Marduk, Immolation – Toulouse, 18.09.2012

Marduk, Immolation – Toulouse, 18.09.2012

 

Me voilà, me re-voilà de retour en douceur avec cette date ma foi, assez réussie malgré des conditions assez « vents contraires », si vous voulez. Ce fameux 18 Septembre où j’ai l’honneur de prendre un an de plus, je n’ai bien évidemment pas souhaité passer cette soirée au travail et ai pu prendre quelques heures pour faire l’aller-retour à Toulouse.

L’idée était d’arriver à l’heure, et force est de constater que décoller de ma ville aux alentours des heures de pointe n’a pas été la meilleure des solutions. En prenant l’autoroute, trois bouchons plus tard et une perdition complète sur le centre-ville de Toulouse (monde civilisé, mais ils sont fous !), je gare ma voiture non sans un grand coup de main téléphonique (Merci Ludovic et surtout son ami) sur le parking du Complexe du Ramier. Celui-ci est composé de plusieurs salles, donc la plupart sont quand même forgées dans l’esprit boîte de nuit. C’est donc dans une ambiance boule à facette et grosses étoiles brillantes que se déroulera cette soirée relativement calme malgré la qualité de l’affiche. Certes, on est en semaine mais la salle est réservée à autre chose en WE, ça n’est jamais évident de composer de sorte à contenter tout le monde.

Niveau timing apparemment tout s’est bien passé à mon arrivée. Les groupes Heaving Earth et Soul Sacrifice ont donc déjà joué et c’est sur Forsaken World que je fais ma timide apparition. Dommage paraît-il que j’ai loupé Soul Sacrifice, on me parle d’un très bon combo Death alliant technique et efficacité : « Un truc bien lourd et super posé » me dit-on. Personne par contre, du moins dans mes connaissances, n’a l’air d’apprécier grandement Forsaken World, alors que ma foi, j’y trouve une belle énergie et un jeu de scène appréciable. Ok, c’est peut-être un peu mélangé et il n’y a selon mes goûts pas assez d’esprit black metal dans son suspense ou sa noirceur (je fais la même remarque en écoutant leur premier album : « A Time Reflects Our End ») mais le groupe est prometteur, voyons ce qu’ils nous proposeront pour la suite avec e concept de monde perdu, base pour la création d’un autre. Ca n’est certainement pas pour rien que Marduk les ont choisis pour faire la tournée entière. Oui, quand même.
Immolation nous déverse peu après son Death et son jeu irréprochable. Les gaillards savent aussi bien faire preuve de caractère, d’unicité et provoquent l’admiration. Rien que le jeu du guitariste et les moulinets artistiques du leader chevelu, font l’unanimité. Groupe valeur sûre, ultra apprécié des blackeux à l’esprit Death, il enchaîne ses titres cultes ainsi que certains de « Majesty and Decay », faisant aussitôt virevolter les fans dans les airs.

Set List :
1. Close to a World Below
2. Swarm of Terror
3. Majesty and Decay
4. Father, You’re Not a Father
5. What They Bring
6. Into Everlasting Fire
7. A Glorious Epoch
8. Under the Supreme
9. Unholy Cult
10. No Jesus, No Beast
11. Dawn of Possession

Marduk ensuite, le groupe phare de la soirée, entame son set en grande pompe. Set list magnifique, seul le son, pour être synthétique, laissera à désirer. Morgan et Mortuus font le show à eux seuls, encadrés par leurs eux acolytes fidèles à eux même. Ce que j’aime vraiment chez Mortuus, sont ses attitudes et divers jeux de regards et de mains, appuyés par une posture globale qui ajoute à la puissance de l’ensemble. La gestion des lumières, un cauchemar pour les photographes car tout est en contre-jour (avoir une photo de Marduk demande de se lever de bonne heure) mais ma foi, en live ça rend parfaitement bien, Ne retirons pas au black metal ce qui appartient au black metal. Beaucoup de morceaux du dernier album aussi « Serpent Sermon » que j’avais écouté avant de venir, un album dans la continuité d’un Wormwood ou d’un Rom 5 :12 qui n’est pas pour me déplaire, plein de morceaux contrastés et malsains, ponctués d’expériences sonores alliant qualité et black metal cru propre au groupe. La majorité du public est ravi de ces choix et de la prestation du groupe, dommage cependant qu’il n’y ait pas eu un peu plus de monde mais vu l’état déchaîné du public, je me demande quand même si ça n’aurait finalement pas mis la salle sens dessus dessous.

Set List :
1. Serpent Sermon
2. Nowhere, No-One, Nothing
3. The Levelling Dust
4. The Black Tormentor of SatanP
5. On Darkened Wings
6. Slay the Nazarene
7. Temple of Decay
8. With Satan and Victorious Weapons
9. Deme Quaden Thyrane
10. Within the Abyss
11. Baptism by Fire
12. Panzer Division Marduk
13. Souls for Belial

Vers une heure du matin je reprends ma voiture après l’avoir extirpée d’une soirée étudiante et bizutage, 30 tonnes de jeunes majeurs sous alcool, une cinquantaine de bières et de papiers de frites grasses sur le capot, très agréable mais c’est avec le sourire que je regagne mes pénates en une heure et demi. Vive la route de nuit.

Suivra ce reportage un petit point historique sur l’Association SPM Prod qui s’est démené pour cette date (avec Necrokosm Prod) et d’autres, teinté d’une volonté toute particulière de soutien de la part de notre Wzine. Merci à eux !

SPM Prod, la Page! http://www.spm-prod.fr/site/

Gwenn

Galerie complète:

SPM Prod – LA date!

SPM Prod – LA date!

 

Je vous propose cette petite mise à jour afin de remettre les pendules à l’heure: Très belle organisation toulousaine SPM Prod, qui travaille seule ou en partenariat (avec Nekrocosm Prod par exemple) pour nous proposer les meilleures dates du Sud de la France notamment en matière de Metal plutôt extrême. On se rappelle de l’immense concert d’Amon Amarth de l’année dernière, groupe qui avait été accueilli au Bascala (une « petite » salle).

Maintenant c’est au tour du son de Marduk de taper les murs de la ville rose. Accompagnés des -on ne les présente plus – gars d’Immolation, la salle du Ramier verra ses heures sombres arriver en cette soirée du 18 Septembre au Ramier de Toulouse.

Hors de question de manquer ça.  

N’oubliez pas Ensiferum le 25 Septembre, Therion le 7 Octobre, WASP le 6 Novembre… bref un conseil, aller jeter un oeil sur le support web!

Une asso qui a le mérite de faire dans la cour des grands avec de la passion, et ça on adore.

http://www.spm-prod.fr/site/

http://www.facebook.com/spmprod31

 

The Wretched End – Inroads

The Wretched End – Inroads

Note de la Soilchroniqueuse (Gwenn): 6,5/10

 

Il y a quelques temps, bavant sur les nouvelles chroniques à faire, je tombe là-dessus : « The Wretched End – Black Metal, Norvège ». Ignare, l’eau à la bouche, je fonds tel un rapace sur le disque et telle n’a pas été ma surprise de tomber, malgré un line-up à 200% Black Metal… sur du Death sans fioritures ni même un soupçon de Black Death. Pourquoi pas, hein, oui, bien sûr. Après on peut discutailler, mais ne serait-ce qu’avec l’exemple de Samoth (Zyklon B, Satyricon, Emperor, Arcturus, Gorgoroth…), on aurait pu deviner quelques riffs sombres propres au Black Metal. Que Nenni, ce sont les amateurs de Death propre et pro qui vont être ravis. J’aurais pu moi-même, en rapport avec le qualificatif de « Black Metal » apposé à cet opus, « Inroads » renvoyer le truc en argumentant sur mon manque de connaissances en matière de Death ce qui freine indubitablement mon inspiration. Mais ne soyons pas élitiste, on peut aimer le Black Metal dans ses aspects les plus noirs tout en se risquant, peut-être de manière subjective, à avoir un avis sur un album qui en somme est quand même bien fait.

The Wretched End existe depuis 2008, quand même. “Inroads” est leur deuxième album après le premier, « Ominous », sorti en 2010. J’ai déjà entendu parler de ce retour au Death se faisant depuis peu par des musiciens Black Metal, le plus surprenant est de le constater parmi les plus anciens de la scène. Quand on pense qu’à sa naissance, le Black vomissait sans scrupules sur le moindre riff Death… rejetant ses aspects techniques et « propres »… Bref.

L’Art Work de « Inroads » reste éminemment Black Metal (route mystérieuse, imagerie noire et blanche, présence de la forêt sombre en arrière-plan), seul le logo se démarque, très carré mais cela sied bien au contenu sonore de l’album, me direz-vous. 10/10 pour la cohérence.

Le contenu. Un ami me disait dernièrement… « Il faut être dans un certain état d’esprit pour écouter du Death ». Certes, j’ai tenté à deux reprises de me mettre dedans et ça n’a pas fonctionné, mais ce matin les choses ont l’air d’aller mieux. La patate, comme on dit. De prime abord on trouve dans cet album une introduction, « Tyrants Of the Moutains » qui prend les tripes de manière directe. J’ai oublié de le préciser, tous les titres sont très Black Metal (Tyrants, Cold, Winter… « Death by Nature ») ce qui marque forcément le clin d’œil à la carrière des musiciens. Tout l’album est forgé, selon moi, autour d’un Death des plus purs. Peut-être à certains niveaux, on trouve des sonorités que l’on reconnaît faisant partie du Black (dissonances, effets de guitares éraillés, blast beat, tonalités mineures…), le résultat est Death. Un chouilla de thrash peut-être mais ça n’est vraiment pas ce qui ressort le plus.

Premier morceau excellent, très entraînant et briseur de nuque, si vous voulez, avec ses variations de tempos et une exécution parfaite (genre… on n’en attendait pas moins…), suivi de « Dethtopian Society » tout aussi bon dans le genre, alliant sons de sirènes et rythmes ultra véloces. Le chant est invariable (c’est ce que personnellement je déteste dans le Death). Je préfère les petits sons en arrière-plan type chants clairs et graves, plus Black dans l’esprit. Et oui, on ne me changera pas. Une fois passé « Death by Nature » également basé sur les mêmes ingrédients et surtout la même tonalité (tout comme la voix, ça m’énerve hautement, cette homogénéité). Tout l’album se construit donc quand même sur des titres d’une technicité sans faille, mais qui se ressemblent (les puristes auront le droit de me fouetter). Les solos sont également parfaits, tout à fait bien placés dans le contexte mais j’oscille entre trop propre, trop death, trop linéaire. C’est paradoxal car les riffs sont vraiment intéressants. Ha, peut-être « Blackthorn Winter »… qui retient mon attention car plus lent, profond, axé sur quelque chose d’assez planant et torturé, et ces guitares tordues que j’aime tant chez Satyricon…

Voilà que dire de plus, un bel album, ça il n’y a rien à dire, il est indispensable à ceux qui souhaite jeter une oreille sur un projet qui va plus loin que l’amusement. Très pro, il est toutefois dédié à des oreilles amatrices de Death, incontestablement.

Myspace: http://www.myspace.com/thewretchedend
Site officiel: http://nocturnalart.com/thewretchedend/

Borgne – Royaume des Ombres

Borgne – Royaume des Ombres

Note de la Soilchroniqueuse (Gwenn): 9/10

 

Borgne. Un oeil unique qui vous regarde. One Man Band créé par Ormenos en 1998 ayant déjà déversé ses sonorités noires à travers I (Démo de 1998), II et III (deux albums sortis en 2007), IV (2009), Entraves de l’Ame (2010), et après Titania (une compilation) sort ce magnifique opus, Royaume des Ombres (Juin 2012). Groupe Suisse qui vient nous prouver que ce pays est loin d’être en reste sur les Terres sombres du Black Metal misanthropique, dépressif, ambiant.

Royaume des Ombres, album phare qui n’a pu s’inventer sans toutes ces années d’expérience. Sans compter et ce n’est pour les sens de chaque amateur qui se respecte, une parenthèse dérisoire, cette tournée effectuée au courant de ce mois de Juillet avec le groupe Forteresse (Québec). Certains s’en souviendront, quelle claque ma parole ! J’y a repéré, au-delà de l’extrême gestion des effets sonores et d’une musique dont le qualificatif de « prenante » serait un misérable adjectif, un contraste énergétique constitué par le jeu de scène des musiciens live, notamment la très forte présence du bassiste et l’effet visuel tout en profondeur créé par une claviériste et d’un guitariste placés plus en retrait mais pas moins indispensables à la réalisation du show. Passons, c’était superbe.

L’Art Work du Royaume des Ombres pourra paraître un classique du genre. Logo Black Metal découpé sur un camaïeu de gris reconstituant un amas de tombes embrumées soulignées d’un corbeau noir. Cependant l’image est très fine et recherchée et surtout, en cohésion avec la musique proposée ici.
L’Introduction, « Fall of the Lost Souls”, plonge immédiatement l’auditeur dans un amas de glue rouge sang. Les sonorités sont travaillées afin de rendre cette profondeur nécessaire au genre et l’effet est instantané. On y trouve un gros travail de clavier, si bien réalisé qu’on en oublierait sa présence. On devine une parfaite gestion des arrangements. C’est indiscutablement le lien parfait entre la vie réelle et le second titre « Suffer as I Paid My Grave » qui d’emblée, est mon morceau favori. Il aurait peut-être pu arriver plus tard dans l’album cependant, la surprise est la même. Un morceau d’une force extraordinaire fait pour vous transporter dans les affres d’un monde où l’on ne sort pas en claquant des doigts. Vous verrez, il prend un goût de reviens-y. Tiré dans la longueur d’une souffrance lascive, les branchages deviennent inextricables et tenaillants. La musique se fait intérieure, vivante, venant remplacer des états d’âme déjà présents. Atmosphère irrespirable créée encore une fois par un chant simple mais justement torturé, des riffs construits selon une architecture lente et lourde, une batterie respectant les codes d’un DSBM de bonne facture, rien ne déroge au style seulement ici, c’est bien réalisé. Les titres ont plus de 11 minutes sur cet opus mais c’est adéquat. Au risque de me répéter, aucun risque d’être en manque d’éléments ici, tout est réuni. Profondeur abyssale, angoisses, cauchemars, et crescendo malsain extrêmement efficace. Ce titre est tellement fort paradoxalement, qu’il aurait pu conclure l’album sans peine.

« In the Realm of the Living I’m Dead”, lié au titre précédent par un habile jeu de clavier doux, démarre différemment et nous place dans un environnement plus ambiant, encore plus intérieur. Toujours posé dans une réalisation parfaite, Borgne joue ici sur des tonalités mineures, répétitives et d’une noirceur sans nom. Jeu de batterie contrasté, entraînant, puissant et cauchemardesque ponctué encore une fois d’un chant sur lequel rien n’est à redire, ainsi que d’une conclusion magistrale… Suivi immédiatement du mauvais rêve suivant, « Only the Dead Can Be Heard” qui diffuse sa colère à travers l’atmosphère avec une attaque beaucoup plus incisive et représentative d’un Black Metal cru sans fioritures. Les alternances entre vélocité et ambiances mauvaises plus longues sont encore une fois parfaitement maîtrisées ce qui procure la sensation agréable d’un titre magnifique qui s’achève langoureusement dans un voyage au sein d’une dépression chronique.

Le cinquième coup de fouet, « All These Screams Through Me” démarre avec des sons de guitare claire qui reposent l’âme. Borgne est un groupe de DS qui n’a pas plongé dans l’erreur d’une homogénéité fade. Borgne, c’est un voyage. Un titre qui raconte une histoire, qui poursuit cette quête vers des réponses introuvables. A ce stade de l’écoute on est complètement dedans, dégustant de nouvelles mélodies, de nouveaux effets de voix toujours aussi torturés. Tonalités plus majestueuses ici, comme pour annoncer une finalité proche, la présence aussi d’un break superbe en son milieu en fait un titre plus structuré dans son histoire, évoluant au gré de l’atmosphère créée par les titres précédents. Une réussite.

Royaume des Ombres se conclut très logiquement avec « The Last Things You Will See », et sans déception, reprenant, pour vous achever d’un dernier coup de boutoir, des riffs acérés et des cris atroces en son début. Titre épique, martial, qui martèle de ses pieds d’acier la pierre. Je vous laisserai écouter la fin avec l’outil de votre propre imagination.

Conclure ? Indispensable, Royaume des Ombres est un pas vers la perfection.

Myspace: http://www.myspace.com/borgne