale a été prévue pour eux ce soir, en contre-jour et dans des tons très
bleus. Les musiciens sont très bons, et là aussi se dégagent de belles émotions par la musique. On peut en effet ressentir l’influence Katatonia sur certain morceau. Après j’ai trouvé peut-être un peu tout ça « trop bien foutu », les choses semblent un peu évidentes et on peut avoir l’impression que le groupe se cherche encore un peu. Mais sans nul doute, ils ont tout ce qu’il faut pour s’imposer dans la scène Metal, et eux aussi pourraient nous faire revenir le Doom dans les salles. Le public est conquis et la salle était bien remplie (étonnant pour un concert ici même.) Les CD du groupe ce sont très bien vendus ! On n’a pas fini d’en entendre parler.
Un concert déchaînant toutes les émotions, et restons positifs on ne parlera que de la musique qui était une réussite. Des groupes pas des plus connus, qui on su attiser les passions et remplir cette (maudite) salle (un jour de grève des transports en plus) ! Les gens sortent contents d’avoir pris leur nuage Doom, et pas mal iront finir de s’arroser au bar à côté ! (comment ça j’y étais !!?)
by juliA photosynthese | Juin 9, 2011 | Live Reports
Encore un de ces concerts à 19h du matin …. Qu’on nous sert à l’after petit dej’ … Et en ce 8 Mai, on nous annonce un « Laibach revisided ». Alors que fin Avril je me suis payé un voyage pour les années 80, avec Die Krupps et Nitzer ebb, je suis curieuse de voir ce que peut donner un groupe mythique comme Laibach sur scène.
Ouverture des portes à 19h … je suis en retard … Et à 19h les portes sont toujours fermées. Et il y a la queue jusqu’à très haut dans la rue des martyrs ! Ce qui me laisse le temps de voir le public de ce soir … Qui même si l’on retrouvera toujours des nostalgiques goth « 80 », ce soir il est plus « classique », disons entre « premier de la classe », voir bourgeois ou intello … En fait si on se tourne un peu sur l’histoire du groupe cela n’a rien d’étonnant. On peut même se demander si Laibach est un groupe, il serait peut-être plus approprié de parler d’un concept.
En 1978, Dejan Knez forme son premier groupe, « Salt morale », puis en 1980, le père de Dejan, Janez Knez, peintre assez connu, lui aurait suggéré le nom de Laibach (qui vient de Ljubljana, capitale de la Slovénie). On y retrouve aussi Tomaz Hostnik, le premier chanteur, alors membre de l’armée Yougoslave, mort en 1982. On retrouvera par la

suite au chant
Milan Fras, pour moi l’un des visages les plus représentatifs de
Laibach, car son image et beaucoup utilisée dans les clips vidéos …Mais il serait trop facile de limiter
Laibach à ça … Car
Laibach serait une « idée collective », où tout le monde peut participer si fait partie du
NSK (nouvel art slovène), et respectant les « 10 items of covenant ». En effet on ne va pas faire le tour de tous les gens qui sont passés ou ont participé aux groupes… Le
NSK, est une micro-nation où l’on y retrouve bien sûr
Laibach mais aussi
Irwin collectif de peintres, différents artistes du monde du théâtre, de l’art et le philosophe
Slavoj Zizek (travail entre autres sur les cultures populaires, et s’intéresse aux travaux de
Lacan). Cet état dit virtuel, existe vraiment, il y a des ambassades et des passeports y sont délivrés. Il n’y a pas de frontières et tout le monde peut en devenir « citoyen », s’il répond à certaines règles. L’idée n’est pas toujours bien vue et pour en revenir à
Laibach, lui aussi à mauvaise réputation … taxé tantôt de Nazi ou de communiste pur et dur, le groupe ne dira jamais rien concernant leurs opinions politiques, préférant la provocation, l’humour noir, et laisser les gens se faire leurs propres idées. On sait aussi que dans tous les intervenants de
Laibach on peut retrouver des gens d’horizons sociaux, politiques ou culturels différents. En réponse, lorsqu’on leur demande pourquoi l’utilisation d’uniformes, on peut trouver cela :
« Les uniformes Nazi en particulier, nous font sentir comme des aliens, comme de « mensch machine ». Et quand ils sont accusés de néo-nazis, réincarnant une vision moderne du national-socialisme : «
Nous sommes autant fascistes que Hitler était peintre ». Bon le résultat en est que
Laibach est censuré, interdit de jouer dans divers pays, (notamment les Etats-Unis, mais aussi la France, Slovénie et d’autres) pendant plusieurs années. Si les critiques y voient un groupe d’indus des plus représentatifs comme
Ministry, leurs influences partent plus dans des groupes plus « expérimentaux », comme
Cabaret Voltaire ou
Throbbing Gristle. Très influencés par l’art, on peut aussi faire référence à leur logo, cette

fameuse
croix noir sur fond blanc, qui est celle de
Kasimir Malevitch (né à Kiev en 1879 et mort en 1935), célèbre peintre abstrait lui aussi est très controversé, fondateur du courant suprématiste, qui en résumé est un courant qui se base sur les formes et les couleurs ( on notera son œuvre la plus célèbre «
carré noir sur fond blanc »), et pour en revenir à
Laibach, plus que d’utiliser l’image, ils sont je pense assez inspirés de ce courant pour leur musique ou autres mises en scène. Mais ils flirtent avec tout, brouillent les piste et manipulent leur public,
Laibach est une institution, mais il en est que pour cela ils sont passés par la musique, et ce qui va les rendre célèbres c’est l’album «
Opus Dei »( l’œuvre de Dieu en latin) sorti en 1986, où ils reprennent le tube beauf «
life is life » dans une version martiale, et qui les fera connaître, ils useront d’ailleurs pas mal de cette formule puisque des reprises du genre ils vont en faire pas mal,
Queen,
Yes, le kitchisime «
Final Countdown » de
Europe, reprennent l’album «
blanc » des
Beatles, reprennent également des hymnes. Tous leurs albums sont inspirés directement par la situation politique de l’époque et leur idéologie du moment. En 2003 sort
WAT (‘we are the time’) qui pour certains (‘war against terrorism’) est certainement l’album le plus « dance floor », mais qui lui aussi va faire son petit scandale. On dit également que
Laibach est l’ancêtre de
Rammstein, ils ont d’ailleurs collaboré sur l’un de leurs titres («
Ohne Dich »).
Laibach dit à propos de
Rammstein : «
Rammstein c’est du Laibach pour les enfants et Laibach c’est du Rammstein pour les adultes. ». Bien bien, y aurait encore beaucoup à dire sur ce groupe, mais je suis plutôt là pour vous parler de ce concert !! À Paris en 2011 !
L’entrée se fait tardive, et une première pour un concert, Laibach ne partage l’affiche avec personne !
On peut déjà remarquer sur scène une installation sophistiquée, avec projecteurs vidéos, beaucoup de tables de mixage et de synthés, une batterie, qui à part les voix seront les seuls « instruments acoustiques ». Les protagonistes font leur entrée, et à ce niveau j’ai plus envie de parler d’une performance que d’un concert… Milan Fras entre vêtu de son

uniforme fétiche, en revanche il n’y a pas eu grand effort de fait sur le look concernant les autres musiciens… Mais l’élément gagnant de ce soir c’est
Mina Špiler, une demoiselle … Charmante, qui ne laissera pas le public indiffèrent (concert intello … n’empêche que j’ai entendu des: « putain elle est bonne ! »). En effet guindée dans son petit tailleur, cheveux tirés en chignon, genre prête à mettre la fessée, elle fait l’effet escompté sur le public. Mais je pense que la présence de la demoiselle est surtout là pour ses charmes … elle fera quelque backing, parfois des cris (dont certains, j’ai l’impression, étaient déjà samplés), du synthé … oui mais il y en avait déjà beaucoup, de synthés sur cette scène ! Visuellement cela donne quand même un joli effet, à coté de
Milan Fras qui il faut le dire est franchement vilain!! Voire, il fait peur ! Mais c’est ce qu’il faut, une voix inimitable, souvent parlée plus que chantée, autoritaire qui déjà sur CD te donnait pas envie de rigoler ! Mais avec la tête en plus, t’as envie d’aller te cacher dans un petit coin !!! L’attitude est également très froide, aucune émotion ne se dégage de son visage, il bougera à peine, faisant juste des genres de prières … Sur scène il n’y a que
Milan et
Mina, les autres exécutent au fond …Mais parce-que nous avons bien sûr a regardé les vidéos, entre l’abstrait et le post-expressionniste, avec de temps à autre des mots qui défilent reprenant les paroles … J’ai trouvé ça un peu cliché, c’est tout à fait ce qu’on

s’attend à voir dans une soirée goth où « je suis dans une galerie à la mode » on te fait défiler des vidéos, après c’est sûr que tout cela faisait référence à tout leurs visuels avec des symboles … Mais bon pas de quoi te tenir scotché ! Après avec ça, une jolie lumière. En plus les premiers morceaux étaient très lents … joués à la sauce expérimentale …. Du coup cela devient vite assez barbant … je me tâte à aller fumer une cigarette. Mais arrivé au milieu du set le tempo monte un peu et l’on a droit à des morceaux plus péchus de «
wat » comme : «
Tanz mit,
Das spiel ist aus … » de très bon morceaux, excellents à voir sur scène, et qui vont réveiller les foules … et les flics ! Pour la petite histoire la France avait déjà eu peur de faire jouer
Laibach lors de la tournée
WAT, il semblerait que cette année ils avaient pris leurs précautions… Flics en civil, et paraît-il les RG aussi traînent dans la salle, sans parler des cars de CRS, qui nous accueillent à la sortie … mais une sortie qui se fait tranquille … on discute, on fume des clopes et on récupère des flyers … Bref on pourrait presque croire que c’était fait exprès pour la performance, une mise en scène, des faux flics! ! Il en est qu’un jeune homme du public … va se faire réprimander, et moi j’ai trouvé ça comment dire… légèrement pathétique ou drôle ! A chaque concert électro/goth que j’ai fait il y a un mec … devant tout seul … qui tourne à je ne sais quoi (LSD sûrement), qui danse en levant les mains en l’air, paumes tendues légèrement sur le côté comme s’il faisait le « air dj ». Les flics on sans doute vu là une manifestation fasciste et l’attrapent assez violemment, le menacent sûrement de le sortir!
Mais perché, le mec n’a pas dû être contrariant, lorsqu’il retrouve sa place devant la scène il continue sa danse … mais les mains vers le sol !

Bref et pour finir, un rappel, pour rester dans les allusions « nationalistes », avec les hymnes. Ils reprennent l’hymne américain, et français, avec
Mina au chant, on sait qu’ils affectionnent l’hymne français, car particulièrement violent et guerrier. Puis l’écran nous «
Thank you and good night »
Un concert plutôt minimaliste, tant dans l’orchestration, que dans la mise en scène. Pour une date comme celle-ci je m’attendais à un truc qui marque plus. J’apprécie toutefois la qualité du son, et une interprétation impeccable. J’ai toute fois le sentiment ce soir que le mythe, était peut-être un peu essoufflé ou en manque de provocation.

by juliA photosynthese | Juin 3, 2011 | Live Reports
Un Jeudi comme les autres, ou presque … Une bande d’excités fait un appel à la population, pour venir évacuer sa rage, dans une thérapie de groupe particulière …
Sillonnant la France, ce Jeudi 5 Mai, c’est à Paris que ça se passe. Ayant des tendances névrotico-punk, il me semble évident de participer au bal des Enragés !
Pour cette séance dans la capitale, ils nous invitent dans un lieu tout à fait approprié : le Cabaret Sauvage. Au cœur du parc de la Villette, longeant le canal… Une salle qui ressemble à un chapiteau à la fois très burlesque/baroque et baigné dans l’univers du cirque, une belle terrasse et une salle bien agencée. Dommage qu’il n’y ait pas plus de concerts de la scène extrême en ces lieux !
Un concert annoncé à 20h…. mais à 20h les portes sont encore fermées … Ah ces punks !
Et pour commencer une petite piqure Russe, avec : Tarakany !, (qui veut dire Cancrelats/Cafards). Groupe originaire de Moscou formé en 1991, après la dissolution de l’union soviétique. Tarakany rencontre beaucoup de succès dans son pays natal mais aura beaucoup de mal à percer en dehors de leurs frontières, pourtant là-bas, ils sont la référence en matière de punk. Influencé par des groupes comme : les Ramones, Bad Religion ou Pennywise, ils sont inspirés aussi par un mélange de ska et de metal/indus. Une belle carrière, plus d’une dizaine d’albums et des centaines de concerts ! Traversant bien entendu toute la Russie, mais au milieu des années 2000, ils commencent à tourner en Europe, et aussi au Japon.
Et en les voyant sur les planches, je comprends ce qui les a amenés à conquérir les nippons ! Lookés entre beetle juice et des prisonniers de films des années 30 avec une touche punk, lunettes à l’ancienne, autocollant « starwars », t-shirt Motörhead ou Misfits.

Mais il n’y a pas que le look qui va me rappeler le Japon, musicalement j’ai trouvé que ça faisait un peu « J-rock ». Dans ma tête, sur certains morceaux, raisonnait « Dakishimeta kokoro no kosumo Atsuku moyase kiseki wo okose … Saint Seiya !Shônen wa minn !!… ». Bon on rajoutera à cela une bonne influence de punk anglais, des classiques made in 80, parfois ska (disons dansant quoi !). Tout cela reste bon enfant, peut-être un peu trop gentil … d’ailleurs le public n’assistera pas vraiment au set, préférant prendre l’apéro. Une poignée de personnes sera cependant très attentive au show. Des gens très très jeunes (j’ai envie de dire genre 14, 15 ans) qui prendront plaisir à headbanger avec les copains, tout ça ! Je dois dire que je suis très surprise de voir un public aussi jeune pour le bal des enragés. Bref c’est sympa, c’est rigolo… Mais je suis allée prendre l’apéro aussi !! Je n’ai pas envie d’avoir tout les génériques japonais dans la tête ! Après cette petite piqure, il est tant de se préparer pour les électrochocs !
Le bal des enragés, tout commence en 2009 lorsque le festival « pont du rock » fête ses 20ans et donne carte blanche au groupe Tagada Jones pour clôturer le fest. Niko, décide d’inviter plusieurs groupes à venir reprendre les plus grand succès du punk ! Et la petite histoire a tellement était bien accueillie, qu’ils décident de faire une tournée en 2010 (j’ai eu la chance, d’assister à la date au glazart’ plage !). Et cette année c’est reparti pour une autre tournée, et un fest puisqu’il seront au festival de Dour. Alors qui sont ces toubibs décadents, spécialistes en troubles du comportement neurotico-punk ? Et bien pas moins de 17 personnes ! Avec : Tagada jones, Parabellum, Vx et Klodia de Punish yourself, du Lofofora, du Black Bomb A, la Phaze, Nico le fourb … Et si au hasard des pages web, vous avez l’occasion de lire une interview de l’un ou l’autre, on comprend bien l’état d’esprit de la joyeuse troupe ! Ils racontent que leurs tournées ressemblent à une colonie de vacance, une aventure qu’ils partagent avec la passion de la musique et de la culture punk, et pas un moyen que de faire chacun ça petite promo. Pas de vedettes ! Ils sont là pour s’éclater et nous le transmettre, avec bonne humeur et rage, et croyez moi la thérapie fonctionne !
Je constate tout de même un public différent de celui de l’année dernière, un peu moins féroce … punk, on a cette année une population plus hétéroclite.
Ça commence en grande pompe, avec un gars portant un masque de catch mexicain, ramenant sur un diable une Klodia version danseuse étoile fétiche, qui va ouvrir le show avec un jet de paillettes ! Et puis les enragés investissent la scène …
Et ça part en live direct ! On notera une jolie collection de lunettes de soleil des meilleurs goûts, avec « poun» de Black Bomb A qui a dû les acheter à un pakistanais dans le métro (genre de truc qui clignote quoi !) et Reno de Lofofora qui en porte des Rose fluo … assorties à son très joli t-shirt, t-shirt qui rend les Hommes beaux (message perso : Vincent ??? mes t-shirts ?? je me sens moche …!), le t-shirt « Satan is gay »! Bref on va en finir avec la plage mode, mais pas sans parler de Sven (Parabellum), qui comme à son habitude porte une tenue des plus extravagantes, qui lui donne ce charme incomparable ! Cette
année, nous n’avons pas eu le droit à la pyrotechnie … Je pense que ce n’était pas le cas à toute les dates de la tournée 2011, peut-être un problème de sécurité de la salle ou je ne sais quoi, mais je dois dire que ça manque vachement. C’est vrai que c’est devenu une attraction qu’on attend et qui fait son effet. À la place les deux performeurs se donneront du mal pour nous divertir, en scénette comique/absurde. On aura le classique de la pompom girl, sur une reprise de Green Day me semble-t-il. Des mini stripteases, pleins de costumes divers, institutrice, ours flippant !! Un show de Klodia, du coup beaucoup plus présent cette année, et des apparitions de le Lolo le Fourb plus rares. Et la seule nana enragée assure grave, toujours avec talent, sexy et humour ! Du coup le show devient de meilleur goût, plus glam’, moins gras/punk que l’an dernier … Après c’est selon les goûts (mais c’est peut-être moins enragé) ! Et la musique !!? Une set-list qui revient avec des classiques et des inédits. Nous aurons les classiques : Motörhead « Aces of spades », chanté en autre par Vx, et Lemmy lui va bien …, Rammstein : « feuer
frei », et pour rester dans un registre metal (au sens large), On aura cette année Sepultura avec : « Refuse Resist », morceau énorme qui se prête trop bien a une version punk ! Et « Enter Sandman » de Metallica avec en exclu mondiale James Hetfield lui-même sur scène !! (Si si …c’est lui!).
Des classiques du punk, avec : les Clash, Sex Pistols, le cultissime blitzkreig Bop des Ramones, et bien d’autres. Le chant alterne avec un peu tout le monde : Reno (Lofofora) qui à l’air d’avoir 19ans , Niko (Tagada Jones), nous faisant des plus jolies grimaces et faisant activement participer le public, Vx toujours perché sur 220volt …et sexy (désolée!) ! Même si raaahh cette année il va falloir attendre l’avant dernier morceau pour qu’il se dessape un peu (c’est qu’il serait devenu pudique !), Parabellum au complet avec Schultz qui en impose toujours, et vive les souvenirs lorsqu’on aura la version enragée de « Cayenne », ses copains pousseront de la chanson aussi, puisqu’on retrouve régulièrement Stéphane (le bassiste) au chant, et Xav’ (le batteur) pour les dernier morceaux, Klodia et le Lolo le Fourb se donneront aussi à la voix. Une belle brochette qui mettra le public en émoi, et sens dessus-dessous ! Mais je suis quand même encore forcée de constater que tout cela est encore plus sage que l’année dernière … Comme à mon habitude je participe au pogo (ben faut bien pour raconter!), et bien j’en suis ressorti sans même une goutte de sang !
Du coup on a des morceaux un peu plus pop, comme : The Hives avec « Tick tick boom », et le tube de Queen of the stone age : « No one knows ». Et en parlant de pop … bien sûr LA reprise de Iggy Pop and the Stooges (au Hell fest cette année
!!), avec « let me be your dog », chanson beaucoup reprise (d’ailleurs j’aime celle de Slayer « let me be your God » !!),mais ici mise en abîme de façon si … Vous n’aurez qu’à aller regarder les photos … c’est fou comme c’est touchant les histoires entre un chien (?!?) et son maître (?!?) !
Une bonne humeur qui se contamine de partout. Les toubibs ne cessent d’envoyer l’insuline, et l’on peut que les féliciter d’être à la fois aussi pro niveaux son, et divertissants !! Et aux yeux de certains bons vieux punks à chien (nan pas moi !! rahhh), tout cela n’est pas sans rappeler l’époque des Béruriers Noirs, où ils étaient 30 sur scène et où c’était le joyeux boxon ( bon à l’époque c’est vrai il n’y en avaient que 2 qui faisaient de la musique !!). Ce qui naturellement amène nos amis à avoir l’âme un peu rebelle, et on aura des morceaux comme « killing of the name » des Rage Against the Machine , qui fait effet en toutes situations !! Et bien sûr un rappel … en hymne les Béru !! Cette année « vive le feu » (d’ailleurs énorme reprise de Lofofora sur ce morceau!!), sera remplacée par l’un des morceaux
les plus mythiques de ce groupe : « Porcherie », mais si vous connaissez ! : « La jeunesse française emmerde le front national !! », qui bien sûr est un carton plein repris en cœur, et modifiée sur la fin par : « la jeunesse française emmerde Sarkozy! », une poupée gonflable Sarko sera même jetée à la fosse ! Tous portent des truffes de cochon, et le truc drôle c’est Xav ‘ de Parabellum, qui « joue de la boîte à rythme » avec des baguettes !!
Mais enfin toutes bonne choses ayant une fin … c’est trempés de sueur, bière … qu’ils nous laissent sur notre faim … On en aurait bien repris un coup … mais le trou de la sécu tout ça, sont des sujets sérieux ! Donc on rentre chez nous !
Bien remontés et avec l’envie de boire des bières … mais avec une légère sensation que cette année ils étaient peut-être un peu plus sages, les enragés … Enfin c’est long, une psychanalyse et j’espère bien les revoir en 2012 !