Sercati – Tales of the Fallen

Sercati – Tales of the Fallen

Note de la Soilchroniqueuse (Gwenn): 5/10

 

En cette nouvelle soirée je poursuis donc avec un petit opus tout droit sorti du label anglais, Casket Music. Formation comprenant quatre musiciens, Sercati nous propose en cette fin d’année 2011 son premier album que nous avons jugé utile de chroniquer ici même tardivement. La bonne et simple raison est qu’ils ne vont pas s’arrêter là, à mon humble avis. Deux démos sorties jusqu’à présent : « Sercati » en 2008, et « The Nightstalker » en 2009.

La première chose qui m’a frappée est la qualité de leur site Web. En effet, aucunement besoin de se poser la question de savoir de quel acier est fondu leur musique, toutes les réponses sont là. Concept, histoire, sens des paroles et chronologie des titres, impossible d’imaginer autre chose en écoutant leur premier album, « Tales of the Fallen ». C’est ainsi que l’on peut jurer sur la tête de son chat qu’il y aura une suite. La deuxième chose qui frappe, surtout sur le site Metal Archives, est la dénomination de Black Metal derrière cet opus. Si la présence de la voix fait indubitablement penser à du Black Metal, et des plus crus, force est de constater que les instrumentaux manquent cruellement de profondeur ce qui ne permet pas à ce chant de faire valoir son juste poids.

En parcourant les titres, dix au total, je trouve beaucoup de répétitions, beaucoup de légèreté, des claviers trop simples mais qui ne rendent pas la profondeur espérée quand on parcoure l’histoire décrite par l’album. La production est bonne et les arrangements tout à fait corrects, cela va sans dire, mais j’aurais fortement espérer tomber sur un crescendo qui aurait poussé mon imagination à entrer dans l’histoire de l’Ange placé en immersion subite dans une humanité torturée. Un Ange décidant d’aller nous rendre visite pour nous sauver. Ce thème a été tant exploité par l’industrie du cinéma ne serait-ce qu’avec quelques œuvres de Spielberg qui, allant à l’encontre de la théorie des extraterrestres violents, nous proposait une version beaucoup plus humaine de leur image (ET, Rencontre du troisième Type). L’Ange là-dedans ? Il viendrait pour Sercati sous l’apparence du « Nightstalker » dans le but de constater souffrances et autres tares propres à l’Humain. Oui, alors j’aurais voulu les entendre, ces souffrances. J’aurais voulu écouter des cris, des déchirures, un condensé de noirceur enfoui tentant de se dégager d’une pauvre âme en perdition… le Black Metal s’y prête pourtant, que Diable…

Non là vraiment je ne trouve aucune souffrance, aucune noirceur, tout juste peut-être un brin de nostalgie et de tristesse. Les arrangements se répètent et le chant est inlassablement homogène, difficile d’accrocher. Vous me direz ça n’est peut-être que la première phase d’une trilogie sublime, j’aime à y croire. Mais l’ensemble reste trop « introductif » et léger à mon sens pour rester dans les codes d’un black metal torturé.

Espérons, donc, que cet Ange reste suffisamment longtemps en vie pour que son histoire se poursuive ainsi contée par le groupe Sercati. Espérons que le second opus aille bien plus loin dans un thème qui, interprété de manière cohérente, reste original et digne d’intérêt.

Site officiel: http://www.sercati.com/acceuil.php
Myspace: http://www.myspace.com/sercati

Merrimack – The acausal Mass

Merrimack – The acausal Mass

Note de la Soilchroniqueuse (Gwenn): 8/10

 

En ces temps brûlants du mois de Juillet, quelques survivants nageant dans le boulot et autres emplois du temps ingérables, sont encore là pour proposer quelques travaux sur les dernières sorties Metal de ces dernières semaines. Point d’inquiétudes tout le monde va bien, le travail dans la vie civile restant néanmoins le nerf de la guerre. A propos de guerre, j’ai sous la main ce dernier opus du groupe Merrimack, sorti tout juste après le Hellfest 2012 où la formation nous a proposé un show d’une qualité sublime. Imagerie Black Metal bien présente, musique mitonnée, on a pu sentir à travers ce Hellfest que les gaillards n’étaient pas là pour se payer la tête des amateurs ou des fans. Quelle prestation ! Bref, comme chacun le sait, les premières démos et albums (il faut savoir quand même que la naissance du groupe s’est produite dans l’éclatement même du Black Metal en France à savoir en 1994…) respiraient déjà la haine avec des riffs très incisifs et crus. Les puristes râlent déjà dès « Grey Rigorism » (2009), où les passages se déroulent dans quelque chose de plus lent, de plus glauque. Quand bien même ! En cette fin du mois de Juin, voici la réponse du groupe avec « The Acausal Mass » qui, à la première écoute, correspond déjà tout à fait à mes goûts.

Pour commencer, l’Art Work sort ses plus beaux apparats. Dans une structure présentant une symétrie axiale parfaite (comme par hasard), des teintes variant entre le noir, le blanc et quelques aspects dorés (comme par hasard également), et le thème de l’inversion (par les triangles inversés) sans compter l’effet miroir des deux visages qui se dévisagent… et l’énergie d’un cœur central. Très Black Metal, mais plus cohérent tu meurs. Rien qu’avec la pochette on retrouve la totalité des thématiques relatives au Black Metal.

L’album débute par une Intro (« Vestals of Descending Light “) qu’on qualifiera de méchante avec humour. Originale, bien plantée, l’agressivité et le son caverneux sont très présents. « Arousing Wombs in Nine Angels Pleroma” se détache ensuite en débutant de manière lente et langoureuse, pourquoi pas. Rien à dire sur la qualité de la production déjà, et on y sent bien les guitares, se déliant dans un jeu original et imaginatif. La voix de Vestal reste en arrière, ponctuant des riffs à la fois acérés, à la fois plus lents, déjà de très jolis contrastes apparaissent. Quelques variations « guitaristiques » « satyriconnienes » poivrent l’ensemble (oui je sais, ça n’était pas forcément utile ici, cette subite invention de mots). « Gospel of the Void” démarre dans une rythmique beaucoup plus martiale et plongera l’auditeur dans une musique plus posée, plus homogène sans rien retirer à la haine dégagée ici surtout par le chant. Cette vois particulière me fait parfois même penser à celle de W., du groupe finlandais Cavus. Un morceau réussi, ma foi, alliant cris déchaînés et guitares encore très travaillées, solos endiablés pas trop mis en avant, juste ce qu’il faut.

« Beati Estis Cum Maledixirint Vobis”, quatrième morceau déjà, retrouve le sang noir des débuts de la formation française. Un Black Metal cru des plus classiques se posant doucement… dans un Black Metal cru. Parfait. Complètement contrasté avec les morceaux précédents il devrait comme on dit, mettre tout le monde d’accord, ne serait-ce qu’au niveau de la palette créative du groupe. Noir à souhait, on n’y respire pas une minute et on adore, jusqu’au premier tiers du morceau où on arrive dans un cauchemar plus lent mais tout à fait cohérent, dissonant, inquiétant dans lequel le solo s’étirera lascivement jusqu’à sa fin à nouveau véloce. « Hypophanie” par contre arbore une attaque beaucoup plus ambiante. Surprenant mais placé ainsi au centre de l’album c’est assez intelligent. Un brin avant-garde, propice à l’imaginaire, dans des tonalités mineures et sombres à son départ du moins car le morceau éclate ensuite sans attendre dans une belle maîtrise de guitares mises en parallèle et relativement rapides. Il se ponctue de sonorités sèches un peu celtiques très agréables.

« Obstetrics of Devourment” se base un peu sur cette même configuration « vélocité-contrastes lents » mais c’est ici très bien exécuté, sans toutefois toucher peut-être au plus profond des tripes de l’auditeur. La palette du « dérangeant » aurait pu être encore exacerbée, à mon humble avis, bien que j’apprécie ce morceau. Oui, une fois le pied dedans… On arrive à « Worms in the Divine Intestine » qui lui part dans des tréfonds infernaux bizarres avec son jeu de batterie mystérieux puis son Black Metal déchirant et dur, varié, plus classique dans la composition mais terriblement bon dans le voyage proposé. Mon coup de cœur sans aucun doute.

« Abortion Light » frémit sous des coups de médiators très professionnels, rien à dire là-dessus c’est vraiment marquant sur tout l’album. Le chant se fait plus rauque et varié et encore une fois, le riff se fait la construction d’un monde fait de noir et de sang. Très belle pièce. Suivie immédiatement d’une apothéose de plus de 8 minutes, « Liminal Matter Corruption », s’envolant dans des dissonances et de parfaits arrangements sonores. C’est un peu le bouquet final de l’album qui présente d’une traite toutes les possibilités des musiciens, et un vrai régal de maîtrise et de Black Metal.

 
Voilà, cela fait un peu long sans doute, un mois sans chroniquer il faut s’y remettre ma foi. Très heureuse de débuter ma série par un très bel album à 1000 lieues de me décevoir. Professionnel, varié, et un morceau coup de cœur à l’intérieur, voici un petit coffret à cauchemars tout frais… évidemment à ne pas rater. Peut-être une voix un peu homogène, une production un peu chromée… mais ce sont de menus détails, chapeau les mecs.

Site officiel: http://merrimack.satanslegions.com/
Myspace: http://www.myspace.com/merrimackofficial

Black Rainbows  – SUPERMOTHAFUZZALICIOUS!!

Black Rainbows – SUPERMOTHAFUZZALICIOUS!!

Note du Soilchroniqueur (Homer):  6.5/10

 

Formé en 2005 Black Rainbows est un Heavy Psych, Stoner, et rock n’roll power trio. Fondée par Gabriele Fiori (guitare et chant), quelques mois plus tard Daniele Conti (batterie) et Marco De Masi (basse) rejoignent le groupe. Au cours de cette année, ils évoluent leur son, leurs spectacles, leur discographie. Leur style est un mélange des années ‘70 tel que MC5, Blue Cheer, Hawkwind, Black Sabbath et du Hard Psych-Stoner de ‘90 comme Kyuss, Monster Magnet, Fu Manchu, QOTSA et Nebula

SUPERMOTHAFUZZALICIOUS!! est d’un stoner qui me fait planer parfaitement, avec des influences que l’on peut retrouver sur les chansons comme le psyché principalement mais à faibles doses. La plupart des titres sont plus instrumentaux que chantés, que c’est bon !

« Burn Your Nation » me fait vibrer dès son début, un bon Heavy, avec une touche de psyché, et facilement mémorisable. Malheureusement, la première déception arrive très vite avec « Behind The Line » qui a un style trop accessible, un titre pas accessoirement recherché, et surtout trop formaté radio (Tien mais ce ne serait pas le single par hasard ?!). Heureusement la chanson suivante, rattrape les erreurs avec une bonne durée (5 min), le tempo est largement supérieur et on retrouve du psyché. Par la suite on savoure un bon nombre de titres agréables (« Solar Sytem », « Brain Circles », « Feel The Beat ») voire superbe (« Mother of The Sun »).

Mais malgré le fait que l’album soit bon, il y a quelques défauts qui me gênent à partir de sa moitié/fin, c’est un peu du gâchis et assez décevant. Ça commence sur Lady, le trio nous offre un « Du Du Du Dudu Du Du … » tout droit sorti d’un album de Pop Rock pour lequel j’ai toujours un « pourquoi !? » qui restera sans réponse vu l’absurdité que c’est. Mais les romains ont aussi un culte, celui du mot Rock N’ Roll. Répété environ 7/8 fois sur tout le disque, il est normal qu’à « I Love rock N’ Roll » je sature. Mais le pire viens pour la dernière piste, finissant l’album avec ces malheureuse 1 :50 et sa fin 70’s en decrescendo. Ça m’a laissé sur ma faim.

Dommage SUPERMOTHAFUZZALICIOUS!! aurait pu être un album quasi parfait mais quelques erreurs (assez énormes et bêtes) des ritales gâchent un peu le tout. Bon album malgré ça.

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Elder’s Tales  – A dreamers’s Phantasy

Elder’s Tales – A dreamers’s Phantasy

Note de la Soilchroniqueuse (Gwenn): 6,5/10

 

Elder’s Tales est un projet composé de pas moins de 6 personnes. Basés autour d’une imagination débordante, du mystère de la nuit et du rêve, la poésie, l’histoire et l’amour des mots sont au centre de cet album nommé pour le coup « A Dreamer’s Fantasy ». Le fantasme d’un rêveur. Avec un tel concept on s’attend à quelque chose de très atmosphérique et c’est ici le cas. Chacun sait qu’il est difficile de se faire une petite place bien à soi dans le monde des gros du Metal Atmosphérique et ma foi, avec ces 5 titres plutôt bien écrits et bien produits, nul besoin de s’inquiéter pour l’avenir du groupe qui a toutefois, nous le verrons, encore des choses à pousser pour arriver à toucher cette lune qu’il convoite tant.

L’Art Work est absolument superbe. C’est une alliance entre des nuages mystérieux qui forment une trouée laissant passer étoiles et croissant de lune. Des tons violines, sombres mettent en valeur une belle lumière qui ne peut qu’appartenir au domaine du rêve. Le logo d’Elder’s Tales est également quelque chose à souligner, totalement symétrique verticalement comme horizontalement, du plus bel effet.

Une très jolie intro, « Opening the Sky » vient démarrer l’ensemble. Bien sentie, dans l’univers que veut faire partager, et très inspirée, alliant rythmique traditionnelle et atmosphère tribale. L’auditeur plonge ensuite dans le vif du sujet avec « Borderline » et découvre, par là même, la voix de Jean-Baptiste, très juste, bien placée avec une puissance suffisante, mais parfois cachée sous les instruments. L’ensemble du morceau est très cohérent. La voix cependant, il faut s’y faire. Que lui manquerait-il ? Un chouia de growl peut-être ce qui apporterait sans doute profondeur et force à cet album. Mis à part ce point, force est de constater que musicalement, cela déborde d’énergie et c’est juste. « Black Sun » me paraît, dès le départ, être le morceau le plus abouti, le plus personnel. Un début en délicatesse, une magnifique association de styles et une architecture qui méritent l’attention. La présente des claviers aigus est très intéressante ici, très maîtrisée.

« The Son of a Crow » est également un titre qui démarre sous le thème de l’émotion. Une balade où la voix se pose bien, plus calme. Le final et ces claviers clairs retiendront encore l’attention ici malgré un ensemble un peu attendu, un peu classique. Mais c’est toujours efficace. L’album se clôt avec « The Galleon of Credence » plus sombre et mystérieux mais encore une fois, Elder’s Tales maîtrise parfaitement ce type de rythmiques un peu lentes et inattendues… que la vélocité pure et dure qui se fait alors plus classique. Ce dernier morceau est une réussite.
Afin de conclure sur cette découverte, pas de soucis, un groupe à soutenir dont on attendra avec impatience la suite. Deux titres vraiment prometteurs comme « Black Sun » et « The Galleon of Credence », Elder’s Tales fera des heureux dans le monde atmosphérique et riche du Metal. Sachez aussi qu’il faut aller les voir : ils ont déjà fait la finale du Fallenfest du 23 Juin 2012 à la Cigale, surveillez la suite !

Site officiel : www.elderstales.com

Nydvind/Bornholm – Split

Nydvind/Bornholm – Split

Note de la Soilchroniqueuse (Gwenn): 7/10

 

Afin de poursuivre ce tournant très païen dans mes découvertes musicales avec Ancestrale Productions c’est un split des plus remarquables qui nous attend ici avec l’association sur un même disque de Nydvind, de France et de Bornholm, de Hongrie. Les deux utilisent le terreau du paganisme pour affirmer une musique mature, riche, ensorcelée de sons qui ravissent les oreilles et l’esprit.

La pochette de ce split est d’une beauté à couper le souffle. Le Black Metal utilisant rarement les couleurs vertes, celui-ci pourra se permettre de les emprunter grâce à un univers « Pagan ». Mais ici c’est une réussite sans nom ni précédent. Rappelant la puissance de la pochette « In the Nighside Eclipse » d’Emperor c’est dire, on aurait dit que celle-ci se colorait de pierres précieuses. Sur un vinyle on peut dire sans se mouiller que cela en fait un objet magnifique. Des montagnes majestueuses représentées dans des alliances superbes de jaune lumineux et de vert, contrastent fortement avec des puits brûlants, rougeâtres et inquiétants, tournés dans du rouge et du noir.
Sachons que malgré deux morceaux où ma foi, je ne trouve rien n’à dire de particulier tant au niveau de la production irréprochable que de la structure des deux morceaux proposés, on ne peut voir comme intérêt musical à ce split le parallèle intéressant établi entre les deux formations qui ma foi se rapprochent vraiment dans l’atmosphère et le concept païen qui les entoure. Clarté des instrumentaux, des chants tout à fait prenants, deux morceaux qui allient professionnalisme et précision.

A l’heure où je vous parle Bornholm a sorti début 2012 « Inexorable Defiance » chez Vic Records, peut-être est-ce là qu’il faut aller voir pour jeter une oreille sur les suites données à ce split. Car autant pour les français que les Hongrois il ne s’agit plus là de poser ses pattes dans un univers déjà envahi de « paganisme » depuis environ 2009. Musicalement les preuves sont déjà fournies. « Eternal Winter Domain » était en 2003 le premier opus de Nydvind avant que la formation ne rejoigne plus tard et brillamment le Cernunnos Pagan Festival de Paris en 2008. Bornholm bénéficie lui d’une expérience live incontestable pour avoir ouvert pour Mayhem, Arcturus ou encore Enslaved sur de gros festivals.

Nul besoin de se jeter dessus pour faire une grosse découverte musicale, à moins que l’objet… ne devienne quelque chose d’indispensable sans aucun doute pour éclairer une discographie un chouia grisâtre…

Myspace Nydvind: http://www.myspace.com/nydvind
Myspace Bornholm: http://www.myspace.com/bornholm