Spellcraft – Yersinia Pestis

Spellcraft – Yersinia Pestis

Note de la Soilchroniqueuse (Gwenn) :  6/10

L’odeur du café qui envahit le bureau, ça n’a pas de prix. C’est les soldes, en plus, le moment peut-être de changer sa machine à liqueur noire. Utile quand on a l’habitude de se jeter sur la totalité des albums sortis récemment sous la dénomination « Black Metal ». C’est qu’il y en a un paquet. Alors Spellcraft, c’est un groupe qu’on aura eu l’occase de voir en Bretagne courant 2011 et ma foi, ce n’était pas trop mal. Personnellement, ça ne m’avait pas marquée des masses, mais mes goûts personnels s’orientant plus dans l’aspect radical et ultra-contrasté du Black Metal, pas évident. Malgré tout le leader a une belle présence scénique et une voix très underground, même un peu déroutante.

Et c’est pile poil ce qui se passe pour cet album « Yersinia Pestis » qui nous arrive en mai 2012, peu avant la saison estivale. Un Mic-mac de Black Metal ça certes… Voix, riffs, rythmique… tout colle. Mais, quelque chose d’étrange quand même, Spellcraft, ça n’est pas classique. Alors comment prendre la chose… je ne sais pas. Tout ce qui est Intro, outro, breaks, c’est très bien. Après, se faire à la voix est un passage indispensable. Ou plutôt, mixes des guitares quasi claires avec une voix d’outre-tombe presque à la Beherit si vous voyez ce que je veux avancer, ça fait un effet assez spécial. Alors pourquoi pas, car au moins c’est un groupe que l’on reconnaîtra de très loin mais je pense qu’ici c’est sans juste milieux, on aimera ou pas du tout.

Les plans sont ultra classiques sur tous les morceaux, rien qui surprenne réellement l’auditeur mis à part la voix. Quelques passages clairs plus doux marquent l’architecture de l’album et ma foi, c’est bien réfléchi à ce niveau comme sur « Stigma Dragon » par exemple, ou sur le suivant « Lilith’s Breath », dont les pas de départ rappellent l’armée du Mordor qui s’approche de Frodon et Sam avant que ceux-ci ne se planquent sous la couverture magique… bref (…blabla…). Ceci dit j’aime bien ce morceau, plus fin, simple et efficace, et la batterie est assez géniale là-dessus sans compter les chants en arrière-plan. Heureusement que « Taste the reptile’s Skin » reprend un tout petit peu cette qualité car « Negra Sangre », je n’ai pas accroché, banal pour une formation aussi originale que Spellcraft.

On a donc un beau travail ici, mes enfants, mais un peu jeune encore. Encore une fois plus qu’à espérer une suite car cette voix si spéciale, c’est quelque chose à utiliser avec expérience, poésie ( !) mais surtout avec parcimonie. De très belles idées, cependant, Spellcraft a plus d’un tour dans sa besace et ça se sent, rien que par l’écoute de l’épilogue « Shrouded by the Darkness » qui LA, révèle quelque chose dans l’idée d’une essence unique.

 

1. Tierra Profanada 01:35
2. Alone in the Eternity 06:26
3. Yersinia Pestis 07:28
4. Stigma Dragon 07:00
5. Lillith’s Breath 07:52
6. Negra Sangre 02:02
7. Taste the Reptile Skin 05:51
8. Shrouded by the Darkness (Epilog) 01:21

Wulfshon – Prinnit Mittilagart

Wulfshon – Prinnit Mittilagart

Note de la Soilchroniqueuse (Gwenn) :  6/10

Toujours dans mon retard certain, je constate également que ce groupe a été très peu chroniqué, surtout en France. J’insiste donc pour le traiter en priorité en ce matin pluvieux à ne pas mettre un chat dehors. Même rapide, un avis est toujours le bienvenu.

Un groupe Argentin ! Ca fait rêver, tiens. L’Amérique du Sud, s’en méfier car elle possède déjà une sacrée scène et un public qui paraît-il est complètement à l’écoute de Black Metal comme de Doom. Après une démo et deux EPs, Wulfshon sort son premier album, à savoir ce « Prinnit Mittilagart » (dans les bacs le jour du Hellfest 2011). La pochette représente sur fond bleu, ni plus ni moins qu’une galaxie placée entre les deux yeux d’un visage. Là, ils auraient pu nous mettre quelque chose de plus tape-à-l’œil, sans déconner !! Pas évident de se jeter sur une pochette qui surfe entre mysticisme et dessin bâclé sorti tout droit d’un bouquin de Mme Soleil ou sur la « zen attitioude ». Là les mecs, vous n’êtes pas raccords.

L’album commence de manière dissonante et étrange, suivi de « Death in the Light » qui surfe effectivement entre le Black et le Death. La voix est juste au milieu et les riffs sentent quand même le déjà-vu, ce qui donne un ensemble de haute volée mais pas…. particulièrement original. Quelques parties plus douces, d’inspiration Pagan avec des voix parlées, se glissent dans l’album et lui donne ainsi quelque chose de plus personnalisé. « The calling of the Ancestral Blood » utilise cette forme ce qui lui donne une profondeur certaine, c’est ce que j’apprécie vraiment chez Wulfshon. Sans ces coupures, le tout aurait été sans doute fadasse là c’est quand même différent.

D’autres morceaux ne retiennent pas mon attention comme « Son Ov Wolves » mais ici c’est plutôt « Frozen Throne », dont le départ est marqué dans le contraste, qui m’intéresse plus bien que je manque encore de « poids », de richesse sonore. Je ne me sens pas assez enivrée. « Pride and Death » prend des allures de prières avec un travail musical magnifique et ne manquera pas d’être réellement mon morceau favori. Dans une torpeur lourde, pesante presque Doom, le morceau s’étire avec une qualité non encore atteinte auparavant. « Cosmi Generalli » et ses sonorités « Seigneur des anneaux » est également assez chouette dans l’idée du contraste. La voix se fait même plus Black ici. L’outro est égale à la première en terme de qualité, rien à dire.

Un ensemble donc contrasté qui tente un savant mélange entre Death, Black et Pagan/Chants clairs. La tentative donne des pépites comme « Pride and Death » à réitérer, je suis curieuse de voir ce que le groupe nous fera prochainement, il y a de très belles choses encore à mitonner quelque peu pour que ça devienne extra, il ne manque pas grand-chose !

 

1. Intro: Prinnit Mittilagart
2. Death in the Light
3. To the Battlefield
4. The Calling of the Ancestral Blood
5. Son ov Wolves
6. Frozen Throne
7. Pride and Death
8. Cosmos Generallis
9. Natura Obscura
10. Outro: Ewigring

Serj Tankian – Harakiri

Serj Tankian – Harakiri

Note de la Soilchroniqueuse (Gwenn): 7/10

Il a fallu quand même que j’attende la fin du monde pour chroniquer cet album de Serj TANKIAN, son troisième opus, si je ne m’abuse. Et de surcroît, je ne connaissais pas. D’après mes petites informations ce grand Monsieur de la musique se serait fait connaître par son premier album plutôt dans des airs mélancoliques, « Elect The Dead » suivi d’un étrange et Jazzy-Funk-mix « Imperfect Harmonies » qui n’a pas reçu le succès attendu. « Harakiri », présenté ici, précède un nouvel opus qui prendra l’allure d’une symphonie musicale classique nommé « Orca » (comme quoi je suis…vraiment à la bourre). Un live verra le jour, d’ailleurs à ce propos.

Pour les ignares dans mon genre, Serj Tankian, 45 ans, est surtout connu pour avoir officié avec System Of A Down, collaboration à l’origine de cinq albums. Au-delà d’être chanteur, Serj est également compositeur, poète, activiste politique et producteur merci Wikipedia (rires), et né au Liban. A savoir également que Serjical Strike est son propre label. Il n’est pas étonnant de constater alors le lien entre énergie musicale et engagement politique, et déjà avec SOAD, la reconnaissance du génocide arménien constituait l’un des thèmes principaux des textes.
Pour ce qui est de la pochette, on fait dans le coloré, le pixellisé à la façon de Lichtenstein mixé avec de la peinture de rue, c’est assez chouette. Le nom de l’artiste est bien mis en valeur, ça on ne peut pas le rater, avec des caractères rouge sang et carrés.

Musicalement parlant, on est dans une maîtrise technique parfaite, Serj peut se permettre de faire voyager l’auditeur dans son univers alliant origines libanaises, néo metal assez puissant, rythmiques et sons saturés propres au Metal. Quelques affiliations à des sonorités plus Jazzy mais je crois que la leçon « Imperfect Harmonies » a été retenue, point trop n’en faut. C’est à la deuxième écoute que j’ai vraiment pu apprécier l’album à sa juste valeur, la première m’avait quelque peu surprise et l’organe vocal de Tankian étant quand même très présent dans l’opus, il faut ma foi… s’y habituer quand on est fortement formatée par le style Black Metal.

Serj Tankian cherche à plaire, à lier les amateurs de Rock, de Funk et de Metal, mais surtout propose ici quelque chose d’une grande qualité. « Figure It Out » est présenté comme étant le titre phare mais dans l’intégralité du contexte, il ne ressort pas tant que ça, chaque morceau semblant prendre sa place dans l’album. « Cornucopia » reprendra quelques inspirations industrielles par moments, « Figure It Out » se fait véloce, Heavy, technique, « Ching Chime » et son début purement oriental, plus expérimental, la musique se fait imaginative et un réel amusement pour son créateur. « Butterfly » se montre plus classique du genre Metal Modernisé plus commercial, idem pour « Harakiri » et son refrain entêtant mais non désagréable à l’écoute. « Occupied Tears » plus doux et exploitant des claviers cotonneux, précédant une deuxième partie d’album beaucoup plus soft bourrée d’expérimentations sonores et rythmiques très sympas (l’excellent « Forget Me Knot » ou le vindicatif « Uneducated Democracy »). « Weave On » achèvera l’opus en revenant doucettement vers le Metal.

Un ensemble coloré à découvrir sans aucun doute !

Site Officiel: http://www.serjtankian.com/

Echange autour d’un livre, Black Metal et Art Contemporain, Gwenn COUDERT chez Camion Blanc!

Echange autour d’un livre, Black Metal et Art Contemporain, Gwenn COUDERT chez Camion Blanc!

Un rappel pour tous, « Black Metal et Art Contemporain  » a été publié en début de l’été. Pourquoi ne pas en profiter pour poser quelques questions à Gwenn…

ITW: Celtikwar

– Quel effet cela fait d’avoir son propre livre dans les bacs? Soulagée?

Mon propre livre dans les bacs ? Oui, d’une certaine manière très soulagée surtout qu’il soit terminé et imprimé, plus encore que de le voir en vente, à la limite. J’ai donné beaucoup de moi-même et ai assumé pas mal de différences avec mes « confrères » du milieu Black Metal et sans se leurrer, il est parfois très élitiste et fermé, quel dommage ! Cela aurait été regrettable d’écrire en rapport avec l’attente des autres, forums ou autres microcosmes, groupuscules particuliers… j’avoue ne pas avoir collé à tout ça c’est peut-être la raison pour laquelle ce livre est différent. Un peu trop certes, mais très différent. Il évoque le Black Metal sans vouloir lui plaire. De cela oui, je suis soulagée d’avoir pu aller au bout d’un projet « barré ».

– S’il fallait faire une simple description du Black Metal, que diriez-vous ?

D’une manière générale, le Black Metal est pour moi d’abord une expression, quelque chose qui crie à autrui, qui englobe, passionne et prend par les tripes les plus enfouies de l’organisme. Teinté de romantisme noir, inspiré des courants les plus crus des années 70-80 (Coldwave, Batcave, musiques industrielles…), ce Black Metal se revêt de des plus beaux atours en empruntant quelques doses de culot artistique tels qu’on a pu les voir dans de nombreux chocs de sens à l’ère contemporaine. Je pense à l’Actionnisme Viennois, aux performances irregardables, au sang qui coule, aux barbelés qui déchirent la chair qu’on nomme « Art ». Le Black Metal est ainsi une expression artistique.
Personnellement, c’est une passion, une sensation, une écoute, une découverte chronique et un apprentissage constant sur moi-même. J’aime le Black Metal et sans pouvoir l’expliquer très clairement, c’est le courant le plus adéquat avec ce que je suis, et ce dans tous mes états. Paradoxalement, j’apprécie d’autant mieux les morceaux les plus sombres que lorsque je me sens affreusement bien…

– S’il n’y avait qu’un groupe pour représenter le Black Metal se serait?

C’est une question qui tord l’estomac, comment répondre ? Il faut oser, pourtant. De manière très objective, je dirais que Mayhem serait le plus représentatif du courant Black Metal. Je m’explique avant que tous les puristes « Darkthroniens » ne me tombent dessus, j’assume tout à fait mon choix car au-delà du son qui est effectivement plus intériorisé chez Darkthrone, les prestations scéniques ne peuvent être ainsi oubliées (quoi qu’on en dise)… et Mayhem les a totalement assumées. Exemple, la description du Live in Marseille de 2000 que je fais dans le livre, extrêmement fidèle avec un Black Metal assumé, pur, cru, radical et exprimé.
D’une manière subjective ? C’est plus difficile. J’ai le droit à un morceau, à la place d’un groupe ? Je dirais alors sans hésiter que « De Profundis Mors Vas Consumet » du groupe Abruptum est la définition la plus fidèle à ce que j’imagine être du Black Metal. J’ai triché un peu, oui.

– L’univers Black Metal est très vaste, très sombre et très noir, et fait plus « ancien et mystique  » que contemporain, et pourtant n’existe que depuis peu, comment l’expliquez-vous?

L’Art Contemporain est né, de manière très théorique, dans les années 45. Certes, bien avant le Black Metal. Et les codes qu’utilise l’Art contemporain reprennent les mêmes modalités de fonctionnement qu’auparavant… à savoir que quand un courant artistique est amené à voir le jour, il CASSE ce qui existe… en reprend des morceaux et reconstruit. Tel un puzzle qui devient cohérent de mille manières.
Le Black Metal fait pareil, il tend dans son expression, à casser le Death, casser le Thrash, casser la prison culturelle dans laquelle la Norvège est plongée (à la naissance du courant Black Metal), casser l’américanisme, casser le oui à tout, casser le mouton, casser le bien-pensant. En cela il se réfère à des valeurs plus sûres, à savoir ce qui se rapporte aux cultures païennes, traditionnelles, en rapport avec la force des éléments et de la nature (c’est très fort, dans le Black Metal). En cela effectivement il apparaît plus « ancien ». Mais il n’a que 30 ans ce qui est déjà respectable au vu de son évolution.
Mystique ? Peut-être, par le fait que c’est une musique qui s’intériorise, et non appréciée de tout le monde. Elle prend de ce fait un aspect très particulier et personnel.

– On voit une recrudescence de jeunes loups, mélangeant Death et Black, est-il possible d’y voir à terme une disparition du « Vrai Black Metal »?

Oh !!! Le Death fait sa vie en parallèle même si en réalité, le mélange est tout à fait possible. Rien que Behemoth ou Absu ont fait des prouesses en la matière. C’est très bon, parfois, le mélange prend comme une mayonnaise, mais l’esprit est totalement différent de ce que peut être le Black Metal dans son essence. Un brin de Death dans du Black et ça devient Black Death, Achtung Baby. Pour ce qui est de la disparition du « Vrai » Black : Comme beaucoup le savent certaines appellations telles que « True Norwegian Black Metal », « Raw Black » ou « True Black » sont légion en ce moment, comme pour nous rappeler que les bonnes choses, entre guillemets… c’était avant. Trop nostalgique pour moi. J’aime le vieux son et ai pris conscience que comme pour tout courant artistique, le Black Metal « meurt » en évoluant par ramifications. Il est toujours là car, ayant existé… mais déambule maintenant au gré de son histoire, se nourrit de plein de chose. Mais c’est un courant tellement radical dans ses codes qu’à mon sens, il ne faut pas s’en faire, ça n’est pas demain qu’on appellera « Black Metal « quelque chose qui n’en est pas.

– Quels sont pour vous les jeunes noms qui représenteront aussi le Black Metal?

Horde of Hel (Suédois, 2000, bon, Ok… ), Pestiferum (Toulouse) dégageant un potentiel Black Metal extraordinaire… PHTO en DSBM pas des moindres car même si je connais très mal ses musiciens, les prestations sont de toute beauté… non, ce ne sont que des exemples. Ce que va chercher un amateur de Black Metal est d’abord si « l’esprit » musical et intérieur est respecté. Si ça l’est, le groupe est validé.

– Y a-t-il en France un bon groupe de Black Metal?

Difficile de répondre. Je pense d’abord à Merrimack, alliant technique et esthétique radicales… mon groupe du moment mais ça changera demain. Cruxifiction qui m’a valu une baffe lors de leur prestation à Toulouse il y a quelques temps ? J’ai le droit de donner Borgne même s’ils viennent de Suisse ? Aosoth, très franc jeu également et surtout pourvu d’une imagerie qui leur est propre, oui, la France regorge, au-delà des fameuses Légions Noires (Vlad Tepes, Torgeist, Mütiilation, Belketre… ) adulées par les plus jeunes d’entre nous… de groupes vraiment intéressants. Tiens, rien que Malhkebre et Sektarism, là aussi il y a vraiment des choses à écouter, plus si affinités. Les Chants de Nihil, aussi, tiens par exemple, et pourquoi pas non plus citer nos amis bretons de Belenos ? Bigre, ça n’était que les exemples vus récemment.

-Quels ont été les albums qui ont le plus tourné pendant l’écriture du livre?

Ça, c’est une question dure aussi. Discographie de Bathory pour commencer, suivie de celle de Satyricon avec ces albums phares que sont « The Shadowthrone » et « Rebel Extravaganza ». « Baldr Ok Iss » de Helrunar qui lui passe… en toutes circonstances (personnellement mon groupe… musicalement favori), la discographie de Beherit, quelques albums de Carpathian Forest (évidemment), les Darkthrone également sans compter Mayhem surtout pour Deathcrush, là aussi difficile de répondre, car j’ai aussi beaucoup écrit sur BFM Tv quand je travaillais en journée, vie en collocation oblige (marrez-vous, oui). Mes exemples sont très classiques mais je ne peux écrire et découvrir de la musique en parallèle, les deux demandent un certain engagement.

-Si on devait le représenter en une chanson ce serait?

De Profundis, d’Abruptum, déjà dit, du coup une autre ? For All Those Who Died de Bathory sans hésitation, allez soyons fous.

-Vous faites aussi des portraits de groupes, quel est celui le plus Black Metal ou celui qui vous tiens le plus à coeur?

Tout groupe qui arbore un Corpsepaint sur scène va énormément m’intéresser au-delà même de la qualité de la musique qu’il produit. Bien évidemment si j’ai les deux c’est encore bien mieux. J’ai eu la chance dans ma vie d’avoir eu accès… à des fosses où j’ai pu poser un objectif sur ces expressions qui je qualifie simplement de magnifiques. J’en mesure maintenant la valeur. J’espère pouvoir continuer sur cette voie cependant même si le travail (« in real life ») est primordial pour gagner sa croute. Un groupe qui vraiment alors, m’aurait marquée au niveau de l’image ? Taake… et 1349 ensuite. Merrimack j’ai beaucoup aimé aussi cette année au Hellfest. J’en ai tiré mes meilleurs clichés du festival. Celui-ci par exemple, se situe vraiment dans la veine de ce que je cherche constemment.

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– Question Bonus : What About « The Thing To Think About Frost ».

Hahemm… heuuu. « The Thing to Think About Frost »… est mon rapport tout à fait personnel avec le Black Metal allié à un retour très païen à la nature brute des choses. C’est aussi et tout simplement un bout de bois souvenir d’un très beau moment passé avec des amis, des rencontres extraordinaires (Hellfest 2011 si je ne m’abuse, avec cette fameuse ITW de 1349, c’est ça ?) et ce qui fait de la vie quelque chose de chouette et de passionné. Mais sinon à la base non, « TTTTAF »… c’est d’abord très censuré dans son tout premier degré, et surtout un rigolo clin d’oeil de la part de l’auteur de cet échange que je remercie très vivement pour son intérêt.

Der Weg Einer Freiheit – Unstille

Der Weg Einer Freiheit – Unstille

Note de la Soilchroniqueuse (Gwenn): 8/10

 

N.K et Tobias S, contrairement à beaucoup de formations ayant bigrement besoin de dix opus avant d’arriver enfin à pondre quelque chose de profond, fin et mature, n’en sont qu’à leur deuxième album, ayant sorti un EP entre.

Formation allemande active depuis 2008, ces 4 ans d’expérience sont en toute objectivité, teintées d’une motivation énorme de partage avec un auditoire averti. Ils s’étaient déjà fait remarquer par la qualité du tout premier album, « Der Weg Einer Freiheit », au vu de l’attente exprimée sur la toile quant à la sortie de « Unstille », le second en ce 29 Juin de cette année. Produit chez Viva Hates Records, « Unstille » possède six titres de toute beauté, qui plongent les oreilles et l’esprit dans leur monde dès son abord avec le long et langoureusement sombre « Zeichen ». Le contraste qui allie douceur des sons et effet vocal absolument bien équilibré, rien n’est à jeter si ce n’est que les puristes regretteront peut-être la présence d’une certaine vélocité. Le chant est cependant tellement tortueux qu’il excusera sans peine quelques facilités musicales (apparentes) annexes. « Lichtmensch”, et du Black Metal en veux-tu en voilà. Ici les accords s’accordent entre vitesse, technicité et aspects mineurs relatifs à un Black pur et radical. Beaucoup plus classique avec une exécution et une production extrêmement fines, ce qui met encore une fois l’accent sur la perfection du chant. Mais quels musiciens !

« Nachtsam” débute en douceur et en clarté (surprise…) et se poursuit dans un riff entraînant et répétitif classique d’un Black Metal ambiant/dépressif. Cela marque la palette assez étendue dans laquelle peut se projeter notre duo bavarois. Rien à dire sur la qualité du titre et sa faculté à tirer ses songes du moment vers des recoins plus noirs. « Zu Grunde » agit d’une manière similaire sur mon organisme, un Black Metal enlevé mélangeant savoir-faire, solos de choix placés admirablement sur des passages donc aucun ne se ressemble. Attentive toujours à la torture exprimée par ce chant, je me dis aussi que les capacités sont telles que cela pourrait aller encore plus loin dans ce déchirement vocal. Espérant que par la suite, cela se produise ! Car la perfection est si effective sur cet album que le groupe aurait presque intérêt à se « dé-perfectionner » pour prendre en qualité. Incroyable, je sais. « Vergängnis » reprend de suite le contraste de la violence vers la douceur pour mourir dans un riff maladif, doux et lourd, quelque chose qui répond à des sentiments oscillant entre nostalgie, souvenirs et monde perdu. Mon coup de cœur.

« Zerfall » marquera la longue conclusion (comme un prolongement lascif et puissant du morceau précédent mais pas dans sa répétition, vous verrez c’est très intelligent et finement composé) d’un album qui a vraiment sa place sur la scène et qui mérite hautement d’être écouté.

Les connaisseurs apprécieront l’hétérogénéité, la qualité et l’esprit, les autres s’appuieront sur une production parfaite pour discerner avec délice toutes les petites anfractuosités de ce disque de métal noir.

Site officiel : http://www.derwegeinerfreiheit.de/